Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Pascal Johansen : retour au pays

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Par conan
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Après Vercoutre, Cassard, Haggui, Boka et Pagis, notre Pagalou régional constitue donc la sixième recrue du Racing. Portrait d'un joueur qui, âgé de 25 ans, se situe à un tournant important de sa carrière.

L'arrivée du jeune Colmarien au Racing en 1997 s'effectua dans la plus grande discrétion. Il faut dire qu'elle se situa en pleine tempête médiatique, la passation de pouvoir entre Rolland Weller et les ambitieux Américains d'IMG Mac Cormack, occupant toutes les colonnes des journaux régionaux. Noyée entre les projets pharaoniques de Patrick Proisy, les annonces des arrivées de Roberto Baggio, Dejan Savicevic, Jürgen Klinsmann, Guy Roux ou Christophe Kinet, présenté comme étant le nouveau Enzo Scifo, la nouvelle du transfert du jeune Haut-Rhinois de 18 ans fut reléguée au rang d'anecdote. Ce fut tout juste l'occasion de rappeler l'histoire d'une tragédie familiale : Pascal était le frère de Frédéric Johansen, sans doute le plus grand espoir du football français, qui nous quitta trop tôt et trop brusquement à l'orée d'une carrière fabuleuse.

En plus de faire son trou, il fallait donc pour Pascal se faire un prénom dans ce Racing qui avait choisit la voie de la starification de son effectif et des paillettes. Mais les Kinet, Seo, Pedersen, Haas, Belloso, Garay, Diop, N'Do et consorts, recrutés à coup de millions, constituaient autant d'échecs retentissants. Même le grand Corentin Martins, intronisé symbole d'un Racing en théorie conquérant, était tombé en disgrâce aux yeux du manager entraîneur Claude Le Roy. La spirale de l'échec était en place au Racing, il fallait faire quelque chose. Et ce furent les jeunes qui sauvèrent le club de la relégation. Pascal Johansen fut de ceux-là. Il impressionna par son culot lors de son premier match professionnel, un derby chaud et tendu face au FC Metz dans une Meinau frigorifiée et brumeuse et fut unanimement désigné comme homme du match. La nouvelle génération était en marche et le Racing connut une vivifiante embellie lors du premier semestre 2000 échouant aux portes de la Coupe Intertoto. Les Luyindula, Bagayoko, Hemdani représentaient l'avenir du Racing aux cotés des jeunes Alsaciens Ehret, Debès, Dorn et Pascal Johansen.

Mais ce fut le rayon de soleil avant la tornade. Victime d'un recrutement totalement irrationnel le Racing débuta le championnat 2000/2001 de la manière la plus catastrophique qui soit. Les lourdes défaites encaissées dans une Meinau ivre de colère face à Lille, Monaco ou Nantes restent dans les mémoires. Malgré les renforts de Chilavert et Ismaël, le remplacement de Le Roy par Yvon Pouliquen au poste d'entraîneur, le Racing se noyait inexorablement dans les limbes de la deuxième division. Pourtant, lors de ce tragique naufrage, Pascal Johansen fut l'un des rares à surnager et à se faire remarquer positivement par sa hargne et son intelligence de jeu. Mieux que cela, le milieu de terrain Strasbourgeois joua un rôle prépondérant dans le parcours irréel du Racing en Coupe de France, marquant face à Lyon et Nantes lors des deux rencontres mythiques, qui menèrent le club au Stade de France. Malheureusement, la Coupe de France, emportée de justesse face à Amiens, ne changea pas grand-chose à l'affaire. C'est en D2 que Pascal devait poursuivre son apprentissage du football de haut niveau.

Une saison de D2 entamée sur les chapeaux de roues, à l'image d'une équipe semblant survoler ce championnat. Pourtant, le départ de Luyindula, la faiblesse offensive du Racing et un certain manque de hargne face à des équipes présumées largement inférieures, mais physiques et rugueuses, font que le Racing s'embourbe dans ce cloaque. On prend alors peur et on doute même des capacités du Racing à s'en sortir. Le jeu de Pascal est largement à l'image de ce fléchissement spectaculaire. On est bien loin de l'image de la mobylette galopante aux quatre coins du terrain, Pascal n'est plus qu'un fantôme. Il n'est plus à Strasbourg, c'est clair, sa tête est déjà à Marseille. Le prestigieux club Phocéen a, en effet, depuis belle lurette, remarqué le talent du Colmarien et jeté son dévolu sur sa personne. Difficile à 22 ans, de penser au match de Wasquehal ou de Gueugnon, quand on sait que l'on portera d'ici quelques mois le mythique maillot Olympien devant 60 000 supporters surchauffés au Vélodrome...

Beaucoup de supporters du Racing ont encore en travers de la gorge cette nonchalance qu'ils ont assimilé à un non respect évident du maillot bleu. Pourtant, malgré ce départ par la petite porte du club phare de son Alsace natale, la carrière de Pascal se poursuit comme dans un conte de fées. L'OM semble enfin s'être assagi et retrouver la stabilité qui lui faisait tant défaut sous la baguette d'un entraîneur austère et rigoureux, Alain Perrin. Pourtant, les résultats sont là et l'OM, durant la majeure partie de la saison, dispute le titre à Lyon et à Monaco, ne cédant qu'en fin de parcours, mais arrachant une place qualificative en Champions League. L'intégration de Pascal se passe bien, le bouillant public marseillais adoptant rapidement le petit Alsacien, apprécie sa combativité et en fait même l'un de ses chouchous. De quoi perdre facilement pied, ainsi que le sens des réalités, d'autant plus que l'Alsace lui manque énormément. Le rêve vire au cauchemar pour Pascal. Après avoir goûté aux parfums enivrants des confrontations continentales face au Real Madrid et à Porto, L'OM renoue avec sa tradition de club perpétuellement en crise. La défaite 4-1 à la Meinau, face au Racing en Octobre dernier, fut un KO dont l'OM mit plusieurs mois à se remettre. Pascal vivra encore plus cruellement cette soirée, sifflé et bousculé par l'impitoyable public alsacien. Ce fut le début de la fin de son aventure marseillaise, une chute encore plus précipitée par le licenciement sans ménagement de Perrin et l'arrivée de José Anigo au poste d'entraîneur. L'ancien minot marseillais déclare Pascal persona non grata et il suivra toute la fin de saison marseillaise, dont l'extraordinaire parcours qui mena l'OM en finale de l'UEFA, des tribunes.

Désormais condamné parmi les bannis à s'entraîner à l'écart du groupe pro, Pascal n'a plus qu'à trouver un nouveau club. Les dirigeants de l'OM ont exprimé clairement qu'ils ne voulaient plus de lui... Bordeaux est sur les rangs, on parle également d'un club Italien intéressé (l'Atalanta ?), mais le Racing comporte l'avantage d'un retour en Alsace, cette Alsace à laquelle il est tant attaché.

A 25 ans, Pascal Johansen est donc à un tournant de sa carrière. Il possède exactement le profil du joueur recherché par Marc Keller, talentueux et revanchard. De plus, un milieu de terrain polyvalent est sans nul doute bienvenu au sein du nouvel effectif qui a dû digérer les départs de monstres tels que Pontus Farnerud et Corentin Martins. A lui donc de redescendre sur terre et de retrouver les valeurs qui avaient fait de lui un excellent espoir. La logique et le bon sens voudraient qu'il ait conscience de cette chance qui s'offre à lui et qu'il mette tout en oeuvre pour réussir son come back. Mais c'est la même logique, le même bon sens qui s'appliquaient cet hiver à Cyril Chapuis...

Souhaitons néanmoins une bonne chance à notre Pagalou, car le joueur tout autant que le club ont à y gagner.

conan

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Stammtisch
  • valdestras Guilbert à Rennes? Pour renforcer leur équipe 2? (Et j'adore guilbert)
  • azzu ils ont causé lors du match face à eux, c'est sus
  • azzu Juju Stephan récupérera sûrement un ou deux élément à Rennes l'an prochain (genre un Guilbert)
  • iron-foot67 Ah oui je trouvais pas merci
  • mediasoc ça se vaut en général, sauf contre Nancy
  • mediasoc il y a les moyennes d'âge sur les fiches de match [lien]
  • iron-foot67 Les autres réserves vue les âges est au alentours de 19a
  • iron-foot67 La moyenne d'âge de l'équipe 2 à vue de nez est de 17ans
  • il-vecchio Comme un air d'Alaa ce Libanais: [lien]
  • valdestras Guilbert sera encore là comme perrin. Et à mon humble avis, ça sera tout !
  • tempest Quid de Guilbert, Delaine et Aholou en fin de saison ?
  • tempest puisque l'équipe 1 est une "équipe X" d'une world company du football
  • tempest On sait donc également que l'équipe 2 n'a pas d'avenir sous sa forme actuelle
  • tempest Au moins ceux qui s'abonnent le feront en connaissance de cause
  • tempest Pape Daouda Diong ... Bon et bien on connaît dorénavant la suite du projet
  • il-vecchio Si la Var dort la nuit l'avare se réveille à toute heure inquiet de la possible disparition de son or.
  • il-vecchio Tout ce qu'il ne faut pas faire sur un terrain. Catalogue partiel: [lien]
  • moderateur La VAR dort la nuit, et certains devraient en faire de même.
  • valdestras Exact, je me demande si c'est bien réglementaire tout ça. Gautier démission !
  • il-vecchio Et je constate que la Var s'est réveillée entre 6h43 et 7h00

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