RCS - Montpellier, côté tribunes

Expect the Unexpected.

Après la semaine tragique que viennent de passer les fans du Racing, la réception d’un concurrent direct au maintien à savoir Montpellier, peut provoquer chez tout un chacun des sentiments mitigés. Chacun aborde le match comme il le peut mais le rendez-vous est déjà décisif en ce début de mois de Février. Tout le monde le sait il faut montrer autre chose à la maison et « rendre la Meinau imprenable » comme les ultras l’ont rappelé la semaine d’avant.

Le stade est encore à guichets fermés même si l’on sent bien que des abonnés sont absents et qu’il est plus facile de se faire une place en tribune Ouest haute que d’habitude. Le temps est maussade mais tant mieux car les joueurs n’ont pas prévu une partie de pétanque avec leurs homologues sudistes. Niveau supporteurs visiteurs, seul le groupe ultra Armata semble avoir fait le déplacement, la Butte Paillade est aux abonnés absents et le parcage est peu rempli. Ils auront le mérite de l’animer malgré un scénario défavorable.

Les UB90 annoncent aux pensionnaires du kop une animation ambitieuse, histoire de montrer qu’à Strasbourg, il reste encore de la fierté. Un voile se déploie au centre de la tribune pour représenter les trois brigands de Tomi Ungerer contemplant un coffre rempli de pièce d’or ou l’on peut lire « Ligue 1 » et une énorme banderole affichant la légende « Trois brigands au grand cœur pour défendre notre honneur ». Des drapeaux bleus complètent le tableau, ainsi qu’une petite lanterne qui s’éclaire de quelques bougies. Le résultat est superbe, le thème bien trouvé : c’est une des plus belles réussites des Ultra Boys pourtant déjà habitués à des tifos de qualité.

A la guerre comme à la guerre

L’entrée en matière est réussie, le match peut commencer, le public attend une réaction des gars en bleu. 13 secondes plus tard, la Meinau chavire, Habib Diallo ouvrant le score de manière express sur une belle action collective. Le but est d’autant plus apprécié qu’ils sont rares à domicile cette saison !

Les 25 000 spectateurs peuvent donc se lâcher et encourager les joueurs à pleins poumons pour conserver l’avantage. L’ambiance est donc excellente même si une demi-heure plus tard, Madame Frappart expulse logiquement Aholou. Quelques sifflets tombent dont on ne sait s’ils sont destinés à l’arbitre ou au joueur. On évite tout de même les appels à des pratiques sexuelles avec le représentant du corps arbitral : il faut savoir se tenir.

Il reste une heure à tenir à dix et tout le monde se crispe car ses situations n’ont pas toujours tourné en faveur du Racing cette saison. Néanmoins, les capos continuent de donner de la voie et les chants résonnent beaucoup plus fort que face à Toulouse. La seconde mi-temps se déroule sans accroc, Diallo ayant doublé la mise à la 45ème, ce qui permet à tout le monde se lâcher avec le chant no limit où la tribune se divise en deux pour se répondre. Le genre de chants que personne n’a vraiment envie de faire lorsque l’on est mené au score mais qui là monte dans les décibels et permet aux dix Strasbourgeois de tenir jusqu’au coup de sifflet final.

Tout est bien qui finit bien comme dans les contes pour enfants. Les joueurs saluent sobrement le public, ce dernier leur rend bien car la saison est encore longue et la convalescence de l’équipe loin d’être terminée. Mais avec cette attitude et cette énergie on se remet à rêver de maintien. Après tout, de trois méchants, Tiffany fit des bienfaiteurs de l'humanité.