Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Noël avant l'heure

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Après-match
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Par manwithnoname
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© finchcurieux

Le Racing a bu la tasse hier soir à Gerland, encaissant un cinglant 5-0 qui doit autant à la force de frappe et à la maîtrise des Lyonnais qu'aux largesse arbitrales et à la maladresse de Strasbourgeois joueurs dans l'âme mais peu inspirés.

A la recherche de l'exploit impossible
C'était un Racing diminué qui s'est présenté à Gerland hier soir, face au leader lyonnais en regain de forme ces derniers temps et qui pouvait compter sur le retour de Benzema à la pointe de l'attaque, épaulé par Ben Arfa et Govou. Les défaillances de Lacour, blessé, d'Abdessadki et de Szelesi, tous les deux en méforme et relégués sur le banc, ont donc obligé Jean-Marc Furlan à délaisser son traditionnel 4-2-3-1 et à opter pour une configuration nettement plus offensive en 4-4-2, qui avait d'ailleurs fait ses preuves à Lille. Par ce pari osé, Furlan confirmait qu'il était définitivement un entraîneur porté sur l'offensive et qu'il était prêt à mourir avec ses idées.
Ainsi, Pierre Ducrocq était titularisé une nouvelle fois à un inhabituel poste de latéral droit et la doublette Mouloungui-Gameiro prenait place sur le front de l'attaque, laissant la charge de l'animation offensive aux deux meneurs excentrés que sont Johansen à gauche et Fanchone à droite. Bellaïd profitait de ce déplacement à Lyon pour retrouver sa place en charnière centrale aux côtés de Grégory Paisley. Plus surprenante était la décision du coach alsacien de se passer des services de son buteur attitré, Wason Renteria.
Ce Racing très porté sur le jeu vers l'avant et comptant la vitesse de ses attaquants n'avait pour autre ambition que de produire une prestation de nature à le rassurer après les sorties quelconques de Monaco et de Valenciennes. Une résistance héroïque aurait suffi à satisfaire des Strasbourgeois en quête du jeu qui avait enchanté les supporters en début de saison et avait fait naître des espoirs de bon parcours. De même, il fallait tenter l'impossible, à savoir sortir de cette spirale qui avait vu le Racing perdre 2 de ses 3 derniers matches et chuter, doucement mais sûrement, au classement.

Une entame cauchemardesque
Après un début de match où les Racingmen tentent tant bien que mal de contenir les rares velléités offensives des Lyonnais, et de les empêcher de trop s'approcher du but de Cassard, et après un premier éclair de la paire Benzema - Ben Arfa, le premier effaçant tour à tour Bellaïd et Ducrocq et décalant son compère qui, enfermé dans son angle, bute sur un Cassard très bien sorti, le premier coup de massue tombe aux alentours de la 12ème minute. Gameiro, lancé en profondeur, se présente seul face à Vercoutre, mais est arrêté... par le drapeau de l'arbitre de touche, qui signalait un hors-jeu imaginaire. Sur la relance, Clerc lance Govou, qui remise parfaitement pour Benzema, entouré de plusieurs défenseurs strasbourgeois, mais qui, d'un superbe contrôle, dépose le ballon dans la course d'un Källstrom esseulé, qui n'a plus qu'à battre Cassard d'une petite balle piquée (1-0). Une action d'école et un superbe enchaînement qui témoignaient d'une grande passivité de la part de la défense alsacienne. Comme si cela ne suffisait pas, quelques minutes plus tard, sur une faute bête de Rodrigo, Lyon obtient un coup franc à trente mètres : véritable aubaine pour Juninho qui enveloppe à la perfection le ballon qui vient mourir dans le but d'un Cassard pourtant parti du bon côté.
A 2-0, sur deux coups du sort pareils, la situation devenait inextricable pour les visiteurs, qui, paradoxalement, ne se découragèrent pas et, malgré une évidente supériorité lyonnaise, cherchèrent à créer du jeu et à s'approcher des buts de Vercoutre. La tête de Mouloungui à la demi-heure de jeu sur la barre contraignit certes le portier lyonnais à s'employer, mais pas au point d'inquiéter les Rhodaniens, qui répliquèrent par un nouveau superbe coup franc de Juninho, identique au précédent, magnifiquement détourné cette fois par Cassard. Les espoirs strasbourgeois furent néanmoins près d'être récompensés quand Mouloungui se fit proprement sécher par Squilacci en pleine surface, mais monsieur Fautrel fut certainement le seul à juger qu'une faute aussi grossière ne méritait pas pénalty. C'est en ressassant une telle déveine que les Alsaciens regagnèrent les vestiaires à la mi-temps, après une première période logiquement dominée par les champions en titre.

Des carences défensives évidentes
La seconde mi-temps reprit sur le même rythme que la fin de la première. Les Lyonnais attendant le bon moment de faire le break et les Strasbourgeois tentant, sans grand succès, de se procurer une occasion digne de ce nom. Cassard dut encore faire preuve de sa vigilance sur une frappe contrée de Govou (56ème), et, surtout, sur un nouveau coup franc de Juninho qui tenta de surprendre le gardien strasbourgeois d'une frappe soudaine, que Steph' parvint, avec l'aide de la barre, à détourner du chemin du but (62ème). De leur côté, les Strasbourgeois parvinrent à mettre en danger Vercoutre, une première fois sur une frappe de Rodrigo à la réception d'un très bon travail de Mouloungui sur la gauche (61ème), et que le gardien lyonnais repousse du pied, et une seconde fois sur une superbe frappe lointaine de Johansen, que Vercoutre parvint, au prix d'une parade exceptionnelle, à claquer en corner (63ème).

A sens unique
Certainement, cette parade d'un Vercoutre décidément très en verve hier soir constitue le tournant du match, puisque, juste après, une incroyable relance manquée par Ducrocq lance Kallstrom en plein axe, le Suédois pénétrant dans la surface pour servir Benzema sur sa gauche qui ajuste tranquillement Cassard (3-0, 65ème). Après ce nouveau coup du sort, le Racing a baissé les bras défensivement et les Lyonnais, poussant une nouvelle fois sur l'accélérateur, s'en sont donné à coeur joie, multipliant les petits gestes techniques plus ou moins efficaces comme pour mieux souligner l'incurie de la défense strasbourgeoise. Les entrées de trois attaquants du côté visiteur (Renteria, Alvaro Santos, et Mulenga) restèrent absolument sans effet sur le match. Les Lyonnais, euphoriques, profitèrent des générosités alsaciennes pour alourdir un peu plus l'addition. En dépit de la lutte acharnée que se livrèrent Baros et Keita pour s'arracher le titre de plus grand flop lyonnais, les Juninho, Kallstrom, Toulalan, Govou, et autres Benzema étaient vraiment au-dessus du lot hier soir et se chargèrent de finir le travail.
Ainsi, le quatrième but témoigne bien de l'impuissance qui habitait alors les Racingmen. Il a suffi d'une talonnade de Milan Baros et d'un vieux pointu pour permettre à François Clerc d'inscrire son premier but en Ligue 1 (4-0, 78ème). Et, afin que le Racing boive le calice jusqu'à la lie, les Lyonnais clôturèrent la marque par un pénalty de Kallstrom consécutif à une faute de Paisley qui déséquilibra dans la surface Sydney Govou (5-0, 82ème). Mouloungui tentera bien d'obtenir un pénalty de compensation sur une simulation, mais rien n'y fera : monsieur Fautrel n'était décidément pas d'humeur à se montrer clément avec les Strasbourgeois hier soir et le score en restera là. Lourd, voire trop sévère, mais reflétant aussi bien la supériorité lyonnaise, impressionnants de maîtrise et de rigueur, que les carences défensives alsaciennes. L'ampleur du score doit surtout aux cadeaux du père Fautrel, venant récompenser les Lyonnais avant l'heure, mais la victoire des champions de France était incontestable.

Une remise en question s'impose

Certes, l'arbitrage a été à sens unique hier soir, jouant systématiquement en défaveur des visiteurs, mais force est de constater que ce prétexte ne saurait suffire à masquer les évidentes limites du jeu strasbourgeois. Les hommes de Jean-Marc Furlan ont respecté à la lettre les consignes de l'entraîneur, et n'ont guère cessé de jouer vers l'avant, prenant ainsi le risque d'encaisser une lourde défaite.
Mais cette défaite pose question, non seulement quant à sa manière, mais en ce qu'elle révèle des failles préoccupantes dans le dispositif strasbourgeois. Les signaux d'alerte relevés lors des dernières prestations du Racing se sont révélés à cet égard prémonitoires : hier soir, la faillite de l'organisation défensive, de Rodrigo à Ducrocq, s'est avérée criante et la charnière centrale, si solide en début de saison, n'y était clairement pas. Tout aussi grave fut le manque d'animation offensive : les deux attaquants durent se reposer essentiellement sur leur pointe de vitesse, pour proposer des solutions, mais attendirent vainement des ballons qui ne vinrent pas. Ainsi, les seuls dangers provinrent des frappes de loin de Johansen, dont une seule, superbe au demeurant, s'avéra vraiment dangereuse. Quant aux coups de pied arrêtés, la différence avec les Lyonnais était hier soir si évidente qu'elle impose également une remise en question de ce point de vue. L'explication de ces carences tient certainement, pour partie, à une baisse de condition physique, les Strasbourgeois donnant surtout l'impression de courir derrière les Lyonnais et d'être, par moments, totalement dépassés par leur vivacité.

Relancer la machine
Quand le Racing enregistre une telle baisse de forme, et lève à ce point le pied, il n'est guère étonnant que la machine s'enlise et que les déplacements prennent l'allure de journées portes ouvertes. Il appartient à Jean-Marc Furlan de trouver les mots qui sauront recadrer et remobiliser un groupe certainement très affecté par ses dernières sorties. Histoire de démentir au plus vite le constat alarmiste d'un Bellaïd très critique après le match de son équipe. Et histoire également d'éviter que les Strasbourgeois ne passent, dans les semaines à venir, pour les Pères Noëls de la Ligue 1.

manwithnoname

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