Record en vue

8 blessés, 1 suspendu, Duguépéroux a beau affirmer ne pas être un pleureur, il y a quand même de quoi verser une larmichette face à cette poisse qui semble coller à la peau de son équipe. Et même une deuxième quand après 10 minutes de jeu Salim Arrache, hyper actif sur son côté depuis l'entame de la partie, se claque les ischio-jambiers. C'est ballot, vraiment ballot. Tellement ballot qu'on se demande si la chance a encore quelque chose à voir là dedans.

On pourra s'interroger pendant des heures sur l'énigmatique préparation physique de l'équipe ou l'échauffement d'avant rencontre du numéro 13 Strasbourgeois, on arrivera toujours à la même conclusion : rien ne tourne rond au Racing. Pourtant, l'entame du match était plutôt encourageante. Hormis sur une sortie cassardienne de Puydebois, les Sochaliens ne sont pas très présents dans le camp strasbourgeois. A l'inverse, Farnerud and co bougent bien devant et sur un contre bien mené et une judicieuse remise de Gmamdia, Diané est à deux doigts d'ouvrir le score, mais Richert veille et confirme son statut de sauveur qu'il entretient depuis plusieurs semaines (5ème).

La suite, c'est un peu un remake amélioré des dernières rencontres à la Meinau. Un peu (même beaucoup) de RCS-Rennes par ci, quelques pincées de RCS-Nice par là, quelques soupçons de RCS-St-Etienne également. Le pire c'est qu'on arriverait presque à se complaire dans la médiocrité, s'extasiant devant une passe réussie ou un corner qui dépasse le premier poteau. Peut-être parce que les jeunes pousses alignés sur le terrain font ce qu'ils peuvent et que mis à part une voire deux exceptions, aucun joueur n'a réellement démérité. Comme Gmamdia, tant critiqué, qui a livré une bonne partie et qui a eu une opportunité de marquer à la 62ème, butant malheureusement sur cet impeccable Richert Peut-être aussi parce que le Racing n'était pas si nul que ça mais que comme à l'accoutumée, il s'est montré désespérant une fois les 20 mètres adverses dépassés.

Le Racing a combattu avec ses armes du moment et a dominé une pâle transparente équipe sochalienne. Diané a semé le trouble dans la défense doubiste comme il sait si bien le faire, Haggui a directement récupéré son costard de patron, Lacour s'est battu comme un mort de faim, le jeune Krebs a livré son premier match référence chez les pros et bla bla bla... On aura beau chercher (et trouver) des satisfactions, on ne pourra s'empêcher de dresser encore et toujours le même bilan : les Strasbourgeois sont impuissants devant le but. Mouloungui, entré en fin de rencontre, symbolise à lui tout seul cet amer constat lorsque sa frappe de mouche excentrée est parfaitement captée par le portier sochalien (80ème).

Troyes ayant battu Ajaccio sur l'ïle de Beauté, le Racing pointe désormais à 10 points du premier non relégable. Si certains fanatiques y croient encore, la raison devrait vite les rattraper. Strasbourg se rapproche à grands pas du triste record détenu par Brest depuis 1980. A l'époque, les Brestois avaient attendu la 19ème journée pour remporter leur premier match. Inutile de dire que c'était trop tard, les Bretons étant finalement relégués en D2 en fin de saison comptabilisant seulement 15 points au compteur (4 victoires, 7 nuls, 27 défaites). Avec un déplacement à Nancy pour un nouveau derby, la réception de Marseille, et le choc face à Lyon pour la reprise en janvier, il n'est pas impossible que le record soit battu 25 ans après.

De toutes les façons, record battu ou non, il faudra plus qu'une « première victoire » pour réaliser l'exploit de se maintenir parmi l'élite en comptabilisant 8 points au soir de la 17ème journée. C'est vraiment ballot...