Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

I saw the cygne

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Avant-match
Lectures
Lu 459 fois
Auteur(s)
Par jpdarky, zottel
Commentaires
2 comm.
article dattel.png
© jpdarky

Le Racing se déplace à Valenciennes, le club au cygne. L’occasion d’une synthèse zoologique la plus exhaustive possible sur ce sujet d’importance. Voilà.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. Écrire des conneries au sujet de quelque chose d’aussi important que le football est en soi un parti-pris. En dehors des blagues de Toto et du type qui glisse sur une peau de banane, tourner un sujet en dérision est un parti-pris (et encore, pour Toto et les peaux de banane, il y a peut-être aussi un parti-pris. A-t-on pensé à tous les Totos de la terre et à leur sensibilité ? Et les défenseurs des bananes et de leur réputation salie par le cliché de l’aspect glissant et potentiellement générateur de blessures de leur fruit de prédilection ? Hein ? Bon). Donc, à lire avec précaution et humour, dans la mesure du possible. Sinon, y’a sûrement des articles qui parlent vraiment de foot, ou du Racing, l’offre est diverse et à l’occasion riche sur Racingstub.com.)

Du côté de chez swan


Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,

Un cygne qui s'était évadé de sa cage,
Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,
Et disait, le coeur plein de son beau lac natal :
"
Eau, quand donc pleuvras-tu ? quand tonneras-tu, foudre ? "
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,
Vers le ciel ironique et cruellement bleu,
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide,
Comme s'il adressait des reproches à Dieu !

(Charles Baudelaire)

Ces vers ne sont pas sans évoquer le logotype de Valenciennes (Fig 1). Lisons Wikipedia ;

« Le logotype [de Valenciennes] a été conçu et dessiné en 1990 par Luc M. Martin, un élève de Supinfocom, école d'infographie basée à Valenciennes. Son élaboration s'est faite graduellement à partir de plusieurs idées convergentes. Par exemple, des recherches sur l'image que ses habitants avaient de leur ville, de la phonétique du nom ‘Valenciennes’ qui peut faire penser à ‘Val des Cygnes’ »

https://racingstub.com/uploads/cache/big1024/uploads/media/61b7c8...
Fig 1: Logotype de Valenciennes

https://racingstub.com/uploads/cache/big1024/uploads/media/61b7c8...
Fig 2: Logo du Valenciennes Football Club

Notons que le logo du Valenciennes Football Club est lui aussi orné d’un cygne (Fig 2). Ce paragraphe sera donc le premier que Racingstub.com consacre à ce noble animal. Le cygne peut peser jusqu’à 15kgs pour 1m50, soit légèrement plus que Kévin Gameiro. Il est d’une couleur extrêmement salissante, ce qui ne le prédispose guère à évoluer parmi les terrils et les mineurs mal lavés. C’est pourtant la fable que l’on sert à l’envi du côté de Nord, à côté d’autres colportées par des Danny Boon et autres Emile Zola. Il est vrai que si une hirondelle fait le printemps, il ne faut également qu’un cygne pour faire l’affaire, comme l’a chanté Jean Jacques Goldman dans « Il suffira d’un cygne ».

Le cygne a vraiment un tempérament épouvantable. En conférence de presse, il ose couper la parole à Thierry Laurey. Étonnamment, les petits enfants aiment beaucoup les cygnes, qui le leur rendent bien : un cygne mangera volontiers une croquette en chair d’enfant. Ovipare, le cygne de Valenciennes fait son nid dans le poussier de charbon ; il ne s’interrompt de couver que pour pincer les doigts du malheureux qui choisit de lui donner un bout de pain, car il n’apprécie le pain que mélangé à un morceau d’enfant.

En plus d’être doté d’un sale caractère, le cygne se trouve très beau. Il passe plus de temps à se lisser le plumage qu’un footballeur italien à gominer ses cheveux. Il ne fait en réalité que compenser un sombre passé, celui de « vilain petit canard » où il ressemblait plus à un arrière droit du FC Metz ; le cygne ne s’est jamais vraiment remis de cette enfance douloureuse, passée loin du sein maternel, en tant que souffre-douleur de cour de ferme. Elle lui attire tout de même l’indulgence des réprouvés et partisans des causes perdues, et l’inimitié des habitants de Valcanard, dont la phonétique peut faire penser à « Val des Canards[(i] » (et non pas « Vol des connords » qui, en plus de ternir la haute tenue de cette série de fiches encyclopédiques, n’a aucun sens tout en étant teinté d’une certaine vulgarité qui ne sied pas des masses).

Avant de mourir, le cygne pousse le chant du cygne. C’est un moment d’une grande intensité. Quiconque n’a jamais frémi à une séance de tirs aux buts ne peut pas saisir la beauté du chant du cygne. Le chant permet de distinguer le cygne de Gilbert Gress, qui lui est capable de cancaner bien avant de prendre sa retraite.

Terril en la demeure


Revenons au logotype de Valenciennes, toujours d’après Wikipedia.

« La forme triangulaire [du logotype] pointe en bas peut évoquer la figure du terril (très présente dans le patrimoine de cette région minière) mais mis sur sa pointe, avec une idée donc de renouveau dynamique »

Notons qu’un terril mis sur sa base évoquant a contrario la pesanteur archaïque, on prendra garde de ne jamais tourner le logo de Valenciennes dans le mauvais sens. Car on songe instantanément à la tour Eiffel, sottement posée sur ses pieds, ou la cathédrale de Strasbourg, benoîtement placée à l’endroit pour des raisons – dit-on – de stabilité. La phonétique, toujours taquine, pourrait même faire penser à « Va donc, l’ancienne ! ».

On peut se demander ce qu’il serait advenu de l’architecture sans l’audace valenciennoise, qui enjoint l’humanité à poser les terrils sur leur pointe. Ah qu’il est grand et noble, l’élan de la jeunesse valenciennoise, représentée par ce Luc M. Martin ; jeunesse jetée dans la modernité, tête en bas et les pieds en l’air dans une idée de renouveau dynamique.

C’est en filigrane, la même démarche que l’on voit à l’œuvre dans la cuisine valenciennoise. Prenons les “sottises de Valenciennes”. Elles sont le pendant local aux bêtises de Cambrai, aux niaiseries de Lens et aux calembredaines de Villeneuve–d’Ascq. On frémit quand même un peu à l’idée que telles découvertes faites par accident finissent par trouver une vocation alimentaire. D’aucuns crieraient au génie et à la sérendipité, mais nous nous en garderons. Qui a-t-il donc dans la sottise ? On notera qu’elle voisine sur les tables valenciennoises avec le Germinal, gâteau à l’endive (i.e. la chicorée) et au chocolat (!), pour se donner une idée de l’ampleur du problème.

Cuisine au woke


Pendant ce temps-là, du côté du commissariat de la Nuée Bleue, c’est l’effervescence. Un gros dossier vient de tomber sur le bureau de Dattel, sous la forme d’une question envoyée par un lecteur. Il ne s’agit pas de l’habituelle litanie de méfaits odieux que la noirceur de l’âme humaine inspire aux gredins, malfaisants et forbans contre lesquels l'immarcescible Commissaire Zorky et son fidèle adjoint Dattel luttent pied à pied chaque jour [1]. Non, le terrain est miné, cette affaire est piégée, à tout moment le faux-pas peut être fatal. Le Commissaire Zorky perçoit l’embarras de Dattel.

 —  Alors Dattel, vous accouchez ? Quelle est cette affaire que la noirceur de l’âme humaine nous a encore pondue ? Arrêtez de minauder, je ne suis pas d’humeur, il est 8h02, l’heure du sandouiche est encore loin et j’ai l’estomac qui gargouille. J’ai rien mangé au petit-déj’, y’avait plus de Maggi.

 —  C’est que, patron, cette fois on n’est pas vraiment sur de l’habituel, pas d’abjecte affaire à démêler, où le sordide le dispute à la bassesse.

 —  (Tirant sur sa pipe comme un crack-head de la porte de la Chapelle) pof pof Hmmm, vous m’intriguez Dattel, je suis expectative, je suis attente, je suis trépignation, allons ! Allez-y quoi !

 —  Bon, voilà patron, c’est une question de Dominique Sopo, natif de Valenciennes, président de SOS racisme (...)

 —  Sopo ? Dingue ! J’en ai connu un quand je faisais l’Indo, halala. l’Indo… (rêveur) Ha… Saïgon, son Franprix, sa taverne de Maître Kaï-Chek, et les tonkinoises Dattel… (ses yeux s’embuent, un trouble croît en lui) … les tonkinoises, si je vous racontais Dattel…

 —  Oui hé ben justement patron, c’est ça le problème, ne racontez pas, on est en 2021 et bon ben, voilà, il faut pas qu’on puisse se méprendre et passer pour des comme on voudrait pas qu’on passe.

 —  (Redescendant à toute vitesse de son mini-trip nostalgique, inquiet de la mine soucieuse de Dattel) Vous m’inquiétez Dattel, votre mine est soucieuse, que se passe-t-il ? Cette affaire est-elle si complexe ? Nous emmène-t-elle sur les rives de l’inconnu ? Là où la main de la Justice Nuée-Bleue n’a encore jamais mis le pied ?

 —  Voilà patron, ce que M. Sopo nous demande c’est ”Est-ce que le cygne est raciste à force de blancheur uniforme ?”, vous voyez le sac de noeud culturel ? Encore une fois patron, on est en 2021, ce truc c’est une bombe à retardement, à la moindre faute on va se faire défoncer sur les réseaux, tout ça.

 —  Je ne comprends rien à votre sabir, qu’est-ce que 2021 vient faire là dedans ? Les cygnes ont toujours été blancs et c’est comme ça, qu’est-ce que vous voulez qu’on y fasse ?

 —  C’est pas ça patron, évidemment que les cygnes sont blancs, mais c’est pas la question, ça c’est la réalité qu’on voit, mais ce qu’il y a derrière c’est toute l’histoire de l’oppression, on est mal ! Ô grands dieux, mon Canto, j’y pense, si ça se trouve il y a des “communautés” qui ont repéré la main du patriarcat derrière tout ça, c’est un bâton merdeux, faut laisser tomber patron, venez, on pose un congés sans solde et on se fait oublier quelques temps…

 —  (Dans l’incompréhension générationnelle) Mais enfin ressaisissez vous Dattel, ce garçon se pose une question de zoologie très basique, on devrait pouvoir s’en sortir. Sortez donc l’Universalis, recopiez la fiche “cygne”, et le tour est joué. Clic clac, merci Kodak, bonne journée. Hop, appelez donc Marguerite, faites lui monter un sandouiche et des roteuses ! En route vers…

 — (L’interrompant) Non ! Mais non ! Pourquoi on ferait faire ça à Marguerite, éternellement reléguée aux tâches subalternes ! C’est plus possible, on est mal, on est mal. Patron, pour une fois, faites moi confiance, il faut qu’on relève le gant, on doit uper notre game. Tenez, j’ai un bout de manele qui me reste de la Saint-Nicolas, prenez le et on s’y met.

 —  (Machônnant le délicieux manele, ses forces reviennent) Munch munch. Dites moi, il est fâmeux ce manele légèrement rance, ça revigore. Je crois percevoir que vous vous inquiétez pour notre street cred’ comme on dit à Saint François de Californie, mais, foi de Zorky, je ne suis peut-être pas de première jeunesse, mais j’aime les jeunes, je suis un dingo de jeunes, je les trouve bath. Ça m'intéresse votre problème, ceci dit je ne comprends pas vos chochotteries…

 —  (L’interrompant à nouveau) … patron, pas “chochotteries”, c’est connoté…

 —  Hmmmm, attendez, je crois que je commence à saisir, le glucose fait tourner mes méninges à tout berzingue : vous êtes inquiet parce que vous pensez qu’en répondant à cette question on puisse froisser tel ou telle…

 —  (L’interrompant encore une fois) OU TIEL !

 —  Oui, ou Sofitel, comme vous voulez, bref, vous vous dites qu’on risque de se faire Kanterbourisés ?

 —  Cancelés ! C’est ça ! Vous y êtes ! Tiens, c’est marrant, d’habitude c’est vous qui corrigez mes pataquès et erreurs de prononciation. On nage en pleine science-fiction !

 —  Oui, tiens, essayons de ne pas prendre de mauvaises habitudes Dattel, voulez-vous ? Hmmm, bon, quoi qu’il en soit, je mesure l’ampleur de la tâche, et surtout le fait que nous marchions sur des œufs. Entiers les oeufs, le blanc et les jaunes.

 —  Attention, les jaunes, d’œuf, hein ?

 —  Evidemment, là aussi y’a un risque au niveau de l’éventualité d’un propos problématique ?

 —  Problématique, cancel, vous êtes vachement au point quand même chef pour un vi… enfin j’veux dire une personne qui a votre âg… Enfin bref, zut, c’est compliqué la vie moderne. On est d’accord, jaune d’œuf, d’œuf.

 —  Oui, allons avançons, sinon les ramettes de papier de l’imprimeur ne suffiront pas, on vient déjà de décimer 3 hectares de forêt de Norvège pour arriver à nous comprendre sur le nœud de cette affaire. J’espère qu’il s’agit d’une plantation renouvelable ceci dit, pas envie d’avoir en plus la gamine à couettes…

 —  (L’interrompant noch einmal) … attention…

 —  Ha oui, heu, vous avez raison, bref, reprenons, donc, rapport à la longueur, tout ça. Mouiii, le cygne, blanc, uniformément, racisme. Il faut que je sorte de mon schéma mental factuel de combattant de la Justice traditionnelle… Je me concentre… Inclusion, bienveillance. C’est vrai que bon, c’est quoi cette manie d’être tout blanc ? Ça cache quelque chose. En plus, c’est évident, le sale caractère de ces bestiaux est probablement dû à une consommation excessive de viande rouge. Tout le monde sait ce que la viande rouge fait à la psychée et à l’organisme, ça irrite. Sans parler de l’empreinte carbone de l’élevage de bovins. C’est clair, le cygne est un mâle blanc, probablement quinquagénaire. Vu son attitude territoriale exacerbée, m’étonnerait pas qu’il soit archéo, crypto et néo-colonisateur par-dessus le marché. Si fait, le cygne est raciste ! C’est évident.

 —  Sale bête !

 —  Attention Dattel, vous sombrez dans le spécisme.

 —  Mazette, on peut plus rien di…

 —  Re-attention Dattel, discours de boomer !

 —  Vous êtes sacrément fort patron. (in petto) Quand même le patron, quel type.

 —  Ne tentez pas de me flatter. Il faut trouver une solution, nous ne pouvons pas laisser la situation en l’état, laisser des hordes de volatiles racistes, c’est inadmissible !

 —  Et si on en peignait un sur deux en noir ?

 —  Vous perdez la raison mon garçon. Des black faces ? C’est la porte ouverte aux émeutes ! Ne perdons pas de vue notre mission de maintenir la paix sociale et la défense des libertés et la tranquillité de nos concitoyens. C’est le séparatisme que vous cherchez ? Attention, je ne rigole pas avec ça !

 —  Non, vous avez raison, c’est injouable. Peut-être qu’on pourrait faire quelque chose avec le vilain petit canard, du gris ?

 —  Ce serait enfermer le cygne adulte dans sa condition pré-pubère stigmatisante de tendre chrysalide rejetée par la société. Ce serait de la cruauté animale, inenvisageable, dois-je vous rappeler que nous sommes en 2021 ?

 —  On tourne en rond, nous sommes cernés par les impasses que nous imposent la préservation des sensibilités dans ce monde post-moderne qui oscille entre la guerre éclair permanente et isotrope à tout bout-de-champ et la nunucherie des propos neutres et stériles. Je suis démuni patron.
 —  Dites donc, vous ne seriez pas re-possédé comme à Nice ? Voilà que vous parlez avec des mots de plus de deux syllabes et des métaphores, faites attention.

 —  Et des rayures ? Noires et blanches, à parts égales ?

 —  Non, on confondrait les cygnes avec les zèbres, ce qui n’aurait aucun sens. À part les chasseurs, et je serais surpris qu’ils survivent à ce XXIème siècle, ils n’ont pas de prédateurs à désorienter avec un ramage moiré. Ignorez.

 —  Pfouiailleaille !

 —  Je vous retrouve bien là. Je sais ! C’est évident : une fière tête noire sur un corps blanc ! C’est élégant, classe même. Union du noir et du blanc, ebony and ivory, superbe. On est arrivés à un compromis pas trop dégueu mon bon Dattel.

 —  Mais du coup, sa face, elle est noire ?

 —  Allons allons, ne faites pas de l'excès de zèle, on lui peint pas les palmes en noir non plus. C’est bullet-proof au niveau des susceptibilités et du vécu, comme on dit dans les faubourgs de la Nouvelle York. GG Dattel !

 —  Parfait, je tape tout ça et j'envoie le machin à notre correspondant nordiste.

 —  Sur papier recyclé équitable Dattel !

 —  (lui lançant un clin d’oeil) Bien sûr ! Espérons qu’il sache lire, l’ami ch’timi !

 —  (lui adressant une bourrade complice et virile) Aha ! C’est bon ça, je vous retrouve ! Allez, on va s’les enfiler ces sandouiches en se jetant des roteuses derrière la cravate ! En route vers de nouvelles aventures !

[1] D’ailleurs, luttent-ils contre les gredins, malfaisants, tout ça, ou contre la noirceur de l’âme humaine ? Est-ce seulement envisageable ? D’aucuns sur d’autres continents ont déclaré la guerre à la drogue, d’aucunes aux cheveux cassants et aux pointes sèches, mais à la noirceur de l’âme humaine ? C’est vertigineux. Dire que nous, pauvres hères du quotidien, forçats de la banalité, nous contentons de lutter contre l’embonpoint, éventuellement les limaces dans le jardin, pendant que des êtres célestes, des humains à la belle âme, justement, se lèvent le matin pour se battre rageusement et jusqu’au crépuscule contre la noirceur de l’âme humaine. Ça me scie.

jpdarky, zottel

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par superdou

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives