RCS - Montpellier, côté tribunes

L'Équipe à Jo Jauge

La situation sanitaire dégradée s’est accompagnée de nouvelles restrictions dans les différents lieux publics et évidemment les stades. C’est un crève-cœur pour les supporteurs comme pour le club, sans parler des joueurs qui ont été les premiers à louer le retour du public dans les enceintes de football. Ce sont donc 5000 personnes qui peuvent assister à la rencontre. Les associations de supporteurs ont décidé de ne pas animer les tribunes, notamment à cause des autres restrictions imposées: interdiction de regroupement, difficulté de chanter avec le masque, etc...

Cerise sur la galette des rois, les buvettes sont fermées pour une durée indéterminée. Après avoir patiemment récupéré leur sésame sur la billetterie du club, ce sont donc 5000 privilégiés qui bravent les conditions hivernales pour assister à la revanche du match de Coupe de France du 3 janvier où les montpelliérains ont éliminé les Bleus. Il y a une longue file d’attente devant le stade mais l’entrée se fait de façon fluide. Le pass sanitaire et le billet sont contrôlés au même endroit. Idem aux sanitaires ou l’on peut se rendre aisément sans attendre. Ce sont bien là les seuls avantages de la capacité réduite.

Ça va pas changer le monde

Les gradins sont donc clairsemés au coup d’envoi. La tribune famille est fermée et le club y a placé une reproduction géante du maillot du Racing. La Sud est également fermée, à l’exception de la corbeille ou les VIP arrivent après avoir dégusté petits fours et coupes de crémant dans les salons. Pas de bâches Ultra Boys ou KCB en tribune Ouest, à la place s’étale une banderole XXL : « Un derby gagné, l’Europe à notre portée, permettons-nous de rêver ». Les ultras tenaient à remercier les joueurs pour cette magnifique victoire que tout le monde a savouré à distance à défaut de pouvoir se rendre au stade, et cela pour la troisième saison consécutive entre pandémie et incompétence pour les déplacements à Metz.

L’ambiance part timidement, rythmée par un tambour en partie haute du kop. Ce n’est pas la folie mais la Meinau reprend quelques chants classiques, ce qui évite d’avoir à subir des interventions gênantes de certains spectateurs qui peuvent être rendues audibles quand le silence se fait dans un stade. Le match télévisé à Metz en était l’exemple parfait. Mollet, que la Meinau n’aime pas beaucoup et qui lui rend bien, se charge d’ouvrir le score pour les visiteurs. Déjà sifflé à la composition des équipes, il sera par la suite conspué régulièrement. Son passage à Metz et son habitude de réussir de bons matchs face à Strasbourg restent dans les mémoires. Rapidement, c’est son coéquipier Jonas Omlin qui s’attire les foudres du public. Il est vrai que commencer à gagner du temps au chrono dés la 15ème minute est de mauvais goût.

Taka takata !

Après la déambulation de Storcki dans le kop à la pause, notre mascotte continue à mettre le feu en assurant le tambour pendant quelques instants au début de la seconde période. Alors que le public s’acharne sur le gardien montpelliérain, qui lui s’acharne à faire de l’anti-jeu, Majeed Waris trouve la faille pour revenir au score. La Meinau exulte comme si elle était pleine, le public se réveille et répond même au « lève toi si tu es Strasbourgeois » parti spontanément du kop. Tout le monde sent qu’il y a un coup à jouer alors que les visiteurs sont réduits à 10 depuis la 66ème. Thomasson puis Gameiro vient parachever le coup du chapeau pour permettre aux Bleus et Blancs de l’emporter.

C’est l’occasion de se rendre compte que Jean-Luc Filser a été remplacé pour ce match, la différence de prononciation étant flagrante même si le néo-speaker semble un peu en décalage.

3-1, le Racing enchaine une seconde victoire en Janvier et alors que les joueurs fêtent ce retournement de situation avec les fans, on se met réellement à rêver d’Europe. En tout cas voir Guilbert et Perrin faire des galipettes devant la tribune Ouest, on en redemande au prochain match !