Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

La Dernière Traversée

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Avant-match
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Par fuchsi
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© chris

A défaut de traverser le Styx, le Racing se contente pour le moment de traverser la Méditerranée pour affronter ce soir l'un de ses ultimes bourreaux la saison passé, le SC Bastia. Choc de "morts-vivants" en perspective.

Bastia : Un divorce et trois résurrections

Le divorce, le SC Bastia l'a subit depuis quelques saisons déjà avec des résultats sportifs plus que décevants pour un ancien membre de l'élite ponctués par la descente en National , une facture avec le public et des dissensions au sein même de la direction.

Mais depuis quelques moments, une petite flamme semble s'être ravivé sur l'île de Beauté. Face à l'adversité et les échecs successifs, le club et les supporters se sont soudé autour d'un unique objectif: la remontée immédiate en Ligue 2.

En effet et malgré une seconde partie de saison remarquable, le sort s'est acharné contre les Corses l'année dernière. Entre la malchance, le match à huît-clos, les erreurs d'arbitrage, les déboires financiers avant la cerise sur le gâteau, la surprenante décision de la DNCG... Pour rappel, en dépit d'un soutien financier voté par la ville de Bastia et l'Assemblée de Corse, le gendarme financier du football français avait décidé de rétrograder le club en CFA jugeant cette aide salvatrice non valable. Scandale et indignation en Haute-Corse: Paris veut abattre le maure. Finalement, la situation sera régularisée quelques semaines plus tard mais laissera de profondes séquelles chez les insulaires. L'union sacrée face à l'injustice n'en sera que renforcée.

Autre symptôme de cette renaissance, la rénovation amorcée de l'enceinte mythique Armand Cesari qui était passé en quelques décades d'un enfer effrayant à un effroyable cimetière. Le stade délabré de 10 080 places va continuer de faire peau neuve tribune par tribune, au courant des mois à venir. Des travaux majeurs d'agrandissement et de modification devraient porter la capacité à 16 480 places : tout un symbole du renouveau que les dirigeants souhaitent insuffler au club doyen de la Corse. Et le public suit en ne boudant pas son plaisir, avec près de 1500 abonnés pour cette année.

Mais le SCB, c'est avant tout cette année le renouveau d'un groupe avec un esprit d'équipe retrouvé. En témoigne, le beau parcours réalisé en Coupe de la Ligue. Fini le temps où tous les espoirs reposaient sur l'unique Pentecôte. Cette année, le salut viendra de l'équipe ou de rien, tout cela sous la houlette de l'expérimenté Frédéric Hantz (passé notamment par Sochaux et Le Mans).

Et preuve que le mot "renouveau" n'est pas qu'une simple hyperbole perdue dans cet insipide torchon, pas moins d'une dizaine de nouveaux joueurs ont débarqué cet été, dont entre autre Suarez (Sedan), Sylla (Le Mans), El-Azzouzi, Angoula (Pacy sur Eure), Cioni (Paris FC), Choplin (Rodez), Sans (Arles) ou encore Mary (Le Havre), la révélation de ce début de saison.

Gros point fort en ce début de saison, la défense, qui a donné pleinement satisfaction pour le moment avec un seul but encaissé la semaine dernière face à Bayonne. L'attaque quand à elle peine encore à trouver son rythme de croisière comme en témoigne les matches nuls et vierges concédés à Rodez et face à Rouen.

Nonobstant ce secteur encore en rodage, la tête de Maure semble à nouveau flotter fièrement sous un soleil bienveillant. Suite à son prometteur début de saison, le club se classe actuellement 4e à égalité de points avec le deuxième et le troisième (8 pts). Un classement entièrement en adéquation donc avec les objectifs présentés en début de saison et ce n'est pas le genre de la maison de tomber dans l'excès de confiance.


Racing : La Mort aux trousses

Sur le continent, loin de la mer de dunes c'est l'amertume qui domine en Alsace. Un mercato estival complètement manqué, des joueurs non qualifiés, des supporters désabusés, mais "show must go on", même en National.

Ainsi, c'est un groupe (ou ce qu'il en reste) de 16 joueurs qui s'est envolé hier pour la Haute Corse.

On notera le retour sur le banc du jeune défenseur Brian Amofa, remis de son entorse du genou, tout comme celui de Victor Correia après sa pige effectuée en CFA. Le jeune Rivieyran est également venu compléter une nouvelle fois le mince contigent professionnel.

Farez Brahmia et Boubacar Kébé sont quand à eux toujours indisponibles. L'infirmerie strasbourgeoise a malheureusement reçu un nouveau pensionnaire en la personne de David Ledy. L'attaquant haut-rhinois, opéré mardi d'une fracture du cinquième métatarse de la main gauche, devrait rester au repos durant une semaine minimum.

Suite aux récurrentes contrariétés du club alsacien, ce lointain déplacement prendrait presque paradoxalement l'allure d'un bol d'air frais pour les hommes de Fournier. Un bol d'air peut-être, mais d'un air électrique dans la chaude ambiance retrouvée de Furiani.

Et le moins que l'on puisse dire est que les statistiques ne plaident pas en la faveur des bleus et blancs avec seulement trois victoires et 10 matches nuls en 32 rencontres face aux Corses. Mais plus inquiétant encore, le RCS ne s'est plus imposé à l'extérieur depuis près d'un an et demi.

Face à la mer loin des galères, le Racing a envie de s'en sortir. Après trois matches nuls consécutifs, le besoin de points commence à se faire extrêmement pressant.
Néanmoins, la réalité des choses a tôt fait de relativiser cette vision comptable. Cet effectif réduit peut-il réellement viser la montée ? C'est toute la question.

En tout cas, Laurent Fournier en a l'air convaincu comme en témoigne son intervention énergique dans la presse : «Je vais tout faire pour que le Racing remonte en L2. [...] Nous allons nous accrocher et ne pas lâcher », à condition de terminer dans les cinq premier ou du moins à quelques encablures du podium à la trêve hivernal. Dans ce sens, le match nul semblerait être un excellent résultat en terre hostile. Toutefois, les mots ont beau se succéder, les paroles se suivre, la DNCG se prononcer, en définitive la réalité du terrain finit toujours par trancher.


Furiani, Morne plaine

Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est la Corse, et de l'autre le Racing !


C'est sur ces quelques mots de Victor Hugo (non, pas le Colombien qui joue à Rennes. Il y a autre chose que le football dans la vie mon garçon...) que le RCS s'apprête à livrer une l'une des plus rudes des nombreuses batailles qui le conduiront peut-être vers le sacre final.

Sur la terre ayant engendré Bonaparte, il faudra faire parler la poudre et les canons dans cette bataille rangée. L'attaque alsacienne, restée muette depuis deux matches en dépit des belles promesses entre-aperçues face à Evian puis face à Cannes, aurait bon ton de retrouver le chemin des filets, histoire pourquoi pas, de rêver à un petit hold-up inespéré. Pour cela, les Strasbourgeois pourront compter sur le jeune artilleur Billy Ketkeophomphone en pleine bourre actuellement. Samir Hadji pourrait également pouvoir tirer son épingle du jeu dans cette rencontre fermée où son jeu de tête et son rôle de pivot pourraient être fortement sollicités.

Néanmoins, une performance en terre corse passera quoi qu'il en soit par une défense intraitable. Dans cet objectif, on espère retrouver le Julien Outrebon impérial face à Niort. Pichot quand à lui devrait à nouveau regagner son poste d'arrière gauche, faute de joueurs. Il faudra également absolument éviter se découvrir en se lançant inconsciemment à l'offensive, comme jadis le maréchal Née et ses cavaliers qui dans leur charge insensée de Waterloo se brisèrent sur les bataillons britanniques. Tout le monde en connait le tragique dénouement. La solidité, la maitrise et la concentration des jeunes bleus seront la clé de la réussite face aux grognards corses.
Et pourquoi ne pas rêver et enfin offrir une victoire à l'extérieur aux cinq courageuses voitures de supporters qui ont entrepris le déplacement jusqu'à l'Ile de Beauté.

Pour cela, l'entraîneur du RCS devrait revenir au 4-3-3 utilisé au Roudourou dans l'ensemble convaincant au niveau de l'assise défensive.

Dans ce système, Benjamin Genghini se verrait une nouvelle fois être dans l'obligation de reculer d'un cran. En contre-partie, Tristan M'Bongo pourrait enfin retrouver son véritable poste sur le flanc gauche, celui d'un pur ailier délesté de la majorité des tâches défensives. Kekteo prendrait de l'autre côté le couloir droit Enfin, le remuant Mathlouthi devrait prendre place au centre de l'attaque.

Cette option privilégiant la vitesse et la percussion en contre priverait toutefois l'équipe de la possibilité non négligeable du kick and rush (si cher à Pascal Janin) s'appuyant sur Samir Hadji. Pas sûr que cette option qui s'était révélée pour le moins peu payante la saison passée ait convaincu le coach strasbourgeois entre temps, sans compter que l'ex-Nancéen semble encore un peu tendre pour porter toute l'animation offensive sur ses seules épaules.

Mais trêve de réflexions technico-tactiques superflues, à Furiani il faudra avant tout se sortir les tripes en ensuite on pourra faire les comptes.

Les compositions probables:

Equipe


Remplaçants : Hadji, Correia, Amofa, Rivieyran, Kéhi (g).

Du côté bastiais, indisponible à Bayonne suite a une blessure au genou contractée à Amiens, Yassin El-Azzouzi pourrait être de retour dès samedi. Il remplacerait alors numériquement Wahbi Khazri qui est actuellement en sélection tunisienne.

Equipe


Remplaçants: Sans, Périatambée, El-Azzouzi, Sylla.

fuchsi

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