Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

France, Europe. Le tout dépasse les parties, les parties font le tou

Chargement...

Flux RSS 15 messages · 481 lectures · Premier message par polo · Dernier message par polo

  • Du site de Michel Volle : http://www.volle.com/opinion/europe.htm - Titre originel : L'Europe - 08-06-2001
    L'Europe inspire aux Français des sentiments extrêmes : les uns se disent déjà "citoyen européen", et pour eux la France n'aurait qu'à "s'adapter" au nouvel Eldorado ; d'autres détestent cette "construction artificielle", "bureaucratique", "sans âme", à qui ils nient toute légitimité.
    Qui sommes-nous donc, nous autres Français, devant cette Europe ?
    La France, c'est depuis longtemps une petite Europe et même davantage : nous sommes gaulois, latins, germains, bretons, juifs, arabes, berbères etc.
    ( oui, arabes et berbères depuis longtemps : les "sarrasins" furent nombreux à s'installer au bord de la Méditerranée ).
    Le nom de notre pays est celui d'une tribu germanique. Notre langue, notre droit sont un peu gaulois, surtout latins et germaniques. Les Gallo-romains et les Germains ont tôt fusionné car les Francs de Clovis furent les seuls barbares convertis au catholicisme, les autres ayant préféré l'hérésie d'Arius. Cela a rendu plus précoce et plus facile qu'ailleurs le mélange des populations par mariage mixte, d'où une interpénétration précoce et profonde des cultures.
    Le royaume de France a par la suite absorbé plusieurs provinces, ce qui a encore accru sa diversité. Pour s'équilibrer, il a encouragé une centralisation monstrueuse sur Paris.
    Elle n'a pas effacé la diversité qui marque nos idées, nos comportements, nos paysages.
    L'obligation de faire vivre ensemble des gens si divers explique une part de nos institutions, notre esprit républicain, ce goût du service public qui cohabite si bien avec les moqueries envers les "fonctionnaires". L'esprit républicain était déjà vif sous l'ancien régime : le "républicain" était alors non un adversaire de la monarchie, mais quelqu'un qui s'intéressait à la "chose publique", "res publica".
    Le jeune Français qui voyage en Europe ne se sent perdu nulle part. Il savoure la "Gemütlichkeit" allemande, la finesse italienne, l'énergie espagnole, la dignité britannique, la modestie belge : partout il reconnaît des composantes qui se sont mêlées en France comme dans un creuset.
    Nous héritons aussi, il faut le reconnaître, d'une tradition haineuse ou méprisante. L'Europe ressemble à un de ces villages où des familles se haïssent d'une génération à l'autre.
    Ce défaut est partagé : certains Anglais, Allemands ou Espagnols croient devoir mépriser les Français, sous prétexte que nous serions prétentieux, que nous aurions perdu la guerre de 40, que nous manquerions de sérieux, que sais-je. C'est mauvais signe pour eux : le mépris est le sentiment caractéristique de ceux qui, étant faibles, ont besoin de se croire les plus forts. Les Français ont eux aussi grand tort lorsqu'ils méprisent leurs voisins ou dénigrent ceux qui viennent des anciennes colonies, dont ils pourraient tant apprendre.
    Certains Allemands, restés sensibles à la "pureté de la race", nous reprochent en outre d'être un peuple "mêlé".
    Mais notre richesse n'est-elle pas, précisément, d'avoir construit l'unité à partir du mélange ? Les mariages mixtes, très rares aux Etats-Unis, sont fréquents en France.
    Qu'une fille soit noire, jaune, verte ou rouge, si elle est bien faite, elle trouvera toujours chez nous quelqu'un qui désirera de tout son coeur se mettre en ménage avec elle.
    Cela fait 2000 ans que nous vivons dans notre bout d'Europe, au finistère du continent ; toute l'Europe s'est déversée chez nous et nous l'avons absorbée. Nous saurons donc nous y prendre avec l'Europe qui s'esquisse. Nous pourrions, au passage, corriger nos défauts. Car la richesse de notre héritage a fait de nous des êtres dont la complication est parfois un handicap. Non seulement notre pays se divise par moitié sur chaque grande question de société, mais chacun de nous est un être divisé chez qui s'affrontent (entre autres adversaires) un républicain et un aristocrate ; chacune de nos institutions est une entité ambiguë, coincée entre les impératifs de l'efficacité et de la légitimité.
    Notre esprit républicain fait en effet bon ménage, de façon parfaitement illogique, avec le goût pour les privilèges et les corporations. Nos ancêtres ont coupé la tête de quelques aristocrates, mais nous avons la nostalgie de l'aristocratie. Les pires des conventionnels n'ont pas eu honte de devenir ducs d'Empire. Nous avons créé une noblesse de l'argent (les "grandes" familles), puis du diplôme (les "grands" corps d'ingénieurs, les "hauts" fonctionnaires, l'ENA). Dans certaines entreprises publiques on rencontre une noblesse syndicale. On voit poindre aujourd'hui une noblesse médiatique.
    L'Europe n'a rien à faire de ces noblesses à la française. Elle jugera le Français non selon ses manières et ses relations mais selon ses qualités pratiques et utiles. Nos petits marquis, nos corporations ont peu d'avenir en Europe. Cela nous fera le plus grand bien.
    Certains craignent, certains souhaitent, que la France "se fasse avoir par les autres". Jusqu'ici, elle s'est surtout fait avoir par les Français eux-mêmes : nous sommes la patrie du gaspillage, des occasions perdues, des compétences <competence.htm> brimées. Ce gâchis, cet écart entre notre potentiel et nos réalisations, s'expliquent par les complications que nous a léguées notre histoire. Il ne revient qu'à nous de les dominer et de les faire fructifier.
    Quant à ceux qui espèrent ou qui craignent que la France disparaisse, se fonde dans l'Europe, ils me font sourire. Comment diable la France disparaîtrait-elle ? Cesserons-nous d'exister, nous Français, à cause de l'Europe ? serons-nous massacrés ? cesserons-nous d'habiter nos maisons, de parler notre langue, de cultiver notre littérature, d'élever nos enfants, de travailler dans nos entreprises, de faire avancer nos affaires ? nos scientifiques cesseront-ils de chercher, nos ingénieurs d'innover ? nos institutions seront-elles démantelées ? notre pays sera-t-il moins attractif pour les compétences provenant d'ailleurs ?
    L'Europe peut être pour nous une affaire positive si nous nous y prenons convenablement (qu'est-ce à dire ? cela mériterait un développement qui n'a pas sa place ici). Que "Bruxelles" soit ou non une "bureaucratie" ne change rien à la question, car le fonctionnement actuel de "Bruxelles" n'est qu'un épisode d'une histoire qui débute à peine.
  • polo a écrit :
    Nous avons créé une noblesse de l'argent (les "grandes" familles), puis du diplôme (les "grands" corps d'ingénieurs, les "hauts" fonctionnaires, l'ENA). Dans certaines entreprises publiques on rencontre une noblesse syndicale. On voit poindre aujourd'hui une noblesse médiatique.
    L'Europe n'a rien à faire de ces noblesses à la française. Elle jugera le Français non selon ses manières et ses relations mais selon ses qualités pratiques et utiles. Nos petits marquis, nos corporations ont peu d'avenir en Europe. Cela nous fera le plus grand bien.


    On rencontre les mêmes "corporations" partout. Franchement j'ai du mal a voir l'intérêt de ce texte, entre raccourcis historiques et angélisme pro-européen. Les questions posées ne peuvent recueillir aucune réponse claire.
    Joli copier-collé, quoi.
  • De takl ... Les questions posées ne peuvent recueillir aucune réponse claire.
    ----------------------------------------------------------°0°----------------------------------------
    Vois ailleurs pour le nouveau messie qui porte le niveau de clarté qu'il te faut, on doit trouver ça dans les églises.
    L'avantage là, c'est que ce n'est justement pas un purin intellectuel.
    C'est le regard d'un homme bien formé et expérimenté
    (formation X, patron de société),
    habitué à cotoyer les conflits entre les hommes,
    là où ils sont puissants,
    (au sein des directions des grandes entreprises et administrations),
    et qui livre une rélexion distanciée, sans prétention.
    C'est toujours mieux que de n'en avoir aucune,
    et ça n'est destiné qu'à ceux des jeunes stubistes pour lesquels cette note peut porter quelques repères.
    Mais nullement important si ça ne t'intéresse pas.
  • C'est vrai qu'à niveau bac+5, j'ai abandonné depuis longtemps toutes prétentions à une reflexion construite et argumentée. Je te laisserai donc débattre avec les "puissants" hommes d'affaires et administrateurs qui savent si bien gérer les conflits, l'état du monde en est la preuve flagrante.
    Je vais arrêter de réfléchir et me contenter de vivre.

    Punaise j'ai rarement autant ri.
  • "C'est vrai qu'à niveau bac+5"
    pfff, brave garçon, tu me fais rire, tu parles d'une référence !
    Si au moins ça t'avais rendu moins vaniteux !
    Et puis, où est ton expérience concrète de la vie ?
    Et reste toujours à voir quel usage tu en feras
    "j'ai abandonné depuis longtemps toutes prétentions à une reflexion construite et argumentée"
    comme le reste, propos vide et sans intérêt.
    Nombrilise bien au soleil de ton ego et fais-toi bien plaisir.
    On peut continuer comme ça si tu veux.
  • Bien sûr je suis vaniteux. Il suffit que je mette en doute la valeur d'un texte pour que tu te sentes obligé de m'attaquer sur mes capacités intellectuelles.
    Bravo l'ouverture et le sens du débat. Je te décerne donc le diplôme "Kim Il Sung" de l'ouverture d'esprit, mention très bien.

    Sur ce, moi et mon expérience concrète de la vie, on va rester loin de toi et te laisser réfléchir tout seul, vu que tu n'aime pas la discussion.

    Salutations, génuflexion, révérence.
  • "Il suffit que je mette en doute la valeur d'un texte pour que tu te sentes obligé de m'attaquer sur mes capacités intellectuelles."

    Bin non, je ne veux pas t'attaquer sur tes capacités intellectuelles, et au fond, sur rien du tout, c'était juste un moment d'humeur dont je te prie de m'excuser.
    Ce topic est mal parti, [ça ne me dérange pas du tout qu'un modo l'enlève], et tout au contraire de ce que tu penses, je suis très content qu'ici le niveau soit assez souvent bon.
    Je n'ai simplement pas vu pourquoi tu ne passes pas tel sujet qui ne te branche pas, comme beaucoup le font, moi compris, il ne me semble pas qu'il soit nécessaire d'intervenir pour ... au fond, rien.
    Et puis, tout bien vu, il n'y aucune nécessité absolue de se fâcher.
    Fais un saut sur le site de Michel Volle, le site de Michel Volle, jauge toi-même le bonhomme, je n'ai probablement pas choisi la meilleure de ses pages, et il y en a bien d'autres.
    Il se peut même que qq unes auront meilleure grâce à tes yeux. Bien à toi.
  • takl a écrit :
    polo a écrit :
    Nous avons créé une noblesse de l'argent (les "grandes" familles), puis du diplôme (les "grands" corps d'ingénieurs, les "hauts" fonctionnaires, l'ENA). Dans certaines entreprises publiques on rencontre une noblesse syndicale. On voit poindre aujourd'hui une noblesse médiatique.
    L'Europe n'a rien à faire de ces noblesses à la française. Elle jugera le Français non selon ses manières et ses relations mais selon ses qualités pratiques et utiles. Nos petits marquis, nos corporations ont peu d'avenir en Europe. Cela nous fera le plus grand bien.


    On rencontre les mêmes "corporations" partout. Franchement j'ai du mal a voir l'intérêt de ce texte, entre raccourcis historiques et angélisme pro-européen. Les questions posées ne peuvent recueillir aucune réponse claire.
    Joli copier-collé, quoi.


    L'intérêt le plus minimal de ce texte pourrait justement être de débattre de sa pertinence, non? Et, échange d'arguments à l'appui, nous pourrions, pourquoi pas, obtenir un topic de qualité en phase avec l'actualité du moment, non?
    Une autre voie a malheureusement été empruntée et je le déplore :(
  • En tout cas c'est ainsi que je l'avais vu !
    Comme une longue histoire de flux qui prennent naissance moult générations plus tôt, qui se combinent d'une manière qui varie entre l'harmonie et la discordance, presque "physiquement".
    Entre autres.
  • Quand j'ai vu ce topic, ça m'a fait le même effet que lorsque j'ai entendu à la radio que les candidates à Miss France étaient d'un tel niveau cette année que certaines conversations avaient pour sujet, l'oeuvre du prix Nobel de littérature Simon.

    Quel intérêt a ce texte, bourré de lieux communs, sur un site alsacien. Nous l'Europe ça fait longtemps qu'on la pratique. Alors les grands discours estampillés Villepin and co, on s'en tape.

    "L'enfer est pavé de bonnes intentions": à un moment y a plus de place pour les envolées lyriques, c'est le résultat qui compte. Et c'est ce qu'on veut voir sur le terrain, que ce soit dans les banlieues ou sur le rectangle de la Meinau.

    J'arrête là parce que j'ai pas le niveau (que bac + 4)
  • Spaetzle, c'est pas une sorte de nouille ? O:)
  • polo a écrit :
    Spaetzle, c'est pas une sorte de nouille ? O:)


    Et dans ta profession je retiens surtout le début b-(
  • con, nouille, ce topic part en couille...

    Modeste tentative de sauvetage de ce topic, qui pourrait être intéressant s'il était perçu pour ce qu'il doit être, en quelques mots simples pour éviter le verbiage qui n'intéressera personne: ce texte est, c'est vrai, rempli de lieux communs, mais, chose plus intéressante, il revient sur deux questions essentielles dans le débat politique d'aujourd'hui: celle des relations France-Europe et celle, sous-tendue, plus importante encore, de la vision de la France par les Français eux-mêmes. Je n'ai malheureusement pas le temps de m'étendre, mais la seconde question m'intéresse davantage: croit-on que la France est un pays déclinant, qui aurait absolument de la béquille européenne pour tenir, et qui devrait renoncer à son modèle social dépassé? Ou pense-t-on au contraire que la France a encore un rôle moteur à jouer, et doit absolument se donner les moyens de porter son modèle au niveau européen? Le débat s'est posé en Allemagne lors des dernières élections, et est à l'origine de la Grande coalition: les électeurs allemands s'apprétaient à élire largement Angela Merkel, mais celle-ci voulait remettre totalement en cause le modèle social allemand, là où Gerhard Schröder, bien que pragmatique et admettant la nécessité de sacrifices, faisait voeu de sauver tout ce qui pouvait l'être.

    Si vous êtes du genre décliniste, je vous recommande la lecture du livre d'Ezra Suleiman, universitaire américain spécialiste de la France, un peu comme Alfred Grosser est spécialiste de l'Allemagne: son livre s'appelle "Les ressorts cachés de la réussite française".

    Désolé si j'argumente peu, et sans doute mal, mais je n'ai pas le temps. J'espère que ce topic repartira sur de meilleures bases...
  • Maintenant que les éternels immatures ou ceux qui n'existent que s'ils peuvent fonctionner "contre" ont fait état de leur capacité de nuisance, on peut avancer avec ceux qui aiment aller au delà.
    J'apprécie ton ouverture d'esprit romeocrepe et d'autres que moi sûrement aussi.
    Je peux juste initier, pas y consacrer beaucoup de temps et ce serait intéressant que les spécialistes interviennent.
    Présenté simplement par Michel Volle, le sujet expose néanmoins plusieurs pistes.
    L'une interroge (pas pour la polémique) sur ce qu'on appelle des "bons français" : ils seraient vingt-huit millions pour certains, une quarantaine de millions pour d'autres, contre soixante et quelques selon le dernier recensement.
    Le premier chiffre représenterait les "vieilles familles à tradition du sang versé au pays", hors ceux qui se sont faits "émanciper".
    Le deuxième chiffre évaluerait approximativement la population avant les grandes migrations initiée par l'ère industrielle, chiffre extrapollé du taux de natalité (dont on sait qu'il suffit à peine pour maintenir cette population à ce niveau).
    Ceci pour déjà dire que, sans apport de population extérieure, on change carrément d'échelle.
    Rien que ça est déjà un premier pilier pour ce sujet.
  • Michel Volle en colloque sur les SI (vidéo assez longue)

    Cet homme ne cherche pas l'esbrouffe, il dit avec simplicité des choses souvent compliquées.

    Voilà son visage.

    Sa spécialité : la gestion de l'information.

    Dans son site, il parle de :

    ¤ l'information de décision dans les systèmes d'information de l'Entreprise et de l'Administration
    ¤ l'organisation du travail en groupe, la hiérarchisation et l'efficacité collective
    ¤ la place et le rôle du manager
    ¤ le type de manager dont la collectivité a besoin
    ¤ etc.

    Il sait faire apparaître dans un problème complexe les parties agissantes, type de savoir-faire fort utile.

    Une grande quête des facteurs premiers, en qq sorte...

    [ Inutile de m'enguirlander si c'est pas intéressant...]
Il faut être inscrit et connecté pour ajouter un commentaire. Déjà inscrit ? Connectez-vous ! Sinon, inscrivez-vous.
Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives