RCS - Eintracht Francfort, côté tribunes

Mais où est donc passée Strasbourg ?

Les matchs de tours préliminaires face à Haïfa et Plovdiv avaient été des amuse-gueules, certes savoureux mais comme le disait Stefan Mitrovic « la vraie coupe d’Europe commence ce soir … il y a le patch UEFA sur le maillot ». 13 ans que l’on rêvait de cela plus que l’on ne s’y attendait. La réception de nos voisins allemands avait tout du match de gala. Surtout les prix qui feront que cette rencontre historique ne sera pas à guichets fermés.

Dès le début de la journée, l’invasion allemande commence même si, au final, le gros de la troupe partira en cortège de Kehl pour rallier la tribune visiteurs. Néanmoins, aux abords du match, et malgré l’arrêté préfectoral … les supporteurs allemands sont nombreux à chercher l’entrée du stade en étant plus ou moins discrets. Au final, plus de 3000 fans de l’Eintracht auront fait le déplacement. Le stade aura donc l’air quasi plein même si un peu moins de 22000 billets auront trouvé preneurs.

Strasbourg au clair de lune !

C’est tout de même l’ambiance dans des grands soirs, dans les coursives, mais aussi dans le kop où bien avant le coup d’envoi, les premiers chants partent. Notamment le désormais mythique « ce soir c’est la coupe d’Europe » qui prend une dimension toute autre que lorsqu’il était chanté lors des années amateures. Les braises sont incandescentes, il ne reste plus qu’à laisser la bande à Laurey les attiser.

Les UB90 ont prévu une animation clin d’œil au mojo qui est le leur depuis la finale de la coupe de la Ligue « one way ticket to Europe ». Ce soir ce sera « we’re flying to Europe » illustré par une fusée UB90 / RCS qui s’envole vers une lune marquée du sceau de la coupe de l’UEFA. Le tout sur fond de feuilles bleu brillant et agrémenté de quelques fumigènes pour le décollage de l’engin spatial. Le rendu est très sympathique même si la coordination peut encore faire quelques progrès.

On rentre ensuite dans le vif du sujet avec une prestation vocale de la Meinau digne de la première mi-temps de nos joueurs : vivante, énergique et volontaire. Les capos ont pris le soin de raccourcir les chants afin de conserver du punch, ils laisseront également le public copieusement siffler les adversaires, notamment sur les quelques corners tirés devant la tribune Ouest.

Il faut dire qu’en face, il y a du très lourd avec ce qui se fait de mieux en Allemagne au niveau supportérisme, et même sûrement en Europe. En plus du parcage visiteurs, plusieurs centaines de suiveurs se sont placés à coté et reprennent les chants. Un tifo « capital of crime » en bâche transparente illuminée par des fumigènes blancs clignotants accompagne leur début de match. Il s’agirait d’une référence aux mauvaises statistiques de la délinquance dans la ville sur le Main, dont semblent s’enorgueillir ses supporteurs. Une multitude de drapeaux notamment très grands formats sont agités pour le tifo mais également tout le match ce qui donnera un très bon rendu visuel. A défaut d’avoir le son depuis le kop, hormis sur les pauses où on les entendait très clairement. Les meilleurs visiteurs depuis longtemps en Alsace, il n’y a pas à dire, cela permet de créer une émulation propice à l’ambiance.

On a retrouvé Strasbourg !

Pour contrer l’armada allemande et aider nos petits Bleus, qui ont eu la bonne idée d’ouvrir le score grâce à Kévin Zohi et ainsi de provoquer une pluie de bière, la tribune Ouest appellera à plusieurs reprises « la Meinau avec nous ». Le « Aux armes » de la seconde mi-temps aura plus d’intensité que les deux « Stras … Bour … Geois » mais on notera aussi l’anachronique « vive le vent » après un « lève-toi si t’es Strasbourgeois » qui trouvera du répondant dans la majorité du stade.

Les Bleus tiennent bon, le public bien que crispé réalise une seconde mi-temps honorable. La fin de match va lui donner l’occasion de s’enflammer à plusieurs reprises. On retiendra ce corner de Dimitri Liénard qui lui donne l’occasion d’haranguer la foule comme il en a l’habitude et qui fera exploser le record de décibels. Le kop finit d’ailleurs en roue libre avec un « no limit » et surtout le maintenant traditionnel « chant de guerre pour l’Armée du Rhin » qui n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est chanté à Strasbourg. Rouget de Lisle doit vouloir que le Racing continue son parcours européen.

Ce petit but d’avance laisse tous les espoirs au peuple bleu pour le match retour, c’est donc logiquement qu’ils fêtent les héros du soir, qui ont replacé le RCS sur la carte du foot européen le temps d’une soirée. Une belle communion qui laisse en espérer d’autres, si possible jeudi prochain à la Commerzbank-Arena : « laisse moi kiffer l’Europe avec mes potes ».