Nîmes se prend une mine

Comme toujours après pareille rencontre, il y aura débat pour savoir si c'est Nîmes qui est d'une faiblesse abyssale ou si c'est Strasbourg qui est très fort. Sans doute un peu de deux... Quoiqu'il en soit, même s'il a eu affaire à une défense absolument fantomatique, mise au supplice à chaque accélération, le Racing a eu le mérite de rentrer tout de suite dans le match sans laisser le moindre espoir à son adversaire sur l'issue de la rencontre. Il a fallu seulement 11 minutes d'assauts continus pour voir le frêle rideau défensif des Rouges se déchirer. Marcos, qui ne devrait pas rester sous-commandant longtemps s'il continue à planter régulièrement, trompe Nicolas Puydebois, d'une tête consécutive à un centre de Chahir Belghazouani.

En ouvrant le score d'entrée, le Racing s'offre un match tranquille et se fait plaisir en multipliant les offensives de qualités. Dans un premier temps, il permet à ce brave Puydebois de briller dans son ancien stade et de maintenir Nîmes en vie en sortant d'un réflexe étonnant la reprise acrobatique de Kandia Traoré, reprise que n'aurait pas renié le prédécesseur de Jean-Marc Furlan du temps de sa splendeur. Puis le gardien nîmois gagne un duel face au même Traoré. Mais ces sauvetages méritoires ne suffisent pas, car la défense gardoise est complètement à la rue. Le temps pour Marcos de voir sa splendide frappe enroulée pleine lucarne refusée pour hors-jeu, le Racing double la mise par l'inévitable James Fanchone, qui pousse le ballon dans les cages suite à un nouveau sauvetage de Puydebois. Nous sommes à la 26e minute, le match est plié et on commence à se dire que les Gardois vont vraiment passer une sale soirée... Fanchone, véritable héros de la première période, enfonce le clou juste avant la pause et s'offre un doublé. 3-0 à la mi-temps, il y a un sacré bout de temps que le Racing ne nous avait pas offert pareil spectacle.

En deuxième période, le Racing fait tourner son effectif et préserve ses cadres. Cohade et Fanchone sont sortis, ce dernier recevant une belle ovation de la part de la Meinau. Nîmes tente vainement de sauver l'honneur, mais encaisse un quatrième but par Kandia Traoré, auteur de son troisième but en deux matchs à la Meinau. Le Racing déroule et les Nîmois, un brin masochistes, prennent un malin plaisir à s'auto-flageller lorsque Besnard se fait expulser juste avant que Bayod n'inscrive un splendide cinquième but en faveur du Racing... contre son camp. Les courageux supporters nîmois qui ont effectué le lointain déplacement un lundi soir sont dégoutés et quittent la tribune. La Meinau exulte. Le Racing fait tourner le ballon et a le bon gout de ne pas humilier d'avantage son adversaire.

5-0, score final : le message est clair. Le Racing tient à sa place de leader et il faudra aller la chercher. C'est également avec la répétition de ce genre de rencontre que le Racing connaitra la voie de la rédemption aux yeux de ses supporters. Personne ici n'a oublié qu'il y a moins de six mois, c'est Strasbourg qui était à la place de Nîmes... Le Racing est sur le bon chemin. Espérons simplement qu'il ne se croit pas déjà arrivé...