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Tiburce Darou en « psy », Fredi Bobic en messie attendu, Alain Afflelou en futur président : ce n'est pas faute d'essayer d'y voir clair ... mais le Racing confirme depuis lundi que plus les jours filent, plus il semble perdre des dixièmes à chaque o
Comme dirait Alexis Alexakis dans son ouvrage Aller-retour : « Beaucoup de personnes pensent être myopes alors que en réalité, les choses ne sont pas nettes ». Et c'est vrai qu'aujourd'hui, dans le cas du Racing, la situation est loin d'être nette. Pourtant, convaincus d'une simple myopie, les actionnaires du Racing, Egon Gindorf en tête, ont appelé un opticien à la rescousse... Alain Afflelou prendra la succession du sémillant homme d'affaires allemand, à la présidence du club. Coup de Trafalgar tombé hier soir, pas le premier ni (sûrement) le dernier dans les jours à venir. Toujours est-il qu'avec tous ces événements, on commence effectivement à voir plus clair... des choses pas nettes.
Quid de la collégialité ?
Par contre une chose est sûre: Alain Afflelou s'apprête à racheter suffisamment de parts pour détenir les fameux 50% permettant d'avoir un contrôle... sans partage sur les grandes décisions stratégiques du club. La force de ce club que chaque investisseur et dirigeant défendaient bec et ongle à savoir la concertation, le dialogue, l'émulation des idées, etc. risque d'en prendre un sacré coup. Une situation que craignait justement Marc Keller à une époque où Philippe Ginestet commençait à mettre son nez dans les affaires sportives. La grande question sera donc de savoir si le binôme Keller-Afflelou peut fonctionner, et quel sera le degré interventionniste du futur président du Racing. De toute façon, ce binôme à intérêt à fonctionner car Afflelou disposera prochainement de beaucoup de droits en matière d'interventionnisme, même du droit de se séparer de Marc Keller si le besoin ou l'envie s'en faisait sentir. Forcément, le manager général futur « vice-président » sera affaibli encore davantage et cette fois, vu la situation de crise du Racing et le premier épisode de cet été, il ne disposera plus de la même liberté d'action. En gros, il n'a plus le choix, ni réel mot à dire, et il faudra attendre quelques jours pour lever le brouillard sur son avenir au Racing, car même si il n'a pas été évoqué (tant Keller semble « s'inscrire » dans le projet du lunetier), il va nécessairement se densifier les prochains temps.
Il est flou Afflelou !
De son côté, il a eu l'oeil le futur Président du Racing. Depuis le début, même si il s'en défend en prétendant qu'il ne connaissait même pas le nom du président strasbourgeois (sic), il a forcément dû observer les luttes de pouvoir, le retrait de Ginestet, les difficultés du Racing et la fragilisation de Keller, avant de se lancer dans la succession de Gindorf via une proposition d'aide qui ne se refuse pas. En gros, l'homme d'affaires parisien s'est engouffré (tiens, on parle de « gouffre » et « d'homme d'affaires parisien » dans la même phrase) dans la brèche pour contrôler son 3ème club de football professionnel. Deux premières expériences dont le bilan est plus mi-figue que mi-raisin, malgré le fait d'avoir fait remonter Bordeaux de la L2 pour jouer une finale de coupe de l 'UEFA en 1996, au terme d'une saison néanmoins très difficile en championnat.
Certes, il a des moyens colossaux, c'est évident, mais rien n'indique la politique envisagée, ni la hauteur des moyens « alloués ». On évoque un apport de 12 M€ qui sera à confirmer ... Car en-dehors des très louables arguments de « rachat de parts » qui parlent beaucoup aux actionnaires, quid des projets d'investissements pour le club ? Du plan de développement « sur 5 ans » ? Des objectifs pour l'avenir moyen terme (car malheureusement, les objectifs court termes, on les connaît déjà) ? Autant d'éléments occultés car la situation « urgente » ne permet pas de s'y attarder. Bref, d'une incertitude court terme avec un maintien qui est loin d'être une évidence, le Racing avait en plus besoin d'une incertitude moyen terme. Espérons que des éléments de réponse seront prochainement apportés...
Tiburce débarque...
Heureusement, dans ce grand marasme, il fallait quelqu'un avec les idées claires et qui voit juste. 10 dixièmes à chaque oeil. Tiburce Darou serait cette personne. Ancien préparateur physique de Yannick Noah, Robert Pirès ou Emmanuel Petit, il était un moment très proche de l'AS Monaco et d'un certain Arsène Wenger qui était convaincu par ses méthodes. Depuis, le préparateur physique d'origine roumaine s'est illustré très médiatiquement par ses apparitions à la Star Academy, mais aussi professionnellement en réussissant l'opération « maintenons le stade de Reims en L2 » en mai dernier. Là-bas, certains supporters ont vu en lui l'homme capable de « transformer des larves pathétiques en papillons frénétiques ». Il fallait bien ça aux Racingmen.
... et Dugué patraque ?
Indubitablement, cette arrivée pose aussi la question du cas Dugué. L'entraîneur confirmé pourra donc bénéficier de l'aide de Tiburce. Mais est-ce vraiment une aide et pas plutôt une sorte de mise à l'écart ? Un « tiers » qui arrive comme « préparateur physique psy » peut finir par avoir pratiquement les prérogatives d'un coach, sans le titre. Ce serait lui qui tiendrait une partie du discours aux joueurs, les écouterait, les mobiliserait, les préparerait physiquement ? En gros, une sorte de consultant qui vient faire une grosse partie de votre boulot (normalement en mieux), puis repart sans piper mot. Comment peut se dérouler une telle cohabitation, surtout après les réticences initiales de Dugué, son caractère sans concesssions, et sa foi en ses idées ? Est-ce qu'à vouloir bien faire, cette démarche ne va pas fragiliser l'entraîneur et son travail par la suite ? Rien n'est moins sûr. Surtout qu'avec l'arrivée d'Afflelou, même si ce dernier ne se présente pas en « coupeur de têtes », son avenir est un peu plus incertain que depuis hier après-midi. Le nom de Gernot Rohr, proche de l'homme d'affaire parisien, avait un temps circulé. Pour l'heure, Afflelou a confirmé le maintien de Duguépéroux.
Bobic et les autres...
Quant au vrai noeud du problème, à savoir les joueurs (car il paraît que le foot se joue aussi sur le terrain, si si), rien n'a encore bougé. Tiburce n'a pas pu encore les révolter et y parviendra-t-il ? Dugué n'a pas encore pu commencer son énigmatique « plan de redressement ». Et les renforts tant attendus continuent se faire attendre. Le possible premier d'entre eux doit donc débarquer lundi prochain et il fait un peu glousser dans les chaumières. Fredi Bobic, ancienne gloire du football allemand en fin de cycle après une dernière saison météorique à Berlin (22 matches, 1 but), sera à l'essai. Ça ne mange pas de pain un essai même si on peut s'interroger sur le degré de désespoir qui pousse un club de L1 en perdition à tenter le diable avec un joueur dont personne ne semble vouloir.
Toujours est-il qu'il y a une autre archi priorité : en plus d'un faux buteur patenté, les dirigeants vont surtout essayer de convaincre un vrai buteur pas tenté. Car Pierre-Alain Frau, qui se disait hier plutôt partant vers Lens, continue de faire l'objet d'une cour très assidue de la part du board strasbourgeois. La piste se serait d'ailleurs considérablement réchauffée depuis l'annonce de l'arrivée d'Afflelou et des moyens financiers que l'on sait. Comme quoi, même si l'incertitude du Racing est plus grande, l'argent permet parfois de clarifier certaines situations.
Et en conclusion, malgré les rocambolesques revirements de ces derniers jours, la brume qui les entoure, avec parfois ce qu'il faut de comédie dramatique, on gardera cette phrase de Jean Dutourd pour les supporters strasbourgeois sceptiques : « Dans les situations désespérées, la seule sagesse est l'optimisme aveugle ».
Quid de la collégialité ?
Par contre une chose est sûre: Alain Afflelou s'apprête à racheter suffisamment de parts pour détenir les fameux 50% permettant d'avoir un contrôle... sans partage sur les grandes décisions stratégiques du club. La force de ce club que chaque investisseur et dirigeant défendaient bec et ongle à savoir la concertation, le dialogue, l'émulation des idées, etc. risque d'en prendre un sacré coup. Une situation que craignait justement Marc Keller à une époque où Philippe Ginestet commençait à mettre son nez dans les affaires sportives. La grande question sera donc de savoir si le binôme Keller-Afflelou peut fonctionner, et quel sera le degré interventionniste du futur président du Racing. De toute façon, ce binôme à intérêt à fonctionner car Afflelou disposera prochainement de beaucoup de droits en matière d'interventionnisme, même du droit de se séparer de Marc Keller si le besoin ou l'envie s'en faisait sentir. Forcément, le manager général futur « vice-président » sera affaibli encore davantage et cette fois, vu la situation de crise du Racing et le premier épisode de cet été, il ne disposera plus de la même liberté d'action. En gros, il n'a plus le choix, ni réel mot à dire, et il faudra attendre quelques jours pour lever le brouillard sur son avenir au Racing, car même si il n'a pas été évoqué (tant Keller semble « s'inscrire » dans le projet du lunetier), il va nécessairement se densifier les prochains temps.
Il est flou Afflelou !
De son côté, il a eu l'oeil le futur Président du Racing. Depuis le début, même si il s'en défend en prétendant qu'il ne connaissait même pas le nom du président strasbourgeois (sic), il a forcément dû observer les luttes de pouvoir, le retrait de Ginestet, les difficultés du Racing et la fragilisation de Keller, avant de se lancer dans la succession de Gindorf via une proposition d'aide qui ne se refuse pas. En gros, l'homme d'affaires parisien s'est engouffré (tiens, on parle de « gouffre » et « d'homme d'affaires parisien » dans la même phrase) dans la brèche pour contrôler son 3ème club de football professionnel. Deux premières expériences dont le bilan est plus mi-figue que mi-raisin, malgré le fait d'avoir fait remonter Bordeaux de la L2 pour jouer une finale de coupe de l 'UEFA en 1996, au terme d'une saison néanmoins très difficile en championnat.
Certes, il a des moyens colossaux, c'est évident, mais rien n'indique la politique envisagée, ni la hauteur des moyens « alloués ». On évoque un apport de 12 M€ qui sera à confirmer ... Car en-dehors des très louables arguments de « rachat de parts » qui parlent beaucoup aux actionnaires, quid des projets d'investissements pour le club ? Du plan de développement « sur 5 ans » ? Des objectifs pour l'avenir moyen terme (car malheureusement, les objectifs court termes, on les connaît déjà) ? Autant d'éléments occultés car la situation « urgente » ne permet pas de s'y attarder. Bref, d'une incertitude court terme avec un maintien qui est loin d'être une évidence, le Racing avait en plus besoin d'une incertitude moyen terme. Espérons que des éléments de réponse seront prochainement apportés...
Tiburce débarque...
Heureusement, dans ce grand marasme, il fallait quelqu'un avec les idées claires et qui voit juste. 10 dixièmes à chaque oeil. Tiburce Darou serait cette personne. Ancien préparateur physique de Yannick Noah, Robert Pirès ou Emmanuel Petit, il était un moment très proche de l'AS Monaco et d'un certain Arsène Wenger qui était convaincu par ses méthodes. Depuis, le préparateur physique d'origine roumaine s'est illustré très médiatiquement par ses apparitions à la Star Academy, mais aussi professionnellement en réussissant l'opération « maintenons le stade de Reims en L2 » en mai dernier. Là-bas, certains supporters ont vu en lui l'homme capable de « transformer des larves pathétiques en papillons frénétiques ». Il fallait bien ça aux Racingmen.
... et Dugué patraque ?
Indubitablement, cette arrivée pose aussi la question du cas Dugué. L'entraîneur confirmé pourra donc bénéficier de l'aide de Tiburce. Mais est-ce vraiment une aide et pas plutôt une sorte de mise à l'écart ? Un « tiers » qui arrive comme « préparateur physique psy » peut finir par avoir pratiquement les prérogatives d'un coach, sans le titre. Ce serait lui qui tiendrait une partie du discours aux joueurs, les écouterait, les mobiliserait, les préparerait physiquement ? En gros, une sorte de consultant qui vient faire une grosse partie de votre boulot (normalement en mieux), puis repart sans piper mot. Comment peut se dérouler une telle cohabitation, surtout après les réticences initiales de Dugué, son caractère sans concesssions, et sa foi en ses idées ? Est-ce qu'à vouloir bien faire, cette démarche ne va pas fragiliser l'entraîneur et son travail par la suite ? Rien n'est moins sûr. Surtout qu'avec l'arrivée d'Afflelou, même si ce dernier ne se présente pas en « coupeur de têtes », son avenir est un peu plus incertain que depuis hier après-midi. Le nom de Gernot Rohr, proche de l'homme d'affaire parisien, avait un temps circulé. Pour l'heure, Afflelou a confirmé le maintien de Duguépéroux.
Bobic et les autres...
Quant au vrai noeud du problème, à savoir les joueurs (car il paraît que le foot se joue aussi sur le terrain, si si), rien n'a encore bougé. Tiburce n'a pas pu encore les révolter et y parviendra-t-il ? Dugué n'a pas encore pu commencer son énigmatique « plan de redressement ». Et les renforts tant attendus continuent se faire attendre. Le possible premier d'entre eux doit donc débarquer lundi prochain et il fait un peu glousser dans les chaumières. Fredi Bobic, ancienne gloire du football allemand en fin de cycle après une dernière saison météorique à Berlin (22 matches, 1 but), sera à l'essai. Ça ne mange pas de pain un essai même si on peut s'interroger sur le degré de désespoir qui pousse un club de L1 en perdition à tenter le diable avec un joueur dont personne ne semble vouloir.
Toujours est-il qu'il y a une autre archi priorité : en plus d'un faux buteur patenté, les dirigeants vont surtout essayer de convaincre un vrai buteur pas tenté. Car Pierre-Alain Frau, qui se disait hier plutôt partant vers Lens, continue de faire l'objet d'une cour très assidue de la part du board strasbourgeois. La piste se serait d'ailleurs considérablement réchauffée depuis l'annonce de l'arrivée d'Afflelou et des moyens financiers que l'on sait. Comme quoi, même si l'incertitude du Racing est plus grande, l'argent permet parfois de clarifier certaines situations.
Et en conclusion, malgré les rocambolesques revirements de ces derniers jours, la brume qui les entoure, avec parfois ce qu'il faut de comédie dramatique, on gardera cette phrase de Jean Dutourd pour les supporters strasbourgeois sceptiques : « Dans les situations désespérées, la seule sagesse est l'optimisme aveugle ».
