Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bayonne tu déconnes

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Par jpdarky, zottel
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© zero-zero

Bayonne et le Pays basque sont à la fois mystérieux et sans intérêt. Pas facile.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Il est un coin de France


Le Pays basque, terre de peu de contrastes, où se situe Bayonne - sinon nous n'en parlerions pas ici, ça n'aurait pas de sens - s'étend de manière curieuse sur la partie sud-ouest de la France et nord-quelque chose de l'Espagne. Il se voit séparé en son milieu par les Pyrénées ce qui pourrait être drôle, si l'on n'imaginait pas la souffrance et la consommation d'essence que cela coûte pour aller payer ses clopes moins cher de l'autre côté. On l'imagine, donc on souffre.

Bayonne ne prête pas à sourire, les 14 chefs de guerre qui se sont cassés les dents à tenter de l'assiéger en témoignent. D'ailleurs, voici Aragon Alphonse 1er, le Batailleur : « cher ami, qu'avez vous à dire sur Bayonne, mon p'tit pote, hmm ? ». « Franchement, ça ne prête pas à sourire. ». CQFD, et c'est ainsi qu'Allah est grand, mais je crois que nous nous trompons de montagne. La ville vit un âge d'or du XIIème au XVème siècle grâce aux épousailles d'Aliénor d'Aquitaine, qui ne faisait pas que des confitures, avec Henri II. Malheureusement, Dunois, de sinistre mémoire, reprend la ville en 1451 par une manoeuvre inique et fourbe avec la complicité de l'évêque local. C'est un scandale.

L'amour est un bouquet de violettes


La plupart des gens pensent que les Basques sont arrivés dans une soucoupe volante. Car enfin, qu'est ce qu'un Basque ? Génétiquement, son plus proche voisin est introuvable. Le linguiste hésite à classer le Basque dans les indo-européens ; demandez l'addition en sanskrit, vous verrez. En langue basque, « Mathurin » se dit « Bixente », « Deschamps » donne « Deschamps », et « poivron rouge » « piment d'Espelette » (ce qui explique son prix élevé). Preuve supplémentaire, la créature porte toujours un nom à la noix. Que le lecteur s'imagine un instant dans la peau de la jeune institutrice, fraîchement titularisée, contrainte de répéter sans faute « Harinordoquy et Lizarazu, vous vous séparez ! », et tout ça pour un salaire modique ! Le Basque est réputé pour sa force légendaire, mais pas seulement. Ainsi, il n'est pas rare que les villages basques se tirent la bourre pour déterminer qui sont les plus intelligents. La méthode d'évaluation est très simple : le village qui comporte dans ses rangs le type ou la fille capables de porter une pierre de 78 kg le plus loin est officiellement déclaré « village le plus intelligent » pour l'année à venir. C'est à la fois émouvant et imparable.

Physiquement, le Basque se rapproche pourtant de l'humanoïde. Les exemples abondent, comme Maurice Ravel, Luis Mariano ou Daguerre. Mais pas Bixente Lizarazu. La chevelure seule nous sépare du Basque, d'une nature délicate, grasse, avec des pellicules qui, poussées par le vent, forment plus loin la dune du Pyla. La consommation basque de Pétrole Hahn et de Pento pour les moins hype s'en ressent. Devenus vigoureux jusqu'à l'excès, ils ne les coiffent souvent qu'avec un tractopelle.

Heureusement, une fois parvenu à l'âge du repos, il lui pousse sur la tête le fameux béret basque. C'est à ce stade que le Basque arrive à son plus parfait épanouissement, il ressemble enfin à ce qu'il est ; on le retrouve, toisant l'Océan Atlantique d'un regard enfin serein, c'est incroyablement émouvant. Mais un peu chiant.

Il faut signaler que le Basque - observons Lizarazu - toise l'Océan plus souvent qu'à son tour, comme l'Elfe songeant aux Havres Gris. Au nord, les Landes, au sud, l'Étranger, il lui reste à toiser l'Océan et le mur du salon. En réalité, cette posture à la fois ombrageuse et pensive sert à cacher un manque de discussion navrant. Une fois qu'il se met à parler, on regrette finalement les longs moments où le Basque reste mutique en scrutant l'horizon tout ça le font barré par une ride singeant une intense réflexion (voir n'importe quelle intervention de Lizarazu). A ce propos, on a longtemps cru que Keanu Reeves était basque, pas seulement à cause de son prénom mystérieux mais aussi à cause de son expression unique, le front barré par une ride de là à là tout ça. Mais en fait, non. Il est peut-être finnois du coup.

Mais nous nous égarons, revenons au salon. Le mur du salon étant de loin le plus monotone - il en conviendra lui même ; son papier peint évoque quasiment Derrick - le Basque le méprise. Parfois il lui donne un coup, que le mur rend rarement ; mais il finit toujours, c'est là sa nature, par proposer un jeu de ballon pour se réconcilier. Le jeu avec le mur s'appelle alors la « Pelote » basque. C'est le signe qu'une fois pardonné, le coupable a poussé un peu loin les privautés. Le mur a-t-il eu raison de céder ? Nous disons non, un rempart honnête ne cède qu'une fois rendu aux dernières extrémités, lors d'une morne promenade en barque sur la Marne à la rame.

Cum Cum Mania


La rame nous emmène tout droit vers le club de football que nous recevons tantôt, puisque le Basque pousse le particularisme grotesque jusqu'à qualifier son club de balle au pied de, attendez les amis vous allez rire, de, donc, « d'Aviron bayonnais ». Ça se passe de commentaires, ce serait comme jouer au football dans un vélodrome.

Oui, ces gens là jouent au football. L'Aviron bayonnais aura vaguement marqué les esprits en atteignant les huitièmes de finale des restos du coeur du football français, la Coupe de France. Heureusement, ils furent prestement éliminés par les fiers joueurs du PSG, gloire à eux.

Le club est hanté par des inconnus, sûrement très intelligents au sens basque, et on ne relève que la présence du fils de Francis Lalanne en milieu de terrain, mais rien ne dit que Jérôme soit aussi calamiteux pour le football que son papa. Alors soyons tolérants.

Il faut évidemment se méfier de la « spéciale » Aviron bayonnais sur les corners, l'attaque dite de l'« aviron » (quand on vous dit qu'ils sont mains et subtils). Cela consiste pour l'avant-centre local à se baisser au moment du tir du corner, et à sortir de son short un aviron habilement dissimulé (le secret de cette dissimulation se transmet discrètement de générations en générations de proctologues bayonnais depuis la nuit des temps) pour rabattre furieusement la balle dans les filets adverses. Ce n'est pas très fin, mais tout à fait typique, et furieusement local. Il paraît que Jean-Pierre Pernaut adore.

Non, sincèrement, et abstraction faite du contexte, il faut gagner ce vendredi, ne serait-ce que parce que ça contrarierait Patxi et Félicien.

Article coécrit avec zottel

En vous remerciant.

jpdarky, zottel

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