RCS - Brest : avant l'assaut final

A trois jours du printemps, le stade brestois se rend à la Meinau et espère amorcer de la plus belle des manières le sprint final qui, en conclusion d'une saison aussi inouïe qu'inattendue, le conduirait en ligue 1, dont la ville a été privé depuis vingt ans. A dix matchs du terme, les Bretons ont une avance notable, onze points, constituant un bon matelas de sécurité, récompense d'une série de onze matchs sans défaite, terminée il y a peu.

C'est en dauphin qu'il se rend chez une des prétendues grosses écuries de la divison, dans une écurie d'Augias, plus précisément. Vont-ils préparer la montée dans l'euphorie ou s'effondreront-ils assailli par le doute que les derniers résultats instillent ? De l'issue de ce match, on verra plus clair dans la dernière ligne droite. En athlétisme, on appelle cela le dernier virage, dire qu'il est important, ce ne sont pas les professionnels de la route qui vont nous contredire.

"Janin vaut mieux que deux tu l'auras"

Au début de la saison, peu auraient parié sur le Stade Brestois. Mais la lecture du classement, neuf mois plus tard, n'accouche pas d'une boutade digne des Cahiers du Football et de leur fameux championnat à l'envers. Les Finistériens sont installés là où les Strasbourgeois étaient un an auparavant et où ils se seraient bien vus à l'heure actuelle.

C'est à croire que la division aime les surprises, les échappées belles ou les équipes qui sortent du bois. En leur temps, Grenoble, Boulogne, Le Mans, Gueugnon avaient étonné. Et ce genre de facétie n'est pas du goût du Racing, qui lui vit une saison pénible dans les abîmes, contraire à son statut et son prestige. Si Brest est une surprise ? Assurément, il l'est. Il y a un an, le club s'agitait en coulisses, comme souvent dans ce club de passion et de déraison. Les entraîneurs se succédaient sur la banquette, jusqu'à ce qu'Alex Dupont, un coach en retraite ou au chômage, ne viennent arracher le maintien. Un été calme, un recrutement judicieux attirant Nolan Roux, espoir sans espoir à Lens, B. Grougi transfuge de Caen trouvé à Clermont, quelques professionnels chevronnés aux noms marrants comme Ewolo et Daf ont donné un nouveau souffle, un élan de stabilité dans ce club balayé par les turpitudes, les querelles et les coups de tonnerre.

Comme quoi, un groupe qui s'est soudé dans l'adversité du maintien, un recrutement très très malin, un bon entraîneur et une dynamique de victoires provoquent des miracles pour un collectif qui n'en demandait pas tant. Meilleure attaque et meilleure équipe à l'extérieure. Même si l'équipe brestoise s'est inclinée deux fois à domicile, accusant un coup de mou, c'est un redoutable client qui viendra piétiner les plates-bandes de la Meinau. Les fers-de-lance Roux et Grougi auront à coeur de se faire connaître du public, tout comme Kantari qui redonne le sourire (Kantari, je ris aussi), lui l'ancien intermittent du Racing.



"Fontenla, je ne boirais pas de cette eau-là"

En face, le Racing, il est vrai, n'a jamais vraiment déjoué contre les équipes du haut de panier, à l'aller, c'était un bon nul, 1-1. Il peut jouer crânement sa chance, d'autant que Janin et de Carvalho, anciens de la maison brestoise auront à coeur de se rappeler à leur bon souvenir. Cependant, en l'absence de Fauvergue, son meilleur atout, les solutions ne sont pas évidentes chez le tacticien moustachu, l'ex-philosophe Breizh Pascal Janin, qui doit composer avec un groupe probablement usé psychologiquement par le terrible remue-ménage en coulisses. Les derniers résultats l'ont montré, le groupe n'est pas sauvé, il peut imploser.

Le dauphin fera-t-il son printemps ?

Possible composition :