Il est dangereux de se pencher au-dedans


Supporter le Racing : un sacerdoce...

27/11/2006 22:28
2.046 lectures
"Les équipes de football témoignent d'une extraordinaire imagination quand il s'agit de désespérer leurs supporters." (Nick Hornby, "Carton Jaune")

1er octobre 1983 : j'assiste à mon premier match du Racing à la Meinau (contre Laval, victoire 1-0 grâce à un penalty de Piasecki tiré sur le but derrière lequel je me trouve). J'ai 10 ans. A la fin de cette saison 1983-84, le Racing termine 8ème.

Novembre 2006 : j'arpente toujours les travées du stade de la Meinau. Je me rends compte avec effarement que vingt-trois ans plus tard, le Racing n'a toujours pas fait mieux que cette 8ème place de 1984.

Pas mieux que 8ème en vingt-trois ans. C'est pas rien, vingt-trois ans. C'est le quart de l'histoire de ce club centenaire. C'est même le tiers de la période professionnelle du Racing. En vingt-trois ans, j'ai eu le temps d'avoir mon brevet des collèges, mon bac, mon permis de conduire, d'étudier, de faire mon service militaire, de trouver un travail, de travailler depuis 10 ans. Et pas mieux que 8ème.

Comment est-il possible que le club d'une ville qui compte parmi les plus importantes de France, dans une région plutôt aisée, qui aime le football, que ce club qui figure parmi les clubs historiques du Championnat de France n'ait pas pu mettre la main sur onze joueurs capables de lui assurer au moins une fois en vingt-trois ans un classement meilleur que cette putain de 8ème place ? Comment est-il possible qu'une équipe strasbourgeoise n'ait pas pu accrocher ne serait-ce qu'une petite 7ème place en vingt-trois ans ?

Mystère insondable... Interrogation métaphysique.

Comme cette histoire me travaille quand même un petit peu, je me suis amusé à recenser les clubs qui ont fini au moins une fois dans les 8 premiers depuis 1984.

Ca donne ceci :

Auxerre 20 fois (résultat proprement ahurissant – chapeau bas !)
Monaco 18 fois
Bordeaux 17 fois
Paris-SG 15 fois
Lyon 14 fois
Marseille 14 fois
Lens 13 fois
Nantes 13 fois
Metz 8 fois
Sochaux 7 fois
Lille 6 fois
Montpellier 6 fois
Rennes 5 fois
Saint-Etienne 4 fois
Nice 3 fois
Toulouse 3 fois
Bastia 2 fois
Caen 2 fois
Cannes 2 fois
Sedan 2 fois
Strasbourg 2 fois
Toulon 2 fois
Troyes 2 fois
Brest 1 fois
Guingamp 1 fois
Le Havre 1 fois
Matra Racing 1 fois


16 clubs ont fait mieux, 6 aussi bien (dont Sedan, Toulon, Troyes)...

Les bras m'en tombent.

Saint-Mouloungui a dit : « Les derniers seront les premiers ».

Attendre et espérer.

ET QU'ON NE ME PARLE PLUS JAMAIS DE 8ème PLACE.

Vignette Papini #8 : Eric Mouloungui

21/11/2006 16:16
3.733 lectures
L'instant Wikipedia : le moulounguisme.

Moulounguisme : courant religieux monothéiste apparu au début du XXIème siècle dans la région du Rhin supérieur. Le foyer le plus important connu est situé à Strasbourg, mais différents écrits témoignent de l'existence de communautés vivaces réparties dans toute l'Alsace.
Le moulounguisme trouve son origine dans les personnes d'Eric Mouloungui, messie et prédicateur originaire de la province de l'Ogooué-Maritime en Afrique, et de ses 10 apôtres (reconnaissables à leur tunique blanche barrée de l'inscription « Eric-tricité de Strasbourg »).

Il était écrit que le salut de l'humanité ne pourrait venir que d'un homme né à Port-Gentil.

Venu en Basse-Alsace pour évangéliser les Occidentaux, et plus particulièrement les païens adeptes de la secte racingmanne et de ses rites masochistes, Saint-Eric prêche tout d'abord pour une petite paroisse locale signalée sous le nom de Vauban. Convaincus par son enseignement, les membres de la secte racingmanne l'invitent alors à prier pour eux en leur cathédrale de Notre-Dame-de-la-Meinau. Après des débuts encourageants, Saint-Eric, tourmenté par le Malin et par ses démons, décline au point d'être aux Gabonnais absents. Le voilà chassé à coups de pierres de Notre-Dame-de-la-Meinau par ceux-là même qui l'adoraient et qui sont désormais convertis au nianguisme, au ljubojisme ou au pagisme.
Il envisage même d'intégrer l'ordre cistercien en se retirant en Bourgogne, à Gueugnon.
En l'An de Grâce 2006 après Jésus-Christ (considéré comme l'An Zéro pour les moulounguistes intégristes), Saint-Eric effectue un pèlerinage qui va changer sa vie – et la face du monde libre : parti à Odense au Danemark, Eric y entend la voix de Dieu qui lui intime l'ordre de revenir à Strasbourg.
Selon l'évangile de Saint-Renaud, Dieu lui aurait dit en substance : « Euh allo Eric, c'est Jean-Pierre, euh, reviens à Strasbourg, euh, je vais te relancer, bah absolument, et en plus je t'offre double ration de Cacolac, allez reviens, moi avec les danseuses bulgares j'y arrive plus. »
Saint-Eric revient à Strasbourg et déclenche la folie des adeptes de la secte racingmanne en accomplissant miracle sur miracle.

Ses miracles les plus connus sont :
- la multiplication des buts
- la transformation de la Tourtel des buvettes de la Meinau en Petrus 1961
- il marche sur l'eau de la piscine dans les vestiaires
- il dit à Saint-Kevin, immobilisé depuis 8 mois : « lève-toi et marque, je te fais la passe »
- il dit à Saint-Yves : « lève-toi et tacle »
- il dit à Saint-Jean-Christophe : "cours".

Au sommet de sa gloire, Saint-Eric sera capturé par les Romains (de la Lazio) et finira sa carrière de messie crucifié sur le banc de touche de l'Olympique de Marseille, comme tant d'autres avant lui.



Qualités : belle technique, revanchard, moins tatoué que Cissé, a abandonné sa couleur de cheveux douteuse, fils de Dieu.

Défauts : irrégulier, genou en plastique, trop brillant pour rester longtemps au Racing, compatriote de Cousin, admirateur de Maoulida.

Signe particulier : lors des apéros, il distribue les gâteaux apéritifs en disant : « ceci est mon corps ».

Geste technique maîtrisé : la résurrection.

Gestes techniques non maîtrisés : se faire élire joueur du mois en Ligue 2, se faire transférer au pays de la Carlsberg et du Stimorol triomphants (peur de Stig Töfting ?).

Son match référence : face à Istres en 2006, Saint-Eric multiplie les dribbles et marque dans un angle impossible avant de faire une offrande à Saint-Kevin pour le deuxième but.

Son match catastrophe : Eric touche le fond en rentrant 19 minutes face aux Norvégiens de Tromsö en 2005 sans parvenir à inscrire le moindre but.

Surnoms ridicules : Mouloungod, Guy Mouloun, Gabonnais-M, Eric The King.

Dommage : ses cheveux décolorés en blond platine seraient tellement bien allés avec ses chaussures rouges carmin.

La remarque qui tue : s'il s'était teint les cheveux en roux plutôt qu'en blond, il aurait été transféré à Auxerre (ben oui, Mouloungui roux, ça le fait).

Avenir possible : au choix
- s'il fait remonter le Racing : ouvre un restaurant africain sur la Grand'Rue
- s'il fait remporter la Ligue 1 au Racing : Président de la République du Gabon
- s'il fait remporter la Ligue des Champions au Racing : jeté vivant dans un chaudron de bronze en fusion, sa statue remplace celle de JBK sur la place Kléber rebaptisée place Mouloungui.
- s'il part à l'OM : crucifié sur la place de l'Homme-de-Fer par la secte des gargorovistes en colère.


http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/images/gabon.gif

Les videos live du Ben Folds Five

10/11/2006 16:20
1.028 lectures
Grâce à l'aide précieuse d'une tête chercheuse, j'ai réussi à mettre la main sur des vidéos live épatantes du sous-estimé groupe US Ben Folds Five.

Ben Folds Five, cékoidonkidilui ?

Emmené par le sémillant Ben Folds et ses splendides polos à rayures, le Ben Folds Five est (comme son nom l'indique) composé de trois jeunes gens qui reprennent le principe du power trio, mais un power trio duquel on aurait expulsé manu militari la guitare pour la remplacer par un... piano – ce qui fait furieusement ressembler l'ensemble à une formation de (euh) jazz.

Ce sont cependant des pop-songs que commet le BFF – et pas n'importe lesquelles.
Si on peut ne pas être (comme c'est mon cas) entièrement convaincu par leurs balades sirupeuses qui évoquent (hum) Billy Joel, en revanche leurs morceaux les plus énergiques brillant par leurs textes iconoclastes et leurs mélodies quasi-punkoïdes les rapprochent plutôt du Supergrass des débuts, voire de l'actuel Spinto Band.
Hautement recommandable donc.

Pour la petite histoire, le Ben Folds Five a sévi dans les années 90 avant de splitter en 2000 et a sorti 3 albums.

Comme j'ai envie de montrer que moi aussi je sais mettre des vidéos sur mon stublog (eh ouais), je propose 3 extraits d'une prestation live du Ben Folds Five que je trouve absolument ébouriffante.


Première chanson : "One Angry Dwarf And 200 Solemn Faces", un classique du groupe.
Et bien sûr des lyrics à mourir de rire ("Kiss my ass goodbye"..."You'll be sorry one day yes you will"...)

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Deuxième morceau : une version presque jazzy de "Song For The Dumped". L'intro est excellente, les paroles toujours aussi crêtines et jouissives (je me suis surpris à fredonner "Gimme my money back you bitch" sous la douche"...), la fin est délirante. Fuck you too !

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En dessert, ce qui fut un quasi-tube : "Battle Of Who Could Care Less". Si cette chanson prouve les déviances billyjoelisantes du groupe (beurk), la mélodie lumineuse et le refrain imparable emportent le morceau. Et en plus "you're all dressed up like the Cure"...

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Voilà, j'espère que ces 3 petites chansons vous auront plu.

La semaine prochaine, un autre géant du piano : Vincent Delerm.

Vignette Papini #7 : Jean-Christophe Devaux

09/11/2006 10:42
1.865 lectures
Né en 1975 à Lyon, le petit Jean-Christophe est élevé comme tous les petits Gones à la rosette, aux quenelles et au pot beaujolais.
Ses pieds carrés l'amènent tout naturellement à intégrer le centre de formation de l'Olympique Lyonnais, à une époque où celui-ci n'est encore qu'un obscur club de la banlieue de Saint-Etienne.
Il débutera donc à l'OL, aux côtés de joueurs aussi mythiques qu'Eric Assadourian, Florent Laville ou Jean-Luc Sassus.
Après des débuts prometteurs où il sera présenté comme le digne successeur d'Yvon Le Roux, JCD se blesse et aura du mal à retrouver tous ses talents de bûcheron.
Il est alors prêté au club préféré de Grégory Coupet : le Serretête de Genève.
Effaré de constater que sa 306 GTI se fait gratter par tout le monde sur la voie rapide des bords du lac, Jean-Christophe ne reste que 6 mois en Suisse et décide par pur esprit anti-helvétique de rejoindre le club de la capitale de l'Union Européenne : le Racing Club de Strasbourg.
Il rit, Devaux.
Mais le pauvre Jeannot a le malheur de débarquer au Racing au début de la saison 2000-01, annus horribilis s'il en est.
Rien ne lui sera épargné : défaites humiliantes, prestations affligeantes frisant le ridicule, arrivée d'un gardien de but pesant 123 kg, victoire en Coupe de France aux tirs au but face à un redoutable équipe de troisième division, et pour couronner le tout, une relégation en Deuxième Division (déjà).
Malgré tout, Jean-Cricri se tape l'incruste en Alsace, remonte immédiatement, devient (à défaut du nouveau Beckenbauer) un solide défenseur de Ligue 1.
Il est aujourd'hui (mine de rien) le joueur le plus ancien au club (avec Captain Yass).
La calamiteuse gestion de l'après-Coupe de la Ligue par les dirigeants strasbourgeois lui permettra même de réaliser l'exploit de connaître une deuxième relégation en L2 en l'espace de 5 ans.
Les puristes du calembour pourront lui reprocher de ne pas être arrivé au club cinq ans plus tôt, afin de constituer une saignante charnière centrale Leboeuf-Devaux.
A la réflexion, non, car il convient de ne pas mettre la charrue avant Leboeuf.


Qualités : joueur de devoir, tireur de coup-franc providentiel, tacles nets et sans bavures, fidèle au club

Défauts : homme-tronc, colosse aux pieds d'argile, technique babyfootesque, relance à l'emporte-pièce.

Signe particulier : il a failli devenir international polonais. A finalement renoncé, car il n'arrivait pas à écrire correctement son nouveau nom : Jan-Krzsystof Devoszczowskiewescky.

Geste technique maîtrisé : la vérification du bon accrochage des filets des buts du Stade de France devant 80.000 témoins par envoi d'une praline pleine lucarne.

Geste technique non maîtrisé : courir en bougeant les épaules et en pliant les genoux.

Son match référence : restera à jamais la finale de la Coupe de la Ligue 2005. A part ça, difficile de sortir un match en particulier de sa monolithique carrière de racingman (où il n'a jamais eu plus de 6 dans L'Equipe).

Son match catastrophe : lors du match contre Nancy (1-3) en 2006 qui scelle définitivement la relégation du Racing, il prépare très professionnellement la nouvelle saison en se mettant au niveau Ligue 2 et en laissant Kroupi scorer 3 fois.

Surnoms ridicules : Robocop, Jean-Cricri d'amour, Sydney Polak, De-che-vaux.

Ne pas confondre : JC Decaux, c'est celui qui fait les abribus et les banquettes – JC Devaux, c'est celui qui s'assied dessus.

A noter : 16.748 personnes en France portent le nom de Devaux. Devaux figure au 205ème rang des noms les plus portés en France.

Etonnant, non ? Le nombre de matches disputés (à ce jour) cette saison par Jean-Christophe Devaux est approximativement égal au nombre de buts marqués par Haykel Gmamdia sous les couleurs du Racing.

Son disque préféré : « Q : Are We Not Men ? A : We Are Devaux “ (si quelqu'un la comprend celle-là, qu'il m'écrive, je me sentirai moins seul)

Anecdote authentique : en avril 2005, je l'ai croisé faisant ses courses avec sa femme à Cora Mundolsheim. Une semaine plus tard, il offrait la Coupe de la Ligue au Racing. L'effet Matteo ?

Avenir probable : son compère Emil Gargorov, devenu patron du Club Med Bulgarie, l'embauche comme G.O. au village-vacances de Varna at the Black Sea.

Erratum : le surnom suivant a été oublié dans la Vignette Papini # 5 consacrée à Pagalou : « Starlette Johansen ».



http://www.maxi-scooter.fr/images/maxi-scooter-entete.gif

http://pub.pagesjaunes.fr/nsapi/pmicro/AAAKBEORIMVV/101/x.gif

Florilège des Cahiers du Football

04/11/2006 23:49
1.402 lectures
Un petit best-of des dernières brèves des Cahiers du Football, mensuel satirique consacré au foutchebol.

Bonne lecture...


aux fraises
Alain Cayzac (lequipe.fr): "J'ai toujours pensé que les conceptions techniques et tactiques de Guy Lacombe finiraient par porter leurs fruits".
Même quand vous pommier?

Tickets Restaurant vs. Fly Emirates
Guy Lacombe (lequipe.fr): "Le maillot de Lyon est aussi fascinant que celui de Paris".
Pourtant, il décrit seulement ton présent, alors que celui de Paris te dévoile déjà ton avenir.

école des Fanny
Sylvain Armand, à propos des Lyonnais (psg.fr): "Ne pas les regarder jouer".
C'est pourtant en regardant qu'on apprend.

je m'voyais déjà...
Gérard Houiller (La Voix du Nord): "Nous prenons les matches et nous les jouons comme si c'était une finale de Ligue des champions".
Qu'est-ce que t'en sais?

camenbert
Lilian Laslandes (F365): "On se pose tous des questions".
Ce n'est pas en faisant un Trivial Pursuit que vous arriverez à battre Liverpool.

station Cambronne
Marc Keller (lequipe.fr): "Pour l'instant l'AS Monaco reste dans ce que le président Pastor a dit hier soir".

strip-tease
Alexandre Bompard (F365): "Pourquoi ne pas imaginer un jour des caméras embarquées et des micros-cravates sur les joueurs?"
Pour ne pas entendre de la poésie entre deux plans nous montrant la hauteur du gazon?

course d'orientation
"[Djibril Cissé] devrait toucher de nouveau le ballon dans une ou deux semaines" (AFP).
Le temps qu'il trouve où il l'a envoyé.

numéro complémentaire
Vladimir Stojkovic (20 Minutes): "Je n'ai pas montré 10% de ce que je suis capable de faire!".
On a juste vu 90% de ce que tu ne savais pas faire.

j'accuse le coup
Bernard Caïazzo (forum forez.net): "Face à toute dictature, dans l'histoire ou dans la vie, un jour les honnêtes hommes de bonne volonté se lèvent et disent «ça suffit»".
Puis ils se rassoient et reprennent des chips.

rayon blazer
Gérard Houllier (L'Équipe): "Je suis un homme à tiroirs".
Et pas une seule fringue sympa dedans, donc?

ès tacles
"Troyes : Hécatombe en défense" (F365).
C'est le nouveau surnom de Kouassi?

pré-posé
Alou Diarra (lequipe.fr): "Je suis venu pour conforter ma place en équipe de France".
C'est la raison pour laquelle les dirigeants lyonnais te confortent sur le banc.

quart-monde
Juninho (lequipe.fr): "Kiev jouera sa finale".
Pas trop jaloux?

get on up
"[Alain Perrin] assure qu'il s'agit d'une «frustration d'ordre comptable»" (L'Équipe).
Oh non, pas la comptable maintenant!

monde virtuel
Jan Koller (L'Équipe): "Aujourd'hui, je n'ai plus l'impression d'être un buteur".
Un État factice, un club fantôme... Il fallait t'y attendre.

en fumée
"Bleus : Une minute de silence à Bonal" (lequipe.fr).
On pense à toi, Camel.

grand maul
"Barthez choisit le rugby" (maxifoot).
Très bien, mais évite de cracher sur Labit.

vis ma vie de footballeur
Jérôme Rothen (F365): "Cela m'a fait finalement du bien de jouer en CFA, chose que je n'aurais pas pu faire en pro".

T d'oreiller
"OM: Un oeil sur Ettien" (sports.fr).
Oui, mais te tera pas pottible

défense passive
Guy Lacombe (L'Equipe): "Je suis fasciné par Gandhi. [...] La puissance de sa dimension spirituelle m'impressionne".
Pour le moment, France Football n'a aucune information supplémentaire à fournir sur cette recrue potentielle.

autogoal
"L1 : la moyenne de buts en chute libre" (maxifoot).
Hé oui, déjà deux semaines que Stojkovic ne joue plus avec Nantes.

gourmette tv
Gérard Houllier (L'Equipe): "On ne gagne pas des matches avec des réputations ou des médailles autour du cou".
C'est pour ça que Madar ne joue plus.



Je cite bien entendu mes sources :

c'est par ici que ça se passe

Vignette Papini #6 : Jean-Pierre Papin

24/10/2006 21:15
1.435 lectures
Digest :

« Je m'appelle JPP / je suis né à Valenciennes / un jour j'ai eu un beau ballon / pour mon Noël... »

Tordons le cou à la légendaire chanson des Guignols : JPP n'est pas né à Valenciennes, mais à Boulogne-sur-Mer, patrie de Franck Ribéry – avec lequel il partage un sens subtil de l'approximation syntaxique et de l'acrobatie verbale.

L'énumération des étapes de sa carrière de joueur ressemble à un crescendo à la Bach (Jean-Sébastien, pas Jacek) : INF Vichy, Valenciennes, FC Bruges, Marseille, Milan AC, Bayern Munich.
La suite ressemble plutôt à du Obispo (oui, oui, Pascal) : Bordeaux, Guingamp, FC Bassin d'Arcachon-Cap-Ferret.

Revenons dans le détail sur cette extraordinaire carrière qui va faire de notre JPP l'un des plus grands footballeurs français de tous les temps.

Bien que formé à l'INF Vichy, il ne rejoint pas Laval mais Valenciennes, qui n'est pas sa ville natale (je le rappelle pour les distraits) mais celle où il va enquiller les buts en 2 saisons de D2 face à des formations aussi redoutables qu'Abbeville, Quimper ou Orléans, et où il va se faire remarquer par le prestigieux FC Bruges et son légendaire maillot bleu ciel – bleu nuit.
Dans la Venise du Nord, JPP ne fait pas dans la dentelle et offre aux Flamands tout sauf une saison blanche (de Bruges – ah ah) : il marque but sur but, y compris en Coupe d'Europe (à une époque où c'est encore une tradition française que de se faire éliminer par le Valur Reykjavik), et gagne le droit de participer à l'été 1986 à un stage de coiffure d'un mois au Mexique offert par Henri Michel.

A son retour du pays des sombreros et de la turista, on se l'arrache : c'est finalement l'Olympique de Marseille, sur lequel Nanard T. vient de faire main basse, qui emporte le morceau en l'extirpant in extremis des griffes monégasques.
Et c'est bien sûr au Vélodrome qu'il va devenir la star incontestée du football français : il alignera cahouètes, pralines et autres amuses bouches avec une régularité de métronome.
L'hégémonie de l'OM sur le foot français est totale, et le Cacolac coule à flot.
Il sera 5 fois de suite meilleur buteur du Championnat de France et remportera même le prestigieux Ballon d'Or européen en 1991. Il aura enfin l'immense talent de s'éclipser juste avant la fameuse saison 1992-93, et ne sera jamais rattrapé par les relents méphitiques de victoires entachées de soupçons ad eternam et d'enveloppes enterrées dans la cabane au fond du jardin.

Car en 1992, c'est un défi d'une toute autre nature qui l'attend : s'imposer au sein de la meilleure équipe du monde, le Milan AC, aux côtés du joueur le plus classieux de l'histoire du football, Marco van Basten.
JPP passe deux saisons étranges : la moitié du temps sur le banc, l'autre moitié sur le terrain à marquer des buts de folie.
Les Italiens se demandent s'il ne confond pas les mots « cannonieri » et « canelonni ».
Diminué par une bronchite qui durera deux ans et qu'il ne voudra pas soigner (je joue San Siro, qu'ils ont dit), Papin quitte le Milan AC et rejoint le Bayern de Munich.

En Bavière, JPP ne goûte guère le régime Spaten-Löwenbräu-Paulaner ; son Cacolac lui manque.
Au bout de 2 saisons ratées, il retourne en France, et c'est avec stupéfaction qu'on le découvre peroxydé sous l'immonde maillot Waïtiti des Girondins de Bordeaux.
Il reste deux ans, le temps de s'attacher à cette région, fait un dernier tour de piste sous les couleurs de Guingamp et décide qu'il est temps de se Rippozer : à 35 ans, JPP met un terme à sa carrière de footballeur professionnel.

Certains chiffres laissent rêveurs quand on les compare : Jean-Pierre Papin : 50 sélections – Frank Leboeuf : 50 sélections...

Quant à sa carrière d'entraîneur professionnel, nous pourrons tous dire avec émotion que c'est au Racing que nous l'avons vu naître.
Grâce au banco de Ginestet, qui a décidé de ne pas faire appel à l'un des habituels mercenaires qui font le tour de France des bancs de touche, mais plutôt à un jeune coach inexpérimenté à ce niveau.
On peut d'ailleurs constater que JPP n'ayant pas eu une réputation d'« entraîneur né » comme d'autres ont pu l'avoir, il n'a pas immédiatement commencé sa carrière d'entraîneur dans un club prestigieux.
Il a au moins eu le mérite de commencer par la base, en n'hésitant pas à mettre les mains dans le cambouis du monde amateur (on attend toujours que certains « entraîneurs nés » en face autant, comme par exemple un certain Laurent B. du côté de l'Olympique d'Alès...).

Vous trouverez peut-être que je n'ai pas été très « mordant » avec JPP ; mais il faut quand même rappeler que c'est le footballeur le plus prestigieux qui soit jamais passé par notre club (n'en déplaise à un certain Gilbert G. de Neudorf). Ca impressionne...

Bon, assez ciré les pompes comme ça, l'heure est venue de le tailler un peu quand même...



Qualités de joueur : seul joueur au monde à comprendre ce langage particulier qu'est le «Krissouadeule».

Défauts de joueur : a préféré faire la bise à Mitterrand plutôt que de lui rouler une pelle comme l'aurait fait Canto.

Qualités d'entraîneur : a tout de suite vu ce que Gmamdia apporterait à l'équipe professionnelle cette saison.

Défauts d'entraîneur : n'a pas tout de suite vu ce que De Gea n'apporterait pas à l'équipe professionnelle cette saison.

Signe particulier : a longtemps porté le brassard de capitaine le plus laid du football français (un genre d'immonde foulard Hermès offert par sa rombière).

Geste technique de joueur maîtrisé : s'il est un geste qu'il a maîtrisé, c'est bien celui qu'il a inventé et qui porte son nom : la papinade. Rappelons aux plus jeunes que ce geste consiste à frapper la sphère dans les positions les plus improbables et au défi de toutes les lois physiques connues à ce jour pour l'envoyer finir sa course à l'endroit exact où se rejoignent la barre transversale et le montant vertical du but.

Geste technique de joueur non maîtrisé : l'amorti de la tête de la canette vide suivi d'une reprise de volée l'envoyant directement dans le conteneur à verre (ou dans la gueule de l'envoyeur).

Geste technique d'entraîneur maîtrisé : renvoyer ses hommes à leur nullité crasse de joueurs de Ligue 2 en frappant des Exocets avec ses mocassins sous les clameurs du public de la Meinau lors des séances d'échauffement d'avant-match.

Geste technique d'entraîneur non maîtrisé : l'accroupissage dans la zone technique pour se mettre à la hauteur de son duo de catcheurs Lacour-Cohade.

Son match référence (joueur) : France-Canada (Coupe du Monde 1986) où il préserve la qualité des relations diplomatiques franco-canadiennes en évitant au match de se terminer sur un score de 8 à 0 pour la France.

Son match catastrophe (joueur) : on hésite entre la finale OM-Milan qu'il commencera sur le banc et le France-Bulgarie de sinistre mémoire qui le privera de la virée au Nouveau Monde avec Picasso et son équipe de peintres.

Son match référence (entraîneur) : en 8ème de finale de la Coupe du Sud-Médoc, la victoire en 3ème mi-temps contre le FC Surfeurs-Lacanau-Océan par 27 bouteilles d'Entre-Deux-Mers à 26.

Son match catastrophe (entraîneur) : en ¼ de finale de la Coupe du Sud-Médoc, la défaite contre l'AS Ostréiculteurs-Andernos suite à l'ingestion par ses joueurs d'huîtres pas fraîches.

Surnoms ridicules : les Guignols l'ont fait avant moi... Allez, pour le plaisir : Patator, P-A-P-1, STO, J'en Peux Plus

Avenir probable : en 2012, il dirige toujours le Racing qui reste sur sa 3ème victoire d'affilée en Ligue des Champions sous ses ordres. Son entente avec le manager général Arsène Wenger est excellente. Il refuse les offres du Bwin-Milan, du Siemens-Real et du Smirnoff-Chelsea parce qu'il « adore les bradwurcht ».



http://www.guignols.com/images/papin.gif

Baudelaire du jour...

16/10/2006 17:31
634 lectures
Aujourd'hui, mon boss m'a dit « bosse, Matteo ! ».
Mais comme il n'a pas dit Jacadi, j'ai décidé de ne pas obéir à son injonction et de revenir vous casser les... pieds avec Baudelaire.

Don't worry, je serai bref.
J'avais juste envie de faire partager le bonheur que me procure le petit texte suivant, tiré des Petits Poèmes en Prose.
Ou comment, avec une économie de mots et un style épuré, atteindre au sublime.



L'Etranger


Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
– Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
– Tes amis?
– Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
– Ta patrie?
– J'ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté?
– Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L'or?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
– J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !



C'est pas la classe mondiale, ça ?


Sinon, j'ai relu un article d'une mauvaise foi drôlissime de Houellebecq intitulé Jacques Prévert est un con. Il me fera toujours marrer, celui-là !
Baudelaire, Houellebecq et Prévert, les trois plus grands poètes français ?
(cette nouille de Michaux est belge)

Promis, mon prochain billet, c'est une Vignette Papini, et pas n'importe laquelle : JPP himself !


http://www.nazeman.org/images-mini/nuages/nuages-012.jpg

Charles Baudelaire (1821 - 1867)

11/10/2006 22:06
1.601 lectures
Attention, ceci est un billet sérieux.
Homme de peu de foi, passe ton chemin et va chercher bonheur sur les blogs de fan2machinchose ou de louloutte68.

Car je vais sortir mon petit couplet sur Baudelaire.
Je n'ai pas honte de le dire, Baudelaire accompagne ma vie.

Avant de donner son nom à des collèges de ZUP, Charles Baudelaire fut l'un des esprits les plus brillants à avoir traversé la littérature française, pourtant fort bien pourvue en la matière.
L'auteur des Fleurs du Mal est en effet le poète ultime.
Loin de la poésie des farandoles naïves et des illusions sucrées, loin des petits princes et des moutons, il extrait la substantifique moelle de l'existence et la donne à voir telle qu'elle est ; ses poèmes évoquent de manière subtile et désabusée le désir et la frustration, la passion et l'abandon, la mélancolie et la mort.
Ses textes qui sentent le stupre et la charogne élèvent le cynisme au rang d'art majeur.
Baudelaire parvient à décrire sans artifices la réalité de la vie et à la transcender pour atteindre au sublime et à l'universel.
Absurdement catalogué comme un poète pour adolescents romantiques et morbides, ce génie visionnaire a livré une oeuvre de toute beauté, dont il n'y a aucun équivalent en langue française.
On pourrait voir en Houellebecq un genre de continuateur, du moins dans l'esprit, si ce n'est dans la lettre (le style neurasthénique caractéristique de son époque faisant pâle figure à côté de la flamboyance du Maître).

Si je disais un peu plus haut que Baudelaire m'accompagne, c'est parce que j'ai le sentiment qu'à chaque situation (je dirais même à chaque sensation) de ma vie correspond l'un de ses textes.
Ils ont en effet un pouvoir d'évocation d'une telle puissance que j'ai l'impression d'entrer en résonance avec eux.
J'invite ceux qui croient que je fume du libanais à se rendre compte par eux-mêmes de la profondeur métaphysique de cette oeuvre définitive.

Mon « Baudelaire » du jour serait le poème suivant, un classique qui a fait suer des générations de lycéens :


A une passante


La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !



Sinon, à part ça, je voulais aussi signaler que j'aime beaucoup la chanson de Wham ! « Where Did Your Heart Go » (rien à voir, je sais).


http://baudelaire.litteratura.com/images/s/portrait_.jpg

Vignette Papini #5 : Pascal Johansen

10/10/2006 13:22
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Digest :

Né en 1979 dans notre bonne ville de Kôlm'r, le jeune Pascal commence comme tous les petits Alsaciens au FC Krummschuss.

Il est vite remarqué par les SRC locaux, puis par le RCS (heureusement pour lui, il n'embrassera pas la carrière de CRS).

Sur les bords du Krimmeri, Pagalou joue bien au ballon, et le tandem mafieux Proisy-Le Roy tente de le transférer à Bolton via Jersey sans réussite.

Il est toutefois remarqué par l'OM qui le recrute (Christophe Bouchet le présentera comme un « international danois venu d'un club allemand »).

Sur la Cane-Bière, Pascal nous fait un pastis. Harcelé par Alain Perrin (surnommé « le Vieux Porc »), il se démène sur le terrain pour échapper aux avances de son entraîneur.

L'arrivée d'Anigo (le « a » n'étant pas privatif dans ce cas précis) lui sera fatale et Pascal échappe ainsi au destin de proto-Ribéry qui lui tendait pourtant les bras.

La garantie de 2 ans étant échue, l'OM renvoie le colis au Racing.

De retour dans la capitale alsacienne, le Colmarois alterne le (très) bon et le (très très) mauvais.

Le Racing dégringole en Ligue 2 ; Pagalou rêve d'un départ et est contacté par les prestigieux clubs de la Jeunesse d'Esch, des Hamrun Spartans et du SV Linx.

Grognon, notre Pascal contractera une blessure sérieuse (entorse de l'ongle de l'auriculaire gauche) qui se révélera très douloureuse jusqu'au 31 août à 23 h 59 et qui disparaîtra comme par miracle le 1er septembre à 0 h 01.


Qualités : Alsacien, technique au-dessus de celle de Deroff et de Loué réunis, boute-en-train, rapatrié de la Commanderie

Défauts : Colmarien, grognon, soupe-au-lait, impact physique digne d'un pupille asthmatique, coiffure de kackes de sous-préfecture

Signe particulier : pareil à la ligne médiane, il divise les tribunes du stade de la Meinau.

Geste technique maîtrisé : la lippe boudeuse à la Jack Malone de « FBI Portés Disparus ».

Geste technique non maîtrisé : le transfert à Guingamp (retentera ce geste difficile au prochain mercato).

Son match référence : Pagalou demande à être rebaptisé officiellement « Johaninho » après son but « do Braziou » contre Metz (2-1) en 2006 (la préfecture du Haut-Rhin s'y opposera sagement).

Son match catastrophe : sachant son transfert à l'OM imminent, il se présente en tongs et caleçon de bain Snoopy sur la pelouse du stade du Ray en 2002 (défaite 0-4).

Surnoms ridicules : l'irritable d'Issenheim, Johansen et Pirlouit, Pagalou-lé-lé.

Expression adaptée : « Nul n'est prophète en son pays » (Saint-Luc). Dans la synagogue de Nazareth, Jésus est d'abord bien accueilli : c'est un enfant du pays, il est des nôtres ! Mais la prédication se termine mal, au point que l'auditoire envisage sa mise à mort. Ne pas confondre avec « Johansen est nul en son pays ».

Avenir probable : en 2027, Pascal (128 kg), devenu président des SRC, inaugure la Wolfberger-Arena, stade ultramoderne de 120.000 places destiné à recevoir les matches de Promotion d'Excellence contre Artzenheim, Guémar et l'Entente Hirtzfelden-Obersaasheim.



http://www.se-johansen.no/images/velkommen.jpg

Un héros très discret : Jean-Luc Lemonnier

07/10/2006 22:05
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En ces périodes de festivités et de congratulations diverses et variées, il m'a paru intéressant de mettre un coup de projecteur sur un de ces joueurs obscurs, qui, au même titre que les stars ou prétendues telles, ont fait, font et feront l'histoire du Racing.

Petits soldats aux états de service impeccables, héros très discrets, ils n'ont pas toujours eu en retour la gratitude qu'ils étaient légitimement en droit d'attendre.

Je voudrais donc évoquer ici le fabuleux destin de Jean-Luc Lemonnier.


Back in the future

Nous voici en des temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. A l'été 1987 exactement.
La situation n'est malheureusement pas neuve : le Racing est en 2ème Division (oui, pas en Ligue 2, en 2ème Division, marigot infect de 36 équipes – 2x18 – maelström bouillonnant composé d'équipes diverses et (a)variées).
Il entame sa 2ème saison d'affilée à ce niveau.
Retombé en D2 à l'orée de la saison 1986-87 et autoproclamé grand favori pour la montée, il s'est cassé les dents sur Abbeville, Saint-Dizier et tutti quanti.
Autant dire qu'il n'est pas fier de sa peu probante 9ème place.
Au début de la saison suivante, l'entraîneur a changé. Exit le Sphinx, place au rigoureux Franco-Polonais Henryk Kasperczak.
De même, l'attaque est remodelée, adieu Gudimard et Six, seul l'Allemand Reichert est conservé.
Une nouvelle ligne d'attaque est formée avec les arrivées de Cyriaque Didaux (Valenciennes) et de Jean-Luc Lemonnier (Le Puy).

Ailier de poche

Jean-Luc Lemonnier donc. Ailier droit au format de poche, formé au Havre, il arrive du club du CO Le Puy-en-Velay (ne riez pas ! Le club ponot – c'est comme ça qu'on dit – est à l'époque l'une des bonnes équipes de la D2 ).
JLL reste sur 3 bonnes saisons en Haute-Loire, et c'est tout naturellement qu'il accepte de rejoindre le club alsacien pour franchir un palier.
Ce qui sera fait haut la main.
Vif, rapide, technique, infatigable, il va être l'un des grands artisans de la remontée du Racing à la fin de la saison 87-88.
Il est l'archétype de l'ailier de l'époque (à l'image d'un Amisse ou plus tard d'un Cocard) : dribbleur, provoquant balle au pied, centre de gravité bas, qualité de centre et de passe très élevée et sens du jeu offensif.
Il dispute 32 matches de D2 cette saison-là, marquant 5 buts et donnant un nombre appréciable de passes décisives aux canonniers Reichert et Didaux.
Il finira champion de France de D2, vainqueur en finale de l'armada sochalienne de Sauzée, Paille, Rousset et consorts.

Pas un match en D1

A l'entame de la saison suivante, les supporters du Racing sont étonnés de constater que le club a recruté un joueur au profil quasi identique à celui de Lemonnier : il s'agit du jeune Jean-François Péron, arrivé de Dunkerque (D2).
Et de fait, c'est Péron qui joue. Et lui seul.
Lemonnier ne disputera pas le moindre match en D1 avec le Racing.
Comprenant vite que les dés sont pipés, il quitte le club à l'automne 88 pour rejoindre Perpignan en D2.
On perd ensuite sa trace (Perpignan étant descendu en D3).
Son cas illustre bien l'erreur des dirigeants strasbourgeois de l'époque : n'avoir pas voulu faire confiance au groupe qui avait obtenu la montée en D1, à l'image d'un Juan Simon, jeté comme une vieille chaussette Adidas et qui disputera la finale de la Coupe du Monde avec l'Argentine deux ans plus tard.
Le recrutement clinquant de 1988 (Pita, Gillot, Bade, Mège, Ferri) fera un flop et le club redescendra illico presto en D2 pour 3 longues saisons.

J'espère avoir réveillé quelques souvenirs chez ceux qui fréquentaient la Meinau à cette époque-là et je les encourage à publier à leur tour un billet sur un joueur oublié qu'ils ont apprécié (Chapuis, Gmamdia, Dorsin...).


Le bilan de Jean-Luc Lemonnier avec le Racing :

32 matches de D2, 5 buts (contre Dunkerque, Guingamp, Rouen, Beauvais et La Roche/Yon)
5 matches de Coupe de France, 2 buts (contre Belfort et Bresles)
2 matches de finale de Championnat de D2

Vignette Papini #4 : Yacine Abdessadki

27/09/2006 20:48
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Digest :

Né à Nice un 1er janvier, Yacine intègre le centre de déformation du mythique et voisin Sporting Club de Toulon et du Var (le club qui a éveillé Rolland Courbis aux subtilités de l'administration fiscale).

Vite surnommé « le Zidane de la rade », il est alors un joueur plein d'avenir (et en tout cas pas un joueur d'Hyères).

La 4.283ème faillite du SCTV l'oblige à quitter son cocon douillet : le voilà qui débarque à Strasbourg avec parka, moufles, passe-montagne et raquettes (pas idiot, il s'était renseigné sur le climat alsacien auprès du Cannois Mickaël Marsiglia).

Malheureusement, les premières apparitions de Yacine en équipe pro ne sont pas convaincantes. Le club, voulant lui signifier qu'il devait arrêter de faire le crétin, l'envoie dans les Alpes. A Grenoble, Yacine prouve qu'il n'est pas un joueur à la noix.

De retour en Alsace, Yacine s'impose enfin. A la fin de son contrat, il souhaite monnayer ses talents et s'exile à Toulouse.

Mais, 6 mois après son arrivé, Yacine, traumatisé par les maillots roses de son nouveau club et par la coiffure de Mansaré, fait des pieds et des mains pour revenir au Racing.

Le voici de retour dans un club qui a plus changé en 6 mois que l'AJ Auxerre en 30 ans. Courageux, Yacine, tel un Commandant Cousteau, décide de rester sur le navire qui s'enfonce dans les eaux fangeuses de la Ligue 2.



Qualités : teigneux, hyperactif, roi des ailes de pigeon, port altier du brassard de capitaine, look glamourous

Défauts : fashion victim, pigeon des ailes, tendance naturelle des chevilles et du melon à un gonflage excessif, collectionneur de cartons jaunes idiots, adepte de la Dhorasoo-attitude

Signe particulier : pensait jusqu'en 2004 que l'expression « Lions de l'Atlas » désignait les barres chocolatées provenant du distributeur de friandises d'un magasin de meubles de la zone commerciale de Vendenheim.

Geste technique maîtrisé : le remontage de chaussettes avant la frappe d'un corner.

Geste technique non maîtrisé : la frappe du corner faisant suite au remontage de chaussettes sus-mentionné.

Son match référence : sa prestation énorme ponctuée d'un but fantastique contre le Paris-SG (3-1) en 2005 (bon, OK, c'était Letizi, Mendy et Pierre-Fanfan en face).

Son match catastrophe : il démontre d'une manière prémonitoire son incompatibilité avec le TFC par sa performance affligeante contre Toulouse (1-4) en 2004.

Surnoms ridicules : Abdekassi de Dijon, Chèque Yacine, Abdekassine c'est ma cousine.

Avenir probable : pour conjurer le mauvais oeil toulousain, il ouvre un bar-karaoké spécialisé dans les reprises de Nougaro sur la place du Marché-Gayot et il reforme Zebda avec les membres originaux, Fodé Mansaré et Christophe Revault.

Vignette Papini #3 : Guillaume Lacour

18/09/2006 18:26
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Digest :

Il court, il court, le Lacour.
Né en 1980 à Courbevoie (mais ç'eut pu être à La Courneuve ou à Courcouronnes), le petit Guillaume en culottes courtes court.
Il court si bien que l'Olympique Lyonnais (qui présente en ces temps préhistoriques un palmarès bien moins fourni que celui du Racing) le remarque et le fait venir du côté de la place Bellecour.
Guillaume suit son parcours, mais l'OL le juge un peu court pour la cour des grands.
Pris de cours, Guillaume appelle au secours. Le Racing entend ce cri sourd, et voici Lacour qui accourt du côté de Strasbourg.
Depuis, c'est à la Meinau qu'il court. Le « Gattuso français » est devenu un élément inamovible de l'équipe professionnelle. Sa devise pourrait être : « Les entraîneurs passent, Guillaume reste ».
Car tel est Guillaume : hors concours.


Qualités : sobriété, abnégation, polyvalence, rescapé de l'OL-Academy, éternel absent des rubriques « rumeurs de transferts ».

Défauts : technique gmamdiesque, frappe de minime, jeu aussi sexy qu'un film estonien en noir et blanc, fils spirituel de Vincent Cobos.

Signe particulier : recordman du monde du nombre de notes 5,5 obtenues dans L'Equipe.

Geste technique maîtrisé : le ratissage de ballons dans le rond central avec passe à Cassard dans la foulée.

Geste technique non maîtrisé : le sprint sur 20 mètres en moins de 47 secondes.

Son match référence : lors de la victoire à Graz (2-0) en 2005, l'air du pays de Mario Haas inspire Guillaume qui inscrit en hommage au goléador autrichien ce qui est son seul but à ce jour.

Son match catastrophe : lors du match perdu à Rennes (1-2) en 2006, il est tellement transparent que le journaliste des DNA oublie de le citer dans le compte-rendu du match.

Surnoms ridicules : Lacour de Honau, Lacour des miracles, Lacour-jet, Olivier Lacour.

Expressions idiotes :
« Faire Lacour sans tête » : signifie que le jeu de tête de Guillaume n'est pas son point fort ; peut également s'appliquer au parcours de l'Olympique Lyonnais.
« Lacour-roi de transmission » : signifie que Guillaume excelle dans le domaine de la transmission du ballon des lignes arrières aux lignes avant.
« Lacour-tisane » : je crois que je vais m'arrêter là et en prendre une, de tisane.

Avenir probable : après sa carrière de footballeur, le gentil Guillaume retrouvera ses ex-coéquipiers les gentils Alex et Pontus pour former un boys band nommé les 2-B-sounours spécialisé dans les reprises d'Abba.



http://www.raphael-lacour.com/images/raphael_affiche.gif

Vignette Papini #2 : Yves Deroff

08/09/2006 15:30
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Digest :

Bien que né dans une banlieue parisienne défavorisée et miséreuse (Maisons-Laffitte, au bord de la forêt de Saint-Germain), le petit Yves est doté d'un patronyme à consonance bretonne.

Et c'est donc tout à fait logiquement qu'il fait ses débuts de footballeur dans le club de la ville des Ducs de Bretagne, le FC Nantes.

Le jeune Yves a soif d'apprendre ; lors de son premier match contre l'OM, il demande à son modèle de l'époque au poste d'arrière droit de lui montrer toutes les ficelles du métier.
Résultat, Patrick Blondeau lui réduit le tibia en mille morceaux pendant la leçon n° 12 (« comment se faire respecter sur un terrain de football »).

Après une longue convalescence, Yves revient mais ne parvient plus à gagner une place de titulaire ; le Canari s'est transformé en moineau.

Le Racing, en bon pigeon, l'accueille alors à bras ouverts et Yves laboure de long en large les lignes de touches du terrain de La Meinau.
Il fait aujourd'hui partie des joueurs les plus anciens au club et est en passe de devenir un véritable joueur culte.
La Deroff attitude fait en effet des ravages dans les travées du stade auprès des jeunes filles, et même plus loin, puisque selon le journal News Of The World les Clash l'auraient contacté pour remplacer Joe Strummer et Sir Paul McCartney aurait composé en son honneur la chanson « There is only one Yves Deroff ».


Qualités : joue des deux pieds, aime tacler, adepte du jeu à la nantaise.

Défauts : mauvais des deux pieds, aime tacler la pelouse, adepte du jeu à la nantaise 2005-2006.

Geste technique maîtrisé : le centre directement sur le siège n° 6 – rang I – secteur G de la tribune ouest.

Geste technique non maîtrisé : la relance à l'aveugle par une chandelle qui s'élève à 80 mètres de haut pour retomber 6 mètres plus loin sur un joueur adverse.

Son match référence : contre Nice (3-1) en 2004, où son but digne d'un attaquant coincide avec la première victoire de la saison du Racing.

Son match catastrophe : à Sochaux (0-3) en 2003, où par solidarité confraternelle il se met au diapason de son coéquipier Dorsin.

Surnoms ridicules : Deroff de Roscoff, NoumaDeroff, Yves Kougloff.

Avenir probable : participer à l'émission « La Ferme Célébrités » n° 23 en même temps que Jean-Pierre François, Alain Tirloit et Jean-Pierre Mader.

Vignette Papini #1 : Stéphane Cassard

02/09/2006 21:15
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Digest :
Né au pays du comté et de la Peugeot triomphante, le petit Stéphane débute bien évidemment le football au sein du mythique club régional, le Football Club Sochaux-Montbéliard.
Il est tout d'abord la doublure du clown blanc Gilles Rousset, avant de former avec Stéphane Ferrand le fameux duo de comiques Ferrand et Cassard (dont s'inspireront plus tard les duos Bataille et Fontaine, Eric et Ramzy, et Alex et Pontus).

La relégation en D2 des Lionceaux l'ayant poussé à partir au Havre, Stéphane, ayant du mal à se faire au concept du maillot bicolore, évoluera pendant 2 ans à la manière d'un J.-J. Goldman « entre bleu clair et bleu foncé ».

Après cette expérience traumatisante, il signe à Montpellier où il est victime d'un nouveau malentendu : apercevant Louis Nicollin, il se fâche tout rouge en s'exclamant : « Les salauds ! Ils ont engagé Chilavert et ils ne m'ont rien dit ! ».

Vexé, il part pendant un an à Créteil et s'abonne à Eurodisney. Puis il rejoint Troyes où il s'attend à rencontrer Priam, Hector et Andromaque, mais où il ne trouve que Perrin, Bonnnevay et Hadzibegic.

C'est donc quasiment un préretraité qui se présente à la Meinau à l'été 2004, prêt à chauffer le banc et à regarder jouer l'autre petit nouveau, Rémi Vercoutre (qui remplace Dutruel qui a remplacé Fernandez qui a remplacé Chilavert qui a remplacé Debes qui a remplacé Vencel).
Mais suite à la blessure de Vercoutre (Aulas exigera 1.000.000 € de dommages et intérêts), Stéphane devient titulaire dans le but strasbourgeois, et, ô ! miracle, retrouve ses jambes de 20 ans.
Malgré une saison 2005-06 plus difficile, le Steph' semble bien calé dans les buts du Racing et son talent et sa légendaire exubérance en font l'un des joueurs les plus appréciés du public.


Qualités : sa sobriété vestimentaire, son répertoire de chansons paillardes, son âge.

Défauts : son goût pour le death-metal, son pied droit en carton, son âge.

Geste technique maîtrisé : l'arrêtage de penalties par imposition des mains sur le haut de ses cuisses.

Geste technique non maîtrisé : la sortie olmetesque à 50 mètres de ses buts devant un minime rennais.

Son match référence : contre Lyon en 2005, il empêche à lui tout seul l'armada lyonnaise de l'emporter 8 à 0.

Son match catastrophe : contre Rennes en 2005, suite à sa prestation tous les sites internet annoncent son transfert à Rennes lors du mercato.

Surnoms ridicules : Stéphane Poissard, Steph' la Cass', le Yachine de race montbéliarde.

Avenir probable : devenir l'indéboulonnable entraîneur des gardiens du Racing – ou alors si Vencel s'incruste : producteur de comté sur les hauts plateaux jurassiens.

Le Guide du Routard de la Ligue 2 (1ère partie)

29/07/2006 21:36
2.131 lectures
« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage »

La relégation en Ligue 2 du Racing n'a pas que du mauvais. Elle va en effet permettre au supporter-voyageur des Bleus et Blancs de découvrir d'autres horizons, d'humer l'air d'autres stades, d'aller à la rencontre de vrais gens.
Car le supporter-voyageur du Racing était lassé de la Ligue 1. Lassé de ces déplacements interminables dans des agglomérations surpeuplées (Paris, Lyon, Marseille), dans de grandes villes bourgeoises et froides (Bordeaux, Nantes, Lille) ou dans des endroits où toute la misère du monde semble s'être donné rendez-vous (Monaco). Lassé de Geoffroy-Guichard, de l'Abbé-Deschamps ou de la Route-de-Lorient.
Heureux supporter du Racing, car c'est un retour à la terre qui lui est proposé cette saison, à travers une Ligue 2 qui sent bon l'herbe fraîchement coupée, la merguez qui grille et la bouse de vache.

C'est à une balade à travers cette Ligue 2 buissonnière que je vous invite, avec ce guide détaillant match par match les contrées que vous serez appelés à rencontrer. Certaines sont de vieilles connaissances, d'autres sont des terres vierges totalement inexplorées par le supporter-voyageur de base.
On pourra regretter l'absence de ces lieux mythiques que sont le stade de Bram et le stade Francis-Le-Basser, mais, belle consolation, on constatera que l'amateur de bons vins à tout à gagner de cette saison en Ligue 2.


4 août 2006 : Amiens (500 km de Strasbourg) – Fatals Picards ?

A peine remis de la Coupe du Monde et du Tour de France, le supporter-voyageur doit reprendre la route pour le premier match à l'extérieur de la saison à Amiens. Arrivé à Saint-Quentin, il devra faire preuve de vigilance en se rappelant que le Racing évolue désormais en Ligue 2 et ne pas prendre la direction de Lens.
La LFP a été clémente pour lui : pour ne pas trop dépayser le supporter-voyageur strasbourgeois, elle a décidé de lui offrir un premier déplacement dans une ville qui compte également une merveille de cathédrale gothique : Amiens (Chartres, Rouen et Bourges n'évoluant pas ou plus en L2). Après la visite de Notre-Dame, le supporter-voyageur pourra prendre place dans le coquet Stade la Licorne (rien à voir avec Tintin) et deviser avec les supporters de l'ASC qui gardent un souvenir impérissable de Chilavert au Stade de France (« y joue toujours chez vous, le ch'tiot gros ? »).

11 août 2006 : Niort (850 km) – Faire la peau des Chamois

Le supporter-voyageur prévoyant aura réservé ses congés du mois d'août à l'île de Ré. Il n'aura ainsi que peu de kilomètres à faire pour aller supporter les Bleus à Niort. Les autres devront se taper les 850 km séparant la capitale alsacienne de la porte du marais poitevin. Pendant que ses camarades effectueront leur périple, le supporter-voyageur pourra aller se gaver d'huîtres de Marennes-Oléron, histoire de montrer qu'on n'est pas de mollusques.
Arrivé au stade de la Venise-Verte, les supporters originaires du Haut-Rhin auront un drôle de comportement. Les Mulhousiens fraterniseront avec les supporters niortais, trop heureux de se rappeler que les Chamois commirent l'erreur historique de ne pas conserver Abedi Pelé et de le transférer au FCM. Les Colmariens se montreront perplexes : pour eux, la Venise est Petite, pas Verte.
Après la victoire du Racing, ceux qui n'auront pas pu apercevoir Jospin faisant bronzette à l'île de Ré pourront se rattraper en essayant de se faire inviter pour l'apéro par Ségolène dans son fief des Deux-Sèvres.

25 août 2006 : Tours (700 km) – Un petit Tours et puis s'en va

Revenu d'entre les morts, c'est le FC Tours qui se dresse sur la route du Racing en cette fin de mois d'août. Et là, la crainte envahit l'esprit du supporter-voyageur : qu'attendre d'une ville dont l'équipe arbore un maillot bleu fluo façon Stabilo d'une telle laideur ?
De plus, aucun supporter encore de ce monde n'était du dernière déplacement répertorié dans la cité tourangelle (le 8 mars 1987, déjà en Division 2, déjà 0-0).
Rassurons-nous : Tours est une ville splendide, estudiantine et commerçante, ville d'art et gastronomique. Et ceux qui regrettent la vie de château de la Ligue 1 n'hésiteront pas à aller à Chenonceaux, à Azay-le-Rideau ou à Amboise avant d'investir le stade de la Vallée-du-Cher où plane encore l'ombre de joueurs de légende (Desrousseaux, Devillechabrolle, Ferrigno, ce genre – ceux qui ont l'album Panini 84-85 savent de quoi je veux parler).
On n'oubliera pas de rapporter, avec les 3 points généreusement offerts, quelques bouteilles de cet excellent vin de gamay produit en Tourraine (le vouvray, ils peuvent se le garder).

15 septembre 2006 : Créteil (500 km) – Ne pas s'ensabler chez les Portugais

Encore une fois, la vigilance est de mise : ne pas oublier de quitter l'A4 avant le périphérique et la porte d'Auteuil, car le match de ce soir ne se déroule pas au Parkeuh des Princes mais plus modestement au stade Duvauchelle de Créteil.
Le supporter-voyageur qui aura réussi l'exploit de se garer aura peut être l'heureuse surprise de rencontrer un comité d'accueil composé non pas des habituels CRS et crânes rasés du Parc, mais d'avenantes Antillaises mouvant leur body au son de Zouk Machine.
Créteil présente un intérêt touristique limité, tout se passant à quelques kilomètres à l'ouest dans la plus belle ville du monde (Dieu sait que les Parisiens ont des aspects vraiment détestables, mais l'objectivité force à reconnaître que c'est vrai). Ceux qui ne souhaitent pas visiter la Tour Eiffel pour 142ème fois pourront organiser un pèlerinage à Lagny, ville natale de Francis Llacer.
Pour le retour, on pourra rendre service aux recruteurs du Racing en ramenant en covoiturage à Strasbourg un jeune joueur de l'équipe CFA du PSG (de préférence défenseur).

29 septembre 2006 : Ajaccio (800 km par Nice) – Une nuit bleue

Pas de grève de la SNCM le 29 septembre : c'est la prière qu'adressera le supporter-voyageur désireux d'encourager les Bleus sur l'Ile de Beauté. Il faut dire que l'AC Ajaccio ne quitte plus le Racing : monté la même saison, le club corse est relégué en même temps. C'est vrai qu'en se déplaçant à Ajaccio, on avait l'impression d'avoir déjà un avant-goût de la Ligue 2.
Le stade François-Coty n'était déjà pas au top en L1, il y a fort à parier qu'aucune amélioration majeure n'y sera apporté pour la L2. Autant en profiter pour aller piquer une tête : la température de la Méditerranée est encore agréable en cette saison, et la plage de Porticcio est magnifique... et moins bondée qu'au mois d'août.
Pour ceux que la bronzette n'intéresse pas, il faut rappeler la proximité de deux sites absolument époustouflants de beauté : le golfe de Porto et les calanche de Piana au nord d'Ajaccio, et les falaises de Bonifacio au sud. Sans oublier le vin rouge du Clos Capitoro, dont on pourra faire une bonne provision avant de remettre le cap sur le continent.

27 octobre 2006 : Gueugnon (450 km) – C'est en forgeant...

La voici, la Ligue 2, la vraie ! La Ligue 2 sans Gueugnon, c'est comme la Ligue 1 sans le Racing : cela ne peut être.
Gueugnon, petite ville du Charolais, Gueugnon, porte-drapeau du football des champs (au même titre qu'Auxerre ou Guingamp), Gueugnon et son légendaire stade Florent, euh... Jean-Laville. Gueugnon, resté célèbre pour avoir refusé la montée en 1ère Division en 1979, Gueugnon, terre de prédilection pour les jeunes Strasbourgeois (le dernier en date étant Rudy Carlier), Gueugnon, enfin, last but not least, berceau des Ultra Boys.
Gueugnon, toponyme concentrant dans ses deux syllabes toute l'essence de la deuxième division, Gueugnon et ses 9000 Gueugnonnais dont vingt footballeurs professionnels et 2000 vaches, Gueugnon et ses forges, Gueugnon, horizon indépassable du football hexagonal !
GUEUGNON, JE T'AIME !
(mais j'espère bien ne pas revenir la saison prochaine)

7 novembre 2006 : Reims (350 km) – Football-champagne ou coinçage de bulle ?

A nouveau, les habitudes du supporter-voyageur sont chamboulées en ce 7 novembre : voilà qu'il doit prendre l'A4, pour s'arrêter avant Paris, mais après Metz ! Il a en effet rendez-vous chez une légende bien décatie du football français : le Stade de Reims.
En contemplant sa cathédrale gothique où 25 rois de France se firent sacrer de 1223 à 1825, le supporter-voyageur pourra méditer sur le thème de la grandeur et de la décadence. Sorti de sa rêverie métaphysique, il se dirigera vers le Stade Auguste-Delaune (dont la seule évocation fait se maculer l'entrejambe de Thierry Rolland) et son architecture soviétique. L'ombre d'Amara Diané, qui connaît bien l'A4 lui aussi, planera sûrement sur la rencontre. Par contre, placarder des avis de recherches à l'effigie d'Abel Mphela aux alentours du stade est probablement une perte de temps.
Quant au mousseux local, vendu à des prix exorbitants sous le nom de « Champagne », il n'est pas utile de rappeler qu'il ne présente strictement aucun intérêt.

17 novembre 2006 : Brest (1050 km) – Mille tonnerres !

Et voici le déplacement le plus long de l'année : 1050 km (dont 250, à partir de Rennes, sous une pluie battante) pour rallier ce bout du bout du monde qu'est Brest (non, c'est pas vrai, le bout du bout du monde, c'est Cherbourg. Vous êtes déjà allé à Cherbourg ?).
Le dernier déplacement du Racing dans le Finistère-Nord est de bien sinistre mémoire : il s'agit du match de barrage perdu 1-0 en 1989, qui condamnait (déjà) les Bleus et Blancs à la L2. Depuis, Brest n'a pas changé : cette ville militaire et bétonnée fait toujours face à sa rade. Le supporter-voyageur pourra vivre son animation pétillante, fréquenter quelques uns des innombrables bars de la légendaire rue de Siam et fraterniser avec ces Bretons rudes mais chaleureux. Ne dit-on pas que les caractères alsaciens et bretons sont très proches ? (d'ailleurs, la seule chose qui sépare l'Alsace de la Bretagne, c'est... la France).
Attention cependant à ne pas trop être noir avant d'arriver au stade Francis-Leblé (sinon ça donne du sarrazin – Leblé-noir ah ah ah) afin de profiter de la belle victoire du Racing obtenue sous les yeux de Coco Martins, venu en voisin de Quimper.

8 décembre 2006 : Metz (150 km) – C'est qui, Chloren ?

La LFP fait décidément bien les choses : après le déplacement le plus long de la saison, voici en cette période de marché de Noël le déplacement le plus court, pour le seul et unique derby de l'année (Sochaux et Nancy ayant eu le mauvais goût de se maintenir en Ligue 1).
Mine de rien, cette affiche ultraclassique est historique, car il s'agit a priori du premier FCM-RCS répertorié en Ligue 2 (les historiens démentiront le cas échéant).
Le FC Metz est un bien curieux club : pilier de la Ligue 1 au même titre que le Racing, il réussit l'exploit de présenter un palmarès encore plus famélique que celui du club alsacien. Charge aux Bleus et Blancs de le priver de celui de champion de France de L2 2006-07.
On ne s'attardera pas sur ce déplacement connu de tous, on rappellera simplement que le laïus habituel (Metz ville-jardin, le charme de ses espaces verts, de ses îles, de ses canaux, patati patata) n'émeut que très peu quiconque habite Strasbourg, et on passera sous silence par charité chrétienne le nom des Côtes-de-Moselle.
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