Le Racing, d’Art ou décès ?

Le Racing s’emmêle les pinceaux

Le foot a cela de commun avec la peinture qu’on peut y voir ce qu’on veut. En fonction de vos attentes, de votre état d’esprit, de votre personnalité, un même match sera vécu différemment par vous que par votre voisin. C’est précisément ce qui s’est passé avec la saison du Racing.

Certains loueront la défense à toute épreuve et le pragmatisme de l’équipe entraînée par Jacky Duguépéroux. D’autres retiendront la pauvreté du jeu collectif, l’ennui global et les difficultés futures avec ce niveau de jeu. Et comme en peinture, tout le monde aura raison.

Il n’est pas encore l’heure des bilans mais l’on ne pourra pas s’empêcher de faire un constat sur la saison. Malgré une attaque en berne, un jeu plus que chaotique, des faillites collectives et individuelles, le Racing a géré sa saison en patron et s’est offert une fin de saison tranquille, ce qui n’est pas Monet courante... Du moins le croyait-on.

Parce que tel le Jean Claude Dusse du National, le Racing Club de Stress-bourg ne parvient pas à conclure au moment critique. Et alors qu’on pensait que tout était dans la poche, cela fait maintenant deux week-ends d’affilée que notre club (et ses adversaires) parviennent à tout gouacher.

Rappelons quand même que le Racing, invaincu à domicile de la saison et meilleure défense, n’avait besoin que d’un nul face à Amiens devant une foule complètement acquise à sa cause pour monter.
Est-ce que l’enjeu de Vinci important, qu’ils en perdirent tous leurs moyens ? Comment Ces-ânes ont réussi à perdre dans les arrêts de jeu restera longtemps un mystère.

Face à cet ascenseur émotionnel, le stade, qui faisait pourtant plus de bruit que les trompettes de Géricault, en est resté coi. Alors à défaut de fêter face au public meinauvien, espérons qu’ils sauront faire le taf à Belfort pour ramener ce point qui Soulages.

Picasso ou Racing cubique

Les fins de saison étant propices aux calculs savants, précisons donc les conditions d’accession en L2 :
- Si le Racing gagne au moins un de ses deux matchs
- Si Orléans, Amiens ou Marseille ne remporte pas ses deux matchs
- Si l’on part du scénario catastrophe qui voit Orléans, Amiens et Marseille remporter tous leurs matchs et que le Racing ne prend qu’un point, le calcul se ferait sous la forme d’un mini championnat à 3 équipes à 57 points (Amiens, Strasbourg, Marseille). Marseille serait alors le dindon de la farce à la défaveur d’un moins bon goal average.

Bref, inutile de savoir faire un produit en Delacroix pour comprendre qu’un point reste suffisant et qu’il est accessible dès ce soir à Belfort.

Belfort qui, naGuère, niqua…

… mais plus trop aujourd’hui.

Car Belfort aura fait une saison assez inattendue mais surtout aux trajectoires opposées.

Jeune promu, Belfort a fait une première demi-saison admirable venant faire un gros pied de nez à tous les favoris de la division. Avec comme point fort principal une défense hermétique.
Gauguin de sort, il faut l’intervention du Racing pour faire sauter le Canevas et faire chuter les Belfortains de leur piédestal.

Belfort finira, malgré tout, les matchs allers en 3e position (meilleure défense avec 12 buts encaissés seulement). On pensait alors que cette équipe n’était pas venue dans la division pour s’aMusée, Or, Say en fait le début de la fin.

En effet, le match du Racing ne sera plus suivi que de deux victoires faisant alors plonger l’équipe dans une Nuit qui n’a rien d’étoilée. La défense, si solide, deviendra un Radeau de médusés à la dérive pouvant prendre 4 buts d’Avranches à domicile ou 6 contre Chambly.

Cette année 2016 aura fait bien du Degas, si bien que l’équipe se retrouve aujourd’hui à la limite de la zone rouge. Avec certes un fin matelas de 5 points, mais l’équipe inquiète et déçoit eu égard à ce qui a été proposé pendant près de 6 mois.

Le Racing : un gros lion ou peu Titien ?

Un coup d’œil au classement et il faudrait être Miro pour ne pas le voir : un point peut suffire au bonheur des deux clubs. Vous voyez le Tableau : on se fait une bonne bouffe autour Dubuffet du Flunch de Belfort, et les Huiles des deux clubs conviennent d’un arrangement.

Aujourd’hui tout le monde n’a que ce terme à la bouche. Contrairement à Van Gogh, puisse le Racing ne pas prêter l’oreille à ces rumeurs et se concentrer sur son match. « Les chiens aboient, le Caravage passe. »

Car s’il est impossible de savoir si ces rumeurs sont de l’Art ou du cochon, la meilleure des solutions serait encore de jouer la gagne à fond. Et même si on les Braque d’une victoire 1-0 sur un poteau Rembrandt à la 93e min, cela permettrait de remporter le précieux sésame et de mettre fin au suspense.

Et tant pis si notre victoire doit faire Courbet l’échine de cette sympathique équipe de Belfort. Nous on a Basquiat à foutre, on a une montée à aller chercher.

22 joueurs face à un Monde riant (Piet).

Refroidis par l’issue du match à la Meinau, les discours ont été un peu plus pondérés lors de ces derniers quinze jours. Cela n’a pas empêché les supporteurs Alsaciens de se mobiliser en masse dans un engouement toujours aussi Surréaliste pour du National.

Les 2000 billets mis à disposition pour les visiteurs sont partis en moins d’une journée. Nul doute que de nombreux autres alsaciens seront dispersés dans les tribunes locales juste pour être sûr d’assister à un dénouement heureux et de pouvoir dire qu’ils ont vécu en live l’un des nouveaux jalons de l’histoire récente du Racing. Et tant pis pour les absents. Ceux-ci sont des pipes.

Et qui seront les joueurs que ces spectateurs pourront suivre Duclin de l’œil ? Jacky Duguépéroux devra se passer de Tuiloma reparti sous d’autres cieux. Plus important, il devra se passer de Felipe Saad, expulsé face à Amiens et suspendu jusqu’à la fin de saison. Le reste de la défense, récemment élue dans l’équipe type de National (enfin, sauf Marester) sera, elle, bien présente.
Devant également, le groupe est dans le grand classique même si pour le besoin de cet article, on regrettera l’absence du bien nommé Munch que l’on réclamera à cor et à cri (surtout à Cri d’ailleurs).

Notons également la présence de Denis Bouanga. Le National n’est visiblement pas hors Duchamp de vision du sélectionneur gabonais. Le joueur prêté par Lorient a ainsi été convoqué dans la semaine pour la sélection. Si le rendement de l’attaquant peut décevoir en cette fin de championnat, cela reste suffisant visiblement, mais le Merlu a préféré décliner pour jouer les derniers matchs avec le Racing. S’il parait acquis que le joueur ne s’attardera pas en Alsace, ce geste fort reste appréciable. Puisse-t-il en être récompensé vendredi et nous avec en dégainant aussi vite que savait le faire Klimt Eastwood.

Inutile d’aller plus loin. On l’aura compris, le Racing a encore un joker la semaine prochaine. Le Racing peut aussi faire son gagne-petit ou s’arranger avec Belfort.
Bref, le match n’est pas aussi critique qu’on pourrait le croire.
Mais on ne se racontera pas pop-art, ce que veulent les supporters, c’est une victoire, la fin du suspense et la montée qui va avec. Et le Racing cessera alors d’être une Nature Morte et reviendra enfin sur le devant de « La Cène ».