Pourquoi le Racing ne va pas monter en L2

Tout supporter le sait, aimer son club, c’est souffrir avec et pour lui. Celui du Racing est d’ailleurs habitué à manger sa ration de pain noir plus que de raison. Gestion interne ubuesque, niveau sportif lamentable, il y a toujours quelque chose qui va de travers.

Miraculé à l’intersaison, nos Bleus avaient l’occasion de se racheter. Neuvième à la trêve, on peut dire qu’on a troqué les espoirs contre la résignation. Voici pourquoi le ventre mou est aujourd’hui notre juste place.

Regarder en arrière et ne rien trouver à y redire.

Soyons un peu critiques et reconnaissons une chose. 9ème, c’est naze. Quand on a les ambitions du Racing du moins. Pourtant, sur cette phase aller ce n’est pas volé. On pourra regretter quelques points perdus bêtement en route, des erreurs d’arbitrage ou autres. Mais ce n’est jamais que le quotidien de tout club sur la durée d’une saison.
Il faut toute la mauvaise foi du supporter pour croire que le point arraché à Charléty nous était plus dû que celui perdu contre le Poiré sur Vie.

Alors voilà, le Racing lâche des points à domicile et s’en mord les doigts. Dans cette Meinau qui devait être une citadelle inviolable. Face à ce public toujours présent mais qui finalement galvanise plus les adversaires que les siens. A l’extérieur, la saison est moins pénible que ce qu’on a déjà connu. Mais bon, ce n’est pas la panacée non plus. Un parcours en dents de scie qui ne suffira pas pour atteindre les cimes.

Tout le monde répète à l’envi combien le championnat de National est homogène, qu’aucun club de décroche les autres et qu’il suffit d’une bonne série pour se détacher. Fort bien. Mais le Racing fait preuve d’une irrégularité décourageante et n’a pas enchaîné deux victoires depuis … la deuxième journée. Ajoutons qu’à l’exception du Red Star, le Racing n’a pas battu un seul des clubs aujourd’hui au-dessus de lui au classement. Même en les jouant à domicile au retour, ces points « non gagnés » dans les confrontations directes pourront coûter chers à la fin.

En parlant des adversaires, ils pourraient d’ailleurs bien se réveiller avant nos Bleus et passer à un braquet supérieur plus vite que prévu. Les parisiens du PFC ou du Red Star n’attendront pas la concurrence indéfiniment, et les surprises comme Avranches ne vivront peut être pas la baisse de régime que tout le monde leur promet. Les Alsaciens ne peuvent compter que sur eux-mêmes, et c’est bien là le problème.

Parce qu’en regardant plus loin en arrière, il faut bien reconnaître que ce Racing est trop vacillant pour s’imposer comme le cador qu’il croit être. Déjà passé dans un trou de souris en CFA, le Racing a été fessé cul nu par le National l’année dernière. Sanction certes apaisée miraculeusement par le talc de Luzenac, mais qui a le mérite de montrer qu’à aucun moment, notre club n’a eu le commando censé réussir le retour au professionnalisme.

Regarder en avant et avoir peine à se réjouir

En parlant de commando, parlons des hommes.

Les dirigeants ont décidé de repartir cette année en faisant du passé table rase. Décision respectable, même si le résultat est discutable. Comme l’a résumé @mediasoc dans un article récent, les satisfactions ne compensent pas les (grosses) déceptions. Si l’on est sympa, on donnera les encouragements pour la défense, entre Fachan, Salmier, N’Dour ou encore Seka (essentiellement grâce à l’aura de ce dernier).

Mais cela ne permet pas de masquer les gros manques de notre attaque. Malchanceuse, pas assez tueuse, en manque de confiance… tout a été dit pour essayer d’expliquer ses carences. Et si on se contentait de reconnaître qu’elle n’est pas au niveau ?

Alors parlons mercato. La prétendument solution miracle pour régler tous les problèmes et terminer en boulet de canon.
Les bruits de couloir laissent entendre qu’un retour d’Alexandre Mendy serait espéré. On pourra discuter longtemps du sempiternel intérêt du Racing pour ses ex, mais on retiendra surtout qu’on recherche donc un nouvel attaquant.

Cruel désaveu pour les Bahoken et les Marques. Que l’arrivée d’un nouveau soit conclue ou pas, ceci devrait achever le peu de confiance qui leur restait.
Et n’allez pas croire qu’on trouvera le Messi(e) en janvier. A Strasbourg comme ailleurs, pour un mercato d’hiver réussi, combien d’erreurs de casting ?
Vous la voyez venir la crise de confiance et la fin du fameux "groupe qui vit bien" ?

Éventuellement un mercato interne alors ? Avec le retour des blessés ? Ce serait oublier que nos absents longue durée comM. Oliveira ou a fortiori Bah n’ont pas particulièrement ébloui lorsqu’ils étaient là. Pourquoi avoir soudain une foi aveugle en un retour en grâce ? En parlant blessures, le Racing n’a pas été épargné. Mais les vœux de bonne santé pour 2015 ne sont pas toujours exaucés. Et pour peu que la foudre s’abatte (au sens figuré hein) cette fois sur un de nos maillons forts comme un Seka ou un Grimm…

Et la Coupe ? Moitié plein ou moitié vide ?

La date s’y prête, mais on a du mal à imaginer que nos joueurs auront eu soudainement une épiphanie et qu’ils sauront régler tous leurs problèmes du jour au lendemain.

Reste le mystère de la Coupe de France. Les esprits candides diront qu’un beau parcours pourrait servir de base de travail et renforcer la confiance du groupe. Les esprits chagrins argueront que c’est de la fatigue physique et mentale inutile et le prouveront avec le match de Fréjus à l'appui.
Difficile de juger comment réagirait le groupe, s’il venait à passer encore un ou plusieurs tours.

Ce qui semble plus sûr, c’est que les hommes de Jacky Duguépéroux voudront réattaquer l’année sur de bonnes bases et qu’une défaite sèche à Auxerre pourrait couper les jambes d’emblée et mettre le moral dans les chaussettes. Début de réponse dimanche soir.

Bref le Racing court vers une nouvelle déception. Pas une catastrophe, on ne descendra pas. Juste une déception. Allez, même pourquoi pas un dernier baroud d’honneur et une amère quatrième place. Mais cette équipe n’a pas les armes pour finir tout devant. C’est pas grave, c’est juste le Racing.

Si vous avez besoin d’un dernier augure macabre, sachez que fin décembre, un certain Jafar Hilali a tweeté sur le Racing et combien il s'était marré ici.
Et malheureusement quand un vautour apparaît, c’est souvent que ça sent la décomposition quelque part.