RCS - Nantes, côté tribunes

Un match le vendredi soir, c’est toujours garant de bonne ambiance. On a le temps de manger, sauf si on vient par l’A35 et ses bouchons de fin de semaine. On a la possibilité de boire un coup en tribune, sauf quand le club interdit les gobelets à cause de certains énergumènes. On profite d'une rencontre de qualité, sauf quand on est supporter du Racing Club de Strasbourg un jour d'octobre 2023. Mais contre vents et marées, ce fut une réalisation solide en tribune.

Le groupe du Racing

Le peuple alsacien affiche un effectif complet pour la 31ème fois consécutive. À noter que la dernière confrontation contre le FC Nantes à domicile (31/08/2022) a marqué le 10ème guichet fermé de cette même série.

La composition :

Le groupe canaris

Environ 300 Nantais, à vue d’œil, ont décidé de traverser la France pour assister à cette rencontre, dont le point de rassemblement avec les forces de l’ordre a été fixé au péage de Schwindratzheim sur l’A4. Une décision de la préfecture en accord avec elle-même, après consultation de soi-même. On apprendra plus tard qu'un bus de supporters nantais a osé arriver à Strasbourg à midi et visiter la ville. Un véritable scandale d'État.

La composition :

Le match

Après un court échauffement au poing et à la corde, une magnifique banderole accompagnée de drapeaux bleus, blancs et noirs est déployée pour l’entrée des joueurs. Un étrange brouillard apparaît ensuite brusquement dans les gradins, avant de s’élever vers les étoiles. Dans cet élan, un "Aux Armes" est lancé presque immédiatement. Du côté du terrain, tout s’arrête. Le vide tactique et technique remplace la fumée. Alors que 3 500 personnes continuent de chanter à tue-tête, l’équipe se dirige inexorablement vers un match sans relief. Tel qu'affiché par l'une des banderoles du jour, on compte trop sur la jeunesse de l'effectif. Le manque d'expérience nous fait du mal. Des sifflets se font entendre quand on passe brusquement vers l'arrière.

Du côté des Nantais, c’est le vide, mais en tribune cette fois-ci. Il ne se passe rien. Les 200 personnes présentes depuis le coup d’envoi restent immobiles et impassibles. Quand soudain, à la 40e minute, la Brigade Loire fait son apparition. Le parcage se densifie, les bâches apparaissent, les chants commencent. Le nombre a grimpé d’une petite centaine.

Pour revenir à la pelouse, le score est toujours de 0-0. C’est à ce moment que Patrick Vieira bascule vers son deuxième schéma tactique (sur 3 ou 4) de la soirée. La mi-temps approche, ouf.

La seconde période est d'abord marquée par quelques festivités nantaises. Les choses auraient pu demeurer ordinaires, mais alors que du côté strasbourgeois résonne un « Liberté pour les ultras » après le déploiement d'une banderole contre les interdictions, telles que celles prononcées contre Montpellier ou Nantes, les Bretons-de-sang nous offrent un message contestataire à la multipropriété. Finalement, c'est ici que s'est jouée la plus belle des rencontres : la rencontre des esprits.

Revenons au volet sportif. Si l'on exclut les buts nantais, car soyons chauvins, nous passons directement à la 92e minute et au but de Moïse Sahi Dion. Il ne s'est rien passé. Fin du match.

Epilogue

Cela avait commencé avec les points fermés. Seuls le pouce, l’index, l’annulaire et l’auriculaire étaient restés en place chez les plus fervents. Les sifflets ont été de sortie. Les remerciements de Matz Sels et les excuses de Lebo Mothiba n'y ont rien changé. La Meinau ne s'était pas vidée aussi rapidement depuis très longtemps. Même la tribune familiale avait perdu quelques sympathisants avant le but.

Heureusement, il restait quelques tartes flambées après le match.