RCS - Clermont, côté tribunes

J’ai demandé à la Lune

Strasbourg – Clermont un dimanche à 13 heures, c’est franchement incongru. J’ai beau chercher la logique, je n’en vois aucune. Est-ce un coup du FLCA (Front de la Libération de la Choucroute Alsacien) qui veut empêcher les Alsaciens de manger leur plat traditionnel à midi, un coup de la FFF qui veut plomber le foot amateur alsacien ? Le décalage a-t-il été prévu pour que Marc Keller puisse se rendre le dimanche soir rendre un dernier hommage à la Reine Elizabeth ? Que l’on ne me raconte pas qu’il s’agit d’une case TV pour les téléspectateurs chinois qui voudrait se gaver de Ligue 1 le dimanche à 13h. Je le prendrais mal.

Tout le monde est donc un peu déboussolé en arrivant au stade vers 11h, il n’y a pas encore beaucoup de monde à l’entrée mais je bifurque vers le boucher de la Meinau où se retrouvent les amateurs de merguez bien cuites et bien charnues avant d’entrer dans le stade. Je passe la fouille et vais me chercher un rafraichissement rapidement en regardant le Strasbourg-Clermont de la saison passée. Ce ne sera pas le cas plus tard quand la file d’attente chaotique fera manquer le coup d’envoi à plusieurs spectateurs.

Le stade est bien rempli avec plus de 25 000 spectateurs ce qui est presque un petit exploit grâce à l’horaire et le prestige modéré de l’adversaire. Une petite centaine de Clermontois a fait le déplacement, ils remueront sans qu’on les entende. Pas d’animation en tribune Ouest au coup d’envoi, hormis les grands drapeaux et les écharpes, enfin celles des supporteurs qui veulent bien les tendre. Le spectacle est en tribune Nord. Une grande banderole est déployée à l’intention et à l’attention de la télévision : « Non aux matchs à 13H, pour satisfaire les diffuseurs au détriment des passionnés de football amateur ».

La République Météor

Nos gars en bleu rentrent bien dans le match et dans les Clermontois, les occasions s’enchainent et la Meinau s’embrase. Le public pousse des Bleus affichant un état d’esprit et une débauche d’énergie qui fait plaisir à voir. Rapidement les visiteurs décident de pourrir le jeu à l’image de Diaw qui commence à gagner du temps dès la 5ème minute de jeu. Il est pris en grippe par la Meinau qui le siffle copieusement à chaque ballon, à tel point que notre capo historique sera obligé de rappeler à la tribune que le but premier du kop est de pousser nos joueurs et pas de siffler les adversaires. Même si un brin de pression ne fait jamais de mal. Les joueurs de Clermont continuent leur cinéma, hachant le jeu. Pour ne rien arranger l’arbitre inexpérimenté se laisse entrainer dans ce qui ne ressemble en rien à du football champagne. M. Bollengier se met lui aussi rapidement la Meinau à dos. A la mi-temps, tout le monde est pourtant confiant, en jouant comme ça, cela va passer.

Retard à l’allumage au début de la seconde mi-temps. La tribune Ouest met près de 10 minutes à reprendre les chants. Il ne faut pas y voir une quelconque contestation, simplement les secours interviennent pour évacuer un supporteur blessé en bas de la tribune haute. Il s’agit donc de les laisser travailler dans les meilleures conditions. Aux dernières nouvelles plus de peur que de mal, bon rétablissement à lui.

Retard sur le terrain aussi où Clermont est revenu avec de bonnes intentions alors que le Racing lui semble avoir laisser son énergie au vestiaire. C’est très difficile et pour ne rien arranger l’arbitre continue son festival de décisions incomprises depuis les travées. Passons sur ce florilège qui déclenche l’ire de la Meinau pour ne retenir que le sommet de son œuvre. Alors qu’un joueur adverse se roule dans la surface, un supporteur peu inspiré lance un gobelet sur le terrain. Geste stupide évidemment. Un gobelet c’est fait pour boire et surtout pas pour lancer sur une autre personne, encore moins sur le terrain où le Racing risque des sanctions.

M. Bollengier va donc demander à récupérer le gobelet au stadier puis à Matz Sels, qui avaient fait malicieusement disparaitre l’objet du délit, avant de l’amener religieusement vers le 4ème arbitre. Si on comprend que ce jet de projectile est idiot et qu’il doive être consigné dans le rapport, on comprend mal pourquoi tant d’attention sur ce point de détail alors que ce qui se déroule sur le terrain semble lui passer au-dessus de la tête. Couplé à l’expulsion sévère et grotesque de Le Marchand on ne peut que conseiller à M. Bollengier de se reconvertir dans la buvette de son club de village et d’y compter à loisir les gobelets qui tombent.

Malgré quelques frayeurs et dans une ambiance crispée et pas franchement des grands soirs, le Racing se contente d’un nul qui ne fait pas ses affaires. Les joueurs sont tout de même applaudis lorsqu’ils viennent saluer le kop, le corps arbitral sera lui copieusement sifflé à nouveau. Un match à oublier en espérant au plus vite une victoire pour conjurer le sort.

Samuel

12 ans déjà que nous a quitté Samuel, supporteur du Racing et habitué du quart de virage Nord-Ouest. Les UB90 ne l’ont pas oublié et une banderole et des chants seront lancés à sa mémoire.