Le Racing chanceux

Au coup d'envoi de cette rencontre, la pelouse de la Meinau bâchée et chauffée quasiment toute la semaine fait presque figure de billard à côté des pelouses de Caen ou de Bastia par exemple. Ce choc de mal classés entre le Racing et Ajaccio peut donc débuter sans encombre et ce malgré la neige tombée dans la journée. Côté Racing, petite surprise, Alexander Farnerud, victime d'une bronchite est resté à la maison. Cumulé à l'absence déjà connue de Mickaël Pagis, ce forfait de dernière minute pose bien des soucis à Jacky Duguépéroux qui compte depuis plusieurs matchs sur les qualités du Suédois dans son dispositif tactique. Du coup, le visage du Racing est bien différent avec un Le Pen en retrait et un Eric Mouloungui titularisé d'entrée aux côtés de Mamadou Niang. Le Gabonais, bien en jambes à Nantes, a donc l'occasion de montrer que sa longue indisponibilité n'a pas entamé ses grandes qualités aperçues à plusieurs reprises la saison dernière.

Le début de match est plutôt à l'avantage des Corses. Bien positionnés et volontaires, ils gênent considérablement les Strasbourgeois. Le public de la Meinau, plus du tout habitué à voir son équipe bousculée sur ses terres, se fait discret et doit attendre la 7ème minute pour donner de la voix pour la première fois. Ulrich Le Pen, lancé sur le côté gauche, rentre dans la surface ajacienne, fixe son vis à vis et frappe du pied gauche dans la foulée. Son tir est bien capté par Stéphane Porato. Une dizaine de minutes plus tard, c'est Mamadou Niang qui fait lever les spectateurs de leurs sièges après un coup franc frappé en force des 25 mètres. Le tir passe un peu trop à droite des buts corses.

Dans la foulée, c'est Andre Luiz qui obtient un bon coup franc pour l'ACA. Dans l'axe, à 25 mètres, le Brésilien est idéalement placé. Son tir laisse le mur strasbourgeois et Stéphane Cassard sur place mais le ballon se contente d'effleurer la transversale du but alsacien. Les Ajacciens sont en forme mais le Racing parvient toutefois à reprendre le contrôle du ballon. Quelques timides offensives de Mouloungui et de Niang ne donnent rien. Il faut finalement attendre un coup franc excentré tiré par Le Pen depuis la droite du terrain pour enfin sauter de bonheur. Le ballon du Breton, cafouillé par Porato et sa défense et repris à bout portant par Jean-Christophe Devaux. Le stoppeur du Racing marque pour son 144ème match parmi l'élite son premier but en L1 à bientôt 30 ans. Le Racing et son public exultent à l'image d'un Devaux fou de joie.

On pensait que ce but allait donner des ailes aux Strasbourgeois mais il n'en est rien. Les Corses prennent le contrôle du match et juste avant la mi-temps, Arthur Boka lance bien malgré lui Lucas en profondeur. Le Brésilien gagne son face à face avec Stéphane Cassard sorti de sa surface mais voit son tir repoussé quasiment sur la ligne par Guillaume Lacour revenu en catastrophe. Les Racingmen peuvent souffler en rejoignant les vestiaires sur le score de 1 à 0.

La deuxième mi-temps débute à l'avantage des Ajacciens. A la 53ème minute, Andre Luiz, toujours aussi redoutable sur coup franc, ajuste le but de Cassard. Le portier alsacien réussit encore une belle prouesse en allant chercher ce ballon au ras de son poteau. Quelques minutes plus tard, c'est Dzodic qui voit sa tête passer au dessus. Les Corses continuent de pousser et, toujours aussi malchanceux, manquent de très peu l'égalisation quand Lucas seul à 5 mètres du but tape à côté du ballon suite à un centre venant de la gauche du feu follet Demont. Rarement le Racing n'aura eu autant de chance, les Corses gâchant d'énormes occasions. Et ce n'est pas fini ! A un quart d'heure de la fin du match, Mamadou Seck, le grand défenseur corse, voit Lacour repousser sur sa ligne une première tentative puis Yves Deroff (rentré à la place d'Arthur Boka, peu en vue ce soir) éloigner à son tour un ballon voué à rentrer au fond des filets ! Rolland Courbis peut s'arracher les cheveux, ses hommes ont raté le coche.

Pendant ce temps, du côté des attaquants strasbourgeois, c'est bien maigre. Abel Mphela entré à la place d'Eric Mouloungui, encore un peu juste physiquement, ne montre pas grand chose. C'est toutefois lui qui est à l'origine de l'expulsion de Dzodic qui récolte un deuxième carton jaune après avoir fauté sur le Sud Africain lancé à vive allure le long de la touche, côté droit. Avant ça, c'est aussi lui qui déborde sur le même côté droit, qui entre dans la surface ajacienne mais qui fait le mauvais choix en tirant fort devant le but alors que Mamadou Niang était démarqué aux 6 mètres. A part ça, on retiendra un bon tir de Niang après un joli mouvement avec Johansen mais la frappe insuffisamment croisée du Sénégalais est captée sans problème par un bon Porato.

A 10, les Corses continuent de pousser et les Strasbourgeois se recroquevillent en défense. Finalement, Cassard se charge de capter les derniers ballons qui traînent aux abords de son but et l'arbitre siffle la fin du match. Ouf ! Strasbourg a mal joué, a été dominé, mais Strasbourg a gagné et c'est bien là l'essentiel. Les Ajacciens sont désormais relégués à 5 points du Racing. Il ne reste plus qu'aux hommes de Duguépéroux de continuer cette bonne habitude qu'ils ont de gagner à domicile. Toutefois, des résultats positifs à l'extérieur sont désormais indispensables, les quatre prochains adversaires du RCS à domicile étant tout simplement les quatre premiers au classement ! Rien n'est encore fait même si cette victoire est plus que précieuse...