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- Souvenir/anecdote
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- Par kitl
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A l’heure où les pays d’Europe centrale et orientale, parmi lesquels le plus stalinien d’entre eux, manifestent des signes d’émancipation, le plus beau palmarès alsacien de la décennie écoulée, Léonard Specht, embrasse plus tôt que prévu une carrière d’entraîneur.
A son retrait des terrains, en juin 1989, la trajectoire de Léonard Specht semblait bien balisée. Quelques années à la formation, histoire de se faire les dents en transmettant son immense vécu, puis éventuellement, dans un second temps, un retour chez les professionnels, une fois le Racing stabilisé dans l’élite par Gérard Banide. Le Méridional parti en raison du contexte délétère, il a fallu parer au plus pressé, ce qui a pris la forme d’une promotion interne. Plutôt qu’Albert Gemmrich – qui promet de redevenir un « adjoint loyal » –, auteur d’un intérim infructueux à Orléans (0-1), le tandem Hechter-Dogliani s’est reporté sur le citoyen de Mommenheim.
Intronisé le 4 septembre, l’ancien capitaine déclare accepter la pression inhérente au poste et notamment l’ombre de Gilbert Gress, « avec la banderole tendue en face du banc de touche » réclamant inlassablement le retour de l’enfant prodigue.
Faute de Gress, on mange du coq. Le technicien est toujours sous contrat avec le Xamax et n’acceptera de reconsidérer sa position uniquement si toutes les conditions sont réunies (i.e. qu’André Bord ne soit plus mêlé, de près ou de loin, aux affaires du Racing). En attendant, Daniel Hechter s’offre une belle prise en la personne de Jean Wendling, futur membre du comité de gestion. Avec l’arrière droit des années 1950-60, ancien du grand Reims reconverti avec succès dans les affaires, le président s’attache à corriger son image toujours très parisienne, trois ans après son arrivée.
Pour les débuts de Specht, contre de très modestes Montcelliens, le Racing obtient un succès minimaliste (1-0, but de Djorkaeff), accueilli avec bienveillance par le public. La fameuse banderole a même disparu des grilles…
Cette volonté de « ré-alsacianiser » le club et de clore définitivement la parenthèse de la saison 1988-1989 trouve son aboutissement dans un discret entrefilet des DNA. Symbole des errements de la direction, le claudiquant Pita est exfiltré au Guarani FC. « Une page mouvementée est tournée » conclut avec soulagement une presse locale qui s’était longtemps fourvoyée sur le cas du Brésilien.
Pendant qu’un mouvement de grève sans précédent paralyse Peugeot-Mulhouse, sans se propager à Sochaux, André Goerig annonce son retrait du FCM au matin du derby Peugeot à Bonal (0-0). Marginalisé depuis la reprise en main municipale, l’ancien président incarnait un football mulhousien ambitieux, dont le recrutement fastueux alla jusqu’à grever les finances de la cité du Bollwerk.
Depuis le début de l’année, plus de 80.000 citoyens est-allemands sont passés à l’Ouest et le flot n’est pas près de se tarir. La chronique estivale s’était faite l’écho de ses vacanciers partis se réfugier dans les représentations diplomatiques de RFA en Pologne ou surtout en Hongrie. A partir du 11 septembre 1989 – jour béni s’il en est, notamment à la clinique Adassa –, plus besoin de passer par les ambassades, puisque la frontière austro-hongroise est désormais ouverte. Le vieux rideau de fer décrit par Churchill en 1946 vient de connaître un sérieux coup de boutoir. Cette « filière hongroise » exacerbe les tensions entre la RDA et ses voisins, d’autant que la petite république socialiste semble obnubilée par les festivités de son quarantième anniversaire, prévues début octobre.
Toujours bredouille à l’extérieur, le Racing capitule à Reims, sur un but de Calderaro (1-0). Les expérimentés Santamaria, Tusseau et Vernet mettent ce qu’il faut de vice pour apprivoiser les agneaux strasbourgeois. Le match s’achève dans la confusion, sur une bagarre générale conclue par les exclusions de Patrick Vernet (ancien de Bastia et Toulon) et de Vincent Cobos.
Pour ne rien arranger, l’UEFA vient de trancher le litige Allofs : le RCS doit débourser une dizaine de millions de francs pour dédommager le 1.FC Köln. Somme prohibitive pour un avant-centre qui ne casse pas trois pattes à un canard depuis son arrivée… Daniel Hechter joue l’optimisme : « C’est un problème entre le joueur et le FC Cologne », soulignant en creux qu’il n’était pas prêt à faire l’effort financier et que l’avenir du buteur s’inscrivait en pointillés.
Le frangin de Klaus aura juste le temps d’inscrire enfin un but à la Meinau, en toute fin de match contre Annecy (3-1). Evoluant sans gardien de métier durant plus d’une heure, après l’expulsion de Desprez, les hommes de Guy Stephan poussèrent toutefois le Racing dans ses retranchements. Strasbourg patauge décidément dans ce bourbier de la deuxième division, même si le providentiel Djorkaeff, auteur d’un doublé, a tout de la bonne pioche.
La semaine passée en prison par Danièle Gilbert, ex-icône de la télévision, fait les choux gras de la presse. Une vague affaire d’escroquerie et de publicité mensongère qui suscite, pour l’instant, davantage d’écho que le dépôt d’une plainte visant René Bousquet pour son rôle dans la rafle du Vel d’Hiv.
D’autres patronymes entendus de nos jours font leur apparition, comme le jeune prof de tennis Jean-Roch Herbert ou Françoise Hohmann, disparue mystérieusement depuis deux ans… Le 27 septembre, le Parlement slovène adopte des dispositions tendant à davantage d’autonomie vis-à-vis du pouvoir central de Belgrade. En Yougoslavie également, l’engrenage est en place.
Economisé, Youri Djorkaeff manque en revanche le pittoresque déplacement à Istres, autre formation évoluant à la lisière du professionnalisme. Contacté par Düsseldorf, Thomas Allofs n’a pas été retenu pour ce match. Léonard Specht dispose d’un autre avant-centre, en la personne de Didier Monczuk, qui avait parfois tendance à doublonner avec l’Allemand. Le grand brun aura désormais les coudées franches en pointe.
Un penalty signé Rolff permettra au Racing de l’emporter enfin à l’extérieur. En nette perte de vitesse en ce mois de septembre, Nancy n’a plus que deux points d’avance…
Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.
Intronisé le 4 septembre, l’ancien capitaine déclare accepter la pression inhérente au poste et notamment l’ombre de Gilbert Gress, « avec la banderole tendue en face du banc de touche » réclamant inlassablement le retour de l’enfant prodigue.
Faute de Gress, on mange du coq. Le technicien est toujours sous contrat avec le Xamax et n’acceptera de reconsidérer sa position uniquement si toutes les conditions sont réunies (i.e. qu’André Bord ne soit plus mêlé, de près ou de loin, aux affaires du Racing). En attendant, Daniel Hechter s’offre une belle prise en la personne de Jean Wendling, futur membre du comité de gestion. Avec l’arrière droit des années 1950-60, ancien du grand Reims reconverti avec succès dans les affaires, le président s’attache à corriger son image toujours très parisienne, trois ans après son arrivée.
Pour les débuts de Specht, contre de très modestes Montcelliens, le Racing obtient un succès minimaliste (1-0, but de Djorkaeff), accueilli avec bienveillance par le public. La fameuse banderole a même disparu des grilles…
Cette volonté de « ré-alsacianiser » le club et de clore définitivement la parenthèse de la saison 1988-1989 trouve son aboutissement dans un discret entrefilet des DNA. Symbole des errements de la direction, le claudiquant Pita est exfiltré au Guarani FC. « Une page mouvementée est tournée » conclut avec soulagement une presse locale qui s’était longtemps fourvoyée sur le cas du Brésilien.
Pendant qu’un mouvement de grève sans précédent paralyse Peugeot-Mulhouse, sans se propager à Sochaux, André Goerig annonce son retrait du FCM au matin du derby Peugeot à Bonal (0-0). Marginalisé depuis la reprise en main municipale, l’ancien président incarnait un football mulhousien ambitieux, dont le recrutement fastueux alla jusqu’à grever les finances de la cité du Bollwerk.
Depuis le début de l’année, plus de 80.000 citoyens est-allemands sont passés à l’Ouest et le flot n’est pas près de se tarir. La chronique estivale s’était faite l’écho de ses vacanciers partis se réfugier dans les représentations diplomatiques de RFA en Pologne ou surtout en Hongrie. A partir du 11 septembre 1989 – jour béni s’il en est, notamment à la clinique Adassa –, plus besoin de passer par les ambassades, puisque la frontière austro-hongroise est désormais ouverte. Le vieux rideau de fer décrit par Churchill en 1946 vient de connaître un sérieux coup de boutoir. Cette « filière hongroise » exacerbe les tensions entre la RDA et ses voisins, d’autant que la petite république socialiste semble obnubilée par les festivités de son quarantième anniversaire, prévues début octobre.
Toujours bredouille à l’extérieur, le Racing capitule à Reims, sur un but de Calderaro (1-0). Les expérimentés Santamaria, Tusseau et Vernet mettent ce qu’il faut de vice pour apprivoiser les agneaux strasbourgeois. Le match s’achève dans la confusion, sur une bagarre générale conclue par les exclusions de Patrick Vernet (ancien de Bastia et Toulon) et de Vincent Cobos.
Pour ne rien arranger, l’UEFA vient de trancher le litige Allofs : le RCS doit débourser une dizaine de millions de francs pour dédommager le 1.FC Köln. Somme prohibitive pour un avant-centre qui ne casse pas trois pattes à un canard depuis son arrivée… Daniel Hechter joue l’optimisme : « C’est un problème entre le joueur et le FC Cologne », soulignant en creux qu’il n’était pas prêt à faire l’effort financier et que l’avenir du buteur s’inscrivait en pointillés.
Le frangin de Klaus aura juste le temps d’inscrire enfin un but à la Meinau, en toute fin de match contre Annecy (3-1). Evoluant sans gardien de métier durant plus d’une heure, après l’expulsion de Desprez, les hommes de Guy Stephan poussèrent toutefois le Racing dans ses retranchements. Strasbourg patauge décidément dans ce bourbier de la deuxième division, même si le providentiel Djorkaeff, auteur d’un doublé, a tout de la bonne pioche.
La semaine passée en prison par Danièle Gilbert, ex-icône de la télévision, fait les choux gras de la presse. Une vague affaire d’escroquerie et de publicité mensongère qui suscite, pour l’instant, davantage d’écho que le dépôt d’une plainte visant René Bousquet pour son rôle dans la rafle du Vel d’Hiv.
D’autres patronymes entendus de nos jours font leur apparition, comme le jeune prof de tennis Jean-Roch Herbert ou Françoise Hohmann, disparue mystérieusement depuis deux ans… Le 27 septembre, le Parlement slovène adopte des dispositions tendant à davantage d’autonomie vis-à-vis du pouvoir central de Belgrade. En Yougoslavie également, l’engrenage est en place.
Economisé, Youri Djorkaeff manque en revanche le pittoresque déplacement à Istres, autre formation évoluant à la lisière du professionnalisme. Contacté par Düsseldorf, Thomas Allofs n’a pas été retenu pour ce match. Léonard Specht dispose d’un autre avant-centre, en la personne de Didier Monczuk, qui avait parfois tendance à doublonner avec l’Allemand. Le grand brun aura désormais les coudées franches en pointe.
Un penalty signé Rolff permettra au Racing de l’emporter enfin à l’extérieur. En nette perte de vitesse en ce mois de septembre, Nancy n’a plus que deux points d’avance…
Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.
