RCS - Lens, côté tribunes

Tartes flambées au maroilles

« Si je tenais le con qui a programmé le match à 13h » voilà ce que l’on pouvait entendre dans la file pour accéder au stade dimanche vers midi et demi. Un casse-tête chinois pour tous ceux qui assistaient à ce match de haut de classement alors qu’ils auraient dû être au repas dominical. Il y a d’ailleurs plus d’attente qu’à l’accoutumée devant les caisses et il faut avouer que le temps n’incite pas à flâner dans le quartier de la Meinau ou les travées.

Le temps d’accéder aux tribunes, il est l’heure du coup d’envoi donné par Mamadou Niang, tout du moins d’après le programme puisqu’autour de moi personne ne comprend ce que JL Filser raconte au micro. Le stade est à guichets fermés, le parcage lensois est plein et se fend d’un très joli voile tête de tigre, l’emblème des Red Tigers 1994, les ultras animant Bollaert. Le tifo n’est pas sans rappeler celui déployé en quart de virage Nord-Ouest en 2004 pour la réception de Lyon « l’œil du tigre pour battre le Lyon ». A la différence que ce tigre-là avait les yeux illuminés par des fumigènes alors que les ultras lensois attendront la descente du voile pour craquer les leurs.

Les tribunes Nord et Est se parent des traditionnels feuilles bleues et blanches pour l’entrée des joueurs alors que le kop se contente d’étendards, drapeaux et écharpes pour colorer le stade. Une animation d’envergure était bien prévue mais les conditions météo n’ont pas permis sa mise en place. C’est donc partie remise pour l’un des prochains matchs. Une petite banderole proclamant « à 13 heures c’est pas l’heure » est affichée sur le promontoire des capos, une beaucoup plus grande contestera un peu plus tard également l’horaire incongru de la rencontre : « LFP, droits TV, non aux matchs à 13 H ». Des chants contre la ligue seront repris en commun par Lensois et Strasbourgeois.

Choucroute aux fricadelles

Il y a du répondant en face et la tribune Ouest rentre tout de suite dans le match pour pousser des Bleus qui dominent légèrement les débats face à des sang et or bien en place. Ce n’est pas une grande surprise mais c’est l’arbitre monsieur Letexier qui s’illustre en premier, déclenchant l’ire des supporteurs locaux. La rencontre est plaisante même s’il manque une étincelle pour enflammer la Meinau, elle viendra en seconde période. En effet les deux penaltys sifflés en l’espace de cinq minutes transcendent totalement la Meinau. Si Ludovic Ajorque transforme le sien, permettant au kop d’entonner « laisse moi kiffer l’Europe avec mes potes », Kévin Gameiro bute sur le gardien corse sans que cela fasse baisser l’ambiance d’un ton. La tribune Ouest déroule sous l’impulsion des capos qui se permettront même de diviser le kop en deux à coups de petites blagues pour le chant « no limit ». On passe à l’ambiance fin de noces avec le grand classique de Michel Sardou « peuple uni ». La Meinau est appelé à se joindre à la fête : lèves toi si t'es Strasbourgeois, les tribunes suivent mais sur le popolopopo, le Racing ne marque pas et l'adrénaline redescend.

Les dernières minutes sont plus stressantes, Lens jette ses dernières forces dans la bataille, sans succès. Tout le monde retient son souffle et le RCS l’emporte encore une fois sur le plus petit des écarts sans encaisser de but. Quelle saison ! Julien Stéphan est le premier à applaudir le public, surement conscient qu’un nouveau cap a été franchi. D’ailleurs, on fait quoi après les 50 points coach ? Les joueurs suivent, Guilbert et Perrin exécutent leurs désormais traditionnelles roulades, le plan se déroule sans accroc. On remet ça dimanche prochain ? Mais un horaire plus adapté au football quoique complètement original : dimanche, 19h.