Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bilan 2009/2010 (1/3)

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Bilan
Lectures
Lu 2.839 fois
Auteur(s)
Par strohteam
Commentaires
1 comm.
leo-et-schilless.jpg
Léonard Specht (à g.) et Emmett Brown (à d.) © key

Avant même de frapper le moindre ballon, le Racing s'était déjà tiré une immense rafale dans le pied. Retour sur un été en pente douce.

« Direction 1979, Marty ! »


Alors que certains supporters montpelliérains n'ont pas encore fini de cuver, le Racing, défait à la Mosson, entame une énième révolution dont il a le secret. Une révolution au sens premier du terme, puisque tout ce qui faisait l'actualité du club depuis deux ou trois ans va se retrouver sens dessus dessous, provoquant un très étrange retour vers le futur. C'est d'abord l'entraîneur, Jean-Marc Furlan, qui passe à la trappe de façon peu glorieuse. En refusant d'honorer sa parole – démission en cas d'échec sportif – le technicien girondin achève de détruire une façade avenante déjà bien lézardée par deux ans de gestion erratique. Une semaine plus tard, c'est Philippe Ginestet qui se met en retrait. L'actionnaire majoritaire, qui se dit atteint et marqué par des problèmes personnels, cède son fauteuil de président à Léonard Specht. Le natif de Mommenheim achève ainsi un joli tour de la maison RCS, où il a précédemment été joueur, formateur, entraîneur, administrateur et même brièvement adjoint de Daniel Jeandupeux.

La première mission de Specht est de trouver un nouvel entraîneur. Rapidement, les CV plus ou moins fournis s'accumulent sur le bureau du président, qui continue par ailleurs ses activités de directeur des ressources humaines chez Lohr Industries. Le 5 juin, un certain Pascal Janin pose sa candidature, rejetée dès le lendemain. La priorité de Specht est alors de débaucher l'emblématique technicien du club rival, Joël Muller. Un moment tenté, celui-ci finira par décliner, préférant rester directeur sportif de Metz. C'est alors que ce qui n'était jusqu'ici qu'une boutade lancée pour amuser les auditeurs de radiostub prend très vite les contours de la réalité : Gilbert Gress pourrait revenir entraîner le Racing. Evoquée dès le 14 juin via quelques habiles indiscrétions, la nomination est officielle le 18. En conférence de presse, Schilless se montre volontariste à défaut d'être réellement optimiste. Avec ses méthodes éprouvées, il pense être à même de faire remonter le Racing en première division même, et surtout, avec un groupe resserré et peu de moyens.

Car du côté de l'effectif aussi c'est le grand chambardement, après deux exercices marqués par une certaine stabilité. James Fanchone et Zoltan Szelesi sont en fin de contrat, Renaud Cohade est transféré à Valenciennes, l'option de Kandia Traoré n'est pas levée et Harlington Shereni repart sur les bords de l'Erdre. Même le fidèle Guillaume Lacour fait son apparition dans la rubrique « rumeur de transferts ». Fait inédit, le Racing reprend l'entraînement sans aucune recrue. Du côté du staff, l'hémorragie se poursuit également puisque Claude Fichaux rejoint Lille tandis que Ferhat Khirat est licencié et Nourredine Bouacherra placardisé. Le Racing de ce début d'avant-saison est donc indéniablement affaibli, même si dans un premier temps les médias et les suiveurs n'y prêtent guère attention, obnubilés qu'ils sont par le show Gilbert Gress. Le nouvel entraîneur se distingue presque quotidiennement par des déclarations choc et des piques destinées dans un premiers temps aux joueurs, non sans démagogie. Certains adorent, d'autres s'en irritent déjà. Autre changement : les maillots, qui reprennent leur teinte bleue abandonnée en 2006.

Dernier pan de l'édifice Racing 2007-2009 à s'écrouler, l'Eurostadium. Le mirifique projet porté par Philippe Ginestet échoue brutalement dans une atmosphère de pantalonnade. Pour le remplacer, la bonne vieille Meinau semble retrouver subitement ses atours. Specht, Gress, maillot bleu, Meinau : en un mois tout l'environnement immédiat du Racing s'est métamorphosé pour revenir vers des éléments renvoyant à un certain passé, avec ses bons et mauvais côtés. Le lendemain de l'échec de l'Eurostadium, les joueurs partent pour un stage de pré-saison qui déchaînera les passions, sur racingstub.com et ailleurs.

« Personne ne me traite de mauviette ! »


Un constat tout d'abord : le séjour à Amphion les Bains s'est révélé proprement désastreux. Effectif instable, blessures multiples, matches amicaux poussifs et conflits sourds - tout était réuni pour transformer la sympathique virée alpine en matrice de l'échec du Racing 2009/2010. On ne tranchera pas ici la question des responsabilité. Premier accusé, Gilbert Gress s'est toujours vigoureusement défendu à ce sujet, sans forcément convaincre mais en pointant au moins quelques déficits criants qui ne sont pas de son fait. Toujours est-il que la méthode employée en Savoie cristallise à l'évidence les avis divergents sur le personnage Gress. D'aucun adhèrent sans réserve à un discours ferme consistant à dire que les joueurs doivent en baver pour réussir. D'autres trouvent ubuesque qu'un technicien sans aucune notion de physiologie se vante d'imposer des méthodes de préparation physique archaïques qui font au mieux sourire dans le milieu. Les religions étant faites sur ce point depuis belle lurette, il n'est pas nécessaire d'ergoter davantage sur l'affaire.

Le recrutement chaotique constitue un autre facteur d'échec décisif, avant même que le coup d'envoi de la saison ait été sifflé. Arrivé dès le 1er juillet, Stéphane Pichot se sentira longtemps bien seul. L'arrivée d'un joueur majeur par ligne annoncée dès le 18 juin se fait en effet très longtemps attendre. Dans le même temps, le Racing continue à perdre régulièrement des joueurs. Pierre Ducrocq s'en va à Kavala, Grégory Paisley à Nice, Anthony Weber retourne au Paris FC et Jean-Alain Fanchone est très proche de Lille. Même Marcos, qui vient à peine de signer, est proche de s'envoler pour Nantes. C'est peu dire que le club peine à les remplacer. Les pistes suivies semblent toutes plus hasardeuses les unes que les autres et les nombreux joueurs mis à l'essai ne font même pas illusion. Seul Rodrigo finit par débarquer le 24 juillet, au terme d'un imbroglio long de près d'un mois. Entre temps, l'équipe s'impose difficilement face aux SR Colmar. Personne n'imagine encore que les deux clubs puissent se retrouver en match officiel l'an prochain. Pourtant, le Racing entame la dernière ligne droite de l'avant-saison avec un effectif étique composé de quelques cadres et d'une pléthore de jeunes joueurs qui n'étaient pour la plupart même pas remplaçants lors de la saison précédente. Et l'entraîneur annonce n'avoir effectué encore aucune mise en place tactique.

La branlée administrée par Istres (6-1) en coupe de la Ligue est un révélateur. Pris par le temps, le Racing entre dans une frénésie de recrutement aussi subite que tardive. En une semaine, le club embauche Armand N'Djama, Milovan Sikimic, Nicolas Fauvergue et Seïd Khiter. Ces deux derniers n'arrivent que deux jours avant le match d'ouverture du championnat contre Châteauroux, et sont néanmoins alignés d'entrée. Contre les Berrichons, le Racing ouvre le score très vite avant de se désagréger physiquement et collectivement. La question est dès lors inévitable, les joueurs ont-ils déjà lâché leur coach ? Gilbert Gress refusera toujours d'y répondre, préférant réserver sa charge à Philippe Ginestet, qu'il accuse d'avoir commandité Grégory Paisley pour lui nuire par presse interposée. L'accusation est rocambolesque et s'apparente à un hara kiri. Le 12 août, Gress est limogé et Specht démissionne dans la foulée. Le retour aux sources n'aura pas duré deux mois. Dans l'anonymat complet, au milieu d'une polémique aussi délétère que vaine, l'équipe se fait bousculer à Laval (2-3). Aux commandes, on trouve un intérimaire, Pascal Janin, qui réclame dès le 17 août un attaquant susceptible de jouer la profondeur. Contre Arles-Avignon (1-1), les Ultra Boys 90 boycottent symboliquement le premier quart d'heure. Magaye Gueye a la politesse d'attendre leur retour pour marquer son but réglementaire, comme d'habitude insuffisant. Ca n'est guère mieux à Ajaccio où des errements défensifs empêchent le Racing de ramener les trois points (2-2).

Fin août, le Racing achève de solder les comptes de l'épisode Specht-Gress. Philippe Ginestet reprend la présidence, épaulé par un Jean-Luc Herzog aux attributions élargies. Une salve de recrutement est à nouveau lancée dans la panique pour tenter de remédier aux manques de l'équipe, encore une fois flagrants à l'occasion d'un nul heureux face à Sedan (2-2). Ce sont finalement Arnaud Maire et le revenant Habib Bellaïd qui débarquent in extremis. La trêve internationale de début septembre arrive et doit, selon les plus optimistes, permettre de remettre les choses en ordre. A cette date, le Racing n'a pas gagné un match et certains de ses abonnés ont déjà déserté les tribunes pour de bon.

strohteam

Commentaires (1)

Flux RSS 1 message · Premier message par zottel · Dernier message par zottel

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives