Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

[1973-1974] RCS - Equipe du Brésil 1-1 (Amical)

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  • Quand Strasbourg découvre la Seleção - « Le Brésil, c’était un mythe »

    Le 30 mai 1974, la Seleçao prépare sa Coupe du monde. A quelques kilomètres de la frontière allemande, elle dispute un match amical contre le Racing club de Strasbourg. Récit d’un ancien du club alsacien d’une rencontre disputée à la Meinau, déjà fréquentée par le Brésil en 1938.

    http://www.sambafoot.com/datas/pictures/informations/2015-03/big/...

    La Meinau, ce stade en plein Strasbourg, connaît bien la Seleçao pour l’avoir reçue à deux fois. C’est d’ailleurs là qu’elle démarre sa Coupe du monde en 1938, la première que la France accueille. Ce 5 juin, elle s’y oppose à la Pologne, pour un match qui restera une anthologie.

    Avec un score final à 6-5 et un triplé signé Leônidas. La France découvre la vedette carioca, mais elle a surtout les yeux doux pour les Polonais, devant un public où figurent de nombreux enfants de Pologne, fils d’immigés. La Seleçao s’en sort après prolongations. Mais rien d’évident.
    Après un début par temps sec, le Brésil, qui ne se vêt pas encore en jaune et vert, mais en blanc, mène 3-1 avant que la pluie s’invite. Elle ne sait alors plus poser le jeu, faire circuler la balle, faire danser son football. Leônidas cafouille, enlève ses chaussures, joue pieds nus.

    L’arbitre, le Suédois Ivan Eklind, le reprend, lui fait remettre ses chausses. La Pologne revient à 3-3 puis 4-4. Les Blancs mènent 6-4, heureux de terminer à 6-5. Cela se passe devant 13.500 spectateurs, elle boucle le tournoi au 3e rang après un rare raté en demie contre l’Italie (1-2) sans Leônidas.
    Le Brésil retrouve la Meinau le 30 mai 1974 (un jeudi). L’enceinte a changé, la Seleçao aussi, enrichie de trois titres, tenante depuis la dernière édition, celle de 1970, orpheline de Pelé parti en retraite internationale. L’équipe s’apprête à disputer le Mondial allemand, le 13 juin contre la Yougoslavie.
    Elle s’offre une ultime répétition face au Racing Strasbourg, lequel vient de terminer sa saison de D1 au 10e rang (sur 20). Quelque 35.000 personnes se sont regroupées pour l’occasion. Les Alsaciens seront en vacances après la rencontre, les Brésiliens vont démarrer le point essentiel de leur saison.

    « Je m’en souviens comme si c’était hier, raconte Yves Ehrlacher, alors tout jeune joueur, avec ses 19 ans. C’était juste avant la Coupe du monde en Allemagne. Le Brésil venait de terminer un stage en Forêt noire. Ça reste un de mes souvenirs les plus forts, avec le titre de champion de France (79). »
    Impossible d’oublier pareil affiche quand on est si jeune, qu’on vient de débuter sa carrière professionnel, quelques mois plus tôt, en janvier de la même année. « C’était un match fantastique. Les Brésiliens, à l’époque, ça représentait un rêve pour un passionné de football.
    « Aujourd’hui, on s’en rend moins compte, ces joueurs venus du Brésil, on les voit régulièrement à la télévision. Avant, quand ils arrivaient en Europe, c’était quelque chose, un événement, cela restait une épopée. On ne les voyait qu’à l’occasion de la Coupe du monde, une fois tous les quatre ans. »
    Alors, les affronter, donc les avoir en face, partager le même terrain, cela vous réveille l’ardeur, même en fin de saison. « Le Brésil, c’était un mythe, c’était magique. Ce soir-là, il tombait des cordes (tiens, comme en 1938 !) pendant tout le match. Il y avait une affluence record. »

    Avant que le stade fasse peau neuve, pour l’Euro-1984, ces 35.000 payants (12.500 de moyenne pour le Racing, en championnat) ont longtemps constitué un record. « ll pleuvait tellement que les Brésiliens n’étaient pas sortis pour s’échauffer, ils étaient resté dans les vestiaires, dans les couloirs exigus. Je me souviens très bien quand on les a vus.
    « Ce fut un choc. On les attendait tellement, on ne les avait pas revus depuis quatre ans et là, d’un coup, ils arrivent dans leurs maillots moulants. Ils semblaient sortir de nulle part, ils étaient très impressionnants avec leur tenue jaune, comme une révélation. Et ils étaient larges d’épaules.

    « C’était fabuleux. Tout à coup, tu te rends compte que tu vas jouer contre le Brésil. Ils sont là et c’est pour toi. » Pour l’Alsacien, la tâche ne sera pas simple, il aura à marquer le maître à jouer de la Seleçao, Rivellino, alors chez les Corinthians, champion du monde en 1970.
    « C’était leur numéro 10 et moi, demi-défensif, c’était à moi de m’en occuper. C’était une de leurs idoles, déjà, c’était le 10 et, au Brésil, on sait ce que c’est, qu’un 10 ! Et un 10 dans toute sa splendeur. A la fin de la rencontre, c’est lui qui est venu vers moi pour échanger les maillots.
    « Je ne sais pas ce qu’il en a fait (rires). » Lui, l’Alsacien a donné le sien, celui offert par le moustachu de la Seleçao. « C’était fantastique. Au début, tu n’oses pas le toucher, t’es trop impressionné. D’ailleurs, dans l’équipe, on n’osait pas trop. Ils avaient une Coupe du monde à jouer après… »
    D’ailleurs, Albert Gemmrich, lui aussi alors tout jeunot, est tout penaud d’avoir mis un coup (involontaire) sur un tacle assené au gardien auriverde, Wendell (Botafogo). C’est d’ailleurs Leao qui disputera le Mondial allemand. « Mais très vite, j’ai vu que Rivellino, il mettait des coups. »
    Cela brise la glace, le Français se permet de serrer son marquage. « C’était un fabuleux gaucher, teigneux. Il intimidait avec sa moustache, il était très expressif. Il ne se laissait pas faire par les défenseurs. Il avait du répondant. Et quelle classe ! Il était comme les stars d’aujourd’hui.

    « Enfin non, pas une star comme on les voit maintenant, plutôt une idole. Star, ça fait penser la starlette, dont on connaît tout. A ce moment-là, le joueur ne sortait pas du contexte du foot. On ne s’intéressait à rien d’autre qu’à ses qualités de footballeur, on ne savait rien de sa vie. On s’en fichait.
    « La seule chose qui comptait, c’est sa performance sur le terrain. » Et Rivellino, il en imposait. « Le ballon lui collait au pied. Sur un terrain très gras, très humide, il faisait fuser la balle. Il n’y avait pas trop d’enjeu, mais ce fut un beau match. Je n’y ai pourtant pas fait trop attention. »
    « J’étais plus préoccupé par Rivellino. C’est de lui que pouvait partir les attaques, alors j’avais un rôle important à jouer. Il était précis, juste dans ses gestes, ses déplacements. Marinho (Chagas) aussi m’avait impressionné. C’était un grand blond (1.78m, pas plus), une baraque, beau gosse… »
    Quelques mois plus tard, à La Plagne, lors d’une soirée avec plusieurs du XV de France, on en avait causé de cet amical d’avant-Mondial. « Les gars étaient alors en Argentine, pour une tournée, et ils avaient regardé ce match. » Quand le Brésil s’invite en match, l’événement ne se manque pas.
    « L’équipe du Brésil jouait beaucoup sur lui, Rivellino. A moi de faire en sorte qu’il n’ait pas le temps de se retourner. Sinon, d’un dribble, il pouvait te déstabiliser. Dès qu’il était face au but, il pouvait lancer ses attaquants (Valdomiro, Leivinha et César) en profondeur. »

    Tout jeune, ce face-à-face est un moment qui compte. « A l’époque, pour moi, le football, mon équipe, c’était le Brésil. Et l’Allemagne. Ceux-là, on les voyait le samedi soir à la télé allemande. C’était un mythe aussi, pour tous les jeunes. Brésil, Allemagne, Ajax, c’étaient nos références. »
    Pourquoi le Brésil d’ailleurs ? « Je ne sais pas. J’ai toujours eu cette fascination du Brésil. Rivellino m’a toujours fasciné aussi. Encore une fois, c’était plus fort alors parce qu’on les voyait tous les quatre ans seulement. A chaque fois, c’était une surprise. Ils ne jouaient pas encore en Europe, ils sortaient peu et c’était encore plus formidable. »

    (Sambafoot)
  • Sympa cet article, je n'avais pas connaissance de ce match amical du Racing contre les triples champions du monde !

    Par contre il me semble qu'il ne donne pas le résultat du match amical ?

    [Edit :] Ah ça y est, j'ai trouvé le résultat (sur Racingstub évidemment ! B-) ) :1-1
    https://racingstub.com/games/2952/

    Dans l'équipe du Racing jouaient - entre autre - Gilbert Gress et... Jacky Duguépéroux ! :)
  • Me rappelle bien du match,et surtout de la pluie qui m'avait coûté un blouson en cuir
  • pour ma part je me rappelle notamment de ce but génialissime de Rivelino lors de la coupe du monde 1974 contre la RDA,sur coup franc, une pure merveille
    C'est la première coupe du monde que j'ai suivie, avec le souvenir émerveillé de ces magnifiques maillots jaunes, cette ambiance dans les tribunes quand les brésiliens jouaient, et la marée orange, là aussi avec de jolis maillots qui brillaient, et des joueurs encore plus.
    C'est de là sans doute qu'est née ma passion pour le beau jeu, le football technique, la beauté du dribble, de la feinte de corps, des joueurs qui dansent avec le ballon. Et ça m'est resté, cette passion pour le football brésilien et néerlandais.
  • et hop, en prime

    Edit : intégration de la vidéo
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