C'est ma prière

Il serait vraiment trop bête de s’arrêter en si bon chemin. Le Racing a décroché jeudi dernier la première des six étoiles dorées attendues cet été. Avec les six autres espérées pour l’automne, on obtiendra la douzaine, nombre symbolique choisi il y a fort longtemps par les concepteurs du drapeau bleu qui flotte allègrement sur Strasbourg.

Douze mois de l’année, douze heures par demi-journée, douze apôtres… et douze occasions franches au match aller. La semaine écoulée fut propice aux lamentations : et si la confrontation avait pu être pliée dès le premier match, à onze contre dix ? L’avance de deux buts ne peut permettre de gestion confortable, elle assure une certaine vigilance côté alsacien et laisse des espoirs réalistes aux Israéliens. Le but-casquette encaissé sur une frappe de loin déviée – osera-t-on parler de but-kippa ? – ne saurait faire oublier ces deux face-à-face manqués de très peu par les visiteurs.

Rien qu’une larme

On a donc la garantie de suivre un match « pour de vrai ». Le Maccabi, maître des horloges à la Meinau, est apparu serein, confiant en ses capacités à retourner la situation. Le critère météorologique, avec l’accoutumance à la chaleur méditerranéenne, ne devrait guère jouer au vu des conditions caniculaires de l’aller. La ferveur du stade Sammy-Ofer (du nom du généreux donateur qui a, si l’on peut dire, offert cette enceinte moderne à la ville), dont on a eu un bel aperçu jeudi dernier, représente une autre donnée d’importance. On s’interroge d’ores et déjà sur la faculté du sifflet italien M. Mariani à maîtriser davantage le match que ne le fit le folklorique batave M. Blom la semaine passée.



Laurey et Keller peu avant les formalités administratives. De quel album est issue cette vignette ?

Laisse-moi t’aimer

Thierry Laurey peut compter sur un collectif d’élite, sûr de lui et dominateur. Un groupe élargi à 21 joueurs s’est envolé vers la Terre Sainte. Le staff a voulu se prémunir contre tout accident d’escalator ou risque de turista. Par rapport au match aller, seul Abdallah N'Dour est absent, en revanche le capitaine Mitrovic est de retour, tout comme Ibrahima Sissoko. Touché en amical contre Toulouse, alors que Julian Alaphilippe l’emportait sur le chrono de Pau, Kenny Lala n’en a toujours pas terminé avec sa douleur à la cuisse. En dehors de son latéral droit, le RCS peut compter sur l’essentiel de ses forces vives, même si Mothiba, Grimm, Caci et Kawashima sont restés en Alsace.

Le groupe strasbourgeois face à Haïfa : Sels, Kamara, Pelletier - Simakan, Koné, Mitrovic, Carole, Djiku, Aaneba - Martin, Corgnet, Liénard, Bellegarde, Sissoko, Fofana, Thomasson, Lebeau - Zohi, Ajorque, Da Costa, Botella.

Côté Maccabi, on peut s’attendre à la même configuration – défense solide, petits gabarits au milieu, recherche immédiate de la profondeur – avec toutefois davantage de velléités offensives.

Qui saura ?

A proximité de la sépulture d’un célèbre chanteur de charme s’exprimant en français phonétique, la délégation strasbourgeoise, joueurs, dirigeants, supporters et même speaker n’aura qu’un seul objectif : celui d’éviter de passer par la fenêtre.