Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'heure du foot business.

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Par guigues
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TV on the radio © Karim Chergui

Des millions d'euros comme s'il en pleuvait, des galactiques comme s'il en poussait dans les choucroutes, des enceintes stéréos de 60 000 places comme s'il en neigeait. Pacy à l'heure du foot business.

Éteins-ta télé rallumes ta passion


Si Jafar Hilali est le Jacques Crozemarie du football semi-professionnel, la télévision est le cancer du football en général. Depuis le premier match de championnat de France diffusé en direct sur Canal Plus le 9 Novembre 1984 le fléau s'étend avec une invraisemblable facilité. D'après un récent sondage, trois femmes sur quatre préfèrent regarder Hervé Mathoux plutôt que Mac Lesggy le dimanche soir. Ce chiffre monte même à 3.5/4 si Gomis est assis à coté de Pierre Mènes. Bref, on ne le répétera jamais assez, la télévision anéantit le football populaire, celui des odeurs de merguez mélangées à la sueur du voisin, celui des « Copier / Coller / Serrer » avec ses camarades de tribunes. Tout ce qui fait qu'un match au stade est une expérience unique, enivrante, que l'on se pressait de reproduire le weekend suivant encore et encore.

Aujourd'hui, le junkie du foot s'envoie des mauvais matchs de championnat uruguayen commentés par Didier Roustan vers trois heures du matin, en espérant tenir jusqu'à la prise d'antenne de Christian Jeanpierre pour la soirée Champions league. Pathétique. Tout cela on le doit à un club et à un seul : Le « Télé-Ménilles Sports » fondé en 1932 date à laquelle la télévision fait ses premiers balbutiements. Derrière ce nom ringard, se cache Pacy Vallée-d'Eure Football, appellation adoptée en 1998, cet autre grand virage du foot business. 1998 ou la coupe du monde de la TV : Diomède sélectionné uniquement pour sa coupe de cheveux, Guivarch faisant de la mauvaise pub pour des piscines pendant les rencontres, Martin Djetou écarté car ses cuisses n'entraient pas de le champ de la caméra. Pour le football, on repassera.

Vous l'aurez compris, la décadence télévisuelle qui a transformé Jour de foot en un vulgaire ersatz de Plus belle la vie, c'est à Passy que nous le devons. Mais, malheureusement, la liste des accusations ne s'arrête pas là.

Un président omniscient


« Le club du président Emmanuel Villette, fils de Yves Villette, président du club durant les années 1990. » Cette information tirée du très sérieux site internet Wikileaks, nous permet avec assurance d'avancer la seconde charge contre le football business en général et le PVEF en particulier. Qui dit grand club, dit grand président et qui de mieux que Jean Michel Aulas pour personnifier la marchandisation du football. Cet homme aura vendu jusqu'à son âne au diable - comprendre Vikash Dhorasoo à Berlusconi- pour hisser le modeste club de la banlieue sud-ouest de Strasbourg jusqu'au firmament des compétitions télévisées. Ce pacte fou, il le fait un soir dejuin 1979 en voyant jouer le FC Barcelone de Strasbourg de Gilbert Gress dans le modeste stade de quartier de Gerland. Si la rencontrer est somme toute banale, L'OL évoluant dans les bas fonds du classement si bas qu'il n'apparait même pas sur les feuilles de match, la révélation du football enchanteur de Gilbert Gress est immédiate. Aulas fait donc partie de cette nouvelle caste de présidents prêts à tout sacrifier pour le résultat. Le sacrifice de l'argent appelant l'argent, l'engrenage est infernal jusqu'à la banqueroute.

Qui donc de mieux que la famille Villette pour jouer ce fameux jeu de la banqueroute appelé parfois Monopoly. Passez par la case départ, ne touchez pas 20 .00 francs et vous vous retrouvez Boulevard de la Villette. Autrement dit chez les Villette, cette riche dynastie qui se lança dans l'aventure du foot business avec les résultats que l'on connait.

Le Star System


La galaxie Pacy ne serait pas aussi lumineuse si elle ne comprenait pas l'ingrédient essentiel à la réussite sportivo–médiatique : les joueurs, et pas n'importe lesquels. Au-delà des performances sur le terrain, c'est également les statistiques dans les rayons qui intéressent les dirigeants. La caissière de chez Leclerc n'a qu'à bien se tenir ! Au PVEF pas de Ronaldo en attaque mais Dos Santos dans les buts, échangez votre baril de Caveglia contre le robuste défenseur Cave, et de Pirlo à Nirlo il n'y a qu'une lettre qui, sur le flocage du maillot, ne fera pas tâche. Enfin; pour enflammer les filets et les supportrices c'est Gomis qui est à la pointe de l'attaque. Mamonda Gomis. Combiné avec l'offre un maillot acheté = un weekend à Pacy offert, les ventes de maillots explosent dépassant même celle du Real Madrid.

Ne nous étonnons donc pas de voir débarquer samedi après midi Ferrari et autres bolides rutilants devant la Meinau. Loin de nous le temps ou Yacine Abdessadki était pilote d'essai furtif pour Audi où quand Christophe Kinet payait des amendes pour pouvoir venir en 205 GTI tuné à la mode belge. Aujourd'hui, nos joueurs roulent en voitures de pères de famille quand ils ne viennent pas à l'entrainement en transports en commun, conscience écologique oblige. Le parking de la Meinau ressemble donc de plus en plus à l'usine Peugeot de Sochaux Montbéliard, le mauvais goût en moins.

Video killed the radio stars


C'est donc avec une pointe de mélancolie que je mets le point final à cette présentation du club de Pacy. Où sont donc passés nos idoles d'antan ? Ces joueurs qui tapaient le carton avec le match et les mains des supporteurs après. Au Racing, on n'a aujourd'hui ni couverture télé, ni président visionnaire et surtout pas de stars gominés. Par contre une équipe, une vraie avec des artisans du football est peut être en train de naitre du coté de chez Laurent Fournier. C'est tout le mal que l'on se souhaite.

guigues

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