Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Les Marie-Louise montent au front

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A. Benchenane, N. Dreyer, C.-E. Laprevotte, J. Ursch, R. Gherardi © athor

Plus que jamais, le Racing doit miser sur les joueurs issus de son centre de formation. Un choix souvent contraint, mais qui permet au moins de découvrir des jeunes talents. Portrait de quelques impétrants.

« Miser sur le centre de formation », ce refrain a été seriné jusqu'à plus soif au Racing, notamment durant les périodes de disette sportive ou financière pour l'équipe première. C'était par exemple déjà le cas en 1980 quand, après l'éviction mouvementée de Gilbert Gress, Raymond Hild lança une flopée de jeunes loups censés faire vite oublier l'équipe championne en 1979. Francis Barthel, Richard Veras, Daniel Zehringer ou Denis Schaer rejoignaient ainsi ceux qui étaient de peu leurs aînés en équipe première : Rémy Vogel, Jacques Glassmann, Rémy Gentes, Pascal Greiner. Il faut dire que le tout jeune centre de formation – il a été fondé en 1974 – venait alors d'engranger quelques résultats convaincants, avec notamment une coupe d'Alsace et un titre de champion du groupe Est de Division 3. Pourtant, les joueurs lancés à cette occasion furent rares à vraiment percer, la plupart se contentant de carrières relativement anonymes en première ou deuxième division, quand ils ne disparurent pas carrément des écrans radar. Le Racing, de son côté, revint vite à une politique de transferts plus traditionnelle consistant à recruter des joueurs en vue dans des clubs de rang comparable ou inférieur et des étrangers aux profils plus ou moins déroutants, sans oublier le sempiternel penchant pour le joueur d'Outre-Rhin censé remplir dans le même temps les travées de la Meinau et les filets adverses. Autant de vedettes putatives qui firent, pour la plupart, long feu.

Plus récemment, une autre génération issue de la pépinière strasbourgeoise a beaucoup fait parler d'elle, celle des 1987/1988, couronnée notamment par une Gambardella (2006) et une coupe d'Alsace (2008) tout en alignant les classements honorables en CFA. Le néo-international Kévin Gameiro est, d'une certaine, façon le porte drapeau de cette classe d'âge recrutée majoritairement par Jacky Duguépéroux, même s'il a été très vite surclassé en équipe première et n'a pas vécu l'apothéose au Stade de France. Ses anciens coéquipiers ont suscité bien des attentes mais ont été rares à avoir véritablement leur chance. Seuls Jean-Alain Fanchone, Romain Gasmi, Quentin Othon et, dans une moindre mesure, Ali-Azouz Mathlouthi et Jérémy Abadie ont bénéficié d'un temps de jeu consistant avec les pros. Les autres ont été utilisés sporadiquement (Anthony Weber, Manfred Henri Ekwé-Ebélé) ou cantonnés en réserve. En la matière, la nomination de Jean-Marc Furlan a constitué un tournant puisque le technicien girondin a souvent préféré se faire prêter des joueurs pour compléter son effectif plutôt que de lancer des jeunes considérés comme trop tendres pour affronter les angoissantes échéances auxquelles le Racing était confronté sous sa mandature. Dans le même temps, Philippe Ginestet et Jean-Luc Herzog rognaient chaque année un peu plus le budget du centre de formation, au grand dam des éducateurs. Le cas de Stéphane Tritz est emblématique de ce gâchis : victime d'un imbroglio au moment de la signature de son contrat, l'international juniors n'a jamais été aligné alors même que le Racing était régulièrement en souffrance à son poste d'arrière droit. Actuellement, Tritz joue à Tours dans le wagon de tête de L2, très loin devant le Racing. Et, comme un symbole, le meilleur buteur actuel du club est Ali-Azouz Mathlouthi, le dernier rescapé de cette génération un temps dorée, et vite perdue pour le Racing.

Le péril jeune


Laurent Fournier ne bénéficie pas du luxe offert à ses prédécesseurs. L'entraîneur du Racing doit faire avec un effectif numériquement très limité, que la moindre blessure ou méforme met sous tension. Le recours aux jeunes pousses est dès lors difficilement évitable. Ce choix est donc bien plus contraint que ce que laisse deviner le discours de la direction en place, le cas de Jérémy Abadie démontrant avec éclat que la priorité donnée aux joueurs issus de centre de formation reste très relative. Pour autant, Fournier a montré qu'il était prêt à assumer un rajeunissement voulu en n'hésitant pas à remplacer certains titulaires par des joueurs de la réserve suite à une performance jugée mollassonne face à Plabennec. L'expérience n'a pas connu de suite mais elle a au moins permis à l'ancien Parisien d'affirmer à son groupe la continuité dans l'effectif entre joueurs des équipes une et deux. Ces derniers sont d'ailleurs régulièrement présents à l'entraînement des pros, et pas seulement pour faire le nombre.

Ce discours de confiance aux plus juvéniles des membres de l'effectif est accrédité par la tenue honorable de l'équipe réserve en CFA2 depuis le début de la saison. Les hommes de François Keller produisent un jeu plutôt léché et très agréable à suivre, à défaut d'être toujours efficaces. Le niveau auquel ils sont confrontés est certes plus faible, puisque la réserve a elle aussi été reléguée en 2009/2010, mais les stagiaires administrent régulièrement des leçons de maitrise technique à des joueurs adverses qui leur rendent quelques paires d'années, et de centimètres. La prestation remarquée de Brian Amofa vendredi dernier contre Amiens a en tous cas montré que la relève était là, un signe positif pour un Racing qui risque une nouvelle fois d'être gêné aux entournures pour son recrutement hivernal.

Il serait évidemment inconsidéré de miser trop d'espoirs sur des joueurs pour la plupart très jeunes. Les réservistes actuels ont 18 ou tout juste 19 ans et jouent à ce niveau en lieu et place de la génération au-dessus, qui a déjà été propulsé titulaire en équipe première alors qu'elle devrait, dans l'idéal, faire encore la navette entre le banc de la Meinau et le stadium de Molsheim. L'énergie et le talent ne compensent que dans une certaine mesure le manque d'expérience, et un lancement dans le grand bain à peine la majorité atteinte ne constitue pas un cadeau. Tous les joueurs présentés ci-dessous ne deviendront pas des grandes stars, ni même des professionnels, Pour autant, les spectateurs de la Meinau risquent de voir ou revoir très prochainement leurs frimousses. Une raison suffisante pour évoquer cette jeune génération, qui a moins de temps devant elle que de talent sous le crampons.

On les a déjà vus


Nouha Dicko (186' en match officiel)

Cet attaquant puissant originaire de la région parisienne évolue au poste d'ailier droit ou d'avant-centre avec l'équipe de François Keller. Il présente le profil type du joueur offensif de percussion dont le Racing manque depuis des années. A l'image d'un Simon Zenke, il est assez trapu avec un centre de gravité bas, ce qui lui permet souvent d'effacer les défenseurs adverses sur un ou deux appuis. Il possède en outre une frappe de balle correcte, mais doit améliorer sa vision du jeu et parfaire sa technique.

Raphaël Gherardi (184' en match officiel)

Milieu relayeur, Raphaël Gherardi a été propulsé, comme Dicko, titulaire à Beauvais suite au non-match face à Plabennec. Il est à la fois technique et accrocheur, un cocktail de qualités précieux à son poste. Son physique encore un peu léger peut cependant constituer un handicap, même si les petits milieux de terrain sont revenus en grâce suite aux triomphes du Barça et de l'équipe d'Espagne. Sa contribution au jeu offensif de son équipe est encore trop peu décisive.

Brian Amofa (152' en match officiel)

Pur milieu défensif, Amofa est un joueur généreux dans l'effort qui sait faire parler un gabarit imposant pour son âge tout en jouant juste, et souvent vers l'avant. Vice-capitaine de la réserve, il est la plaque tournante de l'équipe et l'un des seuls joueurs alignés dès que possible par François Keller. Il a les défauts de ses qualités puisqu'il a parfois du mal à tenir les 90' d'une rencontre sur son rythme, très élevé.

Yann Benedick (81' en match officiel)

Cet avant centre remiseur ayant débuté à la FAIG est un véritable poison pour les défenses adverses. Dans le 4-2-3-1 de François Keller il joue admirablement le rôle de pivot, compensant un gabarit moyen par une technique très appréciable dans le petit périmètre. Il est également efficace (4 buts en 7 matches), avec une frappe de balle qui allie force et précision. Il doit par contre encore améliorer un jeu de tête encore perfectible, surtout à ce poste. Il est actuellement blessé, victime d'un claquage contre Saint-Dizier.

Morgan Ancian (40' en match officiel)

Défenseur central recruté à la sortie du centre de formation de Lyon, Morgan Ancian a pris une nouvelle dimension cette année, après une première saison plus difficile en CFA. A son actif, un sens du placement et une relance corrects, mais l'expérience et une certaine roublardise lui font encore défaut.

Adel Benchenane (14' en match officiel)

Le Franco-algérien est arrivé sur le tard au Racing, en 2009 après avoir fait parler la poudre en DH à tout juste 17 ans (9 buts en 2008/2009 avec Bartenheim). Très rapide balle au pied, il doit faire preuve de plus de lucidité dans la zone de vérité et parfaire son replacement. François Keller l'utilise comme milieu offensif polyvalent, promené sur tout le front de l'attaque au gré des dispositifs.

Cyriaque Rivieyran (6' en match officiel)

Pur produit du centre de formation du Racing, Rivieyran est un milieu de terrain reconverti l'an dernier en arrière droit, poste où il a connu une sélection avec l'équipe de France U19. Depuis, il alterne entre les deux secteurs mais semble plus à l'aise dans l'entre-jeu, où son sens du collectif est précieux. Son éclosion pourrait souffrir d'un embouteillage relatif de joueurs au profil similaire en équipe première.

Dans l'antichambre


Nicolas Dreyer

Originaire d'Ernolsheim sur Bruche, Nicolas est le petit frère de Mathieu, le portier du FC Sochaux. Ce défenseur gaucher peut évoluer aussi bien dans l'axe que sur le côté. En progression nette ces dernières semaines, il a participé dernièrement à des entraînements avec les pros. A priori, la charnière Sikimic-Outrebon est intouchable pour lui cette saison, mais le manque de solutions du Racing au poste d'arrière gauche pourrait lui ouvrir quelques opportunités.

David Viana

Bénéficiaire de la double nationalité, Viana a été régulièrement alignés dans les équipes du Portugal de jeunes, une référence. Ce milieu offensif vivace et technique a été un buteur prolifique dans les catégories U17 et U19. Auteur d'une prestation étincelante contre Forbach, il a depuis perdu sa place titulaire avec la réserve. Provisoirement sans doute.

Charles-Elie Laprévotte

Nouveau venu au centre de formation – il débarque d'Epinal – Laprévotte est un milieu de terrain évoluant à diverses positions dans l'axe. Son toucher de balle et sa qualité de passe sont ses principales qualités mais, comme pour beaucoup de ses partenaires, il doit faire preuve de plus de sens tactique et améliorer sa vision du jeu.

Godfred Bekoe

Ce pur ailier gauche, très rapide a connu les sélections régionales. Très actif et disponible sur son côté, il manque encore de lucidité parfois.



L'article a bénéficié du précieux éclairage d'athor. Merci également à matteo, qui a inspiré le titre.

strohteam

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  • islay Avec un billet? ;))
  • lucas14 Vend place tribune Est centre famille -15 ans 20€ (MP)
  • clemsounet Savez-vous s'il est possible d'entrer au stade à la MT ? Ou s'ils n'acceptent plus de nouveaux entrants à partir d'un certain délai ?
  • strohteam difference de but, pas goal average.
  • arthas ce point peut jouer en faveur du HAC à la 34e
  • arthas Ils ont un meilleur goal average, ce soir ça leur suffit pour repasser devant Metz
  • islay Marseille ???@ewolfo...
  • arthas Il n'empêche que c'est un point important pour le maintien
  • arthas La physionomie fait mal pour les Havrais, même si Paris a archi dominé quand même
  • fouxy Le déroulé du match c’est une claque pour Le Havre
  • fanta une victoire demain et on est maintenu officiellement
  • fouxy Avant le match oui @tenseur
  • arthas L'arbitre qui laisse le match se poursuivre mdr
  • tenseur Bon ça aurait pu être pire. Mais le PSG faire un nul vs Le Havre....
  • fouxy Vu la physionomie
  • fouxy Ce match nul va faire mal à la tête aux havrais
  • elwolfo68 (nous, nice puis marseille)
  • elwolfo68 le havre doit prendre 7 points sur ses 3 derniers matchs pour nous dépasser (
  • arthas Et voilà, l'enfilade comme d'hab' :p
  • tenseur Oufff

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