Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Jeu de go

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  • Je me permets de faire un peu de pub (en rapport avec mon avatar) et copie ici un article des DNA parus aujourd'hui, qui parle du jeu de go, activité peu connue s'il en est :

    "A l'occasion de la phase finale du championnat de France de jeu de go, organisée du jeudi 26 au dimanche 29 août, au collège Saint-Etienne, le public est invité à découvrir les secrets du célèbre jeu asiatique.



    Le jeu de go, presque tout le monde en a entendu parler. On retient, généralement, qu'il s'agit d'un jeu asiatique. La sonorité vient au secours des néophytes. Les plus avertis retiennent, parfois, que ce jeu de stratégie est millénaire, des pions noirs, des pions blancs, évoluant sur ce que le profane appellerait un échiquier.
    Globalement, on en retient, surtout, que le go est excessivement compliqué, aux règles multiples, et qu'il est nécessaire de consulter les théories des plus grands stratèges militaires, avant d'oser débuter sa première partie.


    Séances
    d'initiation


    A partir de demain, jusqu'à dimanche, la phase finale du championnat de France de go se déroulera à Strasbourg. Les trente meilleurs joueurs de l'Hexagone ont rendez-vous, au collège Saint-Etienne. Alain Veccheider et Antoine Fenech, deux anciens élèves, représenteront, à ce titre, l'établissement.
    Probablement pour casser les préjugés, certainement pour attirer de nouveaux adeptes et sympathisants, les organisateurs de cette manifestations proposent, au public, de se familiariser avec le go : des séances d'initiation gratuites seront organisées, toute l'après-midi.


    Dix minutes
    pour apprendre


    Les débutants pourront apprendre la « méthode strasbourgeoise » qui permet d'assimiler les règles en dix minutes. Puis pendant quatre jours, les initiés pourront jouer avec d'autres débutants ou se mesurer à des joueurs confirmés.
    Les spectateurs auront également la possibilité d'assister aux commentaires des parties du tournoi et à l'entraînement public des meilleurs jeunes du club du collège, dont le vice-champion d'Europe des moins de 12 ans, Thomas Debarre."
  • Peux tu nous expliquer grosso modo comment se joue le jeu de Go?
  • pero je ne sais pas y jouer mais ca se presente ainsi :
    c'est un plateau avec des "cases" (approximativement 25x25).
    chaque joueur des pions (un les noirs et l'autre les blancs).
    le but est de gagner du terrain sur l'autre en encerclant je crois...
    en fait c'est une bataille de terrain.
    la surface que tu a reussi a encerclee est a toi.

    je sais c'est tres brouillon mais c'est un debut, non ??
    b-(
  • samh a écrit :
    regles du jeu du GO


    Merci parce que pour lesignares comme moi c'était du chinois
  • Ca a l'air tres interessant comme jeu mais ca a l'air également assez complexe !
    Je serais bien tenté d'essayer à y jouer pour voir comment ca se joue!
  • Je mets un extrait d'un article du Monde de juin 98

    "On ignore l'origine exacte du jeu. Elle se perd dans la mythologie historique chinoise. On dit qu'un empereur, quelque deux mille ans avant notre ère, aurait inventé ce jeu pour distraire son fils. On souligne ses liens avec le taoïsme, le confucianisme, le Yijing (philosophie des mutations du monde) et la stratégie de Sun Tse qui vécut au VIe siècle avant Jésus-Christ. Le go est un art martial de l'esprit, qui fait partie des quatre arts royaux auxquels pouvaient s'adonner les empereurs chinois et japonais, avec la calligraphie, la peinture et la musique. Au IIe siècle après J-C, le jeu gagne la Corée, puis, au VIe siècle, le japon, qui se passionne pour ces maîtres spirituels de l'Asie qu'étaient les Chinois. Les voyageurs japonais ramènent à la cour impériale l'écriture, les bonsaïs et le go. En les perfectionnant, comme toujours.

    Pour jouer au go, il faut un damier, le goban, sur lequel est tracée une grille de 19 lignes et 19 colonnes, soit 361 intersections. Les pions sont appelés pierres. Elles sont noires ou blanches. Généralement livrées par 180, leur nombre est en fait illimité. Le go se joue à deux. Noir commence en posant une pierre noire sur une intersection de la grille. Blanc fait de même et ainsi de suite. Les pierres ne sont jamais déplacées. Une pierre dispose d'autant de libertés que d'intersections libres autour d'elle. Quand les pierres adverses l'encerclent et qu'elle n'a plus de liberté, une pierre est prise et retirée du goban. Noir et Blanc se livrent ainsi une bataille de territoires, visant à se créer le plus grand domaine possible et à faire le plus grand nombre de prisonniers. Quand il n'y a plus rien à gagner pour les deux joueurs, la partie est finie et on fait le décompte des points, c'est-à-dire les intersections restées libres dans chaque camp. Cela dit en résumant fortement.

    Pour se faire une idée grandiose de ce que fut le go dans un passé encore proche, avec tout son luxe de subtilités, ses caprices de divas, ses enjeux extraordinaires et ses péripéties splendides, il faut lire le roman de Yasunari Kawabata Le Maître ou le tournoi de go, qui reprend sous d'autres noms une des dernières parties célèbres d'un grand maître, en 1938, qui laissa ses dernières forces dans un tournoi de plusieurs mois et en mourut. Les deux partenaires exigent sans arrêt des conditions plus propices à leur inspiration, de meilleures chambres, l'éloignement d'un torrent, d'un bruit, autant de fantaisies qu'on retrouve chez les joueurs d'échecs et les cantatrices. Le jeune joueur représente la nouvelle manière du go, plus violente, plus directe, et le maître qui détient tout le savoir ancien se défend avec l'élégance d'un temps révolu. Il témoigne de l'époque où ce jeu et la philosophie, morale et politique, étaient en harmonie. Ce n'est plus le cas, indique avec nostalgie Kawabata. Aujourd'hui, une partie en club se joue en général en une heure pour chaque joueur, avec pendule.

    Dans les années qui ont suivi son introduction en Occident, le go a été magnifié par ses néophytes. On a, voulu voir en lui une panacée philosophique, un traité d'art militaire. Le mathématicien américain Scott A. Boorman, l'auteur de Go et Mao, a développé la thèse d'un Mao Zedong utilisant les règles du go pour réussir sa Longue Marche. Bernard Dubois et Farid ben Malek sont sceptiques. Jacques Roubaud, lui, estime plus probable que les japonais ont eu recours au go dans leur stratégie d'occupation des îles du Pacifique pendant la seconde guerre mondiale.

    [...]

    Dans les années qui ont suivi son introduction en Occident, le go a été magnifié par ses néophytes. On a, voulu voir en lui une panacée philosophique, un traité d'art militaire. Le mathématicien américain Scott A. Boorman, l'auteur de Go et Mao, a développé la thèse d'un Mao Zedong utilisant les règles du go pour réussir sa Longue Marche. Bernard Dubois et Farid ben Malek sont sceptiques. Jacques Roubaud, lui, estime plus probable que les japonais ont eu recours au go dans leur stratégie d'occupation des îles du Pacifique pendant la seconde guerre mondiale."
  • Effectivement le jeu de go se caractérise par l'encerclage et la capture conséquente des pierres adverses, mais ce n'est là qu'une partie "technique". Ce qui le distingue des autres jeux de "destruction" c'est l'importance de la construction : tuer l'autre n'est pas le but ultime, ce n'est qu'un moyen, il y a des parties très pacifiques... Cela dit, cet aspect "se contenter de jouer à capturer l'autre" est un atout dans l'apprentissage du jeu, car il permet vite de s'initier, et permet d'avoir un certain panel de niveaux de jeu...
    Pour caricaturiser, on peut dire que c'est le concurrent oriental des échecs (en termes de complexité et de développement)
  • Je me permets de poster un article sur les rapport entre le go et les échecs notamment, issu de "ça m'intéresse" d'octobre 97 :


    "Êtes-vous jeu d échecs ou jeu de go ?


    Plus que de simples divertissements, les deux jeux reposent sur des principes stratégiques opposés. Ils valent pour la guerre, l'économie et la vie quotidienne.

    Dans les années 60. il n'était pas rare de rencontrer en France des officiers vantant les mérites du petit livre de Mao Tsé-toung sur la Guerre révolutionnaire. Cet engouement, d'autant plus paradoxal qu'il émanait souvent d'ex-activistes de l'OAS, avait une explication simple. Après les désastres indochinois et algériens, les militaires tentaient de comprendre comment de petits peuples dépenaillés et sans matériel avaient pu mettre en échec la " Grande Armée française ".

    En Asie, on réagit à l'événement sans se donner de but idéal

    Le caractère populaire des guerres de libération nationale ne permettait pourtant pas de tout comprendre. Derrière les succès des guérillas. et en particulier de la Longue Marche de Mao, se profilait une autre conception, non occidentale, de la guerre, liée aux principes d'un jeu né en Asie il y a quatre millénaires. Lecteur assidu de l'Art de la guerre de Sun Tzu. le grand stratège chinois du Ve siècle avant notre ère, Mao était aussi un joueur émérite de go.

    Or go et échecs mettent en jeu des principes stratégiques divergents, qui correspondent à deux façons de concevoir le temps et la réalité : à deux visions du monde. Ainsi que le sinologue François Jullien l'exposait récemment dans son Traité de l'efficacité (éd. Grasset). Occidentaux et Asiatiques n'ont pas la même conception de fond de l'action. Un Occidental se donne un but, une projection théorique dans l'avenir - la stratégie se ramenant pour lui à savoir comment utiliser les moyens dont il dispose pour y arriver. Au contraire, pour un Chinois. agir consiste a profiter des opportunités que recèlent les situations, à "Surfer" en quelque sorte sur elles.

    C'est ainsi que fonctionne le go. Alors qu'aux échecs le jeu consiste à s'introduire dans le camp adverse pour renverser le roi, dans le go, on essaie de conquérir le maximum d'espace. La bataille n'est plus vécue comme une confrontation unique et limitée dans le temps, dont le terme, fixé à l'avance, est l'anéantissement de l'autre, mais comme une volonté pragmatique et presque autonome d'exister à ses côtés. L'affrontement demeure, niais il est moins central, moins binaire, plus dialectique. Si le but n'est plus d'abattre son adversaire, mais d'aménager sa juste place sur un terrain commun, la progression se fera plus raisonnée, plus raisonnable. Les mouvements enveloppants auront la préséance sur les guerres de position. On essaiera d'économiser ses forces, et non de les dépenser en une seule fois dans un duel à mort.

    Sur ces principes, on a vu des firmes japonaises, tel Nissan dans l'automobile. décider de s'implanter en Angleterre afin de prendre pied plus tard sur le continent, plutôt que de s'épuiser à forcer le blocus fiscal européen. Une stratégie moins glorieuse mais plus payante et de plus long terme que les interminables guerres de tranchées auxquelles se livrent chez nous les firmes concurrentes.

    Il ne faudrait pourtant pas donner dans l'angélisme d'une "sagesse " du go opposée à la violence des échecs. Même dans un partage réaliste de l'espace, il peut arriver un temps où la confrontation mortelle devient inévitable et où des deux protagonistes l'un doit nécessairement aller au tapis. Mais il faut savoir quand mener cette action décisive. Entreprise dans de mauvaises conditions, une victoire par K.-O. peut se retourner en défaite. comme dans les situations que la théorie des jeux nomme "à somme non nulle". Dans les jeux à somme nulle d'antagonisme absolu, tout gain d'un adversaire se paie d'une perte équivalente pour l'autre. Or dans de nombreux conflits, du fait des interdépendances étroites entre adversaires, gagner sur l'autre peut s'avérer aussi une ruine. La guerre en ex-Yougoslavie a ainsi précipité aussi bien Serbes vainqueurs que Bosniaques vaincus dans des difficultés identiques - les deux camps partageant plus d'intérêts communs que divergents. notamment économiques.

    Le go permet d'agir dans un univers changeant et indécis

    Le go refuse ces victoires a la Pyrrhus. La première règle de Sun Zi dans l'Art de la guerre est d'ailleurs de ne recourir à la violence que dans les situations où l'on est quasiment sûr de gagner. Et, alors que pour Clausewitz la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens, pour Sun Zi, la politique et la négociation ont pour but de retarder le conflit ouvert afin de l'aborder avec le maximum d'espérance de gains.

    La stratégie " idéale " repose donc sans doute sur un croisement de ces deux attitudes. Un équilibre qui semble bien adapté à la situation économique actuelle. Se comporter selon les préceptes des échecs suppose en effet que l'on sache toujours déterminer exactement le but de son action. Or, dans un monde changeant et aux fins devenues impénétrables, c'est là une hypothèse très forte, voire irréaliste. Avancer ses pions pas à pas, pragmatiquement, représente, de ce fait, non seulement une mesure élémentaire de prudence, mais aussi la façon la plus intelligente sinon la seule, de décider dans l'indécidable. Nous, Occidentaux de la fin du XXe siècle, sommes condamnés aujourd'hui à évoluer entre échecs et go.



    Patrice Bollon

    (avec Sophie Delassein)



    À la logique occidentale binaire gagnant-perdant le go oppose des actions dialectiques

    STRATÉGIE

    Harceler l'ennemi et non s'épuiser dans une guerre de positions

    De Napoléon aux stratèges de la guerre du Golfe en passant par les généraux de 1418, nos militaires ont conçu la guerre comme un jeu d'échecs où, à partir de son territoire, il s'agit de s'introduire dans l'espace tenu par l'ennemi pour l'anéantir. Dans sa très longue conquête du pouvoir de 1934 à 1949, Mao Tsé-toung a procédé différemment. Plutôt que d'affronter en batailles rangées les troupes nationalistes de Tchang Kaï-chek puis les Japonais, il s'est constitué un sanctuaire solide, au nord-ouest du pays : ce fut l'objet de la Longue Marche de 1934-35. Puis il a formé un front anti-japonais avec les nationalistes. Il a mené une inlassable guérilla dans les campagnes, à partir de " bases rouges " qu'il a élargies pour encercler et prendre les villes. Reste qu'il lui a bien fallu engager une bataille rangée d'un an, celle de Huai-Hai en 1948-49, dans laquelle trois millions de soldats furent mobilisés pour asseoir définitivement la victoire. Bref, Mao a pratiqué un go subtil, en couronnant son entreprise par un assaut frontal décisif style échecs.

    POLITIQUE

    Contenir l'autre sans forcément le mettre à mort

    Les médias parlent souvent de l' "échiquier politique ".

    La polarisation droite-gauche, l'importance des partis et le système électif, qui consacre nécessairement un gagnant et un perdant, légitiment le parallèle. A y regarder de près, la vie politique, notamment en France, relève pourtant bien plus du go que des échecs. D'abord, parce qu'on ne conquiert jamais le pouvoir seul comme dans un duel. Ensuite parce que les carrières politiques sont très longues et les alliances, donc, inévitables. Pour s'imposer, Jospin a commencé par se faire élire par les militants socialistes candidat aux présidentielles de 95. Ensuite, il a conquis l'appareil du PS. Puis de cette base, il a réussi à se présenter comme le " leader naturel" de la gauche aux dernières législatives. Devenu Premier ministre, il a enfin habilement délimité ses pouvoirs face à ses rivaux, en poussant vers la sortie les " éléphants " du PS, en plaçant Fabius à l'Assemblée et en nommant Aubry et Chevènement au gouvernement. Résultat : personne, au sein de ses troupes, ne conteste plus son autorité de Premier ministre, marchepied évident, un jour prochain, pour l'Elysée.

    ÉCONOMIE

    Tenir une base limitée et s'étendre

    L'intense bataille planétaire qui oppose depuis un siècle Coca-Cola et Pepsi ressemble aux parties d'échecs à répétitions Karpov-Kasparov. Rien n'y a manqué. Ni l'espionnage industriel réciproque des formules des deux boissons gazeuses, ni la lutte d'image par vedettes interposées, ni les blitzkrieg agrémentées de coups tordus. Au Venezuela, Coca-Cola a ainsi réussi à évincer en une nuit Pepsi, en convainquant, contre 500 millions de dollars, le fabricant de bouteilles Cisneros de lâcher son rival, qui jouissait pourtant dans le pays d'un monopole! Dans le marché de l'art, les Anglo-Saxons Sotheby's et Christie's ont préféré une stratégie plus indirecte à la japonaise pour contourner le monopole des commissaires-priseurs français. Interdits de vente, ils ont créé il y a dix ans des antennes a Paris, limitant leurs activités au démarchage, aux expositions et à des actions de relations publiques. Mais, si la loi est votée, ils pourront, dès le 1er janvier prochain, organiser leurs propres ventes chez nous. Bref, L'extension progressive à partir d'un territoire et d'une fonction limités s'est avérée plus payante que l'épuisant combat frontal."
  • J'avais pas vu passer ce topic... :O

    J'en profite pour le faire remonter et pour proposer aux stubistes de s'affronter sur les quelques sites qui en offrent l'opportunité...
    Il en va de même pour les échecs...Pas besoin d'installer quoique ce soit (à partir du moment où l'on a Java), trois cliks et c'est parti...
    Avis aux amateurs, cela fait quelques fois que je m'essaye au go et ça me fascine complétement, si quelqu'un veut essayer un de ces 4...
  • Je suis ton homme B-)
  • Citation:
    Alain Veccheider et Antoine Fenech, deux anciens élèves, représenteront, à ce titre, l'établissement


    apparté sans intéret, et dire que c'etait mon prof de math de prépa (enfin je pense qu'ici il s'agit de son fils, mais c'est lui qui coach)
  • En ce moment se déroulent à Strasbourg les championnats de France par équipes (huit équipes de quatre joueurs), ce samedi-dimanche, au Collège Saint-Etienne.
    Les DNA y consacrent un article ce samedi, auquel je n'ai pas eu accès sur le net #-o
  • ça (re)joue à Strasbourg : le mercredi soir à l'Artichaut, Grand Rue, et il paraît le mardi à un truc qui s'appelle la Tarte aux billes (qui serait un café-jeux)
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