February 2006


Les produits du terroir de demain (Amgen)

28/02/2006 12:33
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Il y a la ligue un Orange, la Barclay's premiership league ainsi que la sans complexe "Jupiler league" belge, qui mêle boisson malté et football mousseux de Mouscron à Lierse, de Zulte à Anvers. Nous nous sommes habitués à ces associations marchandes et customisées qui évoquent à grande échelle les fêtes de patronnage moyen-âgeuses où certains tournois profitaient aux brasseurs locales. Du côté des Etats-unis, nous eûmes droit la semaine passée à la Amgen Tour's California race, qui est une compétiton cycliste sur le bitume californien. Comme son nom l'indique, le partenaire principal et financeur de la course est Amgen. Amgen n'est pas une filiale américaine des bières Amstel, C'est une entreprise florissante des biotechnologies qui doit son succès de start-up innovante pour avoir mis sur le marché deux blockbusters, le neurogen et l'epogen.
L'epogen dit vulgairement EPO a été crée en 1983 pour un être un anti-anémique utilisé dans l'insuffisance rénale chronique et la chimiothérapie du cancer. C'est une biotech dans la mesure où c'est un médicament issus du vivant (un gène codant qui secrète dans l'organisme une protéine qui accroît le nombre de globules rouges) et qui participe à ce qu'on appelle la thérapie génique. D'aucuns prétendent qu'il a fait les beaux jours de sportifs, toujours est-il que les sportifs semblent faire les beaux jours de la firme, comme l'indique très clairement dans le herald tribune, Jim Daily, responsable des opérations commerciales: "We sponsored this race to show people the excitement of cycling, the beauty of California and the benefits of our products". Tout s'accorde à penser que la course est une belle vitrine pour la promotion des produits Amgen, mais je me demande sous quelle forme. Est-ce que le vainqueur de l'étape se saisit d'une boite de produits devant les photographes comme d'autres ingurgitaient de sodas mondialement connus? Est-ce que les spectateurs ont droit à un échantillon gratuit dans des pochettes plastiques? Est-ce que les coureurs eux-mêmes les ont consommés pour faire plaisir au PDG lors du cocktail de l'avant-veille, posé sur des plateaux argentés avec du champagne?

Ô non, je m'y refuse à le croire.

Un mail d'adieu

27/02/2006 00:10
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Cher Jean-Josué,

Lorsque tu recevras ce mail de 14h42 aux alentours de 23h19, ce mail essouflé et sur le point de s'évanouir, ce mail qui tombé dans la besace matelassé du facteur, s'était dégagé de son enveloppe pour atteindre laborieusement sur un cheval volé les rives du vieux-port, ce mail qui parvenu au pied du bateau, était tombé à l'eau dans sa précipitation et son retard aussi, souffrant de mille maux l'électrocution qui en découle et qui une fois dans la calle du navire suivant, coincé parmi tout un tas d'autres mails, attendait qu'un nuage l'attire puis le dépose sur l'autoroute de l'information pour enfin se fondre dans le réseau avec son unique raison d'être dans sa poche, ce mail, cher Jean-Josué, se sera échappé des mains qui quelques minutes plus tard ne seront parcourues que de la vie des gouttes de sang qui poursuivent en rang leur chemin hors de leur veines, ce mail annoncera que tout est trop tard et qu'alors tout est bel et bien fini.

la dernière "dernière chance"

26/02/2006 01:55
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Comme mal dit ici, selon les mauvais conseils de J.Giraudoux, la guerre de troyes aura bien lieu et c'est demain. Enième match de l'année, énième dernière chance, l'excitation nous saisit, car s'annonce peut-être la résurrection tant de fois avortée du Racing où ta flamme battue aux quatre vents n'aura jamais cessée de briller. La mystique de la Meinau consiste à entretenir la foi en la victoire alors qu'elle ne fait que trop rarement son apparition.

A mesure que notre équipe ratait ses échéances cruciales, chacun laissait aux bookmakers masos et au journaliste qui veut faire son malin à moindre coùt ("je vous l'avez dit") le pari du maintien. Après la semaine à deux points, nous nous demandions ce qui nous pousserait au stade. L'équipe, en manque de confiance, allait pousser sa désintégration sous le dissolvant de son manque d'ambition.
Puis la victoire à Toulouse, avec la manière, la solidarité et la réussite. Notre championnat ne laisse pas libre cours au série, hormis Lyon et Bordeaux, tout le monde peut battre tout le monde. Strasbourg n'a jamais été surclassé, si bien que l'objectif des huit victoires en douze matchs n'est pas inenvisageable. Par le biais d'une dynamique de confiance et d'un appétit dévastateur, le racing va peut-être sauver sa saison. La petite flamme deviendrait un feu d'artifice, je suis impatient d'y être.

Calendrier de la désintégration

Je vous relaie un communiqué du parti de l'in-nocence, dont je partage le sentiment général.

"Le parti de l'In-nocence exprime les sentiments d'horreur que lui inspirent les morts atroces et presque simultanées du jeune commerçant juif Ilan Halimi, à Bagneux, après plusieurs semaines de sévices, et du jeune gendarme Raphaël Clin, dans la partie française de l'île de Saint-Martin, au milieu des cris de réjouissance des témoins, heureux de son agonie à cause de sa double qualité de blanc et de gendarme. Avec ces épisodes monstrueux, c'est un nouveau seuil qui est franchi dans la violence sadique de sociétés que l'antiracisme dogmatique et obnubilant a bâti ou encouragé de toutes ses forces, et dont l'aboutissement, ainsi qu'il était prévisible, est le racisme véritable, dans sa forme la plus insoutenable."

Je crains qu'il devienne possible d'établir un calendrier macabre des violences et atrocités, contraire à la civilisation et à la douceur supposée du Progrès.
Sur ce, je me demande si nous sommes effectivement dans une société plus violente ou que nous tolérons moins, plus sensibles, des épisodes qui ont dû toujours exister? Pouvons-nous nous résigner à des territoires perdus ou devons-nous lutter pour la pacification de notre société? J'espère sans y être aspirer par de nouveaux incidents nationaux ou personnels, me pencher calmement sur l'idée que m'a soumis une connaissance sur "l'israëlisation de la société".

L'institut de sauvegarde des mots

22/02/2006 18:08
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Mes chers compatriotes, peut-être l'ignorez-vous, ce blog quelque peu insignifiant couve le secret espoir d'une collaboration au sommet entre le Racing et l'institut de sauvegarde des mots. Il y a quelques années, J.Duguépéroux avait déclaré que l'important était la victoire et que le reste n'était que de la littérature. Nous concédons volontiers dans cette future association la victoire au racing et la littérature à l'institut de sauvegarde des mots.
Je n'ai pas besoin de présenter le racing qui dévore toutes les passions, mais je sens une certaine ignorance autour de l'institut, laissez moi donc vous en conter.
Vous n'êtes pas sans savoir que certains mots de la langue souffrent d'abandon, de mort lente, d'inutilisation regrettable. L'institut se propose chaque dimanche de les ramener à la vie et compte sur chaque adhérent pour les réinstaller dans le PSM (le paysage sonore des mots).
Cette semaine, par exemple, le foehn a été ranimé d'un souffle nouveau. Le foehn est un emprunt aux langues étrangères, contrairement à la vulgarité anglosaxonne, qui nous l'a transmis dans un usage imbécilement festif ("ouais, c'est foehn!"), tout à sa poèsie méconnue, la suisse alémanique semait, elle, un doux vent sur nos oreilles. Mais je ne peux que vous pousser vers notre guide: le professeur Rollin.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/rollin/

Le web invisible

21/02/2006 10:10
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Internet est devenu par sa taille l'antichambre de la réalité, enflé de millions de pages chaque jour, il permet à quiconque, de son ordinateur d'avoir accès à une somme importante de renseignements, il abolit le temps et la distance. Avec 64 milliards de pages, on peut imaginer que rien ne lui échappe, qu'il détient toutes les informations. Généralement, nous accédons à ce savoir à l'aide des moteurs de recherche. Ceux-ci, à l'aide de robots, qui se baladent de liens en liens « aspirent » puis indexent des millions de pages web. C'est ainsi que par une équation de recherche, nous parvenons au web visible. Toutefois, il n'y a pas de lumière sans ombre, et le web a également sa face cachée, le web invisible. Pourquoi par exemple n'apparaît jamais votre nom en tête de google, alors que votre admiratrice ou admirateur a réussi à trouver votre numéro de téléphone? Pour toute une série de raison, le web devient invisible parce que les documents qui le composent ont été mal ou pas indexés par les moteurs de recherche classiques. Ils peuvent être trop volumineux pour être indexées, protégées par des balises méta qui stoppent les robots, faire partie de pages générées dynamiquement, lors d'une requête, ou celles barrées par un code d'accès. Le spéléologue du virtuel trouvera des bases de données spécialisées, des bases de données internes à des sites volumineux, des publications, des sites de petites annonces, des portails sectoriels, des bibliothèques en ligne, des pages jaunes et blanches, les traducteurs, les sites de messages ou les bases de données de recherche généraliste. Des pages peuvent se perdre parce qu'elles ne sont que rarement consultées. Il faut d'ailleurs savoir à ce propos que se retrouver en tête de Google est générateur d'un incroyable marché, car certains peuvent payer pour qu'à tel mot recherché, ce soit votre entreprise ou association qui apparaît en tête. Les enchères sont sauvages pour des créneaux aussi porteurs que « fly », « voiture », etc... Google peut percevoir une somme pour ce « service » ou alors une commission aux nombres de clic. Ainsi, les moteurs de recherche sous contrôle, le web visible sera submergé bientôt des liens commerciaux et en dessous des informations désintéressées, la libre expression. Retour aux lois de la réalité ?

Un écrivain

En écoutant l'émission d'A.Finkielkraut, ce matin, j'ai repensé à un texte de G.Matzneff qui m'avait marqué:


"Petit-fils et fils d'émigrés russes, je m'interroge sur les émeutes qui ont ces dernières semaines enflammé notre pays, sur cette haine de la France qui anime certains des jeunes manifestants, sur la difficulté de s'intégrer dont se plaignent les autres, eux aussi fils et petits-fils d'émigrés.

Entre les deux guerres, c'est-à-dire dans les années 1920 et 1930, les étrangers qui émigrèrent en France, qu'ils fussent russes, ou italiens, ou arméniens, ou grecs, connurent eux aussi la misère, les logements insalubres, la xénophobie.

A l'époque, il n'y avait ni les allocations familiales, ni la Sécurité sociale, et les conditions de vie étaient beaucoup plus difficiles qu'elles ne le sont aujourd'hui. Et si certains de ces exilés parlaient le français,l'immense majorité n'en savait pas le moindre mot, beaucoup moins encore que les émigrés d'aujourd'hui issus des ex-colonies francophones d'Afrique.

Oui, une grande pauvreté. Voilà quelques années, nous célébrâmes le jubilé de la paroisse des Trois-Saints-Docteurs, rue Pétel, dans le XVe arrondissement de Paris. À cette occasion, le métropolite Antoine évoqua son adolescence (il était alors âgé de 17 ans), ses premières années d'exil en France: " Ce fut une période d'extrême misère. Cinq moines vivaient dans des cellules vétustes, l'argent manquait même pour se procurer de la nourriture. Le soir, on pouvait voir le vieil évêque Benjamin, couché sur le sol, enroulé dans sa cape de moine; dans sa cellule, sur sa couche, il y avait un mendiant, sur le matelas un autre mendiant, sur le tapis un troisième; pour lui, il n'y avait pas de place."
Aujourd'hui, on s'émeut de la pauvreté des mosquées, mais à l'époque, croyez-moi, personne en France ne s'émouvait de la misère des chrétiens orthodoxes. Les gens n'en avaient rien à foutre. Les jeunes Beurs, les jeunes Noirs souffrent de la xénophobie française? Les émigrés de la génération de mes grands-parents en ont souffert, eux aussi. Quatre ans avant ma naissance, un Russe blanc nommé Gorgouloff a assassiné le Président de la République française, Paul Doumer. Imaginez un instant qu'un Arabe ou qu'un Noir émigré en France assassine Jacques Chirac, et vous aurez une idée de ce que pouvait être alors l'atmosphère concernant les étrangers avec des noms en off, en eff, en ine ou en ski.

Les conditions générales étaient donc extrêmement défavorables aux émigrés et à leurs enfants. Néanmoins, chez ceux-ci, qu'ils fussent arméniens, italiens, grecs ou russes, on observait un désir d'utiliser tous les moyens que la France mettait à leur disposition - l'école, le lycée, l'université pour échapper à la pauvreté, à l'exclusion, pour gravir les échelons de la société. Il existait chez ces jeunes d'origine étrangère un désir de faire de bonnes études et un grand appétit de connaissances.

Pourquoi ces garçons d'origine africaine, eux, traînent-ils toute la journée, ne s'intéressent-ils à rien, s'ennuient-ils, semblent-ils n'avoir aucune curiosité intellectuelle, aucune soif d'apprendre, de s'instruire, de lire de beaux livres. Peut-être parce qu'on leur parle trop des " valeurs républicaines ", de " l'engagement citoyen ", et que cet abstrait charabia ne les enthousiasme pas. Quand j'étais enfant, on se bornait à me parler de la France et de l'amour de la France. C'était beaucoup plus stimulant."

Gabriel MATZNEFF

Merci Gabriel

Concours public

15/02/2006 01:24
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Amis badauds, égarés ou bienveillants je sollicite votre concours avisé, amusé ou intéressé pour un choix cornélien.

Nos abribus strasbourgeois sont barbouillés de dégradantes affiches commerciales qui caricaturent les femmes dans des tenues qui n'affriolent plus personne, sauf peut-être Dédé ou son caniche un soir de promenade tardive et qui diligentent sans honte un regard vilain sur nos moitiés. Je dis stop à cette exhibition, à cette invite à la consommation de la femme !
Tout seul, j'irais coller des autocollantes sur ces affiches. Mais c'est ici que j'ai besoin de vous : que sera-t-il inscrit sur ces autocollants ?

J'ai quelques propositions :

1.Honteuse pornographie (austère, moral, direct, c'est du kante)

2.L'érotisme doit rester à la maison ( revendicatif mais pudique quoique sermonneur, c'est du lacour)

3. Je veux rester maître dans mon caleçon !(énergique et punchy mais un peu couillon, c'est de l'Arrache)

J'attends bien sûr vos avis, vos suggestions et votre collaboration.









Ce dont il s'agit de contester: voir sur http://www.lisecharmel.com/charmel.php?l=fr&p=lc_photo_ling

premier aperçu d'un monde tautologique

Le long dimanche de la vie est un poison sucré que s'inocule l'homme de l'occident comme une euthanasie douce. L'homme ne veut plus de son humanité, il remet ses douleurs aux médicaments du cerveau, il punit ses erreurs de lois scélérates qui le poussent à ne plus rien modifier, lentement, il ne souhaite que son anesthésie, pour que plus rien ne soit brusque, incertain ou violent. Il n'est plus question de bien et de mal, mais de bien et de bien. C'est le long règne du bonheur borné, du bonheur obligatoire. Nous ne croyons plus à la réalité, c'est l'idéal et son éloge qui l'ont remplacée, au nom du présent plus-que-parfait qui nie le passé simple et son imparfait. Il imagine le meilleur des mondes dans un présent qui dicte son avenir et qui ne craint pas le conditionnel.

Faut-il voir par là l'érotisation de la société, comme le signale P.Sloterdijk ?
Je reconnais que je suis tenté par cette idée, mais qu'elle m'échappe et que je la reconstruis par fragments à la lueur de P.Muray. L'Europe veut sortir de l'histoire en se séparant de la violence et l'européen de la responsabilité. Le principe de précaution nous enjoint de ne rien faire avant la catastrophe, la femme ne veut pas assumer une grossesse non désirée, le militant accuse et n'assume plus. Est-ce donc la fin des rapports de force que cette érotisation ? C'est par l'infantilisation généralisée que P.Muray décrit la vie de la société, mais finalement, il n'y a pas tant de contradiction avec le sexe mort et l'homme inaccompli. Les publicités nous affirment que la jeunesse est un âge qui dure, qu'il faut effacer les rides, maquillent la vieillesse et ringardisent la sagesse. L'homme d'aujourd'hui qui se prend pour l'homme de toujours est un enfant qui veut tout dans l'im-médiateté (consommation et abolition des distances), manifeste s'il ne pleurniche (contre les méchants racistes) et veut s'amuser, c'est un ardent militant de la fête (de la musique, de la science, etc...) avant tout. De l'érotisation, de l'infantilisation, le marketing (la séduction vénale) et la sociologie (la lame de l'idéologie) mettent fin à l'intime, car tout deux concourent à ce que nos fantasmes soient collectifs. Comme les affiches de lingeries placardées sur tous les abribus, autant que la libéra(lisa)tion sexuelle imposée, l'homme n'a plus de désirs qui lui soient propres, il est sous le cellophane d'un préservatif, c'est le dernier aperçu de sa préservation.

la vérité est dans les codes

14/02/2006 20:22
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