Bastia-RCS, le retour sur Terre?

Bien sur, il ne s'agit là que d'une rencontre de début de saison. Les effectifs sont encore en rodage, les joueurs n'ont pas encore atteint leur plénitude physique, les nouveaux joueurs n'ont pas encore totalement peaufiné leurs automatismes et répété leurs gammes. Pourtant cette défaite initiale face à une équipe corse, souvent cités parmi les prétendants à l'échafaud de la L2 à de quoi inquiéter les plus optimistes.

Il est en effet fort probable qu'il faudra enfiler le bleu de chauffe afin d'obtenir un classement honorable lors de ce championnat. Si personne ne conteste le talent des joueurs du Racing qui, somme toute, propose une équipe type fort intéressante sur le papier, on ne peut qu'être frappé par l'extrême jeunesse de cette équipe. Les Haggui, Boka, Vercoutre et autres Farnerud sont appelés à jouer un rôle décisif lors de cette saison malgré un très jeune âge et une expérience quasi nulle de la L1. Cette responsabilité ne sera-t-elle pas trop lourde à porter pour de trop jeunes épaules ?

Tout aussi inquiétant, certains postes ne sont absolument pas doublé. Songeons par exemple qu'en cas de blessure, suspension, sélection ou tout simplement échec de l'intégration d'Arthur Boka (qui est pétrit de talent mais qui est un gamin de 20 ans qui n'a jamais connu la L1, avec toutes les incertitudes que cela comporte), il semblerait que ce soit Salim Arrache, joueur offensif dont le jeu est essentiellement basé sur la vitesse, qui soit destiné à occuper sa place... De quoi laisser sceptique. En règle générale, il semblerait que les jeunes de la CFA soient amenés à jouer un rôle plus important au cours de la saison et à intégrer progressivement l'équipe première. Là aussi c'est un paris risqué, vu les résultats plus que moyens de la CFA et des équipes de jeunes du Racing au cours de ces dernières saisons (la finale de la Coupe Gambardella 2003 agissant auprès de nombreux supporters comme un miroir déformant...)

Comment néanmoins condamner ce règne du système D au sein du club ? Les finances du clubs sont ce qu'elle sont et il faut encore se battre pour sortir des affres du piteux héritage de l'ère Proisy-IMG. Avant d'afficher de hautes ambitions sportives, il a fallu purement et simplement sauver le Racing Club de Strasbourg, qui était, rappelons le, en réel danger de mort il y a à peine plus d'un an et n'avait même plus le droit de s'appeler « Racing ». Il a fallu réorganiser le budget du club, se serrer la ceinture pour gagner le droit de rester en L1 aux yeux de la DNCG. Une politique austère mais courageuse de Marc Keller qui a le mérite de ne pas nous promettre la Lune mais qui réalise parfois des « coups » sur le front des transferts (Boka et Haggui seront peut être les Niang et Farnerud d'hier...). Quand à Antoine Kombouaré, malgré des moyens réduits, il cherche toujours à nous proposer un système de jeu ambitieux et séduisant, ce qui est quelque part tout à son honneur.

Le Racing n'a pas grand chose, mais force est de constater qu'il essaye de faire plaisir à son public. Rien que pour cela, il mérite le soutien et l'indulgence de son public. Souhaitons que celui ci garde les pieds sur Terre, ne tombe pas de haut après avoir rêvé trop fort de gloire et aide le club dans son entreprise de reconstruction. Cela finira bien par payer un jour...