Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

On vous Le Mans ! On vous spolie !

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Par takl
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La Ligue 1 est constellée de grands clubs. Et y'a Le Mans. Et les gens trouvent ça normal. Pour lutter contre la pensée unique il devenait urgent d'écrire des crasses gratuitement sur ce club. Tout comme il est urgent de se départir de tout premier d

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré comme racingstub.com en publie régulièrement. A lire avec précaution et humour !)

L'accession du Racing en Ligue 1 laissait présager, outre des matchs dignes de ce nom à la Meinau, la rédaction d'articles intéressants traitant de nobles représentants de l'élite du foot français, des noms ronflants, des stars et des paillettes. Vous imaginez la joie exubérante qui s'est emparée de moi lorsque mon ex-ami "redaction" sans peine vint me demander si j'avais quelques cartouches en réserves pour m'attaquer à un de ces grands clubs. En effet, si descendre des équipes de seconde division peut s'avérer être un exercice de style amusant (reconnaissons qu'il est assez facile de se moquer de Libourne Saint-Seurin, Gueugnon ou Brest), il n'en reste pas moins que cela s'apparente à mettre des gifles aux plus petits que soi dans la cour de récréation. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. C'est donc très courageusement que je répondis immédiatement par l'affirmative à la sollicitation d'un type qu'au fond j'aimais bien, conscient d'avoir désormais un vrai challenge à relever, un adversaire de poids, un géant du football à anéantir. Ma cible me fût octroyée par un message concis mais très clair: "Ok tu me fais Le Mans alors ? Super."
Merci... franchement merci.

Le Mans. Dit comme ça, ça fait rêver. Pas vous ? Les premières choses qu'évoquent ce nom sont une course automobile de 24h (très habilement nommée "les 24 heures du Mans" grâce à la conjonction géographique du circuit et de la ville attenante, ce qui en dit long sur l'à-propos et la malice des Manceaux), ou Steevy Boulay, autre ressortissant de ce charmant chef-lieu provincial et accessoirement caricature mondaine de la pensée jeuniste télévisuelle, qui en dit encore plus long sur la légendaire malice mancelle, bien que tout commentaire soit superflu. Les rillettes du Mans et François Fillon sont d'autres figures sarthoises dignes d'intérêt, mais pas trop longtemps quand même.

A part ça il y a un club de foot...
Pardon, je reprends.
Sertie d'un écrin de verdure, la chatoyante capitale du Maine abrite en son sein un joyau, l'immense MUC 72 et sa cohorte de stars, dont les exploits retentiraient aux quatre coins de la planète si une sphère, bien qu'aplatie au pôles, pouvait avoir des coins. Ce qui est physiquement impossible, du moins jusqu'à présent, même en admettant que tout soit relatif et que pierre qui roule ne puisse mousse amasser.
Et c'est bien le problème du Mans Union Club 72. Le diagnostic est cruel mais sans condescendance : manque cruel de sex-appeal. Les joueurs manceaux ont beau chercher à tromper les apparences, personne n'est dupe, Le Mans est bel et bien un club de Ligue 2. C'est ce postulat de base que nous allons tenter de démontrer, aussi vrai que a+b = ab, qui ne signifie rien.

Pas facile d'intéresser les médias quand malgré des résultats sportifs honorables, on souffre d'un déficit d'image aussi évident que celui du Mans. Le nom de la ville à lui seul est une bien mauvaise entrée en matière pour qui veut réussir en matière de football. Le Mans. Ce "Le" décredibilise tout le reste, comme s'il fallait pointer un Mans du doigt pour être sûr que c'est de celui-ci qu'il s'agit et pas d'un autre. Et pourtant il n'y en a pas d'autre à proximité. Aucune grande ville de football n'a besoin d'un tel dénominateur pour être formellement identifiée, point de Le Marseille, Le Lyon, Le Strasbourg, encore moins de Le Liverpool ou Le Barcelone, à moins de parler de bistrots. Les Havrais confirmeront que c'est une stratégie vouée à l'échec.

Malgré tout, cette entité constituée sur la base d'une fusion entre deux clubs de troisième division mal en point a réussi à se hisser parmi l'élite à l'insu de tout le monde, grâce à d'habiles stratagèmes. En effet, après avoir longtemps été un club taulier de la Ligue 2, avec un palmarès se résumant à une demi-finale de Coupe de France, les Sarthois parviennent une première fois à s'immiscer dans la cour des grands en 2003. Avec le très sympathique [lien=http://www.sport24.com/photos/1142965188.jpg]Thierry Goudet[/lien] et son côté Guy Roux du pauvre, ils font figure de sympathiques veni-vidi-arrivederci comme la Ligue 1 en a vu tant, de Gueugnon à Martigues en passant par Istres, et retournent d'où ils sont venus aussi vite qu'ils sont arrivés. On a tous en mémoire ses fameuses interviews à base de "c'est super ! On progresse, je suis content !" après une fessée à domicile. A défaut de forcer le respect, ça crée un sentiment de pitié sympathique, on se dit "ooooh les pauvres" et puis on passe à autre chose.
Le Manceau est aussi coriace qu'il est malin. Ayant confié la direction de l'équipe à un entraîneur encore plus méconnu à l'époque que le précédent, le MUC retrouve l'élite, sans se départir de cette image de gentil club laborieux. Pour attirer les caméras, le club se dote alors d'un atout imparable: le joueur asiatique.
Le joueur asiatique est une vieille combine de club en déficit d'image pour se donner des faux-airs d'importance, car sa signature entraîne de facto l'apparition d'une ribambelle de journalistes entièrement dévoués au marquage à la culotte du joueur en question, sortant le club de son anonymat le temps de quelques reportages diffusés aux confins de l'Orient. Anonymat qu'il retrouvera sitôt le joueur parti. Conscients cependant du peu de rendement desdits joueurs asiatiques lors d'expériences similaires, les dirigeants manceaux ont pris le soin de déguiser un Argentin en Japonais, et c'est ainsi que Diégo Matusi est devenu Daisuke Matsui, à l'insu de tous. Sa non-sélection en équipe nationale japonaise lors de la dernière Coupe du Monde ne peut s'expliquer autrement.

Pervers jusqu'au bout, les dirigeants manceaux vont jusqu'à donner à leurs joueurs l'apparence d'une vraie équipe de branquignoles. Un maillot aux couleurs criardes (que les gens qui s'habillents quotidiennement en rouge vif/jaune pétant m'envoient un témoignage s'il vous plaît afin de dissiper tout malentendu) rehaussé d'un sponsor à la gloire d'un joueur emblématique du Racing, à moins que ce ne soit un appel discret à la secte de l'Ordre du Poulet Solaire. Rien que pour cet attentat visuel, Le Mans mérite de retrouver au plus vite le purgatoire, et y expier ce péché de mauvais goût.

Sur la pelouse la supercherie devient flagrante. Un gardien s'appelant comme un goleador brésilien dont on dit fréquemment qu'il est parmi les meilleurs du championnat mais qui n'empêche pas d'être à la tête du second plus mauvais bilan à l'extérieur en terme d'étanchéité, des joueurs aux noms aussi génériques que Camara, Keita ou Traoré tels qu'on en rencontre dans à peu près tous les clubs de foot pour se donner un semblant de légitimité supplémentaire, un futur grand qui ne le deviendra sans doute jamais mais qui fait vendre des maillots (horribles) en la personne de Le Tallec, dont Liverpool ne sait apparement plus quoi faire si ce n'est de le balader dans les coins les plus improbables du championnat de France, et quelques joueurs vedettes comme Ndri Romaric, meilleur footballeur que pilote, ce qui est dommage quand on dispose d'un beau circuit à côté de chez soi, voire Marko Basa ou Tulio de Melo, sortis d'on ne sait où mais qui ont l'insolence d'enchaîner les bonnes performances.
Rajoutez à cela quelques curiosités patronymiques telles qu'un défenseur au nom de boxeur amoureux d'Edith Piaf côtoyant un milieu de terrain nommé Baal, ce qui est fort amusant, puisque c'est le nom d'une divinité antique qui s'est fait mettre la pâtée par Yahvé lors d'une soirée barbecue, et que ça n'a rien à voir avec Marcel Cerdan non plus.
Comble de l'ironie, les résultats enregistrés lors des deux dernières saisons ont entraîné le départ de Frédéric Hantz, qu'on pouvait penser être la vraie star du groupe. On envisageait légitimement que le soufflet allait dès lors retomber, d'autant que la nomination de Rudy Garcia, entraineur estampillé du label Ligue 2, pouvait laisser présager que l'équipe allait retrouver un rang plus conforme à son statut. L'étude du classement confirme qu'Hantz a emmené le statut avec lui à Sochaux en partant...

Bref, Le Mans est une équipe manquant désespérement d'un réel intérêt, si ce n'est au plan sportif, car malgré ses handicaps à la base, force est de constater que c'est avec une insolence non dénuée de brio que cette "petite" équipe met à mal les soi-disant "grosses cylindrées" du championnat depuis deux saisons. Mais l'imposture est à présent démasquée ! Puisse le Racing faire oeuvre de charité publique en corrigeant les joueurs les plus mal habillés de l'élite, et contribuer à renvoyer cette paisible ville à la discrétion qu'elle inspire, à l'image du premier ministre qu'elle a engendrée, dans l'anonymat d'une Ligue 2 qui lui sied tant.

Les titres auxquels vous avez echappé :
- NardinaMUC !
- Le Quoi?

takl

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