Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Trans Europe Express

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5.0 / 5 (12 notes)
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Avant-match
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Par kitl
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Autocollants du RCS et de Francfort sur un panneau de la route 66 © MaximeL

Dernière station avant la phase de poule, ce barrage retour à Francfort s’annonce électrique.

Voilà, nous y sommes. La « génération Racing », si prompte à se mobiliser ces dernières années pour encourager Strasbourg à Epinal-l’Etape, Belfort ou Lille, dispose enfin d’un déplacement à forte capacité de mobilisation – à moins qu’elle ne soit simplement rentrée de congés.

On persifle, mais il faut reconnaître que les voyages en Israël et en Bulgarie n’étaient pas à la portée de toutes les bourses ni de tous les agendas. Cette fois, quelques heures de route suffiront à atteindre une destination prisée au surplus d’un point de vue ambiance, sans parler de l’enjeu immense. La Coupe d’Europe à domicile, quoi, un peu comme la dernière fois à Basel.

Les chênes de Liederbach

Pour nous autres Alsaciens volontiers attirés vers le voisin germanique, qu’il s’agisse de la consommation de football, de voitures ou surtout de bière, Frankfurt am Main représente certainement la ville mondiale la plus proche. Parce que Paris, c’est loin, c’est cher et on n’y sait même pas servir le Picon – enfin à Francfort non plus.

Les activités à forte valeur ajoutée, qu’elles soient financières, boursières ou chimiques, y pullulent. Symboles de l’opulence de la cité, visibles à des dizaines de kilomètres, les gratte-ciels rivalisent de hauteur. Sans être une capitale institutionnelle (le privilège est réservé à un cercle très fermé), la ville dispose d’un statut européen du fait de la présence de la Banque Centrale Européenne, dont la tour est surpassée par celles de grosses banques privées allemandes. Mais l’orgueilleuse Bundesbank a été dépassée depuis quatre ans et l’inauguration du nouveau siège de la BCE. On ne peut Trichet avec la symbolique.

Cette skyline côtoie des bâtiments historiques, telle la maison natale de Goethe ou la Paulskirche, ancienne église dans laquelle fut conçu un manifeste démocratique de l’Allemagne balbutiante en 1848.
Bref on vit plutôt bien là-bas. On peut aussi passer du bon temps à la piscine de Königstein im Taunus ou attendre la présence des célèbres grand-messes que sont le salon de l’auto ou la Buchmesse pour les littéraires.

Autobahn

Inutile de s’y rendre en avion, c’est plutôt du Fraport que l’on décolle vers tous les horizons. On peut prendre le train – Inter-City Express dans la langue de Goethe –, mais le plus kiffant reste l’ancestrale et rectiligne autoroute A5 dite HaFraBa, bien connue des Alsaciens de Karlsruhe à la Suisse.
On sent que les concepteurs ont voulu aller au plus droit possible, quitte à raser des villages ou transpercer des forêts. Les blocs de béton mal joints (tac-tac, tac-tac) ont peu à peu cédé la place à du beau bitume, si bien qu’on peut sans crainte réaliser son 180 km/h de moyenne dans de bonnes conditions.

Autre réalisation qui n’aurait pas manqué d’attirer des zadistes s’il y en avait eu en 1925, le fameux Waldstadion est niché en pleine forêt, entre l’aéroport et les tentaculaires autoroutes qui ceinturent la ville. En arrivant du sud, le convoi alsacien risque d’ailleurs d’affronter les terrifiants bouchons (« zwischen Karlsruhe und Frankfurt : achtzehn Kilometer Stau ») qui font la renommée de l’A5.

Le stade est pratiquement le personnage central du match, le bâtiment en lui-même et le public qui s’y massera. Une première mouture d’avant-guerre fut rénovée dans la perspective du WM 74. La reconstruction respecte les schémas des seventies : piste d’athlétisme, places debout très nombreuses, virages dépourvus de toit et panneau d’affichage à horloge à cadran. On comprend mieux pourquoi la Meinau de 1984 faisait figure de stade ultramoderne en voyant des archives fleurant bon le Wildpark de Karlsruhe.

Quand bien même l’Eintracht du tournant du siècle ne faisait rêver personne, une cité du rayonnement de Francfort ne pouvait décemment passer à côté de la Coupe du monde 2006. Le marasme accompagnant le club fut paradoxalement une aubaine puisque l’opération de démolition-reconstruction fut réalisée à un moment où le public ne se bousculait pas au Waldstadion.
Ouvert à l’occasion de la Coupe des Confédérations 2005 – match d’ouverture et finale, manque de chance mes amis locaux n’avaient pu obtenir des places que pour un alléchant Grèce - Japon –, le stade respecte à nouveau les canons de son époque.

Naming assumé par la puissante banque du commerce, loges ceinturant la pelouse, places debout préservées pour les Kurve et même un écran géant central un peu gadget et peu lisible. Il y a même un toit coulissant façon Coccinelle cabriolet, malheureusement les armatures strient le terrain en entravant la visibilité. Du moins, c’était mon souvenir de cette pétillante confrontation nippo-hellène. Fort heureusement, jeudi le soleil sera couché depuis belle lurette.

The Man Machine

S’il porte le même nom que le fondateur du groupe Kraftwerk – on a déjà évoqué son célèbre prénom –, l’entraîneur de l’Eintracht n’affiche pas encore la même virtuosité pour pianoter avec son effectif.

Les départs non remplacés de Jovic et Haller le poussent à rebâtir une animation offensive, problématique partagée avec son homologue strasbourgeois. Le buteur à l’ancienne Bas Dost, dont le transfert a tardé à être bouclé, n’est pas qualifié. Quant au Croate Ante Pagic, euh Rebic, ses envies d’ailleurs ont poussé le technicien autrichien à se passer de lui dimanche dernier à Leipzig.

A l’instar de Thierry Laurey, Adi Hütter a choisi d’aligner une équipe fortement remaniée chez les parias de la Bundesliga. Comme pour le Racing, une défaite a sanctionné cette situation d’entre-deux assez préjudiciable.

Revanchards, joueurs et supporters de l’Eintracht sont bien décidés à remporter le match retour. Ce devrait être le cas en tribunes, où on peut s’attendre à une atmosphère mêlant encouragements bon enfant repris par le stade (« Steh auf… », « Schiess ein Tor, ho ho ») ou manifestations visant à peser sur le match.

Demi-finaliste l’an passé, Francfort ne peut décemment sortir de la compétition avant qu’elle ne débute vraiment. C’est la chance du Racing, qui entretient jusqu’à plus soif son image de poil à gratter depuis qu’il est redevenu petit parmi les gros.

kitl

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  • gohelforever tu m'étonnes vu le jeu proposé....
  • cigonhao Syndrome dépressionaire aigue
  • lamazonienbleu En plus pour un dernier hommage à Gameiro et à la Meinau version 1984, il faut une victoire !
  • lamazonienbleu Bizarre tous les stubistes qui espèrent une victoire de Metz... Perso je n'y arrive pas
  • nicolesse68 Hopla un dernier match avant les vacances.
  • hoernel Il faudra rendre un grand hommage a kevin dimanche prochain
  • rutchi35 1.67 buts/match sur la phase retour
  • rutchi35 C'est pas honteux, vu qu'elles sont européennes cette saison et/ou en phase de l'être la saison prochaine
  • rutchi35 Le Racing n'a pris aucun point sur la saison contre seulement 4 équipes (PSG;Lens;Monaco;Nice)
  • fabsgugu Depuis le départ de Sels, on se prend 2 buts par match, avant on était à environ 1.2...
  • arthas Mais ça en dit long quand même
  • arthas Certes il suffirait d'une victoire pour que ce ne soit plus le cas
  • arthas On est relégable sur la base des matchs retour
  • arthas Elle a même été mauvaise en général
  • rutchi35 Le Racing a marqué 7% de buts/m en plus mais a encaissé 29% de buts/match en +
  • rutchi35 La phase retour a été laborieuse pour le Racing, surtout en défense
  • innomine même si on visait le top 10 (desfois qu'on ait des joueurs potables qui arrivent)
  • innomine il apporte de la hargne, de l'expérience et il est polyvalent. Il a largement sa place dans le groupe l'année prochaine
  • innomine même si Guilbert est globalement mauvais cette saison (à l'exception de 2-3 matchs en central)
  • arthas Le jour où ils seront surpassés, Perrin et Guilbert partiront déjà d'eux-mêmes

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