Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Laval qui rit...

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Par denpasar
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Alors que jamais l'avenir du Racing n'a semblé si incertain, c'est un symbole du football amateur qui débarque à la Meinau vendredi. De quoi en prendre de la graine pour repartir gaiement en National ou pire encore. De quoi salement flipper, surtout...

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Vous pensez vraiment qu'il existe encore des gens emphatiques pour le Racing ? Des imbéciles heureux de se dire : « Rhhoo, shoufe un peu ce qui s'passe chez eux, les pauvres... Je les aime bien moi pourtant ». Peu probable. Tout le monde se fout de notre gueule, ça fait pas un pli. Et l'idée même de certains supporters salivant en attendant de venir jouer à la Meinau reste en travers de la gorge, surtout quand c'est Laval. C'est quoi, Laval ? Certes, ce club fondé en 1902 est l'aîné de quatre ans du Racing, c'est respectable. Son premier président a même été un brillant professeur de rhétorique, ancien normalien et agrégé de lettres, membre émérite de l'Ecole française d'Athènes, où il est de notoriété publique qu'on l'avale beaucoup (il est d'ailleurs l'auteur d'un très enrichissant « De l'éducation des garçons » et d'un « A propos des asiles permanents : essai d'une solution pratique » dont s'inspira Gilbert Gress pour théoriser sa préparation physique et rédiger ses mémoires).

La première décennie d'existence du Stade Lavallois se déroule dans l'ambiance surannée du championnat de Bretagne de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques. Il faut ainsi attendre la fin de la Première guerre mondiale pour qu'un séisme ne vienne secouer l'histoire du club : l'adoption de la couleur tango, savant mélange de jaune, de safran et d'orangé donnant un résultat globalement dégueulasse. Le choix de cette couleur s'expliquerait par la déteinte progressive des maillots rouges sangs utilisés jusque là. Plutôt que de virer la blanchisseuse, les dirigeants du club optèrent pour le tango. Le résultat ne se fit pas attendre, avec la formation d'un premier groupe de supporters. Le club poursuit sa route cahin-caha jusqu'à la guerre, quand l'occupation poussera bon nombre de joueurs à se salarier dans l'usine Adam, voisine du stade, afin d'éviter le Service du Travail Obligatoire en Allemagne, preuve évidente de manque de fair-play. En 1964 l'équipe intègre le Championnat de France amateur, pour en disputer un an plus tard la finale face au Gazélec d'Ajaccio. Finale évidemment perdue, sinon le palmarès du club aurait une ligne.

L'arrivée au poste d'entraîneur de Michel le Milinaire correspond à l'âge d'or du Stade : champion de France 1968 du groupe Ouest de la CFA (si, ça existe, et finalement ça fait une ligne au palmarès). L'engouement croît autour du club, forcement, et les supporters tangos deviennent les Socios. Après avoir hissé le club en D2 lors de la fin de saison 1970, Le Milinaire attire une cohorte de joueurs selon un critère original : le ridicule patronymique, mais seulement s'il a un rapport avec le Racing dans un avenir plus ou moins lointain (attention, c'est pas évident à comprendre comme truc). La colonne vertébrale de l'équipe est alors composée de Alain Desgages (comme Gress, Ginestet, Fontenla, Loban, Isenegger ou qui vous voulez), Jacques Lhuissier (ça devrait pas tarder), Roger Bertin et Patrick Papin. Mais le vrai patron sur le terrain, c'est Raymond Kéruzoré, viré du Stade Rennais où on le taxe de « gauchiste-maoïste ». Du très lourd.

Les résultats ne se font pas attendre : le club atteint l'élite à l'issue de la saison 1975-76 et en profite pour enfin devenir professionnel, puis l'année suivante pour taper les Verts 3-0 devant 20.000 spectateurs déchainés. Ce sera le premier « Sur un air de Tango » en Une de l'Equipe. Les saisons en Première division s'enchainent dans les zones molles du classement jusqu'à l'exercice 1982-83 : l'équipe termine alors cinquième et décroche une place en coupe UEFA. Cette qualification permettra au Stade Lavallois de faire parler de lui au-delà de la Mayenne, puisqu'il mettra à terre le grand Dynamo Kiev. Elle sera aussi l'occasion pour le gardien Jean-Michel Godard de déclarer, marqué par l'émotion : « Ils nous ont pris pour des Schtoumpfs, on les a bien schtroumfés ! ».

Mais le club va rater le coche et sa structure emprunte d'amateurisme causera sa perte : en 1986, à la recherche d'un nouveau sponsor, le club est tout proche d'attirer Daniel Hechter. Le temps pour ce dernier de visualiser son nom sur fond tango et le voilà président du Racing, club qu'il mènera au sommet en trustant titres, records et honneurs, mais là n'est pas le sujet. C'est finalement à l'issue de sa treizième saison consécutive parmi l'élite que le Stade redescend en deuxième division, année 1989 de triste mémoire puisqu'elle aura également vue Jean-Luc Dogon quitter son club formateur pour rejoindre le Matra-Racing.

Le retour sous terre se poursuivra inexorablement, le club alors doyen de Ligue 2 (et une deuxième ligne au palmarès) redescendant en National à l'issue de la saison 2005-2006. Mais le renouveau ne tarde pas, incarné par un des joueurs les plus emblématiques du FC Metz, Philippe Hinschberger, parvenu à faire remonter le club en Ligue 2 l'année dernière. Il aura donc fallu un étrange concours de circonstances, depuis le début du siècle dernier, pour que Laval se présente en favori logique sur la pelouse de la Meinau cet hiver. Dernier club professionnel français a être passé en SASP, il pourrait, qui sait, recroiser prochainement la route du Racing lors d'une joyeuse joute amateur. Tombé en National, le Racing aurait alors choisit de fusionner à nouveau avec l'AS Pierrot Vauban. Un Pierrot-Laval, même si ça fait collabo sur les bords, ça aurait de la gueule quand même !

denpasar

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  • ross3 biiiim
  • chrisneudorf Kendji comme Palmade a fait parler la poudre!
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  • chrisneudorf Il aurait mieux valu pour lui d'arreter après saison dernière
  • knack90 @lafoudre Liénard est hors de forme depuis son arrivée à Sochaux. Il nous fait une Chilavert, sauf qu'il joue pas gardien.
  • alainh68 Et une meilleure différence de buts +60 pour le sporting et +44 pour benfica
  • alainh68 Sporting 7 points d'avance sur benfica à 4 journées de la fin
  • alainh68 lafoudre2 , 1 Leverkusen , 2 inter Milan , 3 Sporting je pense
  • lafoudre2 @skusunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3 RC Strasbourg
  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter
  • skysunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3. ??
  • alainh68 17 points d'avance sur le 2ème à 5 journées de la fin du championnat

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