Le calme après ou avant la tempête ?

Alors que tous croyaient au baril de poudre prêt à exploser, la nouvelle « affaire Racing » semble au final n'avoir été, heureusement, qu'un pétard mouillé. Dans la cacophonie ambiante, les dirigeants strasbourgeois essaient de faire la sourde oreille à une nouvelle crise assourdissante.

Beaucoup de bruit pour rien ? C'est ce que tout le monde souhaite : poursuivre sur la dynamique et l'esprit des derniers mois, avec les hommes en place, symboles de ce renouveau tant attendu. A l'heure actuelle, Ginestet et Keller semblent à nouveau jouer la même partition, avec Gindorf en chef d'orchestre. Le père a parlé, et les enfants rentrent dans le rang après une brève incartade dans les médias pour régler leurs comptes. Oubliées, les barricades levées dans les DNA et à Sportshow par Keller ? Enterrées, l'interview de Ginestet et sa proposition d'organiser un débat public ? Aujourd'hui, c'est Gindorf qui donne le ton et met fin aux rebondissements. Après l'annonce du départ de Marc Keller, puis le report de Ginestet d'accepter la présidence, les deux nouveaux enfants terribles du Racing semblent à nouveau décidés à jouer ensemble. En espérant que l'un et l'autre aient compris la leçon et n'attendent pas la première occasion pour faire trébucher l'autre. Les prochains jours seront peut-être décisifs...

Le bonheur est dans le pré ? Evidemment, dès l'annonce de cet apaisement, beaucoup s'interrogent sur la viabilité des relations au sein du directif strasbourgeois. Les deux jeunes coqs vont-ils réellement réussir à s'entendre, mettant de côté leur fierté et leurs différends pour couver un Racing décidément toujours au bord de la rupture ? Gindorf, en fin renard, a remis de l'ordre, mais comment concevoir qu'après cette prise de bec inattendue, Ginestet et Keller vont réellement faire équipe comme si de rien n'était ? Ginestet a en effet sans doute laissé des plumes dans la bagarre, et on peut lire ça et là qu'il aurait consenti à vendre une partie de ses parts pour que les esprits s'apaisent. Ce qui revient à dire qu'il renonce à sa majorité absolue, légitimement obtenue il n'y a pas si longtemps pourtant. De là à penser qu'il soit le dindon de la farce... Si personne n'espère de ko, ni de chaos, Keller semble bien sortir vainqueur de l'épreuve de force, conforté dans ses fonctions, son pouvoir, et ses rapports avec les autres poids lourds du club. Si cohabitation il y a, l'homme fort ce sera lui.

Des hommes d'honneur ? Difficile à l'heure actuelle de juger avec discernement les tenants et les aboutissants de cette mini-crise. Les jours à venir apporteront peut-être un éclairage satisfaisant sur ces évènements. Un communiqué officiel est prévu pour jeudi, mais pour l'instant tout semble indiquer un compromis en forme de statu quo : un duo d'hommes forts, chaperonné par un homme sage, avec des décisions collégiales. En attendant mieux ? Sauf retournement de situation de dernière minute, ou découvertes de nouvelles données, on veut espérer que l'amour du club et la poursuite du travail accompli sauront peser suffisamment dans la balance, pour qu'enfin priment les intérêts du Racing sur ceux de ses dirigeants. Ces derniers en sont-ils réellement capables ? Les dernières heures n'augurent rien de bon, ni les méthodes employées...

Ombres et brouillard ? Ginestet n'a peut-être pas abattu ses dernières cartes, et le compromis annoncé ne serait qu'illusoire. C'est en tout cas ce que ce dernier laisse soupçonner, prévoyant pour dimanche « une décision importante qui fera date dans l'histoire du club », tout en confirmant d'autre part le retour au calme et dialogue. Confirmation du compromis, volonté de sortir de cette crise la tête haute ou nouveau rebondissement ? L'interprétation est libre, et chacun verra midi à sa porte. Gageons cependant qu'une autre levée de boucliers ne ferait les affaires de personne, et que tous ont intérêt à mettre fin aux tensions... sur la place publique au moins.