Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

S'il plaît à Dié

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Par zottel
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Saint Dié est une ville protégée par le saint du même nom, l'article s'attaque donc à forte partie. Saint Dié est très utile, il est le saint patron des prénoms diminués.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Saint Dié veille bien entendu sur les Dié, mais aussi les Dédés, Mimis, les Fifis et les Loulous. Il a donc du travail au-delà de sa semaine de 35 heures, au contraire de Saint Nazaire, sans doute le seul à avoir porté ce prénom (i.e. Nazaire). Au prochain plan social, sûr qu'ils sabrent Nazaire. Mais nous en reparlerons quand les Diés seront jetés.

Aux yeux de l'auteur, les Vosges sont entourées d'un mystère à jamais impénétrable depuis cette funeste fin d'année scolaire où il dût interrompre sa lecture « Franz et le vagabond » à la page 211. Une année entière de lecture, ânonnée au rythme du bonnet d'âne de sa promotion de CM1, sans que jamais ne lui soient révélées les motivations de ce foutu bon dieu de vagabond vis-à-vis de Franz. Franz, le gamin sage comme une image d'Épinal qui glande dans les chaumes jusqu'à la page 195. Pourquoi Franz « et » le vagabond ? Le Rouge et le Noir, d'accord, Roméo et Juliette, certes, mais pourquoi apparier de la sorte un vagabond probablement malpropre et un peu gitan ? Pourquoi Franz ne joue pas à la Nintendo ? Autant de questions qui donnent toute leur ampleur au Mystère Vosgien, face auquel nous ferons notre possible.

La rose


L'agriculture de Saint Dié est basée sur le riz, mais le climat des Vosges y est extrêmement défavorable. Ce qui explique que, alors même que la Chine dépasse le milliard, les Vosges semblent toujours un peu vides. Heureusement, et c'est souvent le cas, le paysage pré-pécorisation avancée y est très beau.

On se souviendra longtemps des pinèdes lugubres du film Les Grandes Gueules, le seul et unique western du cinéma français. Des milliers d'heures baigné d'esthétique hollywoodienne, avec ses garçons vachers désoeuvrés, émeuvent à peine rapportées à la tragédie du scieur vosgien Bourvil.

On se souvient encore que Ruggero Deodato a tourné son Cannibal Holocaust dans les Vosges en 1980, peu de temps avant alphabétisation et l'arrivée des premiers lave-linge. En souvenir de quoi les habitants de Saint Dié sont appelés les Déodatiens (c'est un mot assez joli aussi).

Voilà qui devrait rendre justice au paysage vosgien. Décidément, « Dieu est un grand peintre », comme l'écrivait Yourcenar. Mais ce serait encore incomplet sans la vie qui y pituite, zinzinule et dodeldire.
Car, qu'il suive ou non les sentiers du Club Vosgien, le promeneur croise ordinairement et sans forcer sa fibre naturaliste, pies, sangliers, rapaces et mustélidés, Sisymbrelle à poils rudes... Sans compter toute une faune chassée des Vosges alsaciennes par le donneur d'organes à roulettes Sébastien Loeb. « Vanitas vanitatum », nous dirait le coq de bruyère, bien placé pour évoquer le destin commun de lyophilisation en compost à morilles.

La poignée de main


En dernier lieu, c'est l'humain, le Vosgien lui-même, qui, tout rare qu'il est (cf. supra) donne parfois à rêver. Prenons le Déodatien célèbre Erckmann, qui fit en son temps avec son complice Chatrian une grande publicité à la culture alsacienne - avec un accent francophile appuyé. En 1870-1914, chaque petit Français arrivé à l'âge pubertaire ne devait s'occuper qu'à affuter sa baïonnette tout en lisant l' « [lien=http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Ami_Fritz]AM. Fritz[/lien] » de l'autre main. Voilà ! la source de ce grand malentendu historique de 1918, qui nous oblige à taire la supériorité du pain d'épices allemand sur le mortier dijonnais (au rugby, par contre, ce sont les Teutons qui sont nuls) !

Et, tandis qu'Erckmann rejouait sur d'autres terrains la lutte du Racing et du FC Frankonia, Jules Ferry – né à Saint Dié lui aussi – lâchait sur les campagnes ignorante les Hussards Noirs de la République. Non sans songer, lui aussi, un peu au-delà de sa « ligne bleue des Vosges ». Les générations de CM1 penchées sur « Franz et le vagabond » lui doivent tout.

La bouteille


Signe des temps ? les illettrés deviennent aujourd'hui président du Racing, quand ils ne vendent pas des holdings sans valeur à l'aM. Fritz. Contre Saint Dié, la phalange racingienne devrait rendre les choses à leur ordre cosmique.

zottel

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