Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'assurance du Mans

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Par takl
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Bien qu'elle ait été éliminée de la Coupe de la Ligue après prolongations lors d'un match dantesque ce mercredi, c'est sur le terrain d'une équipe en pleine santé que le Racing se déplace samedi soir pour la 27ème journée de championnat.

On a beau avoir la critique facile, force est de constater que Le Mans réussit sans doute la plus belle saison de son histoire, sans jamais se départir de ses valeurs, qui en font une des équipes les plus agréables et rafraichissantes du championnat de France version 2007/2008.


Stabilité et formation, les recettes du succès manceau.



Malgré sa jeune histoire dans l'élite, riche de quatre saisons seulement si l'on tient compte de l'exercice en cours, Le Mans est devenue ces deux dernières années une référence en matière de beau jeu et de formation, mais également de recrutement ingénieux. Ainsi, avec le départ cet été de Frédéric Hantz, l'homme qui a pérennisé le club au plus haut niveau après l'échec de la première accession en L1 sous la houlette de Thierry Goudet en 2003, on aurait pu craindre pour le club sarthois la fin d'un cycle vertueux de 3 ans. C'était mal connaitre le talent du nouveau coach Rudy Garcia, l'homme qui a su faire de Dijon une formation honorable de Ligue 2, ce qui n'est pas rien, et qui a réussi la transition en se basant sur les acquis de deux saisons réussies en Ligue 1, caractérisées par un jeu porté vers l'offensive et un effectif de qualité relativement stable.

En effet, comme tout club français aux finances exsangues, les Manceaux ont bien dû aborder la saison en se séparant de certains joueurs emblématiques, tels que leur capitaine Laurent Bonnart parti faire les beaux jours du flanc droit marseillais, du talentueux Ismael Bangoura parti grossir les rangs de la colonie de joueurs grassement payés dans l'exotique championnat ukrainien, de Grafite à la clause libératoire trop peu rébarbative pour Wolfsburg, voire de James Fanchone et Yannick Fisher, actuel et ancien Strasbourgeois qui cumulaient les matchs sous les couleurs rouge et or.
Néanmoins, le MUC 72 a été capable de conserver l'essentiel de ses joueurs-clé, en commençant par son gardien Yohann Pelé longtemps annoncé à Arsenal, ou Marko Basa, véritable pierre angulaire de la défense mancelle. Le dépositaire du jeu, Romaric, dans sa position de rampe de lancement à la Pirlo, ou encore le feu-follet du Levant Daisuke Matsui continuent de faire les beaux jours à Leon Bollée, pour servir le toujours très efficace Tulio de Melo, qui vit ses derniers match sous les couleurs du club qui l'aura lancé en Europe puisqu'il est d'ores et déjà acquis qu'il ira exercer ses talent de buteur sous le soleil de Palerme l'an prochain.
A cette ossature de joueurs confirmés, le club a distillé un recrutement léger mais efficace, car les solutions internes existent. En effet, Le Mans peut s'appuyer sur des joueurs recrutés les années précédentes qui prennent peu à peu une importance de premier plan dans l'équipe, tels Cerdan ou Sessegnon, devenus quasiment inamovibles à leurs postes, ou encore Calvé qui est à l'heure actuelle un des meilleurs latéraux du championnat. A ceux-là s'ajoutent des jeunes issus d'un centre de formation excellent, qui s'intègrent sans aucun problème à l'équipe, tels que Coutadeur, Loriot, Samassa, Douillard ou plus récemment Bouhours. Pas étonnant alors que le recrutement estival ait été parcimonieux, mais encore une fois réussi, puisque l'intenable Ivoirien Gervinho venu de Beveren est devenu une pièce maitresse de l'attaque, éclipsant l'autre recrue Anthony Le Tallec pourtant sans doute plus connu dans le milieu des passionnés de football.

La trève a été l'occasion pour les Manceaux d'enregistrer les renforts de Ben Frej, d'Adenon et du brésilien Geder en provenance du Spartak Moscou en défense, et d'un autre brésilien, Marcos Paolo au milieu. A l'exception de Geder, ces recrues n'ont pas encore eu l'occasion de prouver leur valeur, mais nul doute qu'elle s'inscriront dans la transition en douceur de l'effectif d'une saison sur l'autre, comme il est de mise dans la Sarthe.


Objectif Europe?



Après un début de saison en fanfare qui les a vus truster le fauteuil de leader pendant 3 journées consécutives, Le Mans a réussi à garder un rythme de croisière plus qu'honorable puisqu'il est actuellement un solide 4ème du classement. En affichant des résultats d'une régularité exemplaire depuis sa victoire à la Meinau au soir de la 9ème journée, les Sarthois oscillent depuis entre la 3eme et la 10eme place dans un championnat très serré, occupant une des six premières positions pendant 12 journées sur les 17 concernées depuis la dernière rencontre avec Strasbourg.
Troisième équipe au nombre de victoires derrière Lyon et Bordeaux, capables de battre l'ogre lyonnais sur leur pelouse mais engrangeant plus de points à l'extérieur que sur leurs propres terres, les Manceaux payent parfois leur excès de générosité dans le jeu par beaucoup de but encaissés (34) et affichent un goal-average négatif de deux buts inhabituel pour un club bien classé. Néanmoins, la percussion du secteur offensif leur permet de limiter les dégâts et d'offrir, outre de bons résultats, un football attrayant pour les spectateurs du champêtre et sympathique stade Léon Bollée.

Le club totalise déjà 40 points et semble avoir son maintien en poche. Et comme le faisait Guy Roux au temps de sa splendeur, ce n'est qu'une fois le maintien acquis que l'on peut se permettre de penser à des objectifs plus élevés. Or, il serait étonnant qu'une équipe au pied du podium ait des ambitions autres que de disputer le sprint final du championnat pour décrocher une place européenne.


Coup de fatigue?



En ayant disputé 120 minutes d'un match de très haut niveau en demi-finale de la Coupe de la Ligue mercredi, ayant cruellement perdu à 2 minutes de la fin grâce au -ou à cause du - cinquième but lensois de Sidi Yaya Keita, on peut penser que ce match disputé sur un terrain lourd laissera des traces dans les organismes des joueurs manceaux, la déception de la défaite rendant encore plus difficile la récupération. Néanmoins, bien que très certainement privés de Grégory Cerdan, touché à un genou, les Rouge et Or devraient s'appuyer sur la profondeur de leur banc de touche et les ressources morales d'un club en pleine réussite pour tendre un guet-apens à des Strasbourgeois en plein doute après deux défaites consécutives.
Privés de finale de Coupe, le plus court chemin pour l'Europe, les Sarthois auront à coeur de rebondir en championnat et confirmer leurs bonnes dispositions actuelles. Aux Alsaciens de s'inspirer de Paris, Sochaux ou Monaco, seules équipes ayant su trouver la faille du système Garcia pour chercher trois précieux points au pays des rillettes.

takl

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