Péripéties d'avant-match

C'est sous les coups d'un jeudi soir minuit qu'une bonne quarantaine de Strasbourgeois prirent la direction des Côtes d'Armor et de Guingamp. Après quelques onze heures de bus, nos vaillants fans arrivent sous les coups du déjeuner en pleine manifestation du 1er mai de la CGT ! Et ouais, "Gwengamp" comme ils disent là-bas, est une ville qui se mobilise, on reviendra là-dessus plus tard.

L'après-midi ensoleillée en Bretagne sera passée selon les gouts de chacun : football et sieste au parc, visite de la cité guingampaise et du Roudourou ou crêpes-cidre pour ceux désirant de profiter de l'excellente cuisine locale.

On pourra aisément remarquer que toute la ville ou presque s'est parée de ses plus belles couleurs, à savoir le Rouge et le Noir, pour encourager les siens sur la route du Stade de France. Les commerces, bars et restaurants ont sorti les ballons et écharpes à la gloire de l'En Avant. A la boutique du club, c'est le "rush", les maillots blancs de l'EAG (ce sont les Rennais qui ont gagné le droit de vêtir leur maillot rouge et noir) partent comme des petits pains, et soudain c'est le drame : le flocage 9-Eduardo est bientôt en rupture ! Diantre ! L'engouement et l'attente pour cette finale sont énormes et les locaux n'ont pratiquement que cela à la bouche, oubliant presque le match du soir.

Bah... le match maintenant !

C'est sous les coups de 20h que les Strasbourgeois arrivent au Roudourou et entrent dans le parcage leur étant réservé, ce dernier se situant derrière un but et s'allonge sur un "1/4 de virage" formé de 3 rangées de sièges. Drapeaux à l'effigie des Ultra Boys 90, du Racing et de l'Alsace décorent le grillage qui nous sépare de la pelouse. Une banderole "Jetzt geht's los" sera également de sortie.

L'ambiance démarre très bien avec les traditionnels chants, accompagnée d'une incessante agitation de drapeaux, malgré le début de match laborieux du Racing qui n'arrive pas à sortir la tête l'eau.

Les supporters guingampais, eux, sont divisés en deux groupes. Le plus connu des deux, le Kop Rouge, fait face au parcage bleu et blanc et chantera sans arrêt pour le siens. Dans la même tribune que les Strasbourgeois, un petit groupe nommé la NSG (New School Gwengamp) qu'on l'on entendra que très peu, voire pas du tout. Mi-temps : 0-0, score assez heureux pour le Racing. Pendant ce temps-là, les Ultra Boys 90 sortent la banderole : "Les matches le samedi, pour des stades en vie." C'est vrai que l'on annonçait le Roudourou plus garni pour accueillir ses héros de la Coupe, ce sont un peu moins de 10000 personnes qui sont présentes pour cette partie.

Après la mi-temps, Mamadou Bah a la bonne idée d'ouvrir le score pour le Racing, mais une dizaine de minutes plus tard, c'est Wilson Oruma qui égalisera assez logiquement, ce qui n'ébranlera pas le parcage strasbourgeois, qui donnera encore plus de voix pour pousser les siens. Le K-O est proche et les Guingampais semblent souffrir physiquement... Et c'est à un petit quart d'heure de la fin, que Mamadou Bah, encore lui, vint tel un Lacour (*), assommer l'EAG d'un délice de frappe enroulée du droit, qui fit chavirer les supporters strasbourgeois. Le Kop Rouge, malgré ce but, ne se débine pas et continue de chanter les siens, il tentera même de débuter une Ola qui n'aboutira jamais. Par la suite, une banderole sera sortie disant : "Pas de Vannes, on la gagne". La fin du match sera stressante, la victoire est importantissime, d'autant plus que Boulogne, Metz et Tours sont tenus en échec. Quelques minutes plus tard, Mr. Rainville délivre les joueurs et ses supporters, qui ivres de joie, grimperont sur les grillages pour féliciter leurs guerriers. Deux d'entre eux, Pierre Ducrocq et Jean-Alain Fanchone lanceront leur maillot et toute l'équipe viendra féliciter leurs valeureux supporters, ayant fait ce long déplacement.

Dénouement

C'est tout sourire que les Strasbourgeois regagnent leur bus : leur Racing a gagné, retrouve le podium et la 2e place, Boulogne a perdu et Metz et Tours ont été tenus en échec. Seul Montpellier l'a emporté, mais l'on ne peut pas tout avoir. Mais ce qui est sûr, c'est que la bonne opération, elle est pour le Racing, qui, encore plus après cette victoire, a son destin entre ses mains, ou plutôt entre ses pieds.