Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Tu sais que tu m'as manqué toi ?

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La première journée du nouveau championnat est l'événement tant attendu par tout supporter de foot. Explication d'une dépendance qu'on ré assouvit.

28 Mai 2005 : RCS-Bastia deux petits buts dans la musette des Corses et c'est Yvan Colonna qui regrette ses montagnes, et nous notre Racing que nous ne verrons plus avant deux longs mois. 8 semaines d'attente interminable comme la femme enceinte de 13 mois qui peine à accoucher. Mais point de césarienne, on nous dit que tout se passera bien.

Et pourtant ça se chiffonne dans les hautes sphères du pouvoir du Racing. Et pourtant notre perle noire se fait brader pour enjoliver les bancs de sardines de Marseille. Et pourtant le service militaire est toujours d'actualité en Egypte. Et pourtant on reparle de Bakari... Mais je vais cesser de disserter sur des coulisses que je connais à peu près aussi bien que la petite culotte de Gwyneth Paltrow (à mon grand regret d'ailleurs...), pour parler de moi, de toi, de nous, (même d'elles ! voyez je ne suis pas misogyne et pense même aux choses futiles et inutiles) : ces fans tombés dans la marmite de la passion quand ils étaient tout petits ou alors juste des grands enfants.

Réentendre avec un sonotone une interview de Mickaël Pagis. Regarder aux jumelles si le gazon repousse après une remontée flamboyante de Boka. Fantasmer sur Pontus ou sur Virginie Schaeffer selon les goûts. Affirmer qu'Alex a été bon même sans l'avoir vu jouer. Saluer Bagayoko qui fait des doigts au public (ah ? il n'est plus là ? c'est qu'il viendrait presque à me manquer...). Saliver à l'idée de goûter à la soupe d'Egon. Et enfin brûler un cierge à chaque sauvetage d'outre-tombe de Cassard.

Mais c'est aussi se morfondre quand on aligne les contre-performances, c'est s'en prendre à ces mercenaires surpayés qu'on idolâtrait il y a même pas 90 minutes, c'est affronter les railleries sur le foot de la part de nos proches qui oublient vite ce qu'ils faisaient dans les rues de France un soir de 12 juillet... Avoir le Racing dans le coeur c'est savoir qu'on va en prendre plein le casque mais que les jours bénis existent et qu'y goûter vaut le plus bel élixir des dieux. Un petit nirvana éphémère dissimulé entre les portes de l'Enfer.

Mais le Racing n'est pas une hallucination passagère, c'est une réalité, une drogue, c'est une obsession du corps et de l'esprit, une flagellation des 5 sens. C'est la vision de l'arrêt Krimmeri où le tram déverse son lot d'anonymes heureux qui le temps de 90 minutes ne formeront qu'un. C'est le plaisir de se faire tripoter les poches (que les Québécois de passage ne s'offusquent pas, on parle bien de celles du pantalon, enfin on se comprend quoi !) par des stadiers. C'est le plaisir de montrer à la face du monde entier son abonnement. C'est l'odeur des saucisses crues dans du pain mouillé de Seven Squares. C'est l'acclamation du public, ce sont les chants du Kop. C'est le nouveau maillot sur de nouvelles épaules et les nouveaux joueurs dans les têtes des nouvelles groupies. C'est le bonheur de serrer la main de collègues de tribune et d'amis. C'est l'excitation dans l'attente de cet instant où l'arbitre sifflera dans son harmonica (cherchez pas, c'est un vieux fantasme...).

Et puis c'est toute la tension d'avoir le regard suspendu à un ballon qui, tel une femme ou un homme aux moeurs légères, tourne, se fait caresser, embrasser et envier. Et puis c'est l'orgasme lorsque ce bout de soi passe la ligne des buts. C'est ce besoin charnel de sentir la sueur de son voisin de siège tout contre soi et ce désir bestial de gueuler comme un dératé parce qu'un mec en short a tapé dans un bout de cuir. C'est enfin la délivrance quand le chef d'orchestre en noir fait jouer un requiem pour les visiteurs et l'hymne à la joie pour les autochtones.

On doit avoir l'air bien con pendant ces 90 minutes mais si les cons sont des gens heureux qui va s'en plaindre ? sûrement pas eux... Vivement la fin de saison prochaine pour que le Racing puisse encore autant nous manquer !

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