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En ce vendredi soir, les deux Racing du paysage footballistique français jouaient simultanément un match ô combien important : l'un pour retrouver l'élite et l'autre pour continuer à espérer.
Et alors que le Racing du Nord de Kombouré compostait en terre corse son billet simple pour la Ligue 1, l'autre Racing, unserer Racing, a planté dans une ville de Colomiers plus habituée à vibrer au rythme du ballon ovale que du ballon rond, les 3 derniers clous permettant de sceller définitivement son cercueil et ses espoirs.
Et cette fois-ci, cette descente de National, les joueurs strasbourgeois l'ont acquise sportivement et à la sueur de leur front, au contraire de la jafardesque saison 2010-11.
Pour ce faire, à la manière d'un boxeur qui s'en va affronter Floyd Mayweather les mains entravées et sans protège-dents, le Racing s'était fixé un cadre de travail strict : interdiction d'aller glaner à l'extérieur plus d'un point tous les 2 matchs. Après l'accident de parcours survenu au Poirée sur Vie (victoire 1-3 des strasbourgeois), la bande à Jacky s'est fort heureusement ressaisie lors de sa dernière sortie afin d'atteindre l'objectif fixé et de finir avec 8 petits points soit un de moins que ce qu'a récolté le leader du National, Orléans, lors de ses 3 premières sorties de la saison !
A l'heure des bilans, il convient également de lever le voile sur le fameux sabbat du 31 janvier dernier jusqu'alors resté secret : dans l'akelarre de circonstance que fut le vestiaire et au soir de la victoire face à Fréjus (2-0), l'un des joueurs, plus porté sur les chiffres que les autres, a fait remarquer que la série en cours (8 points en 4 matchs) était de nature à compromettre la fameuse tradition du Racing, initiée lors de la saison 2005-06 du Racing visant à changer de division à la fin de chaque année. (1)
En réaction et profitant du fait qu'il restait encore quelques dizaines de minutes pour formuler les traditionnels voeux de nouvelle année, le sorcier en chef, frère François, exhorta ses troupes de redresser la barre lors des 10 journées à venir. Une prière qui n'est pas restée lettre morte, puisque comme tout un chacun le sait, 10 matchs et un record d'affluence du national plus tard, la cassette du club, jusqu'alors garnie de 22 écus, n'avait gonflé que de 3 entités.
Et malgré un sursaut tardif qui avait fait renaitre dans le coeur des alsaciens l'espoir d'éviter la descente en CFA -chose qui semblait inéluctable il y encore un mois et de vivre un match à guichets fermés à la Meinau (à un anecdotique et ubuesque huis clos partiel près) lors de la rencontre face au Red Star. Finalement, la dernière journée se limitera à une lutte assez peu glamour pour la place de premier relégable en vue de maximiser les chances d'un repêchage consécutif à une décision de la fameuse DNCG : à la manière d'un « papapile » espérant secrètement que le souverain pontife passe l'arme à gauche, le Racing va donc être réduit à espérer que l'une ou l'autre des 18 équipes de National version 2014-15 soit achevée par la Commission fédérale de contrôle des clubs. Bref, le Racing va se muer l'espace de 3 mois en un charognard...
On ne va pas se mentir, la descente en CFA, c'est avant tout un choix longuement réfléchi. D'un point de vue musical tout d'abord, tout bon mélomane reconnaîtra que le pentasyllabe « mêm' en CFA » a plus de gueule que « mêm' en National » pour faire suite à l'alexandrin « nous sommes les strasbourgeois, toujours présents pour toi ». D'un point de vue pratique ensuite, la proximité géographique relative de tous les équipes évoluant au sein d'un même groupe de CFA permet de se déplacer par voie routière ce qui, sauf improbable débarquement d'agriculteurs bretons venus abattre les portiques écotaxe encore sur pied en terre alsacienne, permet de pas connaitre de crise de tachycardie à la moindre grève des aiguilleurs du ciel. Enfin, l'avantage suprème reste celui de pouvoir annoncer chaque lundi au profane footballistique que le Racing a arraché le week-end précédent un point face au Paris Saint-Germain en omettant négligemment de préciser que (i) il s'agissait de la réserve du PSG (ii) le match s'est déroulé sur la pelouse du stade municipal (!) Georges-Lefèvre.
A l'heure où le Racing est désormais assuré de passer au minimum 10 ans dans des championnats de seconde zone puisqu'il ne pourra pas retrouver la L1 avant la saison 2017-18 au cas où il enchaînait 3 montées de rang, il faut se rendre à l'évidence que le temps où le club pouvait être surnommé le « Marseille de l'Est » en référence aux innombrables péripéties dans l'environnement du club » est aujourd'hui loin. « Qui n'est jamais tombé n'a pas une juste idée de l'effort à faire pour se tenir debout. » écrivait Multatuli, c'est justement parce que le Racing a déjà connu la CFA dans un passé et qu'il se souvient de l'extrême difficulté qu'il a rencontrée pour se hisser en National, qu'il sait mieux que quiconque dans quel bourbier il vient de se fourrer.
La saison prochaine, parmi les 12 villes les plus peuplées de France, 11 verront leur club fanion évoluer en Ligue 1. La ville de Strasbourg n'aura quant à elle aucun représentant parmi les 68 clubs évoluant en Ligue 1, Ligue 2 ou National et la bande à Gemmrich qui a fêté il y a quelques jours les 35 ans de son titre n'est pas prête de se trouver un successeur.
(1) le lecteur attentif aura sans nul doute remarqué qu'une entorse à la tradition est survenue lors de la saison 2008-09 puisque la défaite à la Mosson des hommes de Furlan lors de la 38ème journée fut synonyme de non-montée. Dès lors, la tradition doit être formulée de la sorte : « un joueur du Racing ne peut accepter l'issu prévisionnelle d'un match, que si les conséquences en matière de points pris lors de cette rencontre sont propres à permettre pour le Racing de changer de division en fin de saison ou tout du moins, qu'il soit en situation de changer de division à l'aune de la dernière journée. »
Et cette fois-ci, cette descente de National, les joueurs strasbourgeois l'ont acquise sportivement et à la sueur de leur front, au contraire de la jafardesque saison 2010-11.
Une descente bien méritée...
Pour ce faire, à la manière d'un boxeur qui s'en va affronter Floyd Mayweather les mains entravées et sans protège-dents, le Racing s'était fixé un cadre de travail strict : interdiction d'aller glaner à l'extérieur plus d'un point tous les 2 matchs. Après l'accident de parcours survenu au Poirée sur Vie (victoire 1-3 des strasbourgeois), la bande à Jacky s'est fort heureusement ressaisie lors de sa dernière sortie afin d'atteindre l'objectif fixé et de finir avec 8 petits points soit un de moins que ce qu'a récolté le leader du National, Orléans, lors de ses 3 premières sorties de la saison !
A l'heure des bilans, il convient également de lever le voile sur le fameux sabbat du 31 janvier dernier jusqu'alors resté secret : dans l'akelarre de circonstance que fut le vestiaire et au soir de la victoire face à Fréjus (2-0), l'un des joueurs, plus porté sur les chiffres que les autres, a fait remarquer que la série en cours (8 points en 4 matchs) était de nature à compromettre la fameuse tradition du Racing, initiée lors de la saison 2005-06 du Racing visant à changer de division à la fin de chaque année. (1)
En réaction et profitant du fait qu'il restait encore quelques dizaines de minutes pour formuler les traditionnels voeux de nouvelle année, le sorcier en chef, frère François, exhorta ses troupes de redresser la barre lors des 10 journées à venir. Une prière qui n'est pas restée lettre morte, puisque comme tout un chacun le sait, 10 matchs et un record d'affluence du national plus tard, la cassette du club, jusqu'alors garnie de 22 écus, n'avait gonflé que de 3 entités.
Et malgré un sursaut tardif qui avait fait renaitre dans le coeur des alsaciens l'espoir d'éviter la descente en CFA -chose qui semblait inéluctable il y encore un mois et de vivre un match à guichets fermés à la Meinau (à un anecdotique et ubuesque huis clos partiel près) lors de la rencontre face au Red Star. Finalement, la dernière journée se limitera à une lutte assez peu glamour pour la place de premier relégable en vue de maximiser les chances d'un repêchage consécutif à une décision de la fameuse DNCG : à la manière d'un « papapile » espérant secrètement que le souverain pontife passe l'arme à gauche, le Racing va donc être réduit à espérer que l'une ou l'autre des 18 équipes de National version 2014-15 soit achevée par la Commission fédérale de contrôle des clubs. Bref, le Racing va se muer l'espace de 3 mois en un charognard...
Les avantages incommensurables du CFA
On ne va pas se mentir, la descente en CFA, c'est avant tout un choix longuement réfléchi. D'un point de vue musical tout d'abord, tout bon mélomane reconnaîtra que le pentasyllabe « mêm' en CFA » a plus de gueule que « mêm' en National » pour faire suite à l'alexandrin « nous sommes les strasbourgeois, toujours présents pour toi ». D'un point de vue pratique ensuite, la proximité géographique relative de tous les équipes évoluant au sein d'un même groupe de CFA permet de se déplacer par voie routière ce qui, sauf improbable débarquement d'agriculteurs bretons venus abattre les portiques écotaxe encore sur pied en terre alsacienne, permet de pas connaitre de crise de tachycardie à la moindre grève des aiguilleurs du ciel. Enfin, l'avantage suprème reste celui de pouvoir annoncer chaque lundi au profane footballistique que le Racing a arraché le week-end précédent un point face au Paris Saint-Germain en omettant négligemment de préciser que (i) il s'agissait de la réserve du PSG (ii) le match s'est déroulé sur la pelouse du stade municipal (!) Georges-Lefèvre.
A l'heure où le Racing est désormais assuré de passer au minimum 10 ans dans des championnats de seconde zone puisqu'il ne pourra pas retrouver la L1 avant la saison 2017-18 au cas où il enchaînait 3 montées de rang, il faut se rendre à l'évidence que le temps où le club pouvait être surnommé le « Marseille de l'Est » en référence aux innombrables péripéties dans l'environnement du club » est aujourd'hui loin. « Qui n'est jamais tombé n'a pas une juste idée de l'effort à faire pour se tenir debout. » écrivait Multatuli, c'est justement parce que le Racing a déjà connu la CFA dans un passé et qu'il se souvient de l'extrême difficulté qu'il a rencontrée pour se hisser en National, qu'il sait mieux que quiconque dans quel bourbier il vient de se fourrer.
Ce que l'on appelle échec n'est pas la chute, mais le fait de rester à terre.
La saison prochaine, parmi les 12 villes les plus peuplées de France, 11 verront leur club fanion évoluer en Ligue 1. La ville de Strasbourg n'aura quant à elle aucun représentant parmi les 68 clubs évoluant en Ligue 1, Ligue 2 ou National et la bande à Gemmrich qui a fêté il y a quelques jours les 35 ans de son titre n'est pas prête de se trouver un successeur.
(1) le lecteur attentif aura sans nul doute remarqué qu'une entorse à la tradition est survenue lors de la saison 2008-09 puisque la défaite à la Mosson des hommes de Furlan lors de la 38ème journée fut synonyme de non-montée. Dès lors, la tradition doit être formulée de la sorte : « un joueur du Racing ne peut accepter l'issu prévisionnelle d'un match, que si les conséquences en matière de points pris lors de cette rencontre sont propres à permettre pour le Racing de changer de division en fin de saison ou tout du moins, qu'il soit en situation de changer de division à l'aune de la dernière journée. »
