Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Il y a 15 ans, c'était le drame de Furiani

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Par conan
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Vendredi prochain, le Racing joue son accession en L1 au stade Armand Césari de Furiani. L'occasion de se souvenir qu'il y a 15 ans, quasiment jour pour jour, s'y est déroulée une véritable tragédie.

Au début des années 90, le SEC Bastia, qui vivote en deuxième division depuis 1986, est sevré de football de haut niveau. Un comble pour la Corse, une belle terre de football et pour un club qui a la nostalgie de l'époque ou il faisait régner la terreur dans toute l'Europe, la bande du regretté Claude Papi et de Johnny Rep atteignant la finale de la Coupe de l'UEFA en 1978.

Mais la campagne de Coupe de France 1992 est l'occasion de raviver la flamme et de réveiller le volcan de Furiani. L'équipe des Valencony, Mangione, Biancioni et Di Fraya vit en effet une jolie épopée, éliminant notamment Toulouse, Nice et Nancy. Les Corses se hissent en demi finale de la compétition et toute l'île est en ébullition à l'annonce du tirage au sort : Bastia doit en effet recevoir le grand OM version Tapie et toutes ses stars : Papin, Waddle, Mozer, Pelé, Deschamps et le gardien Corse Pascal Olmeta. L'événement est de taille, on est en plein « OMmania » et Marseille est l'équipe à battre partout ou elle se produit.

L'engouement pour cette rencontre est immense et va malheureusement faire tourner la tête de dirigeants, responsables et autres décideurs. Le stade de Furiani, totalement vétuste, est trop petit pour accueillir un tel événement. Que cela ne tienne, la décision est prise de raser la vieille tribune Claude Papi (750 places) pour bâtir en quelques jours une immense tribune de 100 mètres de long, 15 mètres de haut et capable d'accueillir 10 000 supporters. La course contre la montre est engagée et l'immense structure provisoire est achevée le 5 mai, quelques heures avant le début de la rencontre. Les dirigeants Bastiais s'enorgueillissent à la télévision et la radio d'avoir réussit ce tour de force et de pouvoir accueillir des milliers de supporters venus de toute la Corse.

Le stade Furiani est bondé, notamment la nouvelle tribune et c'est dans une ambiance de feu que les deux équipes pénètrent dans le stade. Et c'est à 20h23 que se produit le drame. La structure n'est en effet pas assez résistante pour accueillir 10 000 supporters et cède sur sa partie haute dans un fracas effroyable. Les spectateurs sont entraînés à la renverse dans une chute de 15 mètres et atterrissent sur un amas de débris métalliques. A noter que la tragédie à lieu en direct à la télévision et la France entière, qui s'apprêtait à regarder la rencontre, prend tout de suite la mesure de la gravité de la situation. Ce sont des images terribles de blessés évacués sur la pelouse qui défilent.

Le bilan est terrifiant : 18 morts, 2357 blessés, souvent très graves du fait de la nature de l'événement. Beaucoup d'entres eux sont en effet handicapés à vie et sont depuis ce jour sur un fauteuil roulant. La Corse entière est touchée par ce drame, le traumatisme est immense...

Le procès qui a suivit le drame n'a pas su finalement dégager les véritables responsabilités de chacun, les différents protagonistes de l'affaire se renvoyant la balle. Seules des peines de sursit sont prononcées, un verdict perçu comme une insulte aux familles, aux victimes et au peuple marqué dans sa chair. Victor Sinet écrit dans son ouvrage «La fabuleuse histoire du football corse » : « 17 morts et plus de 2 000 blessés dont beaucoup reste diminués à vie, le massacre d'innocents né de l'inconscience humaine et de l'affairisme sans limite d'un football de plus en plus gangrené par l'argent aura pris le soir maudit du 5 mai 1992 une dimension proprement monstrueuse. Tout ça parce que la folle inconséquence de quelques-uns ne fut pas contrôlée comme il se devait par les autorités compétentes, civiles, sportives administratives ou techniques. »

Vendredi, au-delà de l'enjeu sportif très important pour notre club, nous aurons une pensée pour les passionnés de foot victimes du drame de Furiani ainsi que pour leurs familles et leurs proches. 15 après, Strasbourg n'a pas oublié.

(Tous les détails du drame de Furiani sont dans cet excellent dossier qui a été une source précieuse pour la rédaction de cet article : http://www.forzabastia.com/Drame_Furiani/)

conan

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