Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

La jeunesse de Peguy

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Portrait
Lectures
Lu 6.315 fois
Auteur(s)
Par amalinho
Commentaires
3 comm.
luyindula.jpg
© kitl

Passé par le Racing Club de Strasbourg de 1998 à 2001, Peguy Luyindula vient de raccrocher les crampons. Retour sur seize années de carrière d'un ancien racingman.

Né à Kinshasa le 25 mai 1979, Peguy Luyindula arrive en France à deux ans, dans le Loiret plus précisément. En 1994, à 15 ans, il intègre le centre de formation des Chamois Niortais. Trois ans plus tard, il y signe son premier contrat pro mais ne reste Niortais qu'une seule saison, pendant laquelle il inscrit 8 buts en 31 matchs. En préambule de la saison 1998-1999, Peguy Luyindula s'engage avec le Racing Club de Strasbourg.

L'épopée strasbourgeoise

Et c'est là que nous entrons dans le vif du sujet. En trois ans, Peguy dispute 103 matchs et inscrit 26 buts. Après une première saison totalement vierge en buts, il réalise son premier triplé sous les couleurs du RCS à la 24ème journée de la saison 1999-2000 devant son public (victoire 4-2 contre Lyon). Quelques semaines plus tard seulement, pour le compte de la 30ème journée, il confirme sa bonne forme affichée en inscrivant son premier doublé, contre Nancy, à Marcel Picot. En 2000-2001, pour sa dernière saison en Alsace, le Racing Club de Strasbourg remporte la Coupe de France à l'aide d'un Peguy Luyindula tueur devant les buts pendant l'ensemble de la compétition. Cette saison là, il trouve le chemin des filets à 4 reprises en Coupe de France, dont ce but fabuleux (cf vidéo ci-dessous) inscrit à La Meinau, contre le FC Nantes (4-1), en 1/2 finale. Malgré le sacre, les Ciels et Blancs descendent en Division 2.



En 2001-2002, Peguy Luyindula fait la préparation et débute une quatrième saison au Krimmeri. Le début de saison de D2 est tonitruant pour l'international espoir. Il inscrit 5 buts en 6 apparitions, dont son second et dernier triplé contre Laval (4-1), comptant pour la 4ème journée du championnat. Une journée plus tard, contre Châteauroux, le protégé de Claude Le Roy, qui l'a lancé dans le grand bain en L1, plante son dernier but pour nos couleurs et devant le public de La Meinau. Les dirigeants lyonnais - qu'il a fait souffrir à plusieurs reprises - le débauchent à l'été 2001, à la fin du mercato. D'ailleurs, ce transfert laissera des traces judiciaires pour le Racing de l'époque.

Ses aventures olympiques

Sa carrière lyonnaise dure trois ans, de 2001 à 2004, durant lesquels il sera... trois fois champion de France. Recruté pour pallier l'absence de Steve Marlet, Luyindula confirme les espoirs placés en lui en étant un acteur majeur des premiers titres du septennat rhodanien. Au total, il comptabilise 46 buts en 126 apparitions, toutes compétitions confondues. Et si la réussite est présente pendant ses années chez les Gones, lui donnant ses premières sélections en Equipe de France sous l'ère Santini, il aura surtout brillé contre... le Racing. Il marque dans chacune des quatre confrontations contre le RCS auxquelles il a participé avec l'Olympique Lyonnais. Dans le Rhône aussi Peguy aura laisser son empreinte, avec une nouvelle fois ce très beau but, celui de l'égalisation face au Sochaux de Guy Lacombe.

http://giant.gfycat.com/LeftClassicGuillemot.gif

En 2004, l'Olympique de Marseille obtient ses services contre près de 15 millions d'euros. Il est recruté dans l'optique de remplacer Didier Drogba, en partance pour Chelsea. Malheureusement pour lui, son aventure marseillaise est décevante. Malgré les dix buts inscrits et son statut de meilleur buteur phocéen, il n'entre pas dans les plans pour la saison qui suit et tente de prendre un nouvel élan sous les ordres de Jacques Santini - qu'il a déjà connu à l'Olympique Lyonnais et en Equipe de France - à l'AJ Auxerre sous forme de prêt avec option d'achat. Une nouvelle fois, cette saison ne fut pas fructueuse malgré les 10 buts marqués, et l'AJA ne souhaite pas le conserver. Il retourne à l'OM à l'été 2006 et doit attendre l'ultime jour du mercato pour trouver une nouvelle destination. Il quitte la France pour la première fois dans sa carrière, en étant prêté à Levante, promu en Liga BBVA. En 12 apparitions, Peguy ne trouve pas la moindre fois le chemin des filets et voit son prêt stoppé. Le 31 janvier 2007, il s'engage au PSG dans un nouveau prêt. Paul Le Guen qui compte sur lui, comme au bon vieux temps lyonnais.

Une destination capitale

Après trois saisons compliquées, Luyindula convainc et prolonge son aventure parisienne qui a décidé de lever l'option d'achat. Alors que le PSG joue le maintien pendant la saison 2007-2008, Peguy se montre décisif en fin de saison en inscrivant son premier but contre Le Mans. Il enchaîne ensuite à Toulouse et contre le FC Nantes, au Parc des Princes, dans des matchs vitaux pour le maintien du club dans l'élite. Il reste dans les plans de Paul Le Guen pour la saison suivante.

Ses ambitions de temps de jeu sont cependant revues à la baisse avec l'arrivée de Charles Villeneuve à la tête du PSG, lequel renforce le secteur offensif du club en enregistrant les arrivées de Giuly, Hoarau, Sessègnon et Kezman. Cela ne l'empêche pas d'être un joker de luxe en démontrant de belles choses lors de ses entrées en jeu, notamment dans les matchs de coupe. Son regain de forme se confirme en Coupe UEFA notamment et lui permet de retrouver une dernière fois l'Equipe de France à la veille de la Coupe du Monde 2010.

En septembre 2009, il paraphe un nouveau contrat au PSG et prolonge jusqu'en 2012. La suite est loin d'être rose. Barré dans la capitale, il est écarté de l'équipe première jusqu'à l'arrivée de Carlo Ancelotti, qui décide de le réintégrer. Sa carrière s'écrivait alors plus souvent dans les chroniques juridiques des Prud'hommes. 601 jours après avoir disputé son dernier match officiel avec le PSG, Peguy Luyindula retrouve le terrain pour une dizaine de minutes en Coupe de la Ligue contre l'Olympique de Marseille... son ancien club. Le 22 décembre 2012, il résilie son contrat avec le PSG. Direction fin de retraite dorée et paisible, dans un autre continent.

Impossible d'afficher la vidéo YouTube mRu7TGjyWr4 via l'API [Server error: `GET https://www.youtube.com/oembed?url=https://www.youtube.com/watch?v=mRu7TGjyWr4&format=json` resulted in a `503 Service Unavailable` response:
Service Unavailable
]


Ses 2 dernières minutes au Parc des Princes

http://giant.gfycat.com/SecondhandUnfitBlackpanther.gif
But de la tête plongeante arrière contre l'Olympique de Marseille

La traversée de l'Atlantique

Peguy Luyindula s'exile de la France et traverse l'Atlantique pour rejoindre les New York Red Bulls en Major League Soccer pour y retrouver notamment un certain Thierry Henry, qu'il a pu cotoyer en Equipe de France, mais également d'autres grands footballeurs tels que Juninho et Tim Cahill. A New York, il remporte le trophée de la saison régulière de MLS en 2013. Il dispute 60 matchs durant son aventure américaine et affiche 9 fois son nom au tableau des buteurs. Pendant son séjour new-yorkais, Peguy Luyindula a plutôt évolué dans un rôle de milieu de terrain relayeur.

Le dernier but de sa carrière

A 36 ans, Peguy Luyindula raccroche donc les crampons en ayant fréquenté les plus grands clubs français, gagné des titres mais aussi rongé son frein. Merci pour tout, Peguy. Ton passage restera gravé dans les mémoires des supporters. Dans celle de Micka Landreau également. Heureusement que les filets ont été changés depuis...

amalinho

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par echouafni · Dernier message par captainflirt

  • Super article. Parmi les attaquants qui, sur la période récente, ont marqué leur empreinte à Strasbourg. Il laisse ici de bons souvenirs. Donc un grand merci à lui.
    Il a un peu tout vécu, y compris l'incroyable épisode de fin de période au PSG.
  • Super article merci
  • Je me souviens de ces quelques matches endiablés de l'an 2000 n'co, où l'on nous avait vendu monts et merveilles avec l'arrivée d'une structure ultra moderne (la SASP), un centre de formation révolutionnaire, des dirigeants hypermédiatisés et capables de choper des petites perles aussi bien dans le marché triangulaire de l'Afrique du foot (N'Do, N'janka) que dans l'improbable El'dorado sud américain (El Buffalo, Garay,...) que dans l'ultra prometteur futur organisateur de la Coupe du monde 2002 coréen (Seo), qu'en L2.
    Peguy était de ceux-là.

    Pétard ma phrase est longue et la langue a envie de se délier... Mais bon.

    Dans tous ces fiasco, semblables à celui d'un Sepp Blatter en manque de PQ sur le trône, il y a Péguy.
    L'étoile montante qui surnageait quand le RCS se prenait des taules en exhibant sa politique orgiaque & impérialiste, nauséabondément navrante, telle une sortie de Bibendum Chilavert dans les pieds d'un attaquant bordelais ou lyonnais cette saison là, ou que des graf' de merde inventés de toute pièce sous des ponts...

    Bref, Peguy Luyindula, c'est pour moi l'ultime impression de gâchis du RCS des 90's finissantes. C'est hyper douloureux et plein de bons souvenirs à la fois... Presque indescriptibles. Comme une 1re fois quand tu "la fais".

    Le mec dont on a tous rêvé de voir grimper les marches et qui finalement s'est englué. Le Gameiro de l'an 2000. Le Pontus du desespoir. Le Mamadou déchu. etc, etc. Tellement de déception, inutile d'en rajouter.

    En tout cas, la fierté est là d'avoir vu joué un jour ce mec pour nos couleurs. La classe le talent, tout était là. Merci Peguy, c'est des mecs comme toi qui m'ont fait aimer le foot !

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives