RCS - Nancy, côté tribunes

Après la démonstration lyonnaise, on ne peut pas dire que ce match entre le Racing et Nancy déchaîne les foules. Pour les billets, ce n'est d'ailleurs pas la cohue, moins de 2 000 entrées ayant été vendues à l'avance. Les performances de l'équipe, l'horaire, l'absence de réduction sur les billets et le froid finissent de décourager les rares motivés. Les abords du stade sont ainsi désertiques, et à moins d'une heure du coup d'envoi, rien ne laisse augurer qu'il va y avoir un match, alors que d'habitude les places de stationnement sont rares. Il s'agit pourtant d'une rencontre de Coupe de France, qui plus est un derby, contre un club de L1. Triste Racing...

Des petits pains sont distribués par un des sponsors de la compétition dès les grilles franchies, et le calme des lieux confirme les pires craintes : il n'y aura même pas 5 000 personnes au stade ce soir... A l'entrée des deux équipes sur le terrain pour l'échauffement d'avant match, la scène est d'ailleurs édifiante : traditionnellement accompagnés de quelques applaudissements encourageants, les Bleus foulent la pelouse dans un silence de cathédrale et devant des gradins vides. La tribune Est est d'ailleurs fermée, et le spectacle est tout simplement désolant. Le Kop et la tribune Ouest, d'ordinaire bien remplis, sont également très peu peuplés... Mais comment en vouloir au public alsacien...

Au coup d'envoi, la Meinau s'est à peine garnie, un peu plus de 4 000 spectateurs étant finalement recensés. Les publicités habituelles sont recouvertes et même le Kop n'est pas coloré ce soir. Pas de drapeaux, pas de chants, pas même de revendications, les consignes sont claires : suite à la pitoyable prestation de mercredi, il n'y aura pas d'encouragements organisés, chacun étant libre ou non de faire ce qu'il veut. De fait, même dans la tribune la plus bruyante du stade, on assistera à une bonne partie du match en silence.

Ce derby en Coupe de France se déroule donc dans un presque huis-clos en première période, uniquement perturbé par de rares applaudissements saluant les efforts des Bleus, et les chants des supporters nancéiens, venus également peu nombreux, bien que la très forte présence policière semble indiquer que le match est classé à risques. Par contre les rares fidèles peuvent constater que, contrairement aux autres années, le système de bâchage de la pelouse semble porter ses fruits, le terrain étant dans un bon état malgré les conditions météos.

L'ennui et le froid vont d'ailleurs inciter le Kop à se réveiller doucement en seconde mi-temps, alors que le score est encore vierge. De la partie basse, où sont réfugiés une bonne partie des présents, s'élèvent en effet de timides encouragements, bientôt repris plus largement. Peu après, le Racing a la bonne idée de concrétiser enfin une de ses occasions et l'ouverture du score est saluée joyeusement. Les chants sont alors plus constants, encouragés par la série de buts strasbourgeois, même si l'ambiance reste évidemment plus feutrée. Comme en Coupe d'Europe, le Racing affiche un autre visage, se montre réaliste et offre finalement un spectacle plutôt plaisant, même si l'on déplore qu'il se déroule dans de telles conditions. Les joueurs, avec leurs maillots spéciaux Coupe de France et leur flocage de 1 à 11, viennent d'ailleurs célébrer les buts devant le Kop, image beaucoup trop rare ces derniers mois. On scande même les noms de Gameiro, star d'un soir, et de Cassard, écarté en championnat...

En bref, le Racing a rempli sa part du contrat, en se qualifiant pour la suite de la compétition. Bien plus, il y a mis la manière, comme c'était déjà le cas en Coupe d'Europe, ce qui ne manquera pas d'attiser les regrets eu égard aux performances en championnat. Les résultats en L1 déteignent d'ailleurs sur les tribunes, tristement vides et peu animées. Une victoire qui n'en a finalement que peu le goût... Heureusement, on rejouera Nancy d'ici la fin de saison. En espérant que le contexte soit différent...