Par la rue Bondgenot, le promeneur arrive en contournant l'église St Pierre sur l'impressionnant hôtel de ville. Bien que de modestes proportions, l'édifice fourmille de détails, de statuettes dans un décor flamboyant, si bien que pris d'un léger vertige, il s'assoit sur le banc en face et regarde le ciel comme le bâtiment lui en a intimé l'ordre.
Ce week-end, Elle et je investissons Vienne, pour un petit séjour de détente überbelohnt.
A elle, la logistique (ticket, hôtel), à moi, l'organisation, la gestion du temps, ou comme dirait les latinistes l'Agenda (forme passive d'agere, ce qui doit être fait)
Pour la première fois depuis fort longtemps, Alexandre Adler, notre doux et bon chroniqueur maison, a eu raison ("je félicite du fond du coeur les électeurs de l'Iowa", dit-il vendredi 4). Dans la mesure où l'ami mien, jujudu69 est en des endroits inaccessibles pour la lecture des fichiers en real player, nous nous permettons de retranscrire la voix de notre maître.
"Alexandre Adler aime se tromper", avait un jour prophétisé JL Bourlanges. Son goût pour le contre-pied, le paradoxe et les prévisions fausses nourrisent chez le suiveur du dodu chroniqueur de bien étranges interrogations.
Citation: Pour écrire La pluie à Rethel, et le désarroi incandescent d'une vie perdue, point n'est besoin de littérature ni d'aucun courage. Ce qu'il faut, plutôt, c'est un bourgogne trop vert, quelques bonnes vieilles gauloises, et une rêveuse errance en appellation d'origine contrôlée. Il faut aussi la nuit, et l'aube blême d'un bout de ciel qui hésite entre brouillard et crachin. Tout un univers abandonné au fond d'une province captive des rêves des vieux étés.
4ème de couverture de La pluie à Rethel, Jean-Claude Pirotte
Parce que perdu entre Reims et Sedan, jamais je n'aurais cru qu'on puisse porter sa plume sur Rethel, cette sous-préfecture des ardennes (08). Non loin de là, des villages égarés le long de la Suippe, le long de l'Aisne prêtent leur concours à l'oubli. Depuis que le sol marneux s'est laissé travailler par l'industrie de la betterave à sucre, il n'y a plus de paysage, si ce n'est l'imposante "suquette" qui joint à la récréation des collégiens son odeur insupportable.