Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le plan Colmar

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Avant-match
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Auteur(s)
Par benjaminh68, katzo68, kitl
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© denisub90

Face à un adversaire haut-rhinois à la trajectoire polluée par un début de saison décevant, le RCS serait bien inspiré de se mettre enfin ORSEC, en grimpant sur le podium.

Les SR Colmar, second représentant de l'Alsace avec le Racing, ne se présente plus en National car il entame déjà sa sixième saison à ce niveau. Colmar ne manque plus d'expérience à ce niveau-là, avec le renouvellement de l'équipe et le changement d'entraîneur, il est certain que Colmar ne viendra pas chez son voisin pour faire de la figuration.

Le derby officiel du National

Baptisée pompeusement « Alsaclassico » par la communication officielle, alors qu’un simple « Illico » aurait suffi, l’affiche Strasbourg-Colmar devrait toutefois réunir plusieurs milliers de spectateurs et satisfaire bien d’autres aficionados devant leur téléviseur. Ce derby récemment consacré comme événement majeur du championnat de National (pour combien de saisons encore ?) s’est déroulé au cours de contextes variés depuis sa première édition dans l’ère moderne le 11 septembre 2010 à la Meinau.

A l’époque, le Racing descendait de deuxième division et Colmar était promu. Les deux succès strasbourgeois furent alors obtenus en vertu de la logique. De retour après son passage dans les divisions sous-préfectorales, le RCS dut mordre la poussière à deux reprises en 2013-2014. Les affrontements de la saison passée prirent la forme de rencontres échevelées : un match nul au goût de victoire pour Strasbourg au Stadium, puis un succès 3-1 au retour devant 25 000 spectateurs.
Cette année, le Racing ayant officiellement proclamé son désir de monter pour la première fois en deuxième division et Colmar repartant dans un nouveau cycle ambitieux, l’affiche promet beaucoup.

Le précédent de 1948

Les SR Colmar et le RC Strasbourg s’étaient déjà croisés au cours de la saison 1948-1949 de Division 1, avant d’être séparés pour plus de soixante ans. Honorable onzième, le club de la cité de Bartholdi décida pourtant d’abandonner le football professionnel, occasionnant le repêchage heureux…du Racing, avant-dernier. Strasbourg profita de l’aubaine pour engager l’entraîneur haut-rhinois Charles Nicolas et le défenseur central Michel Wawrzyniak : tous deux soulèveront la coupe de France 1951, premier trophée national de l’histoire du football alsacien. Sonné par la disparition du président Lehmann, Colmar mettra des décennies à se relever.

Par la suite, seuls quelques rares matchs amicaux estivaux mirent aux prises les deux clubs, à l’époque où ces affiches n’étaient pas bien plus relevées qu’un RCS-Sélection régionale. Les SR Colmar, de retour dans les championnats nationaux depuis 1997, se sont progressivement structurés sous l’impulsion du duo Hunsinger-Lihrmann, bénéficiant tant de la dégringolade du FC Mulhouse que des fruits jugés pas assez mûrs du centre de formation strasbourgeois pour se faire une place.

Tapage diurne

Ayant succédé en 2012 au paisible Roland Hunsinger, Christophe Gryczka ne cache pas ses ambitions : il vise à terme la Ligue 2. Mécontent de la tournure prise par l’équipe au cours de la saison passée, à l’issue d’un hiver désastreux, il décida fin mars de limoger Damien Ott, en place depuis 2008, pour le remplacer aussitôt par Didier Ollé-Nicolle. Le nouvel entraîneur finit la saison avec des résultats mitigés, mais parvient à maintenir le club sans grande peine.
Devenu une SAS cet été, habitué des passages sans encombres devant la DNCG, le club tente de se relancer après avoir pris un peu trop au sérieux son éphémère rang de club alsacien numéro 1.

Contrat de professionnalisation

Rompant avec les professeurs d’EPS, Colmar s’est donc attaché les services de Didier Ollé-Nicolle, entraîneur dont on ne compte plus les promotions mais dont la réputation d’excellence fut ternie par une saison délicate à Nice en première division. Ollé-Nicole est un meneur d'hommes, une main de fer dans un gant de velours, une personne qui suscite l'adhésion et la détermination de ses joueurs à prendre de la hauteur et à aller au bout d'eux-mêmes. Un entraîneur à qui le staff colmarien semble avoir donné les moyens de ses ambitions futures. Reste à voir sur le terrain si la mayonnaise prendra comme souhaité par l'ensemble des fans colmariens.

Désireux de s’approprier son effectif, il a procédé à un large renouvellement cet été, mettant à l’essai des dizaines de joueurs dès le mois de juin et faisant comprendre à certains cadres qu’ils pouvaient aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Mais DON, drapé dans ses certitudes, n’est pas pour autant un Mad Men. Il s’est appuyé sur sa connaissance du National pour piocher d’anciens joueurs de Boulogne-sur-Mer ou d’Amiens, certains l’ayant connu à Rouen. L’ancien Raonnais souhaite faire progresser le club par le jeu, installant un 4-1-4-1 faisant la part belle aux petits gabarits : le capitaine Sébastien Chéré, Romain Beynié, Raphaël Gherardi

Dans le dur…

Une douzaine de joueurs ont posé leurs valises au pied de la statue de la Liberté, certains connus au Racing comme Gherardi, Nicolas Belvito ou l’énigmatique Yacine Abdessadki. Le club a fait deux paris avec des joueurs amateurs, Gasser et Karim, mais s’est majoritairement tourné vers des valeurs sûres.
Le recrutement n’en a pas moins connu quelques ratés, comme le fameux « acte sous seing privé » conclu avec Guillaume Dequaire, avant qu’il ne file à l’hôtel Crillon de Châteauroux. L’attaquant Issa Baradji a également quitté le club, alors qu’on le pensait prêté par son club belge. Enfin ce bon Abdessadki attend toujours sa qualification.

Avec ce recrutement tous azimuts, orchestré par le tout à tour « conseiller du président » ou « directeur sportif » Mickaël Gerber, et le projet de jeu cher à DON, Colmar se pensait mûr pour viser les premières places. Après un démarrage correct, marqué par une prestation-référence contre la Berrichonne qui demeure au final leur unique succès, les Verts se sont pris le tapis contre le CA Bastia, dernier avant la rencontre. Un match sans, rejetant le club à la 15ème place, celle de premier relégable.

Second club le plus ancien de la division après Fréjus, Colmar est aujourd’hui à la croisée des chemins : les coups d’éclat présidentiels ont pour le moment cessé, les dernières traces d’amateurisme tentent d’être peu à peu gommées, mais les SRC se situent bel et bien en difficulté sportive. Pour eux comme pour le Racing, le match de vendredi donnera des indices sur les enjeux de la saison…

benjaminh68, katzo68, kitl

Commentaires (5)

Flux RSS 5 messages · Premier message par rachmaninov · Dernier message par benjaminh68

  • bravo aux deux néo-rédacteurs ! Et à l'autre aussi ;)
  • Merci rachma. Moi et Kitl ont est les rédacteurs. Katzo à chercher pleins d'infos. ;)
  • Et merci aux correcteurs orthographiques. Ah ont est bien tintin.
  • excellent article, bravo. 2 petites précisions:
    -Le bilan est un peu meilleur que mitigé pour la fin de saison de DON, après 2 défaites à son arrivé, l'équipe a gagné 5 de ses 6 derniers matchs (1 défaite au Paris FC), c'est un peu mieux que la série de 1 victoires et 2 nuls en 11 matchs qui a précédé et qui nous menait droit à un norinclassico au stade l'Ill en CFA.....

    -M. Gerber n'a aucune fonction officielle au club, il est là en tant qu'ami du président et lui donne quelques conseils, mais ne fait pas partie de l'organigramme. C'est pour cette raison qu'une mise au point a été faite, seul les présidents (SAS et Assoce) et le Coach communique avec les médias. C'est dit.
    Bon match à tous et que la fête soit belle.
  • Merci faco. ;)

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