Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : octobre 1986

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Souvenir/anecdote
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Par kitl
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Rémy Vogel, grand absent du derby

Tous les regards sont tournés vers la date du derby alsacien contre Mulhouse, programmé le 17 octobre. Robert Herbin prend quelques décisions fortes, afin que cette saison mal embarquée prépare d’ores et déjà la suivante…

Résumé de l’épisode précédent : A peine arrivé, Daniel Hechter a engagé Robert Herbin, accréditant l’idée que le RCS change de dimension. Malgré un redressement réel, l’équipe semble définitivement décrochée de la lutte pour l’accession en première division.

Strasbourg et Mulhouse sont réunis dans le même championnat, une configuration inédite depuis l’avant-guerre, si l’on l’excepte la saison 1982-83 que les Haut-Rhinois vécurent par procuration en D1. Ce qui ne les empêcha pas de battre le Racing au stade de l’Ill (2-0). En cet automne 1986, le rapport de force historique semble renversé, entre un relégué traumatisé et un club cornaqué par Max Hild et Raymond Domenech, qu’André Goerig gère avec le souci permanent de bonne gestion des deniers publics accordés par la municipalité Klifa. En attendant le 17, le RCS goûte aux joies d’un enchaînement picard a priori inoffensif.

Le 3, Strasbourg s’impose laborieusement contre Beauvais, sur un penalty de Reichert. Comme au mois d’août, on suppute une disgrâce de Didier Six, capitaine en septembre et subitement sorti des treize par Herbin. Plus que la pression populaire, c’est au contraire d’indifférence – 2300 spectateurs – qui semble « contracter » les joueurs.

Avant de redécouvrir le stade Moulonguet d’Amiens, le Racing annonce le départ imminent de Walter Kelsch. Peu adapté aux joutes de la D2, l’Allemand libère un gros salaire et une place pour un joueur étranger. Les rumeurs vont bon train quant à l’identité de son successeur, même si l’équipe Hechter semble davantage se préoccuper de se donner des marges de manœuvre pour le recrutement de la saison suivante. Les DNA évoquent Laurent Roussey, qu’Herbin lança gamin à Saint-Etienne, et même Pierre Littbarski, qui traîne son spleen au RC Paris.
Par ailleurs, Daniel Hechter annonce son intention de « professionnaliser les structures » du club. Guère présent en Alsace, il compte déléguer la gestion quotidienne du Racing à trois personnes : un directeur administratif, un directeur chargé du sportif et un directeur technique. Pour le premier poste, le couturier a obtenu la mise en disponibilité d’Ernest Jacky, CTR d’Alsace. Robert Herbin pilote le sportif depuis septembre et la troisième tête n’est autre que Jean-Pierre Dogliani, fidèle d’Hechter. Le sort de Jean-Michel Colin, dévoué secrétaire général du Racing depuis une quinzaine d’années demeure en suspens, tout comme celui de Francis Piasecki, toujours salarié du club.

A peine la rentrée parlementaire effectuée que l’union sacrée du mois dernier face au terrorisme vole en éclat. Ce climat houleux est encore amplifié par l’élection – à bulletins secrets – de Roland Dumas à la présidence de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, battant le favori centriste Bernard Stasi, mollement soutenu par son camp. Les failles semblent béantes entre les deux composantes du gouvernement Chirac, RPR et UDF, cette dernière étant déjà un groupement composite mêlant démocrates-chrétiens et ultra-libéraux et parmi eux une bonne dizaine de postulants à l’Elysée.

Quelques semaines après le Mexique, le football français se réveille avec la gueule de bois. En C1, le PSG sombre face à Vitkovice, champion de Tchécoslovaquie, confirmant son début de saison poussif. Son nouveau concurrent du Racing navigue en queue de classement, et remplace Silvester Takac par Victor Zvunka. Même le Parc des Princes voit sa réputation de forteresse imprenable écornée, le dynamisme soviétique mettant fin à l’invincibilité à domicile en compétition officielle de l’Equipe de France courant depuis la reconstruction du stade. Seule éclaircie, la qualification de Toulouse contre le Napoli de Maradona en Coupe de l’UEFA.

Pour le déplacement à Amiens, Robert Herbin décide de convoquer le tout jeune Vincent Sattler, 17 ans à peine. Il remplacera en cours de match Rémy Vogel, poissard jusqu’au bout de la frange. Le Racing obtient un premier succès à l’extérieur (1-2), grâce à Gudimard – et non Andrieux, auquel tous les observateurs avaient initialement attribué ce but – puis Schaer.
En quête d’hermétisme, Herbin avait aligné ce dispositif très défensif, avec Niesser libéro.
Equipe


Après deux succès, voici les Racingmen gonflés à bloc avant le derby. Côté mulhousien, la machine est lancée : Guingamp, battu 4-1 chez lui, puis Dunkerque essoré 5-3 boulevard Stoessel ont fait les frais de l’attaque haut-rhinoise, portée par Toni Kurbos et ses 13 buts en 13 matchs. Ce 17 octobre 1986, le CIO se réunit afin d’attribuer les Jeux olympiques de 1992. Jacques Chirac aura beau mouiller sa chemise, Barcelone est préférée à Paris, la France obtenant finalement l’organisation des Jeux d’hiver pour Albertville.

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Conscient d’avoir à traiter le sommet d’une saison bien morne, les DNA offrent une couverture inégalée au derby d’Alsace : interviews croisées avant le match et pleine page de photos au lendemain de la rencontre. L’un d’elles représente la tribune Nord de la Meinau noire de monde, image inédite depuis l’Euro 84. C’est en effet la première fois que l’affluence dépasse les 20 000 personnes pour un match du Racing depuis la réception d’un Saint-Etienne agonisant le 1er novembre 1983.
Robert Herbin reconduit son onze d’Amiens, à l’exception de Vogel, remplacé par Six, ce qui occasionne un jeu de chaises musicales entre les milieux de terrain. En face, Raymond Domenech aligne une équipe au potentiel offensif détonant : outre Kurbos, on retrouve Mouche Bouafia, Pascal Dupraz, Marco Morgante ou encore Nestor Subiat.

Au bout d’un match spectaculaire, le score (3-4) reflète mal la domination des visiteurs. Naïf, le Racing s’est fait piéger sur coups de pied arrêtés, un mal pourtant identifié par Herbin. Si Kurbos n‘a pas marqué, le secteur offensif du FCM s’est régalé. Depuis son banc en fin de match, Domenech en rajoute une couche : « Qui c’est les plus forts ? ».

Strasbourg n’a pas le temps de ruminer sa défaite, le calendrier lui proposant quatre jours plus tard un lointain voyage à Quimper. Didier Six n’a pas convaincu contre Mulhouse, le Sphinx préfère relancer Etamé, qui n’avait pas démérité en début de saison. Robert Barraja est confirmé capitaine, le troisième depuis le mois d’août, après Vogel et Six – Kelsch l’ayant été pour un match. Pour sa part, Philippe Schuth vient d’être officiellement mis en garde par son entraîneur, ses performances étant en deçà des attentes, il ne manquerait pas de tester l’un des deux jeunes Mosellans, Aubry ou Flucklinger.
Sous la tempête finistérienne, le Racing est rejoint (2-2), alors qu’il menait 2-0. Le coupable ? Robby Langers, lequel fêtait ses adieux au FCQ avant de rejoindre le voisin guingampais.

C’est décidément le mois des Robert : l’adjoint au maire de Strasbourg chargé des sports, M. Grossmann confirme le retour du Tour de France en 1987. Il accueille Miguel Indurain, jeune vainqueur du Tour de la CEE, compétition réservée aux jeunes coureurs et surtout organise une rencontre de rugby à la Meinau entre une Equipe de France A’ et les All Blacks. Garni de 13 000 spectateurs dont 6 000 scolaires, l’enceinte verra Fox, Kirwan et Fitzpatrick terrasser les Bleus 42 à 12.
Réuni au Palais de l’Europe, le Parlement européen échoue à voter une harmonisation des limitations de vitesse sur les routes de la CEE, la faute au lobby automobile allemand. A quelques kilomètres de là, la brasserie Kronenbourg annonce une restructuration prévoyant la suppression de 580 emplois. Nouveau coup dur pour l’industrie alsacienne déjà éprouvée à Mulhouse et Graffenstaden.

Quinze jours après le derby, retour aux affaires courantes pour les derniers fidèles de la Meinau. 1850 intrépides assistent à une nouvelle rencontre débridée contre la Roche-sur-Yon, remportée (4-3) par le Racing, qui manqua de peu de se faire à nouveau rejoindre en fin de match. Denis Schaer confirme sa bonne forme avec un but et deux passes décisives.

Avant de défier le leader niortais le 31 octobre, Didier Six obtient un ultime sursis, son départ étant de plus en plus certain. Le jeune José Cobos sera treizième homme pour ce dernier match du cycle aller. On évoque enfin des contacts pris avec un joueur étranger : sibyllin, Robert Herbin se borne à répondre qu’il « joue dans un club étranger ». Réponse le mois prochain…

kitl

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Stammtisch
  • tenseur Brest lâche parfois mais se reprend vite
  • tenseur 3-2 Brest... Incroyable
  • domes Suis mdrrrr
  • domes Rennes n’aura plus rien à jouer et perdra contre Metz
  • chrisneudorf Et 2-3
  • chrisneudorf Bizarre ! C'est pas toi qui écrivait qu'ils étaient en train de lâcher
  • tenseur 2-2
  • piaste Ça siffle Emegha et pas Délaine. Bizarre. Le 1er a été intéressant, le 2nd a oublié son cerveau au vestiaire
  • quarantedouze Ça doit être une astuce du sponsor Winamax pour les parieurs du club
  • quarantedouze Le club n'a jamais été aussi régulier dans son aptitude à laisser les anciens du club marquer contre nous
  • gogic Mais oui on va se sauver mais c'est quand même laborieux loin du maintien tranquille
  • pando67 2-1 rennes
  • paulobreitner On va encore en récolter 4, mouloungoal l'a annoncé depuis longtemps
  • pando67 non, on va récolter au moins 3-4 points encore
  • tenseur Oui je pense aussi qu'on va finir à 36 pts
  • spike.spiegel Si ça continue comme ça, Brest n'aura bientôt plus de problème de stade pour l'Europe ^^
  • pando67 ca me va bien
  • steven Ma prédiction: nante barragiste à 32 points, 15: Le Havre 32 points, 14: Metz 35 points, 13: RCS 36 points, 12: Montpellier 38 points
  • fouxy Tant mieux que Rennes gagne en course pour l’Europe
  • paulobreitner Mais cet après-midi, c'était quand même horrible

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