Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Etoile Rouge, côté tribunes

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Côté tribunes
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Les Serbes ont mis le feu à la Meinau © klaus

Le Racing devait forcément tomber contre un club de l'Est et ce ne fut pas le moins prestigieux. Prestigieux aussi son flot de fidèles dont la ferveur fait dresser les poils dorsaux des spectateurs et grisonner les poils capillaires des autorités.

Malgré le match en semaine on assiste à une invasion de lutins rouges du Père Noël lâchés dans la capitale européenne du Christkindmarkt. Lutins ou diablotins, à chacun de se faire son opinion mais le moins qu'on puisse dire c'est que beaucoup ne sont pas passés inaperçus : problèmes dans un hôtel pour certains, torche dans un bar pour d'autres, une rumeur de dégradation dans un tram, des petits groupes de fans qui arrêtent certaines voitures pour faire partager leur enthousiasme, des petits pétards lancés ça et là (dont dans un Solarium. Ayons une pensée pour les clientes qui se seraient relevées sous les UV suite à l'intonation...) mais aussi beaucoup de fans venus d'un peu partout (essentiellement Allemagne et Suisse a priori) qui chantent haut et fort leurs couleurs dans les rues et les tavernes de Strasbourg. Bref, la passion foot à la sauce yougoslave.

Pour diriger tout ce beau monde des affiches rouges sont scotchés à l'intention des visiteurs : « Belgrade Fans tribune Est ». Le quart de virage Nord-Est est consacré aux supporters les plus chauds notamment les 120 courageux venus de Belgrade (pour l'anecdote notons la présence d'un groupe nommé...ULTRA BOYS), et la tribune Est accueille le reste des fans de l'Etoile Rouge. A vue de nez un peu plus de 2000 supporters du club serbe sont présents . C'est déjà une belle performance, d'où qu'ils viennent d'ailleurs. Côté strasbourgeois le stade est bien clairsemé (13416 spectateurs dont Christian Karembeu) pour ce dernier match de poule malgré l'intérêt qui existait de découvrir les toutes nouvelles buvettes (évènement éminemment important pour tous les supporters de football qui se respectent mais qui est passé en même temps totalement inaperçu a priori pour la plupart des présents). Pas grand monde donc mais la Coupe d'Europe à Strasbourg, c'est comme la dinde de Noël, on la réclame toute l'année et quand elle est sur table on trouve toujours de bons prétextes pour ne pas la savourer.

A l'entrée des joueurs les fans yougoslaves se font remarquer avec drapeaux nationaux et de nombreux « cierges magiques » (y compris en tribune Est !) dont certains atterrissent inexcusablement sur la pelouse. « Mais que fait donc la sécurité ? » s'esclaffe la jeune vierge strasbourgeoise effarouchée. Ben rien : elle préfère intervenir en plein match dans le Kop pour arrêter un supporter qui en a fait une utilisation plus modérée et plus raisonnable, c'est tellement plus facile... Malgré cet épisode, les supporters strasbourgeois donnent de la voix. Difficile de rivaliser bien sûr avec les visiteurs du soir mais la volonté y est, le volume sonore aussi. Il faut dire qu'il y a moins de crispation que d'habitude pour ce match puisque la qualification est déjà emballée sous le sapin mais personne ne serait contre une victoire. Question de prestige sans doute, ou bien après le petit apéritif de Nancy une douce envie d'un peu d'ivresse tout simplement.

Sur le terrain les joueurs ne se font pas de cadeaux et les contacts sont assez rugueux. Dès la 7ème minute Gameiro goûte aux crampons d'un joueur serbe comme si ce dernier savait déjà que ce serait l'homme à surveiller. Le match est toujours âpre mais l'arbitre semble aimer ça, ce qui aura le don de réveiller le public en latérale à de nombreuses reprises. Devant les nombreux ballons perdus, on se plaît de temps en temps à jeter un coup d'oeil vers les tribunes : ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir des visiteurs si nombreux et aussi tenaces dans leurs encouragements. C'est d'ailleurs l'explosion de joie quand sur sa seule vraie première occasion l'Etoile Rouge ouvre le score. Tout le monde croyait que la hotte du Père Noël serbe était vide mais il y avait encore un petit reste de...21 torches (!) qui sont allumées. C'est littéralement le feu chez eux. Côté tribunes strasbourgeoises la farce a du mal à passer : au vu de notre légère domination et de notre parcours impeccable en UEFA il est difficile d'imaginer perdre contre cette équipe-là. Et l'ambiance qui suit s'en ressent.

En début de deuxième mi-temps les visiteurs profitent d'un match dans une ville française (et capitale européenne de surcroît ) pour passer un message politique en déployant une banderole en français : « Kosovo c'est la Serbie ». Le match reprend, on a eu mal à y croire dans les travées de la Meinau et le deuxième but serbe ne va faire qu'empirer les choses. Le Kop essaye de pousser mais la force n'y est plus tellement. Des spectateurs strasbourgeois quittent déjà le stade, ratant ainsi le tournant du match et de bien belles émotions, mais ils ne l'auraient pas mérité de toute façon. Ca leur servira de leçon. Dans le rôle du super héros c'est Gameiro qui s'y colle en réveillant les fidèles à la 80ème minute. Et quel réveil ! Tout le monde se plaît à imaginer un dénouement plus heureux et les tribunes deviennent bouillantes. Il reste 10 minutes et on sent que tout est possible. La fièvre du public atteint les joueurs qui se sentent pousser des ailes et à la 94ème minute Gameiro, encore lui, réalise les voeux des supporters des bleus. Le bonheur est intense ! Pourtant nous sommes déjà qualifiés, pourtant Belgrade n'est pas une grosse écurie mais le suspense a été à la hauteur et le bouquet final somptueux. La Marseillaise résonne dans le stade. Les supporters yougoslaves lancent en l'air 180 sièges comme certains balanceraient des confettis. Sur le terrain la joie des Strasbourgeois contraste avec le désespoir des joueurs de l'Etoile Rouge complètement effondrés qui laissent échapper leur qualification à la dernière minute, de quoi bien se faire enguirlander.

Le Racing finit premier d'un groupe assez prestigieux au terme d'une soirée qui sentait bon le parfum européen et avec lui son lot d'émotions. Est-il raisonnable de demander plus au Père Noël après avoir été déjà bien gâté et sans avoir rapporté de bonnes notes en championnat ? Mais peut-être que la suite n'est plus de son ressort mais davantage du domaine du paranormal, du mystique voire du religieux. D'ailleurs, la quête divine de messagers venant de contrées lointaines (Tromso, Rome et Bâle ; si si Bâle à pied ça fait loin) guidés par une étoile (Rouge ?) à la recherche d'un lieu convoité par beaucoup (Eindhoven ?), ça ne vous rappellerait rien ? Peut-être sommes-nous tout simplement à l'origine d'un nouveau tournant dans l'Histoire de l'Humanité.

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