Un nul entre les gouttes

Nouvelle étape de sa tournée en Alsace du nord, le Racing jouait cette fois-ci à Obermodern-Zutzendorf, dans un joli petit complexe sportif. Encore une fois, et comme face à Oberlauterbah, c'était surtout l'occasion de tester un certain nombre de joueurs, face à une opposition plus coriace. Car Sarre-Union, malgré ses allures de petit poucet, figure bien dans la même division que Strasbourg et compte bien montrer que le CFA est avant tout un combat physique. Pour s'y frotter, François Keller a reconduit le même 11 de départ que mercredi, à l'exception d'un changement au milieu de terrain : Mathieu Wagner remplace Thomas Martin, déjà parti.



Sous les yeux d'une affluence relativement modeste (environ 250 spectateurs), le match démarre sur un rythme assez soutenu, mais sans réelle situation offensive. En effet, Sarre-Union impose d'emblée un véritable combat au milieu de terrain avec des duels bien disputés. Un avant goût de championnat, qui laisse tout de suite penser que ce match se déroulera dans des conditions proches de ce qui attendra les Strasbourgeois sur les terrains de 4ème division. Ces derniers prennent tout de même peu à peu la mesure du contexte et se mettent au niveau de leur adversaire. David Ledy, plutôt esseulé en pointe, peine tout de même à être servi.
La première occasion du match, au quart d'heure de jeu, est à mettre à l'actif des joueurs d'Alsace Bossue, avec la tête du capitaine Klein que Vauvenargues Kéhi détourne au pris d'un joli réflexe. Le Racing n'est pas en reste cinq minutes plus tard, lorsque Benchenane, en relais avec Francisco Donzelot, s'engouffre dans la défense adverse et tente une frappe, malheureusement contrée.

La réussite sera plus au rendez-vous à la 23ème minute. Sur une passe en retrait, l'ancien portier de la réserve strasbourgeoise Jérémy Bahloul glisse avec le ballon et concède un corner. Adel Benchenane frappe le coup de pied arrêté et trouve Mathieu Wagner dans la surface. L'ancien colmarien contrôle le ballon et le propulse dans le but avec l'aide de la transversale. Le speaker du stade a beau attribué la réalisation à Alexandre Gisselbrecht, c'est bien le joueur à l'essai qui ouvre la marque.

A peine quelques instant plus tard, c'est l'action de cette première période. Menaçant depuis plusieurs minutes, le ciel s'assombrit encore et la pluie ne tarde pas à faire son apparition. Rapidement, les conditions deviennent dantesques, les joueurs sont trempés jusqu'aux os et le public trouve refuge dans le moindre recoin abrité du complexe sportif. Difficile donc de poursuivre le match, mais l'arbitre persiste à laisser se dérouler la rencontre. Au milieu des (grosses) gouttes, le Racing se crée tout de même quelques situations intéressantes, notamment sur des coups francs de Benjamin Genghini, mais ni David Ledy ni Billy Modeste ne parviennent à couper les trajectoires.
Alors que le temps se calme et que les joueurs, à l'image de Donzelot, essorent leurs maillots, la dernière occasion est à mettre à l'actif d'Adel Benchenane, dont le coup franc lointain à ras de terre est contré par le mur.

Après une pause consacrée en grande partie au séchage et au réchauffement des organismes, la seconde période débute, mais peut être un peu trop rapidement. L'arbitre a en effet sifflé la reprise sans s'assurer que Kéhi était bien présent. Tout en remettant ses gants, le portier strasbourgeois regagne sa cage alors que le jeu a repris depuis quelques secondes. Le match reprend son rythme et l'action se passe surtout au milieu du terrain.

Il faut attendre l'heure de jeu pour avoir un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Grâce un beau coup franc, tiré depuis l'entrée de la surface et qui ne passe pas loin de la lucarne de Kéhi, les Jaunes et Bleus n'étaient pas loin de l'égalisation. La réplique du Racing est plutôt timide, mais néanmoins acrobatique puisque servi par Donzelot, David Ledy tente un retourné dans la surface, sans succès. A la 67ème, sur une nouvelle récupération d'Abdoulaye Coulibaly, Benchenane s'essaye à la frappe, mais celle-ci est trop écrasée. Cinq minutes plus tard, c'est encore l'ancien joueur de Bordeaux qui est au départ de l'action. Au prix d'une belle percée, le Malien décale Adel Benchenane qui tente à nouveau sa chance. Le ballon est contré par la défense mais revient sur Ledy qui n'a pas plus de réussite. Ce sera la dernière véritable occasion des hommes de François Keller.

80ème minute, sur un tir excentré, et non cadré, du Sarre-Unionnais M'Barki, Fernander Kassaï se jette et dévie le ballon dans ses propres filets. Une égalisation pas forcément imméritée au vu de l'engagement de son adversaire, mais le Racing aurait pu se mettre à l'abri, avec un peu plus de réussite. La fin du match est également marquée par l'expulsion de Francisco Donzelot pour un second carton jaune. Le latéral, par ailleurs très bon dans ce match, a été coupable d'avoir contesté une décision arbitrale durant de longues secondes.

La fin du match est sifflée, et François Keller aura l'occasion de tirer un certain nombre de conclusions après cette rencontre. La valeur et l'engagement de Sarre-Union a notamment permis de relever le test des joueurs à l'essai qui, dans l'ensemble, ont convaincu. Il n'est ainsi pas impossible que Vincent Guignery, Billy Modeste, Abdoulaye Coulibaly voire Fernander Kassaï et Mathieu Wagner s'engagent définitivement avec le club, sous réserve évidemment de la décision finale de la FFF.