Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Brest-toi que j'vois la mer !

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Par takl
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Kenavo ! Le Stade Brestois se déplace à Strasbourg ce vendredi, c'est donc l'occasion ou jamais de se moquer un peu de ce club avec un article pas du tout objectif, puisqu'on espère ne pas les revoir l'an prochain.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)


Carrément à l'Ouest !


Lorsque ce gros déconneur de redaction est venu me proposer d'écrire "un article pas très sympa" sur Brest, j'ai immédiatement accepté, convaincu de trouver là de quoi épancher ma slavophilie en me penchant sur le FK Dynamo Brest, sympathique club de Biélorussie située dans la ville qui a vu l'Allemagne wilhelmienne et la Russie fraîchement soviétisée signer une paix séparée en 1918. Trouvant quand même louche que le Racing dispute un match de ce genre en pleine saison régulière, je me suis décidé à jeter un oeil au calendrier pour me rendre compte qu'à défaut de Blanc-russiens, c'est à des Bretons que j'allais devoir m'attaquer. Que du bonheur quoi, on range la vodka, on sort le chouchen...

Quand on veut se moquer de la Bretagne, les images d'Epinal fleurissent, on peut en vrac citer les festivals celtiques et leurs insupportables binious qu'on nous matraque à la télé en pleine vague estivale de revival celte, le mauvais temps légendaire de la région, ou les coiffes bretonnes en dentelle qu'arborent traditionnellement les filles là-bas. Le plus marrant étant qu'on peut retrouver ces trucs chez nous, entre coiffes d'Alsaciennes, météorologie polaire et musique de fêtes du vin, à cette exception près que notre folklore n'envahit pas les ondes hertziennes. Il y a donc culturellement des convergences entre ces deux régions radicalement distantes, on a en effet coutume de dire qu'il n'y a que la France qui sépare l'Alsace de la Bretagne.

Un club finalement resté en rade...


Autant le dire tout de suite : le palmarès du Stade Brestois est bien maigre, seuls trois titres de champions de L2 viennent honorer un club pourtant très populaire. Pas de quoi pavaner. C'est que l'histoire du club ferait passer celle du Racing pour un week-end de thalasso sur la côte Atlantique. Né en 1950 seulement après la fusion de cinq clubs de la ville en un seul, le Stade Brestois se hisse rapidement dans les hautes divisions amateurs avant d'y stagner quelque peu, réussissant de-ci, de-là, à briller en coupe et se forgeant une réputation de croqueurs de clubs professionnels. A partir de là, on commence à se dire qu'il y a peut-être moyen de construire un nouveau grand club dans le landerneau breton. Il faut dire que la concurrence y est rude, avec Rennes, Guingamp, Lorient, et Nantes (ne dites jamais à un Breton que Nantes n'est pas en Bretagne, au risque de subir un cours magistral d'histoire bretonne). Soutenue par un public nombreux, l'équipe accède en D2 en 1971 et met huit ans à accéder à l'élite, court passage puisque l'année où Strasbourg fête ses champions, Brest pleure sur sa lanterne rouge. Fallait-il y voir un signe précurseur du bordel qui allait suivre ?

Une descente réussie plus tard, c'est-à-dire se soldant par un deuxième titre, les Finistériens reviennent se blottir dans le ventre mou de l'élite quelques années durant. C'est au tournant de l'année 1986 que le président Yvinec décide de changer de nom pour celui de FC Brest Armorique, histoire de bien préciser leur localisation géographique et éviter le genre de méprises malheureuses dont j'ai pu faire cas en introduction. C'est aussi l'année où les Bretons s'engagent dans la voie du football business en attirant des stars sud-américaines, qui après des débuts en fanfare classent le club à une historique et toujours inégalée 8ème place. Mais en coulisses c'est Santa Barbara, la rupture entre le président et l'entraîneur Kéruzoré amène la démission de ce dernier, et le retrait du principal sponsor. Les Paul Le Guen, Vincent Guérin et autres Patrick Colleter n'y suffiront pas, les Brestois redescendent en D2 avec leur jeune génération prometteuse. Ironie du sort, c'est contre le Racing qu'ils regagneront leur place en élite au terme de barrages qui restent un grand moment de la vie du club. C'est pas tous les jours qu'on affronte un club mythique non plus...

A partir de là, on pense qu'ils ont les moyens de bien figurer avec de jeunes joueurs talentueux comme Corentin Martins, David Ginola ou le futur champion du monde Stéphane Guivarc'h (j'en vois deux qui rigolent au fond...) Une gestion plus que trouble est sanctionnée par la Ligue d'une rétrogradation financière en D2 en 1991. Le club des bords de la Penfeld (rivière qui n'a absolument rien à voir avec Benfeld) finit par imploser tout à fait en décembre de cette même année, en déposant le bilan. Lors de son dernier match chez le rival Guingampais (qui en rigole encore), l'envahissement de la pelouse par les supporters excédés obligent David Ginola, l'idole des ménagères, à appeler au calme pour que le match puisse reprendre. L'équipe sombre dans l'anonymat de la D3, puis du national sombrant même jusqu'en CFA... il faudra attendre 2004 pour les revoir jeter l'ancre en L2 après avoir retrouvé leur nom originel de Stade Brestois.

Pas breizhé d'les revoir...


Cette année ne restera pas dans les annales comme celle de la franche rigolade. En rade au classement, amarrés à une houleuse dix-septième place, les Bretons ne disposent même pas de dérivatifs amusants à leur triste position. Pas de joueurs aux noms propices aux jeux de mots idiots dans leur effectif, même après m'être cassé la tête quelques temps sur Marco Randrianantoanina, qui doit coûter plus cher en flocage de maillot que tout le reste de l'équipe réunie. Le pauvre est obligé de porter du XXXL pour que tout le nom tienne en largeur, alors qu'il ne pèse que 70 kilos. On peut tout de même signaler sur le site officiel du club la présence du jeune attaquant Jérémy le Hénaff (comme le pâté) qui serait né le premier janvier 1930...

S'ils arborent un maillot sur lequel les sponsors se disputent les derniers centimètres carrés d'espace vierge, ils ne disposent même pas de surnom ou de mascotte officielle ridicule. Heureusement pour eux, l'un de leurs sponsors a décidé d'animer un peu le stade Francis le Blé en leur offrant une mascotte qui s'est immédiatement attirée ma sympathie, rejetant loin derrière l'affection que je portais à l'écureuil qui est venu jongler à la Meinau un soir de coupe contre Lille.

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Dédé la chips, une des grandes attractions du Stade Brestois !

Malgré toutes ces sympathiques démarches, il s'agira vendredi de les retourner comme des crêpes, quitte à rendre le goût de la Coreff un peu plus amer pour Pascal Janin et ses troupes. Il s'agit en effet d'un des derniers ports de L2 duquel le vaisseau Racing espère larguer les amarres pour flotter vers un océan de bonheur. On leur souhaite néanmoins de s'extirper des profondeurs du classement, car la 17ème ville de France mérite sans doute enfin une équipe à la hauteur de ses espérances.

takl

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