Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L’éternel retour

Note
5.0 / 5 (3 notes)
Date
Catégorie
Humeur
Lectures
Lu 619 fois
Auteur(s)
Par kaniber68
Commentaires
2 comm.

« Aller Anfang ist schwer ! » avait l’habitude de dire ma grand-mère Eugénie. Si elle s’exprimait teutoniquement, c’est qu’elle était née allemande après 1870 et que son école se faisait en Hochdeutsch. Puis elle est devenue française en 1918, allemande en 1940 et à nouveau française en 1945. Le plus dingue dans cette affaire, c’est qu’elle n’a jamais mis les pieds en Allemagne.

« Aller début ist difficile »

Vous avez donc entravé la traduction : « Tout début est difficile ». Un vieux proverbe tiré de la sagesse des nations et il n’est pas nécessaire de se taper un doctorat en footballogie pour le piger. Alors oui, il a plu des cordes de piano et le Racing a mélangé les partitions et un peu joué de travers. De là à tirer sur les pianistes, il y a un bémol que je laisserai accroché à la clé vu qu’ils ne sont pas onze mais des milliers. Des milliers par dizaines qui ont d’ailleurs tous fait un match superbe. Même si les onze ont perdu. Mais l’essentiel n’était pas là.

Le Pass aux sanitaires

Pour s’en rendre compte, il fallait arriver disons deux heures avant le match. Après un passage aux sanitaires du pass, histoire de satisfaire un besoin pas du tout naturel, encore fallait-il franchir la porte en montrant son sésame tout bleu. Et là, problème, les pauvres garçons de faction étaient fâchés avec la scanette dont on les avait affublés. Alors, le premier me dit : « Allez voir mon collègue d’à côté ! ». Et le deuxième la même chose : « Allez voir mon collègue d’à côté ! » Bon, on va pas y passer sanitairement la journée ! Et finalement, je passe. Et je pénètre dans le sas du cœur de l’Elsass.

Cette tarte flambée est à la banane

Et là, surprise ! Ce forum, cette agora, déserté depuis des lustres déroule sa vie comme si rien ne s’était passé. Comme s’il y avait eu un arrêt sur image. Les supporteurs voguent sur cette mer bleue et les tartes flambées font du surf au-dessus de leurs têtes. La banane est de sortie et chacun est à sa place. Les Ultras arrivent en défilant et j’me dis qu’ils devraient s’appeler les Ulstrass. Les gars de la Fédé ont sorti leur vestiaire ma foi toujours aussi sympa. Des grosses queues (eh, oh, normal, c’est l’Racing !) aux buvettes. Bref, ça roule, ça fonctionne, comme si Manu n’était pas passé par là pour nous coller les glandes un soir de mars 2020. Mais on aurait fait quoi à sa place ?

« Magnifique journée ! »

Un peu déçu quand même. J’imaginais des crises d’hystérie, des danses totémiques, peut-être même des immolations… Mais non, rien ! Tout va bien comme au premier jour dans le meilleur des mondes. Car même Dali le savait : la Meinau est le centre du monde ! On se croirait dans le village du « Prisonnier », vous vous souvenez, cette série anglaise avec Patrick McGoohan ? Tout le monde est joyeux, bien habillé en bleu. On dirait un gros gâteau à la crème avec un vieux vélo posé dessus. Même qu’un type a soulevé sa casquette en me disant : « Magnifique journée ! »

Ben oui, c’était une magnifique journée !

Revoir la Meinau, sur le même air que « Revoir Paris » de Charles Trenet. Revoir les saucisses qui rigolent comme des bananes. Les TF qui font bourdonner leurs oignons même si TL ne les sentira plus. Les mousses qui se trémoussent aux mains de jeunes serveuses aussi charmantes qu’une panenka de Liénard. Et puis le Mur bleu complètement repeint avec ses capos qui ont dû se refaire le larynx tant ils ont tonné de la voix.
C’était l’éternel retour à la Meinau et la victoire du peuple bleu fut écrasante. Et là était l’essentiel.
Même s’il ne faudra pas rester trop longtemps sur cette image idyllique…

kaniber68

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par lemontrachet · Dernier message par rogber67

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives