Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Matches aller : le bilan

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Par matteo
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Le déplacement à Metz marque la fin du cycle des matches aller. L'occasion est belle pour revenir en détail sur la performance des joueurs du Racing à mi-parcours de la saison.

Et voici le mois de décembre déjà bien installé, ses jours qui raccourcissent, ses températures polaires et ses lumières de Noël. Il signale aussi la véritable mi-temps du Championnat de France de Ligue 2 avec la fin de la phase aller.
L'occasion est belle pour revenir en détail sur les prestations individuelles des joueurs strasbourgeois, têtes nouvelles et vénérables anciens, au cours de cette première moitié de saison.


Les révélations

La révélation de cette première partie de saison est incontestablement Renaud Cohade. La venue de l'Ardéchois de naissance, arrivé in extremis à la fin du mercato estival, avait été accueillie par certains avec scepticisme : ce joueur, non conservé par Bordeaux, n'avait-il pas lamentablement échoué à Sète, bon dernier de la Ligue 2 2006 ? Toutes ces défiances allaient être balayées par les prestations de Renaud. C'est indubitablement l'élément moteur qui manquait au Racing, et il assume pour l'instant sans trembler la succession du météore Sidi Yaya Keita. Dans les phases de conquête du ballon, ce joueur de tempérament n'hésite pas à aller au charbon et à sortir la machine à claques si le besoin s'en fait sentir. En phase offensive, sa technique au-dessus de la moyenne lui permet de ressortir des ballons propres et il excelle aussi bien dans les passes courtes que dans le jeu long. Il est de plus un tireur de penalties très sûr (moins patatesque qu'un Teddy Bertin, certes, mais pas moins efficace). S'il a connu lui aussi une baisse de régime courant décembre, l'arrivée de Camadini semble lui ouvrir des opportunités nouvelles sur le plan tactique.

Le trophée du come-back improbable va sans l'ombre d'une hésitation à Eric Mouloungui. « I am the resurrection », chantaient les Stones Roses. Visiblement, le message des Mancuniens a été entendu par Eric, passé en quelques semaines du statut d'indésirable à celui d'homme providentiel. Considéré comme perdu pour le football de haut niveau et à deux doigts de connaître l'anonymat du championnat danois, le Gabonais a bénéficié d'un incroyable retournement de situation (et d'une grande intuition papinesque) pour devenir le principal animateur offensif du Racing. A un poste inédit de milieu offensif gauche, sa vivacité et sa technique en mouvement font merveille et affolent les défenses adverses. On sait que sur son talent pur il n'a rien à faire en Ligue 2 ; Eric semble avoir enfin trouvé les dispositions physiques et mentales idéales à l'expression de celui-ci.

Même s'il marque le pas depuis plusieurs semaines en raison de problèmes physiques, Romain Gasmi n'en demeure pas moins l'une des révélations strasbourgeoises de cet exercice 2006-2007. Invité surprise du onze type de JPP en début de saison, il a ébloui par son culot, sa spontanéité et sa capacité à provoquer et à éliminer. Papin a bien compris par la suite qu'il fallait économiser un joueur de ce talent en évitant de lui brûler les ailes par une accumulation préjudiciable de matches. Gasmi peut être considéré comme le Nasri du Racing ; il ne tient qu'à lui de continuer à travailler pour en devenir le Ribéry.

Autre jeune homme monté en grade, le défenseur central Habib Bellaïd. On était resté sur l'image du premier communiant buteur à Rome et prenant l'eau à Nantes, on a découvert un défenseur intransigeant, bon sur l'homme, faisant preuve d'un sens très sûr du placement et d'un calme olympien en toute circonstance. D'une maturité étonnante pour un joueur de son âge, il a poussé sur le banc les pourtant chevronnés Devaux et Ekobo. Ses belles prestations ont été récompensées par une sélection tout ce qu'il y a de plus méritée en équipe de France espoirs.

Au rayon des révélations, on peut bien entendu citer un autre novice arrivé cet été au RCS : l'entraîneur Jean-Pierre Papin. Venu en Alsace avec humilité mais détermination, l'ancien Ballon d'Or a pris la mesure de la fonction, et sa première expérience à la tête d'une équipe professionnelle est (pour l'instant) tout à fait satisfaisante. JPP ayant hérité d'une équipe devant digérer la relégation, l'entame fut difficile sur le plan du jeu. Il sut alors faire les corrections qui s'imposaient et faire confiance à ses intuitions (recrutement de Cohade, entrée de Gasmi, relance de Mouloungui, paire Lacour-Cohade...). Ses options tactiques se révéleront la plupart du temps adaptées aux situations, et il n'hésitera pas à pratiquer un coaching offensif qui se révélera souvent gagnant. Malgré un mois de décembre difficile pour ses joueurs, il a su profiter de l'arrivée de Camadini pour innover tactiquement et battre Amiens. On peut également le remercier d'avoir lancé une de ces discussions oiseuses dont raffole racingstub.com en révélant qu'il connaissait le numéro de portable de Dhorasoo.


Les valeurs sûres

Auteur d'une saison 2004-2005 exceptionnelle et d'une saison 2005-2006 catastrophique, Stéphane Cassard semble avoir trouvé le juste milieu en 2006-2007, et en tout cas des performances plus conformes à sa valeur réelle. Meilleur joueur alsacien du début de saison et auteur d'arrêts importants (en particulier sur penalty), il s'est fait plus discret au fur et à mesure que l'équipe commençait à dominer son sujet, donnant même une impression de légère fébrilité sur certains matches. Au final, un gardien de but rassurant, sérieux, appliqué, décisif à l'occasion : on a retrouvé le Steph qu'on aime.

Guillaume Lacour a quant à lui retrouvé son poste de prédilection au milieu de terrain, et s'est même trouvé un alter ego en la personne de Renaud Cohade. Moins en vue que son acolyte, il a cependant montré ses habituelles qualités de vaillance, de courage et d'esprit de sacrifice. Au sein d'un milieu de terrain strasbourgeois atypique à ce niveau, il est l'homme de l'ombre, celui qui travaille sans relâche pour les autres et harcèle sans cesse le porteur du ballon adverse. Alors certes ce n'est pas génial, ce n'est pas glamour, mais c'est extrêmement précieux pour le collectif. Et quand il va moins bien, ça se remarque, signe de son importance au sein de l'équipe.

Nommé capitaine, Yacine Abdessadki a connu un début de saison plutôt difficile : il a eu du mal à se mettre au diapason de la Ligue 2 et ne pesait pas suffisamment sur le jeu, errant comme une âme en peine sur son côté droit. Il est intéressant de noter que la montée en régime de l'équipe correspond à sa propre montée en puissance, preuve de son influence sur le collectif strasbourgeois. Il s'est en effet bien repris après ses premiers matches poussifs ; il a ainsi pu mettre sa technique largement au-dessus du niveau L2 et ses coups de patte au service du collectif, avec une réelle efficacité. On n'a cependant pas encore retrouvé le Yass flamboyant de la saison 2004-05 ; on attend mieux de lui, et il le sait.

Certains sursauteront sans doute à la lecture de ce nom dans cette catégorie mais Hervé Tum mérite bel et bien sa place parmi les valeurs sûres. L'instant pathologique du Stade de la Meinau n'est-il pas « l'occase de l'Oncle Tum » ? Ce joueur est plutôt convaincant. Bien sûr, ce n'est pas Henry, ni Drogba, ni même Niang. Ce n'est pas un serial buteur. Mais sur cette première moitié de saison, son jeu en pivot et en remise (la majeure partie du temps dos au but) s'est avéré précieux, surtout à la Meinau face à des défenses renforcées. Et JPP, qui en connaît plutôt un rayon sur les avant-centres, en a fait un de ses hommes de base, alors que la concurrence est vive à ce poste. Il ne manque à Hervé que de montrer plus d'adresse dans le dernier geste pour qu'il soit apprécié à sa juste valeur par l'ensemble des supporters.

Arrivée sur le tard, le défenseur Jeff Strasser assure pour l'instant correctement le travail en défense centrale. Il faut quand même se rendre compte que ce joueur est une pointure pour un club de Ligue 2 française, et que sa présence au Racing n'est due qu'à des circonstances particulières. C'est pourquoi on est en droit de se montrer exigeant avec l'international luxembourgeois. S'il a amené une certaine stabilité à la défense des Bleus et si son entente avec Bellaid est satisfaisante, il doit encore faire preuve de plus d'implication dans le groupe et doit apporter plus sur les phases offensives. En bref, un début de saison plutôt correct, mais ses qualités et son expérience doivent en faire l'un des leaders de l'équipe.


Encourageant

On l'avait laissé au cours de la rencontre face à Troyes en février dernier, se tordant de douleur sur une civière. Révélation de la saison dernière et gravement blessé, le jeune (19 ans) Kévin Gameiro a pu faire son retour au sein de l'attaque strasbourgeoise dans les délais prévus. Dans une ligne où la concurrence est rude, il a su gagner la confiance de Papin qui a choisi de l'associer à Tum dès qu'il fut rétabli. Puncheur, dévoreur d'espace, Kevin confirme les qualités aperçues l'an dernier. Il a logiquement connu courant décembre la classique période de creux qui suit la reprise pour les joueurs ayant souffert d'une telle blessure. Il ne lui reste qu'à retrouver l'ensemble de ses sensations et un zeste de confiance et de réalisme pour redevenir l'atout offensif n°1 du Racing.


Peuvent mieux faire

Le vieux briscard Yves Deroff a connu une première partie de saison mitigée sur son côté droit. A la Meinau où les lignes offensives adverses sont généralement composées d'un pelé et de deux tondus, il a su s'acquitter sans trop de problèmes de sa tâche défensive (encore qu'il ait été en difficulté face aux plus grosses armadas – les Normands de Caen et du Havre notamment) sans toutefois apporter suffisamment de soutien offensif. A l'extérieur par contre, il a fait régulièrement pâle figure. Habitué des trois premières places du flop du « stub », Deroff ne fait pas l'unanimité parmi les supporters alsaciens. Il reste cependant un titulaire inamovible du onze strasbourgeois (faute peut-être d'alternative réelle à ce poste). S'il est clair qu'on est en droit d'attendre nettement mieux de sa part (en particulier au vu de ses dernières prestations face à Metz, Bastia et Amiens), il est également vrai que ce joueur sobre, rugueux et sérieux a largement le niveau Ligue 2, et ne mérite pas les critiques parfois acerbes que l'on peut parfois lire ici ou là.

Présenté comme une recrue offensive de premier choix, Dimitar Rangelov n'a pour l'instant pas pu montrer l'étendue de ses qualités. Joueur à la technique raffinée et adepte de gri-gris aussi subtils qu'inutiles, il jouit pour l'instant d'une bonne cote auprès du public de la Meinau qui aime ce style de joueurs élégants. Il n'a pourtant pas convaincu son entraîneur, qui lui préfère Tum, Gameiro, voire Mathlouthi, au point d'être à présent écarté du groupe des 16. Il est vrai que ses prestations ont été jusqu'à présent plutôt décevantes : il peine à se situer par rapport à ses partenaires d'attaque et à peser sur les défenses adverses. Il est également desservi par son style de jeu, moins complémentaire de Tum que celui d'un Gameiro par exemple. Espérons que la deuxième moitié de saison lui permettra de mettre en avant l'ensemble de ses qualités et surtout d'être efficace, car ce joueur a un véritable potentiel.

Entre velléités de départ et blessures diplomatiques, le début de saison de Pascal Johansen a été plutôt chaotique. Evincé du quatre majeur du milieu de terrain composé de Lacour-Cohade-Abdessadki-Mouloungui, il doit se contenter d'un statut de remplaçant qu'il n'apprécie guère. Après un bon retour à la fin de l'automne, ses problèmes relationnels avec JPP l'ont placé dans une situation difficile et son départ courant janvier paraît plus que probable avec l'arrivée d'un joueur au profil similaire (Camadini). Dommage qu'il n'ait pas mis un mouchoir sur ses états d'âme et qu'il ne se soit pas impliqué à 100 %, car ses qualités de technique et de clairvoyance auraient pu s'avérer précieuses dans le marigot de la Ligue 2.

Rapidement blessé après son arrivée, Ahmed Kantari a vu Strasser, Bellaid, Lacour et Cohade lui passer devant. Rétabli depuis peu, il s'est surtout employé à pallier les défections sur le côté gauche de la défense alsacienne, à un poste qui n'est pas le sien. Ce joueur a encore tout à prouver sous le maillot du Racing.

Après le départ de Boka, le côté gauche de la défense strasbourgeoise se trouva fort dépourvu quand la bise fut venue. Papin n'eut d'autre choix que de lancer le jeune Jean-Christophe Vergerolle, auquel un contrat pro avait pourtant été refusé. On a donc découvert ce joueur au physique inhabituel pour ce poste, peu sûr de lui au départ mais qui a su prendre de l'assurance et s'acquitter tout à fait correctement de son travail défensif. Pour ce qui est de l'apport offensif (en particulier à domicile), c'est une autre paire de manches... Un joueur sérieux et volontaire, mais qui semble quand même parfois un peu juste à ce niveau.


Les déceptions

On l'avait annoncé comme un vieux routier de la Ligue 2, habitué de ses joutes âpres et anonymes. Eugène Ekobo est une des grosses déceptions de ce début de saison. Titulaire en défense centrale lors des premiers matches, il s'est montré fébrile, peu sûr dans son placement et dans ses relances et régulièrement pris de vitesse. Très logiquement, l'arrivée de Strasser et l'éclosion de Bellaid l'ont relégué sur le banc de touche. Aujourd'hui, il est clairement un deuxième choix dans l'esprit de Papin, appelé à suppléer les absences des uns et des autres en défense centrale ou au milieu de terrain.

Arrivé à l'intersaison de Moulins avec le titre de meilleur buteur du National, Jérémy Perbet éprouve les pires difficultés à franchir le pas avec le Racing. Régulièrement titularisé par Papin lors des premières rencontres, il a depuis disparu du groupe pro, JPP lui préférant Tum, Gameiro, Rangulov et Mathlouthi. Ses prestations n'ont jusqu'à présent convaincu personne. Il est souvent apparu trop discret, trop lent et pas assez tranchant. Espérons que, s'il reste au club, il retrouve pour la deuxième partie de championnat les qualités qui en avaient fait un buteur redoutable dans l'Allier.

Décidément, l'improbable Edgar Gnoleba Loué continue à nous en faire voir de toutes les couleurs. Depuis le départ de son compatriote Boka, le fantasque Ivoirien n'a pas été aligné une seule fois par JPP. Barré par le duo Cohade-Lacour, son avenir à Strasbourg semble irrémédiablement bouché.

De même, le cas Abou Moslem Farag intrigue. Entre polémiques stériles sur ses capacités linguistiques et défiance de l'entraîneur à son égard, voila un joueur qui a montré certaines qualités en Ligue 1 l'an dernier et qui n'est quasiment pas utilisé cette saison à un poste pourtant sinistré. Le Mystère de la Grande Pyramide...

Autre mystère aussi épais que celui des voix bulgares, les blessures récurrentes d'Emil Gargorov. Blessures tellement mystérieuses qu'elles ont conduit JPP à pousser une gueulante sur le thème de « on n'est pas au Club Med ici » (effectivement...). Au point qu'on en vienne à douter de la motivation de ce joueur qui n'est apparu pour l'instant que pendant 125 minutes sous le maillot strasbourgeois...

Autre joueur critiqué par JPP pour sa propension à se croire à Djerba, Jean-Christophe Devaux a visiblement bien reçu le message et a retrouvé sa place dans l'effectif strasbourgeois. Les sermons de Papin concernant ce joueur à la mentalité d'habitude irréprochable ont surpris. La saison est encore longue, et pour mener à bien l'opération remontée, l'entraîneur strasbourgeois a besoin de toutes ses forces vives, et en particulier de ce défenseur expérimenté et vaillant. Ses dernières prestations ont cependant montré qu'on pouvait compter sur lui.


A revoir

Ali Mathlouthi et ses superbes chaussures jaunes bénéficient d'un temps de jeu inespéré pour ce jeune joueur issu du centre de formation. Encore un peu tendre et brouillon, il a tout de même fait admirer de belles qualités de technique et de vitesse et est un des plus sûrs espoirs du club à ce poste. Il a même réussi de manière plutôt inattendue à écarter la concurrence de Perbet et de Rangulov. A suivre avec attention.

Plus jeune joueur de l'effectif professionnel (17 ans), Morgan Schneiderlin est apparu à une reprise sur le terrain avec l'équipe fanion. Gageons que cette première fois ne sera pas la dernière...

Quentin Othon a profité de la pénurie criante d'arrières gauches pour faire ses débuts en équipe pro à ce poste qui n'est pas le sien. Dans un contexte difficile (matches à Metz et face à Bastia), il n'a pas démérité.


Les remplaçants

Arrivé d'Arcachon dans les bagages de JPP, Nicolas De Gea se heurte pour l'instant à la réalité du haut niveau. Il ne peut guère espérer que quelques bouts de matches en équipe professionnelle (à moins d'une épidémie de varicelle).

La hiérarchie des gardiens étant clairement établie, Nicolas Puydebois ne peut compter que sur les Coupes et sur une éventuelle absence du titulaire pour espérer être aligné dans les buts strasbourgeois.


Les (déjà) partis

Sur les starting-blocks pendant toute la préparation estivale, le Mondialiste Arthur Boka a fini par s'envoler pour Stuttgart quelques jours avant la fin du mercato, sans avoir oublié de gagner un match à lui tout seul face à Montpellier. Si le Racing finit avec 1 ou 2 points de plus que le 4ème, on pourra faire livrer une caisse de gewurz vendanges tardives du côté du Neckarstadion.

Lionel Locatelli est reparti retrouver sa douce vie sur les bords du bassin d'Arcachon, loin des frimas alsaciens et de l'agitation menovienne... Il restera dans les mémoires pour avoir réussi un but papinesque en Coupe de la Ligue à Châteauroux.

matteo

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