« Peu importe la manière »

Le Racing est aujourd'hui premier du classement, mais certains observateurs critiquent le jeu pratiqué....

Pff, des pseudos esthètes qui ne comprennent pas que seul le résultat compte. Quand on a commencé la saison, on m'a demandé de faire monter le club, pas de faire du spectacle. Si vous voulez du spectacle, allez au cirque !

Pourtant, avec le meilleur effectif de National, on pourrait attendre un jeu collectif un peu plus abouti.

Mais c'est quoi un jeu collectif abouti pour vous ? C'est Barcelone, l'Ajax, le Brésil 70, tout ça ? Des conneries oui ! Gilbert Gress nous obligeait à jouer comme ça en 1979, c'était pénible, je détestais ça. En devenant entraîneur, je me suis juré de faire l'opposé de tout ça. En vérité, je déteste que les joueurs se fassent des passes. L'essentiel sera toujours de rester bien en place, groupé, et de préserver son but. Avant une rencontre, j'aime me dire que l'objectif est de préserver le point qu'on possède au coup d'envoi.

Vous parlez de l'exemple du jeu barcelonais, ce n'est donc pas votre tasse de thé ?

Pas du tout. Je n'ai jamais compris tout ce pataquès autour du Barça. Finalement, c'est quoi leur jeu, tous devant, et on reste à deux ou trois derrière ? Tout ça manque d'équilibre défensif. Attendez, je regarde le classement (il feuillette le dernier France Football), voilà, 24 buts encaissés cette saison, deux fois plus que nous, alors qu'on a le même classement. La vérité est là !
Ma référence de jeu, ça reste et ça restera la Grèce en 2004, d'Otto Rehhagel. Quelle organisation parfaite ! Quelle rigueur ! Les médias n'ont pas aimé, mais ils ont rempli l'objectif.

Comment vous décririez votre style de jeu ?

Style de jeu, ça ne veut rien dire. Mon style, c'est de tout faire pour gagner, peu importe comment. Sur le terrain, je demande aux joueurs de derrière d'aller chercher rapidement le, ou parfois, les mecs de devant. Les Anglais avaient d'ailleurs une tactique très intéressante et efficace, le kick and rush. Mais ça, c'était avant que des esthètes comme vous décrètent qu'il fallait du spectacle, du jeu offensif et des conneries comme ça.

Le Racing possède donc la meilleure défense, mais la 10ème attaque de National, malgré de bonnes individualités en attaque. Comment expliquez-vous cela ?

En fait, après le dernier match amical contre l'UNFP, on s'est rendu compte qu'on avait un potentiel offensif peut-être un peu trop important pour le National. On risquait d'humilier nos adversaires, chose que je n'aime pas. Le football, c'est avant tout du respect. J'ai donc demandé à mes attaquants de lever le pied. La plupart ont vite compris, je salue d'ailleurs le parfait respect des consignes de Stéphane Bahoken. En revanche, Jérémy Blayac a mis un peu plus de temps. Heureusement que le président Keller est allé voir la direction nationale de l'arbitrage pour limiter son nombre de buts. Mais depuis novembre, Jérémy est dans l'esprit.

En National, le Racing a inscrit deux penaltys, mais en a aussi raté quelques uns...

C'est très compliqué de tirer un penalty. Vous me parliez du Barça, regardez combien ils en ont ratés cette année. Je milite d'ailleurs depuis de longues années pour que les buts marqués sur penalty comptent doubles, pour récompenser à la fois le fait de mettre le ballon au fond, mais aussi le fait d'être entré dans la surface adverse.

Merci Jacky Duguépéroux...

C'est fini ? C'est pas tout ça, mais faut que j'aille donner du foin aux chevaux.


Publiée le 1er avril, cette interview est fictive.